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exempt

exempt, empte [ ɛgzɑ̃(pt), ɑ̃(p)t ] adj. et n. m.
XVIe; exant v. 1265; lat. exemptus, p. p. de eximere « tirer hors de, affranchir »
I Adj. EXEMPT DE (qqch.).
1Qui est affranchi d'une charge, d'un service commun ( exemption). Être exempt du service militaire. dégagé, dispensé; réformé. Être exempt d'impôts. déchargé, exonéré. (Choses) Revue exempte de timbre. Colis exempt de port. 2. franc.
2(Personnes) Qui est préservé de certains maux, de certains désagréments (cf. À l'abri de). « exempt de toute sorte de blâme » (La Bruyère) .
3Qui n'est pas sujet à (un défaut, une tendance). dépourvu. « Exempt de tout fanatisme, je n'ai point d'idole » (Vigny). « quand il est adjudant, il n'est pas encore exempt de faire le Jacques » (Mac Orlan). Vous n'êtes pas exempt de vous tromper; personne n'en est exempt. (Choses) sans. Vie exempte de soucis. Calcul exempt d'erreurs. « un tel accent de conviction tranquille, exempte de pose et de paradoxe » (Courteline).
II N. m. (XVIe)
1(1617) Vx Sous-officier de cavalerie (exempt du service ordinaire), commandant en l'absence du lieutenant. « MM. de Thou et de Cinq-Mars, gardés par un exempt des gardes du Roi » (Vigny).
2(1655) Vx Officier de police qui procédait aux arrestations.
3Mod. Personne exempte, exemptée d'une charge, d'un service. Les exempts de gymnastique iront à l'étude. dispensé, exempté.
⊗ CONTR. Assujetti, astreint, obligé, tenu. 1. Sujet, susceptible (de). Doué, muni, nanti.

exempt nom masculin Officier qui, autrefois, dans certains corps, commandait en l'absence du capitaine et des lieutenants et qui était exempt du service ordinaire. ● exempt, exempte adjectif (latin exemptus, de eximere, enlever) Qui n'est pas assujetti à quelque obligation : Être exempt d'impôts. Qui est préservé de tel ou tel risque, qui n'a pas tel ou tel avantage, qui n'a pas trace de quelque chose : On n'est jamais exempt d'un accident. Qui n'est pas entaché de quelque chose : Un calcul exempt d'erreur.exempt, exempte (difficultés) adjectif (latin exemptus, de eximere, enlever) Prononciation [ɛ ;&ph91; ;&ph110; ;̃ ;], le p ne se prononce pas. ● exempt, exempte (synonymes) adjectif (latin exemptus, de eximere, enlever) Qui n'est pas assujetti à quelque obligation
Synonymes :
- déchargé
- dégagé
- dispensé
- exonéré
- franc de
Qui est préservé de tel ou tel risque, qui n'a...
Synonymes :
- immunisé
Qui n'est pas entaché de quelque chose
Synonymes :
- dénué
- dépourvu

exempt, exempte
adj.
d1./d Dispensé de, non assujetti à. Exempt de service. Exempt d'impôts.
d2./d Garanti, préservé. Exempt d'infirmité.
d3./d Dépourvu, sans. Un compte exempt d'erreurs.

I.
⇒EXEMPT1, EXEMPTE, adj.
[En parlant de pers. ou d'un groupe soc.]
A.— Domaine du dr. Exempt de qqc.
1. Qui est exonéré, dispensé (de quelque chose) par une décision juridique, réglementaire ou dans le cadre d'une réglementation. Cent mille nobles étaient exempts de payer des impôts (STAËL, Consid. Révol., t. 1, 1817, p. 222). Les sous-offs sont exempts de travail (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 222) :
1. Il [Flaminius] (...) fit proclamer par un héraut le Sénatus-consulte suivant : « Le Sénat et le peuple romain, et T. Q. Flaminius, proconsul, vainqueur de Philippe et des Macédoniens, déclarent libres et exempts de tout tribut, les Corinthiens, les Phocidiens...
MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 56.
