empressement [ ɑ̃prɛsmɑ̃ ] n. m.
• 1647; « excitation » 1608; de empresser
1 ♦ Action de s'empresser auprès de qqn. ⇒ complaisance, zèle. Manifester, montrer, témoigner de l'empressement auprès (à l'égard) de qqn. L'empressement d'un homme auprès des femmes. ⇒ assiduité, galanterie. « D'aimables demoiselles me reçoivent avec empressement » (Rousseau)
2 ♦ Hâte qu'inspire le zèle. ⇒ ardeur, diligence. Obéir avec empressement. « Mon empressement à me déclarer moi-même coupable » (Chateaubriand). Mettre beaucoup d'empressement à aider qqn.
⊗ CONTR. Froideur, indifférence, lenteur, mollesse.
● empressement nom masculin Action de s'empresser auprès de quelqu'un, de le traiter chaleureusement : Être reçu avec empressement dans un groupe. Ardeur manifestée à faire quelque chose : Il s'acquitte de son travail sans aucun empressement. ● empressement (synonymes) nom masculin Ardeur manifestée à faire quelque chose
Synonymes :
- prévenance
Contraires :
- indifférence
- négligence
- réticence
empressement
n. m.
d1./d Sollicitude, prévenance. Accueillir qqn avec empressement.
d2./d Diligence. Faire un travail avec empressement.
⇒EMPRESSEMENT, subst. masc.
A.— Au sing.
1. a) Zèle attentif, soin diligent et vif. Manifester, montrer, témoigner beaucoup, peu, trop d'empressement autour, auprès de qqn. [Maurice] s'informa de sa santé avec l'empressement d'un fils (GOZLAN, Notaire, 1836, p. 47). Envers tous, son empressement était tel qu'il en devenait obséquieux (BILLY, Introïbo, 1939, p. 54) :
• 1. L'empressement qu'elle mettait à nous être agréable, et comme elle disait, à « faciliter les choses », était si épais que nous restions le plus souvent, Alissa et moi, contraints et quasi muets devant elle.
GIDE, La Porte étroite, 1909, p. 514.
b) Enthousiasme. Accepter qqc. avec empressement; accueillir, recevoir qqn avec empressement. Il accepta avec empressement (JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 260). Il (...) brisa le cachet avec un empressement qui lui eût semblé bien impossible quelques jours auparavant (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 409). Le capitaine se rendait à ces petites soirées provinciales avec le même empressement qu'il eût mis à se rendre chez le dentiste (COURTELINE, Train de 8 h 47, 1888, 1re part., 5, p. 57).
2. P. ext. Vivacité, diligence jusqu'à la précipitation. L'empressement de gens qui auraient voulu fuir la peste (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 175) :
• 2. Je crus l'apercevoir de loin, et mon empressement fut si grand que, ne songeant pas que j'étais montée si haut, je me jetai par terre, et tombai sur quelque chose d'aigu qui me fit ici « (montrant l'endroit) » une blessure dangereuse dont je n'osai parler...
RESTIF DE LA BRETONNE, M. Nicolas, 1796, p. 41.
3. Empressement + prép. + inf. Zèle, diligence très vive à faire quelque chose.
a) Littéraire
— Empressement + de + inf. Vous avez trop d'empressement de montrer votre marchandise (MICHELET, Journal, 1820, p. 89). Mille empressements de vous embrasser (LAMART., Corresp., 1836, p. 200).
— Empressement + pour + inf. Les soldats montraient le même empressement pour nous servir (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 128).
b) Usuel. Empressement + à + inf. Elle qui venait de se trahir par son trouble et son empressement à rentrer! (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p. 130).
B.— Au plur. Mouvements qui manifestent un intérêt soutenu, un attachement très vif, généralement amoureux. Elle parut sensible à mes empressements, et me l'avoua avec ingénuité (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1592). Emma, sans doute, ne remarquait pas ses empressements silencieux ni ses timidités (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 58) :
• 3. En un mot, j'avais en secret toutes les pensées, tous les empressements, tous les raffinements de la passion, avant de me douter encore que j'aimais.
LAMARTINE, Raphaël, 1849, p. 144.
