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errant

1. errant, ante [ erɑ̃, ɑ̃t ] adj.
XIIe; p. prés. de l'a. v. errer « marcher, aller », du bas lat. iterare « voyager »
Chevalier errant, qui ne cesse de voyager. Le Juif errant. ⊗ CONTR. Sédentaire. errant 2. errant, ante [ erɑ̃, ɑ̃t ] adj.
XVIe; de errer
Qui va de côté et d'autre, qui n'est pas fixé. vagabond. Chien errant. égaré, perdu. « Être errant et sembler libre, c'est être perdu » ( Hugo). La vie errante des peuples nomades. « La vie errante », récit de voyages de Maupassant. Fig. « Je n'étais qu'une âme errante qui divaguait çà et là dans la campagne pour user les jours » (Lamartine). Regards errants. flottant, fugitif, furtif. « Un demi-sourire errant passa sur le beau visage fermé » (Colette). ⊗ CONTR. 1. Fixe, fixé, stable.

errant, errante adjectif (ancien français errer, du bas latin iterare, voyager) Qui va à l'aventure, qui erre, n'a pas de demeure fixe : Chien errant. Tribus errantes. Se dit d'une vie au cours de laquelle on va à l'aventure sans se fixer nulle part. ● errant, errante (expressions) adjectif (ancien français errer, du bas latin iterare, voyager) Chevalier errant, chevalier qui allait de pays en pays pour redresser les torts. ● errant, errante (synonymes) adjectif (ancien français errer, du bas latin iterare, voyager) Qui va à l'aventure, qui erre, n'a pas de demeure...
Synonymes :
- égaré
- nomade
- vagabond
Se dit d'une vie au cours de laquelle on va...
Synonymes :
- ambulant
- itinérant

errant, ante
adj. Qui erre, qui ne se fixe nulle part. Mener une vie errante.
Peuplades errantes, nomades.
|| Fig. Une imagination errante et vagabonde, qui se laisse aller librement.
————————
errant, ante
adj. Qui voyage sans cesse.
Le chevalier errant, traditionnellement défenseur des pauvres et des opprimés.

I.
⇒ERRANT1, ANTE, adj.
Qui marche, qui voyage sans cesse.
A.— Chevalier errant. Chevalier qui ne cesse de parcourir le monde à la recherche d'exploits à accomplir, de torts à redresser, notamment au service d'une dame ou d'une bonne cause. Jadis les chevaliers errants allaient, malgré les enchantements et les périls, à la conquête d'un talisman d'amour et d'immortalité (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 215) :
1. LE CHEVALIER. — Je vois qu'on aime les chevaliers errants dans ces parages?
AUGUSTE. — Nous les aimons mieux que les armées. Un chevalier errant, c'est signe que la guerre est finie.
GIRAUDOUX, Ondine, 1939, I, 2, p. 20.
Chevalerie errante. On n'en était déjà plus en effet au règne des fabliaux naïfs et de la chevalerie errante (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés., 1828, p. 263).
P. métaph.
1. [En parlant d'un personnage, utopiste mais décidé à tout pour défendre une bonne cause] Le chevalier errant d'aujourd'hui, c'est Garibaldi. Sa dame, c'est l'Italie (MÉRIMÉE, Lettres Mme de La Rochejacquelein, 1870, p. 309).
2. [En parlant d'un trait du tempérament] Fort jeune, sans doute, et d'humeur errante, comme alors beaucoup de moines mendiants, il avait le goût des choses merveilleuses (FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 256) :
2. Il [un ancien camarade] avait dans sa jeunesse des yeux bleus, toujours riants, perpétuellement mobiles, en quête évidemment de quelque chose à quoi je n'avais pensé et qui devait être fort désintéressé, la Vérité sans doute, poursuivie en perpétuelle incertitude, avec une sorte de gaminerie, de respect errant pour tous les amis de sa famille. Or, devenu homme politique influent, capable, despotique, ces yeux bleus qui d'ailleurs n'avaient pas trouvé ce qu'ils cherchaient, s'étaient immobilisés, ce qui leur donnait un regard pointu, comme sous un sourcil froncé. Aussi l'expression de gaîté, d'abandon, d'innocence s'était-elle changée en une expression de ruse et de dissimulation.