Absol., vieilli. Exempté des obligations militaires. Je me trouve exempt comme fils de veuve, et je n'ai pas envie d'aller faire, pour un autre, le métier qui m'aurait déplu pour mon propre compte (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 298).
P. ext. [En parlant d'une chose, d'une opération comm. ou jur.] Les obligations, reconnaissances et tout acte concernant l'administration des monts [-de-piété], sont exempts des droits de timbre et d'enregistrement (DUMONT, Organ. monts-de-piété, 1905, p. 19) :
2. Toujours est-il qu'il y a une certaine « progressivité à rebours » des charges fiscales pour les revenus les plus faibles, puisque ceux-ci, tout en étant exempts de l'impôt sur le revenu, sont sujets aux taxes effectivement régressives sur les consommations.
Univers écon. et soc., 1960, p. 4806.
2. Vieilli. Qui est soustrait à (une juridiction générale). Certains ecclésiastiques étaient exempts de la juridiction épiscopale ordinaire (DG). Il obtint (...) que cet hôpital (...) fut exempt de toute juridiction épiscopale (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 294).
B.— Au fig.
1. [Le compl. désigne un mal considéré comme commun à l'ensemble des hommes] Qui est préservé de (quelque chose). Aussi échappa-t-elle à la malédiction prononcée contre Ève et sa postérité. Elle est exempte de douleur et de mort (FRANCE, Balth., Fille Lil., 1889, p. 97). Les rois ne sont pas exempts du déplaisir (AUDIBERTI, Mal court, 1947, I, p. 136).
En partic., vieilli. [Le compl. désigne une maladie contagieuse ou très commune] Qui est épargné. Ces deux villages, dans l'exposition favorable du nord, sont exempts des progrès de la fièvre (LATOUCHE, L'HÉRITIER, Lettres amans, 1821, p. 77). Ils avaient beau être solides et flibustiers et petites canailles!... ils étaient pas exempts de bronchite! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 615).
2. [Le compl. désigne un défaut] Qui est dépourvu de (quelque chose). Aucun peintre, je crois, n'est plus original et plus exempt de manière que lui [Murillo] (MÉRIMÉE, Mosaïque, 1833, p. 341). C'est un vrai sage, pur de haine, exempt d'erreur (HUGO, Burg., 1843, p. 118).
♦ [Dans une constr. négative] Qui n'est pas exempt de, non exempt de. Qui a à quelque degré. Les meilleurs ne sont pas exempts d'une pensée égoïste (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 527) :
3. ... il s'acoquina à des hommes du monde (...) : lord Grimthorpe et sir William Eden, gentilshommes excentriques, fastueux et fanfarons, non exempts de cynisme, comme on l'était sous les rois George.
BLANCHE, Modèles, 1928, p. 221.
P. ext. Qui n'est pas entaché de.
a) [En parlant d'un comportement, d'un sentiment, d'une activité intellectuelle] Son jugement est sain, exempt de troubles autres que ceux qu'il cherche, de passions autres que ses colères contenues (VIGNY, Chatterton, 1835, p. 234) :
4. Aussi frappa-t-elle avec une netteté et une vigueur de bourreau et qui étaient exemptes de cruauté, car Odette n'avait pas conscience du mal qu'elle faisait à Swann...
PROUST, Swann, 1913, p. 370.
b) [En parlant d'une œuvre de l'esprit] Un procédé simple et exempt d'erreur (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. XXVII). Le premier alphabet n'avait pu manquer d'être exempt de tous défauts (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p. 349).
c) [En parlant d'une chose concr.] Sans. Un ciel exempt d'orages (BARBIER, Iambes, 1840, p. 86). La garniture de la cheminée, l'encadrement des glaces étaient exempts de ce faux goût qui gâte tout en province (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 316).
3. [Le compl. désigne un désagrément, une tâche matérielle] Qui est soulagé de (quelque chose). C'est pour moi un soulagement utile de passer quelques jours exempt des soins et des travaux qu'exige une famille nombreuse (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 264).
C.— Dans le domaine des techn. et des sc. de la nature. Qui ne comporte pas certaines choses. Si la liqueur ne se colore pas, le sel est exempt de plomb (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 162). Des produits exempts de soufflure (BARNERIAS, Acieries, 1934, p. 95).
