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CERF-VOLANT
CERF-VOLANT

CERF-VOLA

Attesté en Chine au début de l’ère chrétienne (IIIe s.), le cerf-volant n’est pas moins connu en Europe: sur une céramique d’époque romaine (musée de Naples), une jeune femme retient, au bout d’une cordelette, un triangle allongé, forme évidente du cerf-volant. Ce petit appareil, dont l’ossature légère est recouverte d’étoffe ou de papier, se prolonge, à l’arrière, par un dispositif de sustentation: alignement de papillotes nouées sur une ficelle. En son centre de gravité, sur l’épine, le cerf-volant est retenu par une corde qui assure la propulsion, conjointement à la poussée de l’air sur le plan incliné. Jouet apprécié, instrument militaire de signalisation, le cerf-volant, équipé d’une pointe et d’un fil métallique, ce dernier passant dans la corde d’attache, aura permis à Franklin d’identifier la foudre comme phénomène électrique. Inévitablement, et depuis les textes chinois eux-mêmes, le cerf-volant devait suggérer mille extravagances sur les possibilités de l’envol.

cerf-volant [ sɛrvɔlɑ̃ ] n. m.
• 1611; de cerf et volant
1Scarabée (coléoptères) à grosses mandibules dentelées. lucane. « On entendait seulement passer les hannetons et les cerfs-volants qui traversaient l'air tiède » (Loti) .
2(1669) Objet fait d'une légère carcasse sur laquelle on tend un papier fort ou une étoffe, et qui peut s'élever en l'air lorsqu'on le tire face au vent. Lancer un cerf-volant. La queue d'un cerf-volant. Amateur de cerfs-volants (cerf-voliste n. ).

cerf-volant, cerfs-volants nom masculin Objet composé d'une armature légère habillée de papier ou de toile, qui vole grâce au vent et que l'on retient par une longue ficelle ; activité sportive pratiquée avec cet objet. Nom usuel du lucane mâle.

cerf-volant
n. m.
d1./d Lucane.
d2./d Jouet de papier ou de toile qu'on fait planer en le tirant contre le vent avec une ficelle. Syn. (oc. Indien) papangue. Des cerfs-volants.

I.
⇒CERF-VOLANT1, subst. masc.
Gros coléoptère mâle (Lucanides) dont les mandibules de grande taille et proéminentes rappellent les bois du cerf. Synon. lucane, synon. vieilli escarbot. Les cerfs-volants (les lucanes) qui percent des trous dans la fibre, par où la pluie s'infiltre et fait pourrir (PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, p. 34).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1611 entomol. (COTGR.). Composé de cerf (en raison de la forme des mandibules de cet insecte rappelant celle des cornes du cerf) et de volant, part. prés. de voler. Fréq. abs. littér. :20.
II.
⇒CERF-VOLANT2, subst. masc.
JEUX (d'enfants). Objet constitué par du papier ou de l'étoffe, tendu sur une armature légère de bois et une queue servant de contrepoids, que l'on fait voler dans les airs au gré du vent, en le maintenant relié au sol par une attache. Queue d'un cerf-volant. Des troupes d'enfants lançaient des cerfs-volants à longues banderoles frissonnantes (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 76). Concours de cerfs-volants (PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, p. 72).
Spéc., PHYS. Cerf-volant (électrique). Cerf-volant muni d'une pointe et dont l'attache est entourée d'un fil métallique, afin de soutirer l'électricité aux nuages (cf. BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 157).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1669 jeux (J. H. WIDERHOLD, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle d'apr. FEW t. 2, p. 614b, s.v. cervus; attesté dans l'éd. de 1675). Étymol. obsc. H. Polge ds Romania t. 93, 1972, pp. 563-567 suppose un étymon du type serpe volante « serpent volant » (serps = serpens [serpent] est attesté en lat. chrét. ds BLAISE) croisé par attraction paron. avec cerf-volant1. Cette appellation serpent-volant ferait allusion aux textes et légendes mentionnant des serpents ailés et des dragons volants (déjà dans la Bible, Isaïe 30, 6, et encore en France au XVIIIe s.) et aurait été appliquée p. métaph. au cerf-volant artificiel. À l'appui de cette hyp. les noms du cerf-volant en différentes lang., où ils font penser à qqc. qui vole, à un oiseau, à un serpent ou à un dragon (v. H. Polge, op. cit., p. 565). Fréq. abs. littér. : 59. Bbg. SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 105.

1. cerf-volant [sɛʀvɔlɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1611; de cerf, et volant.
Cour. Gros coléoptère dont les mandibules dentelées évoquent les bois du cerf. Lucane.Au plur. || Des cerfs-volants.
0 (…) on entendait seulement passer les hannetons et les cerfs-volants qui traversaient l'air tiède en décrivant des courbes, avec de petits bourdonnements d'été.
Loti, Mon frère Yves, XLIX, p. 126.
————————
2. cerf-volant [sɛʀvɔlɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1669; de cerf, et volant, d'orig. obscure.
Objet fait d'une légère ossature sur laquelle un papier fort (ou une étoffe, etc.) est tendu, et qui peut s'élever très haut en l'air lorsqu'on le tire face au vent à l'aide d'une longue cordelette. Écoufle. || Lancer un cerf-volant. || La queue d'un cerf-volant. || Des cerfs-volants. || Les cerfs-volants les plus simples affectent souvent la forme d'un losange.
1 Il convient d'y ajouter aussi les accords d'un orchestre aérien, composé d'une douzaine de cerfs-volants, qui, tendus de cordes à leur partie centrale, résonnaient sous la brise comme des harpes éoliennes.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 334.
2 Libre enfin et sans plus d'attache, semblable au cerf-volant dont on aurait soudain coupé la corde, je culbutai, piquant de l'âme vers le sol où je m'écrasai.
Gide, Journal, 5 sept. 1938.
3 (…) quelques terrains vagues semés de grosses pierres. Là, à l'époque des vols interplanétaires, des hommes viennent élever des cerfs-volants — exercice dont la splendide futilité m'émerveille.
(…) Le cerf-volant est monté si haut qu'il ne figure plus qu'un minuscule point gris sur l'azur total. Le fil, vous le distinguez bien au départ, exquisément courbé par son poids, mais il s'amincit avec la hauteur, devient imperceptible, infime queue d'un paraphe encore en suspens. Lui, le petit père, le sorcier accroupi sur le gazon jaune, tient le bout de ce fil et lui imprime des saccades étudiées, l'apprivoise; par ce moyen il converse avec l'aigle de toile qui, là-haut, scrute une étendue considérable et guette de mystérieux signaux.
André Hardellet, Lourdes, lentes…, p. 179-180.
DÉR. Cerf-voliste.

Encyclopédie Universelle. 2012.