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1225 « pression, serrement » (Durmart le Gallois, éd. J. Gildea, 8074 : De tronchons et d'espees nues S'entrefierent menüement La a mout grant empressement); 1609 « excitation » (F. DE SALES, Int. à la vie dévote, IV, 11 ds GDF. : sans empressement trouble et inquiétude); 1639 « action de s'empresser » (CORNEILLE, Illusion comique, I, 1, 515). Dér. de empresser; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :1 017. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 521, b) 1 540; XXe s. : a) 890, b) 812.
empressement [ɑ̃pʀɛsmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1647; « excitation », 1608; « pression », 1225; de (s') empresser.
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1 Littér. ou style soutenu. Action, fait de s'empresser auprès de qqn. ⇒ Ardeur, complaisance, zèle. || Manifester, marquer, montrer, témoigner de l'empressement, beaucoup, peu d'empressement (auprès, à l'égard de qqn). || L'empressement d'un homme auprès des femmes. ⇒ Assiduité (supra cit. 4); galanterie. || Accueillir qqn avec empressement. || Un empressement servile. || L'empressement des clients, des électeurs (→ Brutalité, cit. 5). || Saisir une occasion avec empressement. ⇒ Avidité.
1 (…) d'aimables demoiselles bien parées m'attendent, me reçoivent avec empressement (…)
Rousseau, les Confessions, V.
2 Je n'ose plus me flatter d'une réponse; l'amour l'eût écrite avec empressement, l'amitié avec plaisir, la pitié même avec complaisance : mais la pitié, l'amitié et l'amour sont également étrangers à votre cœur.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre XXVIII.
3 La sévérité dont on use envers moi est un gage de l'empressement avec lequel on réparera ce tort quand la vérité sera enfin connue.
Stendhal, Armance, t. I, p. 561.
4 Legrand nous attendait avec une vive impatience. Il me serra la main avec un empressement nerveux qui m'alarma et renforça mes soupçons naissants.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Histoires extraordinaires, « Le scarabée d'or ».
2 Hâte qu'inspire le zèle. ⇒ Ardeur, diligence. || Obéir avec empressement.
♦ Vx. || Empressement de…, pour (et inf.). || L'empressement de faire qqch., pour faire quelque chose.
5 (…) ce qui augmente l'empressement que j'ai de vous voir, c'est pour ne point penser en aveugle sur des vérités qui me sont si sensibles.
Mme de Sévigné, Lettres, 856, 25 sept. 1680.
6 Et cet empressement pour s'en aller dans l'ombre
Pêcher vite à tâtons quelque sinistre encombre !
Molière, le Dépit amoureux, V, 2.
6.1 Mesrour chargea le coffre sur ses épaules, par l'ordre de son maître, qui, dans l'empressement de savoir ce qu'il y avait dedans, retourna au palais en diligence.
A. Galland, les Mille et Une Nuits, t. I, p. 275.
♦ Mod. || Empressement à (et inf.). || Mettre beaucoup d'empressement à aider quelqu'un.
7 J'ai lieu de croire qu'on fut un peu piqué du peu d'empressement que je mettais à profiter du temps qui me restait (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre XLIV.
8 (…) il perdit soudainement patience, à voir comme son amoureuse apportait de l'empressement à venir le retrouver.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 4e tableau, II, p. 133.
8.1 Olivier, loin d'aider à la joie d'Édouard en lui disant l'empressement qu'il avait mis à venir à sa rencontre, crut séant de parler de quelque course que précisément il avait eu à faire dans le quartier ce matin même, comme pour s'excuser d'être venu.
Gide, les Faux-monnayeurs, in Romans, Pl., p. 991.
3 Vx ou littér. (Au plur.). Actions qui manifestent de l'empressement, du zèle.
9 Lorsqu'un homme vous vient embrasser avec joie,
Il faut bien le payer de la même monnoie (monnaie)
Répondre, comme on peut, à ses empressements (…)
Molière, le Misanthrope, I, 1.
10 L'amour n'est pas toujours l'effet des empressements ni du mérite connu.
A. R. Lesage, Gil Blas, IV, X, p. 269.
11 (…) comme l'opinion obéissait alors à des empressements souvent désordonnés, il pensa qu'en général le devoir de l'homme d'État devait être de résister à l'opinion.
Renan, Questions contemporaines, Œ., t. I, p. 55.
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CONTR. Froideur, indifférence, lenteur, mollesse, négligence.
Encyclopédie Universelle. 2012.