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follement

follement [ fɔlmɑ̃ ] adv.
XIIe; de fol fou
D'une manière folle, déraisonnable, excessive. Il est follement amoureux. éperdument. « il continua de taper sourdement, follement » (Zola). Par ext. Au plus haut point. C'est follement cher. Un spectacle follement drôle. extrêmement, très.

follement adverbe De façon folle, insensée, déraisonnable : Se lancer follement dans une aventure. Au plus haut degré ; excessivement, énormément, extrêmement : Être follement amoureux.follement (synonymes) adverbe De façon folle , insensée, déraisonnable
Synonymes :
- éperdument
Au plus haut degré ; excessivement, énormément, extrêmement
Synonymes :
- énormément
- extrêmement
Contraires :
- raisonnablement

follement
adv.
d1./d D'une manière folle, excessive. Aimer follement.
d2./d Extrêmement. C'est follement drôle.

⇒FOLLEMENT, adv.
A.— D'une manière folle.
1. [Follement modifie un verbe dont le suj. est une pers.]
a) [Correspond à fou I B 1] Thérèse le regarda follement; des chaleurs lui brûlaient les mains et le visage. Elle sembla hésiter; puis, d'un ton brusque : — Marions-nous, je serais à toi (ZOLA, T. Raquin, 1867, p. 101). D'un coup de sa longue cravache de cuir, il frappa furieusement, follement, la douce bête cabrée (BERNANOS, Nuit, 1928, p. 17) :
1. Caravan se dressa avec un tel sursaut que sa chaise alla rouler contre le mur. Il balbutia : « Tu dis? ... Qu'est-ce que tu dis là? ... » Mais Marie-Louise, étranglée par l'émotion, répéta : « Grand'... Grand'... Grand' maman s'habille... Elle va descendre. » Il s'élança dans l'escalier follement, suivi de sa femme abasourdie mais devant la porte du second il s'arrêta, secoué par l'épouvante, n'osant pas entrer.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, En fam., 1881, p. 360.
Rare. [Modifiant un adj. dénotant un trait ou un état psychol.; avec une idée d'intensité] (Quasi-)synon. jusqu'à la folie, extrêmement. Tâche périlleuse, de seconder un esprit follement chimérique, comme son frère; — tâche écrasante, quand il s'agissait de lier partie avec ce cœur aventureux qu'était mon ami le grand Meaulnes (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 300). Elle était follement agitée. Camille fit mine de l'embrasser, elle le repoussa avec horreur (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1939, p. 241).
b) [Correspond à fou I C 1 a] Le tailleur avait dissipé follement cette pauvre étoffe, n'ayant nul souci d'en garder un morceau pour lui, comme il arrive d'habitude (CHAMPFL., Souffr. profess. Detteil, 1855, p. 228). Ma conviction est bien arrêtée : je ne crois agir ni follement, ni sottement (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 247).
2. Le grand œuvre de la vie se rencontre dans l'action qui comporte la pensée, le travail et l'amour; j'ai follement et lâchement préféré l'inaction, où j'ai trouvé la rêverie, la paresse et l'égoïsme. La rêverie est à la pensée ce que l'hystérie est à l'amour; la paresse est au travail ce que la paralysie est au mouvement...
DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 267.
Rare. [Modifiant un adj. impliquant un jugement moral; avec une idée d'intensité] On pourra, on devra condamner un homme sans lui dire qui l'accuse et de quoi il est accusé. C'est si follement absurde qu'on ne peut pas s'indigner. Il faut rire (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 345).
c) [Correspond à fou I C 2] On ne savait que faire pour être gai, pour finir follement la nuit (ZOLA, Nana, 1880, p. 1191). La classe s'amuse follement; Anaïs mange un crayon, bois et mine, à grandes bouchées (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 122).
2. [Follement modifie un verbe dont le suj. est une chose; correspond à fou E 1, 2] Un joli bonnet coquet était posé d'une façon mutine sur ses cheveux qui s'en échappaient follement (BALZAC, Paysans, 1850, p. 360). Tout l'avant du corps s'enfonça, tandis que les pattes de derrière s'agitaient follement hors de l'eau (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Mlle Cocotte, 1883, p. 813). Construire des moulins d'écorce que l'eau écumeuse actionnait follement (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 72).
B.— [Correspond à fou I C 1; follement modifie la prop. en son entier] Mais voilà qu'en revenant, ma femme me fait faire la grosse réflexion que follement je n'avais pas faite, et qui change tout relativement à vous et à la Revue (LAMART., Corresp., 1831, p. 203) :
3. ... un valet de chambre me dit qu'elle était partie pour deux mois. Cela me donna une émotion violente. Je crus, follement d'ailleurs, car c'était invraisemblable, qu'elle était partie avec Philippe. Je demandai si on avait son adresse; on me dit qu'elle était chez elle, à Marrakech. Mais oui, c'était évident, elle faisait son habituel voyage au Maroc. Pourtant, après avoir raccroché le récepteur, je dus m'étendre sur mon lit...
MAUROIS, Climats, 1928, p. 229.
C.— [Follement indique une grande quantité ou une forte intensité du contenu exprimé par le verbe ou l'adj.] Aimer follement. (Quasi-)synon. extrêmement, passionnément. Ils tournèrent si follement vite que leur robe, toujours plus tendue, devenait presque horizontale (GIDE, Voy. Urien, 1893, p. 25). Vite! je suis follement en retard!... ma valise? (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, I, 24, p. 26). Il a été follement aimé des femmes (PROUST, Prisonn., 1922, p. 299) :
4. Il était assez laid, ce qui fit que tout à coup il surclassa dans mon esprit François qui me parut désormais trop joli, François ou Yves, l'Yves d'avant la guerre. Des traits follement irréguliers, mais de beaux yeux, des cheveux prodigieusement vivants et des mains d'une nervosité envahissante.
DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1939, p. 333.
Par litote, dans un contexte négatif. Je n'aime pas follement les déplacements (...) je les ai même en profonde horreur (FEUILLET, Journal femme, 1878, p. 17). Larseneur n'est pas follement décoratif. — S'il t'entendait! — Je le lui ai dit cent fois. Il se néglige (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 28).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1135 (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 2448). Dér. de fol, fou1; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. : 479. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 413, b) 603; XXe s. : a) 1 137, b) 676. Bbg. VRBKOVÁ (V.). La Méthode ds l'ét. du ch. conceptuel de l'amour. Sborník Prací Filos. Fak. brn. Univ. 1971, t. 20, p. 26.

