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enveloppement

enveloppement [ ɑ̃v(ə)lɔpmɑ̃ ] n. m.
• 1090, rare av. XVIIIe; de envelopper
Action d'envelopper; état de ce qui est enveloppé.
1Méd. Action d'envelopper le corps d'un malade ou une partie du corps dans un linge mouillé. Enveloppement avec emplâtre sinapisé. cataplasme.
2Milit. Mouvement stratégique destiné à encercler l'ennemi. encerclement. Manœuvre d'enveloppement.

enveloppement nom masculin Action d'envelopper ; fait d'être enveloppé : Enveloppement des marchandises. Action de se déployer autour d'un adversaire, de l'encercler : Manœuvre d'enveloppement.

enveloppement
n. m. Action d'envelopper; état de ce qui est enveloppé.
MED Action d'envelopper le corps ou une partie du corps de linges mouillés, de boue minérale, etc. On fait parfois baisser la fièvre par des enveloppements.

⇒ENVELOPPEMENT, subst. masc.
Action d'envelopper ou de s'envelopper; état qui en résulte.
A.— Action d'entourer délicatement quelque chose autour de quelqu'un ou de quelque chose (avec idée de protection). Un arbuste précieux (...) dont on protège certaines feuilles par des enveloppements d'ouate ou des applications de plâtre (PROUST, Prisonn., 1922, p. 226). Le lavage des couverts dans très peu d'eau; l'enveloppement dans la serviette, etc. (GYP, Souv. pte fille, 1928, p. 122) :
1. C'est là qu'il [Zara] avait pris l'habitude de s'abandonner (...) pourvu que la reine l'appelât (...) qu'il sentît l'enveloppement tendre de ses bras et son épaule toute prête à ses fatigues d'enfant.
A. DAUDET, Les Rois en exil, 1879, p. 324.
MÉD. (VÉTÉR.) Remède consistant à appliquer des pansements, des compresses humides sur le corps. Enveloppement froid, sinapisé; faire des enveloppements. Si les efforts de vomissement sont par trop douloureux, on pourra appliquer des enveloppements chauds sur l'abdomen (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 58) :
2. Le vulnéraire m'emporte la gueule, on me recouvre tout d'arnica... Je brûle sous les enveloppements..., les terribles frictions. Je suis garroté dans trois peignoirs...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 144.
B.— Action d'environner de toutes parts.
1. En encadrant, recouvrant complètement. Une rivière (...) cache ses abondantes eaux sous l'enveloppement penché des grands arbres (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 813) :
3. L'enveloppement obscur des nuits, dans le silence de ma demeure perdue, cachée, noyée sous les feuilles des grands arbres, m'était si reposant et si bon, que j'hésitais chaque soir, pendant plusieurs heures, à me mettre au lit pour le savourer plus longtemps.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Qui sait? 1890, p. 1188.
En partic., au fig., littér. Afflux soudain, envahissement (d'une sensation, d'un sentiment). Il retrouvait les insomnies nerveuses d'autrefois. Deux fortes cuillerées de valériane lui firent au bout de trois quarts d'heure perdre le contact des draps. Il savoura l'enveloppement d'un écrasant repos (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 335) :
4. Mais ce qui les suffoquait surtout, c'était la chaleur, une chaleur égale de calorifère, dont l'enveloppement les surprenait, les joues glacées du vent de la route.
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1319.
2. Domaine intellectuel ou artistique
a) Obscurcissement spontané des idées dans certaines conditions. Il y a une obscurité, un enveloppement d'idées invincible à toute l'activité de l'esprit, quand les conditions organiques manquent (MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, p. 121).
b) Fait d'englober (plus ou moins confusément) dans. La touche se fait plus large, les nuances plus réduites; et cette atmosphère familière, ces coins d'ombre, ces chauds passages, cet enveloppement général des formes dans une pâte onctueuse, font place à une répartition précise, une évidence plastique déjà impitoyable (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 75).
C.— Péj. [Avec une idée d'hostilité contre laquelle on se protège ou que l'on provoque]
1. Dissimulation ou obscurcissement pour se protéger. Léon vint donner de la lumière, et Gise n'osa pas lui dire qu'elle préférait l'enveloppement de cette demi-obscurité (MARTIN DU G., Thib., La Consult., 1928, p. 1087).
En partic., au fig., domaine de la pensée, de l'expression. Obscurcissement, dissimulation. Un accent de sincérité, de droiture qui détonnait dans ce milieu ouaté de toutes sortes de compromissions, d'enveloppements (A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 277).
2. Action de prendre au piège (comme dans un filet).
a) Avec idée de menace. Et ces claquements de dents, sur le pavé de Paris, dans l'enveloppement circulaire de la pluie (PSICHARI, Voy. centur., 1914, p. 16).
b) Au fig. Avec des ruses, pour tromper, circonvenir. Les catholiques français (...) ont été l'objet de diverses tentatives de séduction ou d'enveloppement, de la part des communistes d'abord, puis de certains éléments radicaux (Civilis. écr., 1939, p. 3612).
P. ext. Avec un charme insinuant, pour séduire. Synon. charme, envoûtement, séduction. Le souvenir dévorant de la femme traîtresse, de son charme, de son enveloppement, de son ensorcellement inavouable (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Champ d'oliv., 1890, p. 79). La voix du père chantait un triomphe, l'enveloppement de l'enfant extasié s'achevait (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 59).
c) TECHN. MILIT. Manœuvre stratégique de déploiement des troupes autour de l'ennemi, en un cercle de plus en plus resserré, en vue de l'attaquer. Ulm est un meilleur type de bataille d'enveloppement que l'avenir verra se reproduire (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 115). Amorcer l'enveloppement de l'aile droite ennemie (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 324) :
5. ... l'évolution commençait, cette attaque de flanc, cet enveloppement gigantesque à marches forcées et dans un ordre admirable, au travers de la Champagne et des Ardennes. (...) les Prussiens faisaient jusqu'à quarante kilomètres par jour, dans leur cercle immense de rabatteurs, poussant le troupeau d'hommes qu'ils traquaient, vers les forêts de la frontière.
ZOLA, La Débâcle, 1892, p. 98.
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : []. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1214 (Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 542, 31 : envolopement, p. 566, 11 : envelopement); 2. 1864 méd. (J. de méd. et de chir. pratiques, XXXV, 257 ds QUEM. Fichier). Dér. du rad. de envelopper; suff. -(e)ment1. La date de ca 1090, fournie s. réf. par BL.-W.3-5 pour le sens 1, correspond peut-être, erronément, à la Règle cistercienne, p. 480 ds T.-L., s.v. envolepement, texte qui date en fait de ca 1250 (L'ordre monastique des Cisterciens a été fondé en 1098). Fréq. abs. littér. :114.