Prononc. et Orth. :[], [e-], fém. [-]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Comme l'adj. est toujours suivi de la prép. de, le problème de la liaison ne se pose pas. Noter que tous les dict. gén. suppriment [p] dans exempt et exempter, mais qu'ils le transcrivent tous dans exemption. D'apr. ROUSS.-LACL. 1927, p. 161, c'est parce que le dernier est un emprunt plus récent que les 2 premiers. Étymol. et Hist. 1260 (Menestrel de Reims, 478 ds T.-L.). Empr. au lat. exemptus, part. passé du verbe eximere « retirer, enlever »; cf. lat. médiév. exemptus adj. « exempt de l'autorité épiscopale » (1171-72 ds NIERM.).
II.
⇒EXEMPT2, subst. masc.
A.— Ecclésiastique qui n'est pas soumis à la juridiction épiscopale ordinaire mais à l'autorité pontificale (Dict. XIXe et XXe s.).
B.— Vx, HIST.
1. Sous-officier de cavalerie, commandant en l'absence du capitaine et de ses lieutenants. M. de Duras, (...) était exempt dans les gardes (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1824-30, p. 543).
2. Officier de police qui procédait aux arrestations. Accompagné du procureur du roi au Châtelet, de trois commissaires et d'un exempt, il se transporta aux lieux indiqués, et ordonna que tous étrangers eussent à en sortir dans les vingt-quatre heures (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 397).
Prononc. et Orth. Cf. exempt1. Étymol. et Hist. 1617 un ezent de gardes « sous-officier de cavalerie exempt du service ordinaire qui commandait en l'absence du capitaine ou de ses lieutenants » (A. D'AUBIGNÉ, éd. Réaume et Caussade, II, p. 385); 1165 « officier de police qui commandait une escouade de gardes » (MOLIÈRE, L'Etourdi, éd. A. D. Régnier, 1677); 1690 « celui qui est délivré de certaines charges » (FUR.). Emploi subst. de l'adj. exempt.
STAT. — Exempt1 et 2. Fréq. abs. littér. :570. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 270, b) 833; XXe s. : a) 445, b) 625.

exempt, empte [ɛgzɑ̃, ɑ̃t] adj. et n. m.
ÉTYM. XVIe; exent, XVe; exant, au sens I., 1., v. 1265; lat. exemptus, p. p. de eximere « tirer hors de, affranchir ».
REM. Phonét. La prononciation [ɛgzɑ̃pt] est critiquée. Littéraire ou style soutenu.
———
I Adj. || Exempt de (qqch.).
1 (Personnes). Qui est affranchi d'une charge, d'un service commun. Exemption (cit. 1 et 2). || Être exempt du service militaire. Dégagé, dispensé, libéré (→ Échapper à). || Soldat exempt de service (→ Coupure, cit. 2). || Être exempt d'impôts. Déchargé, exonéré. || Être exempt par faveur d'une servitude. || Personne exempte d'une obligation, d'une charge (→ Égal, cit. 14).
1 (…) il serait bien dur qu'un grand chanoine fût sujet au chœur, pendant que (…) le pénitencier et le grand vicaire s'en croient exempts.
La Bruyère, les Caractères, XIV, 26.
2 Si vous êtes exempt de gens de guerre, vous n'êtes pas exempt de politesse, peut-être ? (…) Montrez-moi votre brevet d'exemption (…)
Beaumarchais, le Barbier de Séville, II, 14.
(Choses). || Cette lettre est exempte d'affranchissement. || Revue exempte de timbre. || Colis exempt de port. 2. Franc.
2 (Vx). Qui est affranchi d'un soin inutile.
3 (…) on s'est trouvé exempt de le charger (cet ouvrage) de doctes commentaires (…)
La Bruyère, Discours sur Théophraste.
3 (1580, Montaigne). Fig. (Personnes). Qui est préservé de certains maux, de certains désagréments. Abri (à l'abri de).
4 L'imbécile Ibrahim, sans craindre sa naissance,
Traîne, exempt de péril, une éternelle enfance.
Racine, Bajazet, I, 1.