follement [fɔlmɑ̃] adv.
ÉTYM. V. 1135; de fol. → 1. Fou.
1 (Au sens fort de 1. fou, II., 1.). Rare. Avec folie.
2 Cour. D'une manière folle ( 1. Fou, II., 2., 3. et 4.), déraisonnable, excessive. || Se risquer follement dans une aventure (→ Étreinte, cit. 1). || Être follement prodigue (→ Avare, cit. 6). || Il est follement amoureux d'une femme qui se moque de lui. Extrêmement, passionnément; terriblement (fam.). || Follement irrité (→ Élever, cit. 7).
1 Il n'adora plus qu'elle seule, et follement sépara de la chair l'idée suprême de la déesse, d'autant plus immatérielle s'il l'eût attachée à la vie.
Pierre Louÿs, Aphrodite, I, III.
2 Il s'est follement jeté au-devant de moi à dessein de me retrouver.
Colette, l'Étoile Vesper, p. 96.
3 ( 1. Fou, II., 8.). Vivement, au plus haut point. || Désirer follement quelque chose. Éperdument, passionnément (→ Exalter, cit. 28). || Un spectacle follement intéressant. Extrêmement, très; vachement (fam.). || Follement gai (→ 1. Fou, II., 5.). || Un comique follement drôle.
3 Et puis je désirai follement un savon transparent à la glycérine. Mais c'était pour le manger, et l'essai fut nauséeux (…)
Colette, Belles saisons, p. 108.

Encyclopédie Universelle. 2012.