⇒ENCOIGNER, ENCOGNER, verbe trans.
Coincer, serrer comme dans un coin. Comment se mouvoir, lui petit, encogné par cette cohue de grosses barques (HAMP, Marée, 1908, p. 13). Mme Allemand me reçut (...) d'une façon charmante, encoigna sa corpulence dans une bergère (GALIPEAUX, Souvenirs, 1931, p. 167) :
• 1. Durant toute la nuit, encoigné dans son wagon (...) il n'eut d'autre pensée que celle de son rêve réalisé.
MAUPASSANT, Notre cœur, 1890, p. 378.
• 2. La Pucelle, avec sa petite troupe fidèle fut encognée dans l'angle que formaient le flanc du boulevard et le remblai de la route, par des gens de Picardie...
FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, t. 2, 1908, p. 173.
♦ Au fig., emploi pronom. réfl. S'enfoncer, se perdre :
• 3. Sa sœur, puis son beau frère, puis son frère s'efforcèrent de le persuader de la folie qu'il commettait en brisant son avenir pour une telle puérilité; il s'était encoigné là-dedans, et jamais n'en sortit.
MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, 1re part., p. 761.
Prononc. et Orth. Seule transcr. ds Lar. Lang. fr. [], (je m') encoigne []. La var. phon. [-]- influencée par l'orth. n'est indiquée ds aucun dict. On rencontre ds Lar. Lang. fr. et ds la docum. (supra ex. 1 et HAMP, loc. cit.) la var. graph. encogner influencée par la prononc. Cf. encoignure et empoigne(r). Étymol. et Hist. Ca 1275 pronom. « s'enfoncer comme un coin, se jeter dans » (ADENET LE ROI, Buevon de Conmarchis, éd. A. Henry, 326); 1571 encoigné « qui est dans un coin » (M. DE LA PORTE, Epithetes, 96 r° ds HUG.). Dér. de coin; préf. en-; dés -er. Fréq. abs. littér. :2.
encoigner [ɑ̃kwaɲe] v. tr.
ÉTYM. V. 1275, pron.; de en-, coin, et suff. verbal.
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♦ Vx ou régional. Serrer comme dans un coin, un angle (surtout pron. et p. p.). || S'encoigner, être encoigné dans un angle. → Rencoigner, rencogner (régional).
REM. L'Académie préconise l'orthographe encogner [ɑ̃koɲe].
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DÉR. Encoignure.
Encyclopédie Universelle. 2012.