escopette [ ɛskɔpɛt ] n. f.
• escoppette 1516; it. schiopetto, de schioppo « arme à feu », lat. onomat. « bruit produit en frappant sur une joue gonflée »
♦ Anciennt Arme à feu portative à bouche évasée. ⇒ arquebuse, espingole, tromblon. Un « Espagnol, tenant une longue escopette avec sa fourche suspendue à son côté, et la mèche fumante dans la main droite » (Vigny).
● escopette nom féminin (italien schiopetto) Nom donné à diverses armes à feu portatives (XVe-XVIIIe s.).
⇒ESCOPETTE, subst. fém.
A.— HIST. Arme à feu portative dont différents modèles à bouche évasée furent utilisés du XVe au XVIIIe siècle. (Quasi-)synon. tromblon. Le fanatisme de la Ligue (...) avait beaucoup contribué au relâchement. On s'était tout permis, parce qu'on avait manié l'escopette et porté le mousquet pour la bonne cause (RENAN, Souv. enf., 1883, p. 201).
— P. méton. Personne qui porte cette arme. Cette escopette corse s'appelle Bonaparte; connaissiez-vous ce gentilhomme? (D'ESPARBÈS, Dern. lys, 1898, p. 313).
B.— P. ext. [Dans des œuvres de ton picaresque ayant pour cadre les pays méditerranéens] Arme à feu portative de tout type, utilisée spéc. par les hors-la-loi. Synon. fusil, carabine. Il saisit alors son escopette, couche en joue Cazador qui fuit par la porte (BOREL, Champavert, 1833, p. 53). Piedigriggio a deux fils, qui (...) ont joué de l'escopette et tiennent le maquis à leur tour (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 232) :
• ... et nous irons camper au bord de l'étang de Villachia (...) avant d'entreprendre, le lendemain matin, la double escalade du Mugo et de la Canda dans un décor à la Gustave Doré où l'on évoque les traditionnels bandits à escopette en embuscade derrière les roches.
T'SERSTEVENS, Itinéraire esp., 1963, p. 264.
Rem. Les dict. (Ac. 1798, 1835 et 1878), qui signalent le mot comme ,,vx``, mentionnent le dér. escopetterie, subst. fém. Salve, décharge de plusieurs escopettes, carabines, fusils ou mousquets. Une terrible escopetterie. La docum. atteste 2 emplois de ce mot p. compar. ou p. métaph. Y aura bataille à votre arrivée, sire, escopetterie de bourgeons (D'ESPARBÈS, Roi, 1901, p. 123). Des rires éclataient, semblables à des escopetteries, des disputes se croisaient en tous sens, charriant, dans leurs flots précipités, des roulements d'ignominies et d'ordures (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 36).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1516 escopette (Ordonnance de François Ier, mars ds ISAMBERT, Recueil gén. des anciennes lois, t. 12, p. 50); considéré comme terme hist. dep. 1680 (RICH.). Empr. à l'ital. schioppetto, attesté dep. début XVIe s. (Guicciardini ds TOMM.-BELL.), dimin. de schioppio « sorte d'arquebuse », lui-même du lat. médiév. sclop(p)us « id. » (XIVe s. ds DU CANGE), lat. impérial stloppus « bruit que l'on fait en frappant sur une joue gonflée », d'orig. onomatopéique. Fréq. abs. littér. :29. Bbg. ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1971, t. 35, pp. 216-217 (s.v. escopetterie). — HOPE 1971, p. 189. — QUEM. DDL t. 12.
escopette [ɛskɔpɛt] n. f.
ÉTYM. 1516, escoppette; ital. schioppetto, de schioppo « arme à feu », du lat. tardif stloppus « bruit produit en frappant sur une joue gonflée », d'orig. onomatopéique.
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♦ Anciennt. Arme à feu portative à bouche évasée. ⇒ Arquebuse, espingole, tromblon.
1 Un jeune Espagnol, tenant une longue escopette avec sa fourche suspendue à son côté, et la mèche fumante dans la main droite, se promenait nonchalamment sur le rempart (…)
A. de Vigny, Cinq-Mars, IX, p. 293.
2 On s'était tout permis, parce qu'on avait manié l'escopette et porté le mousquet pour la bonne cause.
Renan, Souvenirs d'enfance, IV, p. 152.
♦ Par métonymie. Homme d'armes portant cette arme. || Une petite troupe de six escopettes.
♦ Littér. et plais. Fusil.
Encyclopédie Universelle. 2012.