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entacher

entacher [ ɑ̃taʃe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1530; entachié fin XIIe; de en- et tache
Marquer d'une tache morale. salir, souiller, ternir. Condamnation qui entache l'honneur de qqn.
Surtout au p. p. Gâté par quelque défaut. Réussite entachée de scandales. « Maintien entaché de pédantisme » (Balzac). Dr. Entaché de nullité.
⊗ CONTR. Blanchir, rehausser.

entacher verbe transitif (de tache) Porter atteinte à l'honneur, à la réputation de quelqu'un : Cette condamnation entache son honneur.

entacher
v. tr.
d1./d Souiller, flétrir moralement. Faute qui entache l'honneur.
d2./d Diminuer le mérite, la valeur de. Longueurs qui entachent un ouvrage.
|| Pp. DR Acte entaché de nullité, contenant un vice de forme ou passé par un incapable (sens 2).

ENTACHER, verbe trans.
A.— Vx. Entacher de. Marquer d'une tache, en particulier d'origine pathologique. Son mauvais régime l'a entaché de scrofules (LITTRÉ).
En constr. passive
P. métaph. Cette rouille gênevoise [sic] dont son talent [de Rousseau] reste entaché (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1822, p. 116).
P. ext. Être entaché d'une maladie. En être atteint. Enfants entachés de tuberculose (Teissier, Duvoir ds Nouv. Traité Méd., fasc. 2, 1928, p. 42).
B.— Au fig.
1. Souiller par quelque chose de mauvais, de négatif ou considéré comme tel; plus particulièrement marquer d'une souillure morale.
a) [Le suj. désigne une pers. ou une chose présentant un aspect négatif] Entacher qqn, qqc. de qqc. Entacher d'infamie ceux qui en sont coupables (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 431). Si j'ai entaché sa réputation, du moins je ne l'ai pas abandonnée comme font les autres (SAND, Jacques, 1834, p. 333). Rien de louche ne doit entacher nos décisions (ZOLA, Curée, 1872, p. 398).
b) Cour., en constr. passive. (Être) entaché de qqc. Entaché d'égoïsme, d'erreur, de fraude, d'hérésie, d'un vice. Tout lui paraissait, ici, entaché d'une tristesse mortelle (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 176).
Spéc., DR. [En parlant d'un acte] Entaché de nullité. Déclaré nul. La fameuse lettre sera entachée de nullité pour immoralité, et le tribunal refusera le divorce (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1281).
2. Emploi pronom. réfl. :
... vous ne sauriez passer dans les rangs des ultras sans flétrir à jamais votre caractère et souiller votre existence. Nous venons vous conjurer (...) de ne pas vous entacher ainsi.
BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, p. 491.
S'entacher de. Elle [la beauté] (...) s'est entachée d'abstractions (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 38).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin XIIe s. (Sermons St Bernard, éd. W. Fœrster, p. 49, 41). Dér. de tache; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 132.

entacher [ɑ̃taʃe] v. tr.
ÉTYM. 1530; entachié, fin XIIe, au sens 2; de en-, tache, et suff. verbal.
1 Vx. Souiller d'une tache.Au p. p. || Linge entaché de sang.
2 Marquer d'une tache morale. Gâter, salir, souiller, ternir. || Cette condamnation entache son honneur.Littér. || Entacher qqn, la réputation de qqn d'infamie, d'opprobre.Ces rumeurs persistantes avaient fini par entacher sa réputation. Compromettre.Plus cour. au passif et au participe passé.
Au passif et au p. p. (plus cour.). || Entaché de. || Religion entachée de superstition.Gâté par. || Exégèse entachée d'hérésie, d'erreur.
1 (Les péchés) Dont les humains ont les corps entachés.
Ronsard, la Franciade, IV.
2 Cécile, jeune personne très rousse, dont le maintien, entaché de pédantisme, affectait la gravité judiciaire du président (…)
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 556.
3 (…) la disparition de sa mère était, pour son fiancé du moins, une délivrance, la suppression du seul point noir qui, jusque-là, avait entaché leur avenir.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 245.
4 (…) ses conclusions (de Ste-Beuve) sur les hommes sont fâcheusement entachées d'envie et de rancune personnelle.
Émile Henriot, les Romantiques, p. 235.
(1835). Spécialt (dr.). || Acte, arrêt entaché de nullité. Vicié.
CONTR. Blanchir, réhabiliter.

Encyclopédie Universelle. 2012.