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exempter

exempter [ ɛgzɑ̃(p)te ] v. tr. <conjug. : 1>
essenter 1320; de exempt, adj.
1Rendre (qqn) exempt d'une charge, d'un service commun. dispenser. Exempter un jeune homme du service militaire ( réformer) . Exempter qqn d'impôts. dégrever, exonérer. Exempter d'une obligation ( décharger) , d'une peine ( gracier) . « La Guillaumette, que le médecin-major avait la veille exempté de bottes vingt-quatre heures, coupa encore à la manœuvre » (Courteline). Soldat exempté de corvée. Subst. Les exemptés. exempt (II, 3o).
2Dispenser, mettre à l'abri de. garantir, préserver. « Son goût du travail l'exemptait de la paresse » (Flaubert).
3S'EXEMPTERv. pron. se dispenser. « Le pacha d'Acre, par cette odieuse conduite, espérait [...] s'exempter du tribut » (Lamartine).
⊗ CONTR. Assujettir, astreindre, contraindre, obliger.

exempter verbe transitif (de exempt) Affranchir quelqu'un de quelque chose de pénible, l'en dispenser, l'en décharger : Exempter un soldat d'une corvée. Dispenser quelqu'un du service militaire. ● exempter (homonymes) verbe transitif (de exempt)exempter (synonymes) verbe transitif (de exempt) Affranchir quelqu'un de quelque chose de pénible, l'en dispenser, l'en décharger
Synonymes :
- affranchir
- décharger
- dégrever
- exonérer

exempter
v. tr. Dispenser de, affranchir de (une charge, une obligation). Exempter d'impôts.
Pp. adj. Jeune homme exempté (du service militaire).

⇒EXEMPTER, verbe trans.
A.— Emploi trans. Exempter qqc./qqn de qqc.
1. Domaine du dr.
a) [Correspond à exempt1 A 1; le compl. prép. désigne une charge à laquelle la pers., le groupe soc. désigné par le compl. d'objet est soumis(e)] Rendre exempt de (quelque chose) par une décision émanant d'une autorité judiciaire, réglementaire ou politique. Le général prussien (...) exempta toute la contrée, depuis Compiègne, des charges de l'occupation militaire (NERVAL, Filles du feu, Angélique, 1854, p. 574). Les aspirants officiers du train sont exemptés du cours de la deuxième période (JAURÈS, Armée nouv., 1911, p. 244) :
1. Une loi de finances (...) consacrant une pratique administrative quasi générale, les a exemptées [les associations] des taxes sur le chiffre d'affaires lorsqu'elles répondent à certaines conditions prouvant leur caractère d'œuvres « philanthropiques ».
JOCARD, Tour. et action État, 1966, p. 151.
En partic., dans le domaine milit. [Le compl. prép. est gén. effacé] Dispenser quelqu'un de l'accomplissement effectif du service militaire. Moi qui paie pour exempter Nénesse, je sais ce que ça me coûte (ZOLA, Terre, 1887, p. 373). Les jeunes gens ajournés ou exemptés par le conseil de revision, (...) ne sont pas admis à contracter un engagement par devancement d'appel (J.O., Loi rel. recrut. arm., 1928, p. 3820).
Rem. La docum. atteste le part. passé en emploi subst. masc. Celui qui est dispensé d'accomplir le service militaire. Les exemptés et réformés reconnus aptes au service militaire sont immédiatement soumis aux obligations de leur classe d'âge (J.O., op. cit., p. 3812).
P. ext. [Le compl. d'obj. désigne une chose, une opération comm. ou jur.] Si (...) il y a lieu à un transfert à cette caisse de fonds ou de valeurs passible du droit de mutation ou de toutes autres taxes, ce transfert sera exempté desdits droits et taxes (J.O., Loi sur retraites ouvr. et pays., 1910, p. 3001).
b) [Correspond à exempt1 A 2] Vieilli. Soustraire à la juridiction qui est compétente en vertu du droit commun, ou à une réglementation générale. Il fallait donc un permis du procureur du roi pour exempter le détenu pour dettes du règlement (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 732). Je demandai à M. de Martignac, alors ministre, d'être exempté de la juridiction censoriale, et de n'avoir à subir d'autre examen que la censure même du ministre (HUGO, Corresp. 1830, p. 462).
B.— Au fig. [Correspond à exempt1 B] Épargner (quelque chose) à (quelqu'un). Il arrivait à cet âge où, lorsque la vie a été fortement agitée, les réflexions la dépouillent de soins, et l'exemptent de passions (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1830-35, p. 323). Il en voulait (...) à son chef de bureau pour ne pas l'avoir exempté de ce ridicule par un mot d'excuse (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Louise Leclercq, 1886, p. 130).
II.— Emploi pronom. Se soustraire à (quelque chose) (par une décision de fait). Ce métier [être soldat] (...) est une galère, un supplice à qui s'en peut exempter (COURIER, Pamphlets pol., Gaz. vill., 1823, p. 183). Le pacha d'Acre, par cette odieuse conduite, espérait (...) s'exempter du tribut (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 272).
Au fig. Synon. de se préserver. Des erreurs dont personne n'a pu s'exempter (LAMARCK, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 363).
♦ [Constr. avec un compl. à l'inf.] Se soustraire à l'obligation de, se permettre de ne pas (faire). On accuse la Cour, qui avait promis la liberté de Burkenstaff, de l'avoir fait disparaître pour s'exempter de tenir cette promesse (SCRIBE, Bertrand, 1833, III, 2, p. 174) :
2. ... ces femmes s'exemptent de réfléchir au nom de leurs jouissances, et s'absolvent de leur indifférence au malheur par l'entraînement du plaisir.
BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 131.
Prononc. et Orth. :[], [e-], (j')exempte []. Cf. é-1. Aucun dict. ne transcrit [p]. Cf. exempt1. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1320 (Cart. de Flines, 525, Hautcœur d'apr. A. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 146). Dér. de exempt adj.; dés. -er. Fréq. abs. littér. :56.