PROUST, Temps retr., 1922, p. 941.
B.— Juif errant. Personnage légendaire condamné à marcher éternellement pour avoir outragé le Christ portant la croix :
3. LE CHRIST. — Pourquoi l'as-tu-dit, Ahasvérus? C'est toi qui marcheras jusqu'au jugement dernier, pendant plus de mille ans. Va prendre tes sandales et tes habits de voyage; partout où tu passeras, on t'appellera : le Juif errant.
QUINET, Ahasvérus, 1833, 2e journée, p. 137.
P. compar. Il était comme le Juif errant : il ne pouvait demeurer en place (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 588).
Race errante. Juif(s) de la Diaspora. Race toujours errante, et de partout bannie par son indépendance et son inquiétude (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907 p. 628).
Rem. 1. Sur le modèle de Chevalier errant et de Juif errant, errant sert à déterminer d'autres subst. évoquant des personnages que leur destin condamne à être itinérants, à voyager sans cesse. Antar, ce type de l'arabe errant (LAMART., Destinées poésie, 1834, p. 392). L'assassin errant, promenant sa misère (PONSARD, Lucrèce, 1843, V, 3, p. 94). Le métier peu récompensé d'écrivain errant, de batteur d'estrade littéraire sans compagnon (BLOY, Journal, 1904, p. 213). 2. Oiseau errant se rencontre avec le sens d'oiseau migrateur. Nous avions encore près d'une heure à attendre le réveil des oiseaux errants (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Amour, 1886, p. 739).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Prononc. [RR] cf. errer. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1170 chevalier errant (cf. chevalier1); 1648 juif errant (SCARRON, Virgile travesti, livre 1 ds Œuvres, éd. J. F. Bastien, t. 4, p. 16). Part. prés. adj. de l'a. fr. et m. fr. errer (edrer, esrer) « voyager; agir, se conduire » (2e moitié du Xe s. edrer « se conduire » [Saint-Léger, éd. J. Linskill, 114]), du b. lat. iterare « voyager » (fin du VIe s. ds NIERM.), par réfection (sur le rad. du nomin.-acc. iter « voyage ») du b. lat. itinerari (formé sur le rad. du génitif-datif itiner-), « id. » (Itala ds TLL).
II.
⇒ERRANT2, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de errer.
II.— Adjectif
A.— Vx, littér. Qui se trompe, qui est, qui s'égare dans l'erreur (v. errer A). Les catholiques sont tous occupés de damner leurs frères errants (LAMENNAIS, Indifférence, t. 2, 1817-23, p. 33).
Emploi subst. :
1. Les guerres des Albigeois, les persécutions contre les vaudois, les cathares, les bogomiles (...) ne me choquent pas plus que les croisades : c'étaient là réellement des errants, sortant de la grande forme de l'humanité...
RENAN, Avenir sc., 1890, p. 346.
B.— Usuel (avec souvent interférence de sens avec errant1). Qui va çà et là sans direction ni but précis, sans se fixer nulle part (v. errer B).
1. [Le mot déterminé désigne un animé]
a) [En parlant d'une pers., d'un animal ou d'une collectivité] Chiens errants. Les routes sont encombrées de familles errantes qui fuient au hasard et sans savoir où (GIDE, Journal, 1940, p. 26) :
2. ... les hordes errantes le sont parce qu'elles abandonnent chaque matin la place occupée chaque soir, qu'elles déplient et replient leurs tentes sans rien fertiliser alentour, ajoutant en les piétinant à la stérilité des déserts, parce qu'elles ne savent jamais que faire halte.
PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 129.
Esprit, âme errante. Âme en peine, spectre, fantôme. L'âme de ce mort sortait de sa demeure paisible et devenait une âme errante qui tourmentait les vivants (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 18).
Emploi subst. :
3. ... jamais elle [Lydie] n'avait pu voir un chemineau s'arrêter le soir à ce croisement de routes (...) sans songer que cet errant avait été tout petit, bercé, choyé par une mère tendre...
A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 71.
b) [En parlant d'un attribut de la pers.]
) [d'un élément de sa morphol.] Leurs mains errantes cherchaient sur leur visage (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1390). À peine effleurent-ils de doigts errants ta vie [d'Anne] Tout leur sang les accable aussi lourd que la mer (VALÉRY, Alb. vers anc., 1900, p. 56).
[d'une activité, d'un comportement] Le regard errant va chercher ses visions à côté et comme derrière nous toujours (ALAIN, Beaux-Arts, 1920, p. 29).
[P. hypallage, d'une pers. errante]. Au cours de notre promenade errante (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 278). Sa course errante à travers les taillis dans la grande colère du vent et le flagellement de la pluie (BERNANOS, Mouchette, 1937, p. 1301).
Mener une vie errante. Se déplacer beaucoup, voyager sans cesse. « L'Univers est une espèce de livre dont on n'a lu que la première page, quand on n'a vu que son pays. » Il vécut donc une vie errante (BOURGET, Essais psychol., 1883, p. 234).
P. métaph. Les griots sont les gens du monde les plus philosophes et les plus paresseux; ils mènent la vie errante et ne se soucient jamais du lendemain (LOTI, Spahi, 1881, p. 156).
) [d'un élément de sa vie intérieure] Imagination errante. Les caractères excessifs et les cœurs errants (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 13, 1863-69, p. 199) :
4. En somme, quand je la voyais, je remarquais qu'elle avait un grain de beauté, mais ma mémoire errante le promenait ensuite sur la figure d'Albertine et le plaçait tantôt ici tantôt là.
PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 876.
2. [En parlant d'un inanimé] Qui se déplace en tous sens sans se fixer nulle part.
a) [d'un inanimé concr.] Le ciel immense, où passaient lentement des brumes errantes (LOTI, Pêch. Isl., 1886, p. 233). La barque errante, symbole immémorial de la destinée humaine (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 336) :
5. LES JEUNES FILLES. — Si tu peux saisir en ta main close l'ombre errante des nuages, alors; essaie de fixer sur toi l'amour des hommes.
GIONO, Esq. mort Hélène, 1943, p. 356.
Vx. Astres, étoiles errantes. Les planètes, par opposition aux étoiles fixes. Tu n'es point l'habitant d'une planète errante (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 148).
b) [d'un inanimé du domaine des sens] Cette névralgie errante (MICHELET, Journal, 1843, p. 512). La lumière errante des falots (MICHELET, Chemins Europe, 1874, p. 34) :
6. Un parfum subtil, errant, inidentifiable, offrait juste le début d'une prise floue, puis s'évanouissait dans l'air redevenu neutre.
MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 20.
Prononc. et Orth. Cf. errant1.
STAT. — Errant1 et 2. Fréq. abs. littér. :1 670. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 373, b) 2 492; XXe s. : a) 2 233, b) 1 544.

1. errant, ante [ɛʀɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. V. 1170; « qui voyage », v. 1155; p. prés. de l'anc. v. errer « marcher, aller », du bas lat. iterare « voyager » (→ Itinéraire), verbe disparu à cause de l'homonymie avec le verbe issu de errare. → Errer.
Chevalier errant (→ Chevalier, cit. 5; don Quichotte), qui voyage sans cesse, ne s'arrête jamais.(1648). || Le Juif errant. Vx. || La race errante.
1 (…) ferons-nous d'Émile un chevalier errant, un redresseur de torts, un paladin ?