enveloppement [ɑ̃vlɔpmɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1214; rare jusqu'au XVIIIe; de envelopper.
A
1 Action d'envelopper; état de ce qui est enveloppé.
(1864). Méd. Action d'envelopper le corps d'un malade (enveloppement généralisé) ou une partie du corps (enveloppement partiel), avec un linge trempé dans l'eau froide. || L'enveloppement a fait tomber la température. || Enveloppement avec emplâtre sinapisé. Cataplasme, fomentation.Il faut lui faire des enveloppements.
2 Milit. Mouvement stratégique destiné à encercler l'ennemi. || Manœuvre d'enveloppement. || Enveloppement d'une armée.
1 (…) cette énorme opération d'enveloppement au cours de laquelle (…) certains corps avaient littéralement couru, dix jours durant, fermer l'une après l'autre toutes les routes à l'ennemi, bientôt emprisonné.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, L'avènement de l'Empire, XXII, p. 280.
3 Le fait d'envelopper, de charmer, de circonvenir (qqn); manœuvre pour circonvenir qqn (→ Compromettre, cit. 12).
B Le fait d'environner complètement.
2 Près du pont, elle (la rivière) fait un coude, forme un bassin profond, limpide (…) puis cache ses abondantes eaux sous l'enveloppement penché des grands arbres.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 813.
Fig. || L'enveloppement d'une douce chaleur.

Encyclopédie Universelle. 2012.