exempter [ɛgzɑ̃te] v. tr.
ÉTYM. Fin XIVe; essenter, au sens 1., 1320; de exempt, adj., et suff. verbal.
REM. Phonét. La prononciation [ɛgzɑ̃pte] est critiquée.
1 Rendre exempt (d'une charge, d'un service commun). Dispenser, réformer. || Exempter quelqu'un d'impôts. Affranchir, dégrever, exonérer. || Exempter qqn d'une dette, d'une taxe. Affranchir, dégrever, exonérer; → Tenir quitte. || Exempter qqn d'une obligation ( Décharger), d'une peine ( Grâcier). || Nul ne pourra en être exempté (→ Arrêter, cit. 48). || Cet élève est exempté de devoirs. || Se faire exempter d'assister à… Excuser. || Ce certificat les exempte de visite médicale.
Spécialt. || Exempter un jeune homme du service militaire. Réformer; → ci-dessous, cit. 2, Sand.
1 (…) répondrez-vous à mes questions ? — Eh ! qui pourrait m'en exempter, monseigneur ? Vous commandez à tout ici (…)
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, V, 12.
2 Celui-ci sera un beau soldat s'il continue, car il a le corps trop bon pour réussir à se faire exempter (…)
G. Sand, la Petite Fadette, XXIV.
3 (…) cette qualité (la noblesse) les exempte, eux, leurs gens et les gens de leurs gens, du tirage à la milice, du logement des gens de guerre, de la corvée pour les routes.
Taine, les Origines de la France contemporaine, I, t. I, p. 28.
4 Et ne plus voir ses garçons partir, ah ! bon sang ! s'écria Delhomme. Moi qui paie pour exempter Nénesse, je sais ce que ça me coûte. — Sans compter, ajouta Fouan, que si vous ne pouvez pas payer, on vous les prend et on vous les tue.
Zola, la Terre, III, V, p. 370.
5 La Guillaumette, que le médecin-major avait la veille exempté de bottes vingt-quatre heures, coupa encore à la manœuvre ce matin-là.
Courteline, le Train de 8 h.47, p. 5.
Au p. p. || Soldat exempté d'exercice, de corvée.N. (rare au fém.). || Les exemptés. Exempt (II., 1.).
2 Par ext. (littér.). Dispenser, mettre à l'abri de. Garantir, préserver.
6 Le soin que j'aurai pris de soin m'exemptera (…)
La Fontaine, Fables, IV, 3.
7 (…) une singulière faveur de la nature, qui, dans un état si funeste, m'exemptait des douleurs qu'il semblait devoir m'attirer.
Rousseau, les Confessions, VI.
8 Son goût du travail l'exemptait de la paresse (…)
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, p. 265.
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s'exempter v. pron.
Dispenser (se). || S'exempter de quelque chose. Échapper (à). || Il eût pu s'exempter de faire de la dépense (→ Cap, cit. 1). Épargner, éviter. || « Vous ne pouvez vous exempter d'aller lui faire une visite » (Académie).
CONTR. Assujettir, astreindre, contraindre, forcer, obliger, soumettre.

Encyclopédie Universelle. 2012.