Rousseau, Émile, IV.
N. (Rare). || Un errant, une errante.
2 Touché par tant de bonté, Nô lui donna ce précieux renseignement : une fois l'an, au jour anniversaire et à l'heure précise de l'incantation, les quatre ensorcelés devaient se retrouver au point de la berge occupé par l'ânesse, qui seule resterait sédentaire pendant les courses vagabondes des trois errants; cette rencontre ne durerait qu'une seconde, aucun temps d'arrêt n'étant permis aux infortunés fuyards (…)
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 329.
DÉR. (De l'anc. verbe errer, du lat. iterare) V. Erre, errement.
HOM. 2. Errant.
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2. errant, ante [ɛʀɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. XVIe; p. prés. de errer, de errare. → Errer.
———
I Vx. Qui se trompe, qui est dans l'erreur. Errer, I.N. || « Redresser les errants » (Académie). Égaré (fig.).
1 Cette multitude effroyable d'infidèles, d'errants, de pécheurs.
Massillon, Profession religieuse, Sermons, I.
———
II
1 Vieilli ou littér. Qui va de côté et d'autre, n'est pas fixé, installé. Vagabond. || Peuples errants. Nomade. || Peuplades, tribus errantes. || Chien errant. Égaré, perdu.Barque errante (→ Barque, cit. 4), navire errant. || Nuages errants, vapeur, fumée errante (→ Assembler, cit. 31; âtre, cit. 5).Astron. (Vx). || Étoiles errantes : les planètes (opposé à étoiles fixes).
2 (…) il pleurait de dépit, et il alla trouver Calypso errante dans les sombres forêts.
Fénelon, Télémaque, VI.
3 Être errant et sembler libre, c'est être perdu.
Hugo, les Misérables, V, I, XVI.
La vie errante des nomades. || Mener une vie errante : se déplacer sans cesse et, au fig., vivre sans but, au hasard. Instable. || La vie errante, récit de voyages de Maupassant.
4 La vie errante que je mène depuis quarante ans et plus, m'ayant donné occasion de voir et de visiter (…) la plus grande partie des provinces de ce royaume (…)
Vauban, Projet d'une dîme royale, III.
5 Lorsqu'on voit les peuplades qui erraient commencer à se fixer, ce changement doit être moins regardé comme les premiers temps des sociétés civiles que comme les derniers de la vie errante (…)
Condillac, Hist. ancienne, I, 14.
2 Fig. et littér. || Âme errante (→ Conducteur, cit. 2). || Fantômes, spectres errants. || Image errante.
6 (…) rappelant ma force défaillante,
Et mon âme déjà sur mes lèvres errante (…)
Racine, Phèdre, III, 1.
7 Je n'étais qu'une âme errante qui divaguait çà et là dans la campagne pour user les jours. Tout me manquait. Je me manquais à moi-même.
Lamartine, Graziella, IV, XI, p. 120.
8 Loin des peuples vivants, errantes, condamnées,
À travers les déserts courez comme les loups;
Faites votre destin, âmes désordonnées,
Et fuyez l'infini que vous portez en vous !
Baudelaire, les Épaves, « Femmes damnées ».
Yeux, regards errants. || Sourire errant sur les lèvres. Flottant, fugitif, furtif.
9 (…) ses yeux errants allaient sans cesse de Mentor à Télémaque et de Télémaque à Mentor.
Fénelon, Télémaque, VI.
10 Un demi-sourire errant passa sur le beau visage fermé (…)
Colette, Chéri, p. 97.
Pensées errantes. || Désirs errants (→ Arrêter, cit. 16). || Imagination errante. Aventurier, instable, mobile, vagabond.
11 (…) je cherchais à ramener à un centre de repos mes pensées errantes hors de moi.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 280.
CONTR. Fixe, fixé, sédentaire, stable; dirigé, orienté.
HOM. 1. Errant.

Encyclopédie Universelle. 2012.