excessivement [ ɛksesivmɑ̃ ] adv.
• 1359; de excessif
1 ♦ D'une manière excessive, qui dépasse la mesure. ⇒ démesurément, exagérément, trop. Manger excessivement. Denrée excessivement chère. ⇒ outrageusement. « Les âmes excessivement bonnes sont volontiers imprudentes » (Marivaux).
2 ♦ (Emploi critiqué) Très, tout à fait. ⇒ extrêmement, infiniment. « cette liberté me déplaît excessivement » (Beaumarchais).
⊗ CONTR. Assez, peu.
● excessivement adverbe Avec excès : Manger excessivement. Indique un degré extrême ; très, extrêmement : C'est une personne excessivement bonne. ● excessivement (difficultés) adverbe Emploi Excessivement (= avec excès, trop) est souvent employé dans l'expression relâchée au sens de « très, extrêmement » (il a fait excessivement froid), même avec des adjectifs supposant un jugement favorable ou positif (il est excessivement doué). Recommandation Dans l'expression soignée, renforcer les adjectifs de sens positif ou neutre avec les adverbes très, extrêmement, au plus haut point, etc. : elle est très douée ; ils sont extrêmement polis ; il est honnête au plus haut point. exclamation (point d') Voir grammaire. ● excessivement (synonymes) adverbe Avec excès
Synonymes :
- démesurément
- exagérément
- trop
Contraires :
Indique un degré extrême ; très, extrêmement
Synonymes :
- énormément
- extrêmement
- fort
- très
excessivement
adv.
d1./d Beaucoup trop. Boire excessivement.
d2./d (Emploi critiqué.) Très, extrêmement. Elle est excessivement jolie.
⇒EXCESSIVEMENT, adv.
A.— [Correspond à excessif A, B] Avec excès, de manière excessive; trop. Les habitudes excessivement parcimonieuses de la compagne que je me suis donnée (MAINE DE BIRAN, Journal, 1815, p. 65). Intelligence respectueuse excessivement des signes (FRANCE, Orme, 1897, p. 52). Certaines plaies (...) prolifèrent et bourgeonnent excessivement. Ce bourgeonnement intempestif prend le nom de cerise (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 39) :
• 1. ... parce que, voulant excessivement, nous croyons ne rien obtenir même en obtenant beaucoup; parce que, toujours hors de la nature, nous cherchons des joies extrêmes, et nous oublions que la félicité n'est point une succession d'éclairs rapides, mais une lumière douce et durable.
SENANCOUR, Rêveries, 1799, p. 136.
B.— P. exagér. [Sans idée d'excès] Extrêmement; très, beaucoup. C'est grave, c'est très grave, c'est excessivement grave (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 206). Il mange excessivement peu (GONCOURT, Journal, 1885, p. 454). Les choses depuis 1919 n'ont pas excessivement changé (VALÉRY, Variété III, 1936, p. 205) :
• 2. La reine est ravissante, excessivement douce et bornée. Mais enfin il y a quelque chose de choquant dans ce couple royal qui est littéralement entretenu par ses sujets...
PROUST, Guermantes, 1921, p. 528.
Prononc. et Orth. :[], [e-] ou [ekse-]. Cf. é-1. Mais aussi [-] (cf. Pt ROB. et excessif). Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1359 « d'une manière excessive » (VARIN, Archiv. administ. de la ville de Reims, t. III, p. 142 ds LITTRÉ). Dér. de excessif; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. :422. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 961, b) 587; XXe s. : a) 473, b) 374. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951, p. 63, 240. — NOUV. mises en garde de l'Ac. fr. Déf. Lang. fr. 1970, n° 54, p. 4. — RIGAUD (A.). Parlez-vous hexagonal? Vie Lang. 1969, n° 212, pp. 649-651.
excessivement [ɛksesivmɑ̃] adv.
ÉTYM. 1359; de excessif.
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1 D'une manière excessive, qui dépasse la mesure. ⇒ Affreusement, atrocement, démesurément, effroyablement, énormément, exagérément, fabuleusement, incroyablement, monstrueusement, outrageusement, prodigieusement, surabondamment, terriblement, trop (ou par trop). || Manger excessivement. || Denrée excessivement chère. || Personne excessivement susceptible. || Se vanter excessivement (→ Donner, cit. 81). || Cela m'est excessivement désagréable (→ Déplaire, cit. 12).
1 Elle a été si excessivement saisie de ce procédé (…)
Mme de Sévigné, 774, 24 janv. 1680.
2 Les âmes excessivement bonnes sont volontiers imprudentes (…)
Marivaux, le Paysan parvenu, II.
2 (Emploi critiqué). Très, tout à fait (sans idée d'excès). || Un voyage excessivement agréable; un enfant excessivement sage.
REM. Cet emploi qui n'est signalé ni dans Hatzfeld, ni dans le dictionnaire de l'Académie, huitième éd., est considéré parfois comme abusif; cependant, l'expression superlative très a de nombreux synonymes : → Diablement, extrêmement, fort, infiniment, tout (à fait). On rencontre excessivement, en ce sens, depuis la fin du XVIIIe s. chez les meilleurs écrivains. Brunot l'approuve et Littré ne le condamne que lorsqu'il s'agit de qualités impliquant douceur, finesse (ex. : une peau satinée excessivement douce).
3 Au XVIIe s., on employait souvent, malgré les railleries, le furieusement des Précieuses (…) Aujourd'hui on réprouve de même excessivement. Au début, cet adverbe a en effet signifié avec excès : On peut et trop aimer la vertu, et se porter excessivement en une action juste (Montaigne, I, 223). Cette nuance se perdit petit à petit : Et puisqu'il en est question, je vous dirai tout net que cette liberté me déplaît excessivement (Beaumarchais, Barb. de Sév., II, 15). Excessivement est à chaque page dans Balzac avec le sens de très (…) De même chez Flaubert, de même partout (…)
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 689.
4 Oui, il était excessivement paternel et bon pour les gens de sa famille.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 15 oct. 1866.
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Encyclopédie Universelle. 2012.