5 Montagne, que je ne crois pas (…) exempt de toute sorte de blâme (…)
La Bruyère, les Caractères, I, 44.
6 On ne plaint jamais dans autrui que les maux dont on ne se croit pas exempt soi-même.
Rousseau, Émile, IV.
4 (V. 1530, Marot). Personnes. Qui n'est pas sujet à (certains défauts, certaines tendances). || Être exempt d'ambition, de vanité, de faiblesse. Dépourvu. || Les femmes ne sont pas exemptes de ce défaut (→ Dos, cit. 17).Exempt de (et l'inf.). || Vous n'êtes pas exempt de vous tromper, personne n'en est exempt. Libre.
7 Personne n'est exempt de dire des fadaises.
Montaigne, Essais, III, I.
8 Crois-tu les gens du monde exempts d'inquiétude ?
Corneille, Imitation de J.-C., III, 12.
9 Exempt de tout fanatisme, je n'ai point d'idole. J'ai lu, j'ai vu, je pense et j'écris seul, indépendant.
A. de Vigny, Journal d'un poète, p. 38.
10 Et, quand il est adjudant, il n'est pas encore exempt de faire le Jacques.
P. Mac Orlan, Quai des brumes, III.
(Choses). Sans. || Ouvrage exempt de fautes. || Calcul exempt d'erreurs (→ Astronomique, cit.). || Une religion exempte d'erreur et de vice (→ Corriger, cit. 16). || « Sa conduite ne fut pas exempte de blâme » (Académie). || Une amitié (cit. 12) exempte de grossièreté. || Esprit exempt de préoccupations. Libre. || Vie exempte de soucis.
11 Des plaisirs et biens que nous avons, il n'en est aucun exempt de quelque mélange de mal et d'incommodité (…)
Montaigne, Essais, II, XX.
12 Vous voilà donc à nos pauvres Rochers (…) et vous y trouvez une douceur et une tranquillité exempte de tous devoirs et de toute fatigue (…)
Mme de Sévigné, Lettres, 1430, 20 sept. 1695.
13 Je ne me souviens pas d'avoir eu, dans tout le cours de ma vie, d'intervalle plus parfaitement exempt de soucis et de peine que celui des sept ou huit jours que nous mîmes à ce voyage (…)
Rousseau, les Confessions, II.
14 (…) une hauteur non exempte de méchanceté (…)
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XXXI.
15 Cela fut si simplement dit, avec un tel accent de conviction tranquille, exempte de pose et de paradoxe, que la jeune femme éclata de rire.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 4e tableau, II.
———
II N. m. (Fin XVIe).
1 (1690, Furetière). Personne qui est exempte, exemptée d'une charge, d'un service. || Les exempts d'impôts. || Au collège, les exempts de gymnastique allaient en étude.
16 (…) beaucoup de personnes, à des titres divers, échappaient aux charges (…) Vauban se plaignait qu'il y eût tant d'exempts (…)
F. Brunot, Hist. de la langue franç., t. IV, I, I, p. 477.
2 Spécialt. Ecclésiastique qui n'est pas soumis à la juridiction de l'ordinaire.
16.1 (…) il crut que tout était fini pour lui, voulut se confesser à l'exempt (…)
A. Dumas, les Trois Mousquetaires, t. I, p. 172.
3 (Fin XVIe, d'Aubigné). Vx. Sous-officier de cavalerie (exempt du service ordinaire), commandant en l'absence du lieutenant.
17 (…) MM. de Thou et de Cinq-Mars, gardés par un exempt des gardes du Roi, et douze gardes de son Éminence.
A. de Vigny, Cinq-Mars, XXV.
4 (1655, Molière). Vx. Officier de police qui procédait aux arrestations.
18 Par les soins vigilants de l'exempt Balafré,
Ton affaire allait bien, le drôle était coffré (…)
Molière, l'Étourdi, V, 1.
CONTR. (Du sens I., 1.) Assujetti, astreint, contraint, obligé, tenu. — (Du sens I., 3.) Sujet, susceptible. — (Du sens I., 4.) Doué, muni, nanti, plein, rempli.
DÉR. Exempter.

Encyclopédie Universelle. 2012.