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émarger

émarger [ emarʒe ] v. tr. <conjug. : 3>
• 1611, au p. p.; de é- et marge
1Annoter, et spécialt Signer en marge (un compte, un état). Émarger un état de traitement. Absolt plus cour. Toucher le traitement affecté à un emploi. « Ah ! le jour où ils émargent est une belle journée pour les surnuméraires ! » (Balzac). Fonctionnaire qui émarge au budget de l'État.
2(1805) Priver de sa marge ou d'une partie de sa marge (une feuille, un livre). 1. rogner. Le frontispice a été émargé.

Émarger recevoir d'un organisme le traitement affecté à un emploi, à une fonction.

émarger
v. tr. Mettre sa signature en marge (d'un compte, d'un état, etc.). émarger une circulaire.
|| (S. comp.) Toucher des appointements, un traitement.

⇒ÉMARGER, verbe trans.
A.— Noter quelque chose dans la marge d'un document, d'un livre. Des traductions fragmentaires d'auteurs étrangers (...) comparées, annotées, émargées de remarques blafardes et saugrenues (ARNOUX, Chiffre, 1926, p. 93).
1. Spéc. Signer en marge d'un document, d'un état, etc. pour constater le paiement d'une somme, d'un traitement, la réception d'un colis, pour attester sa présence à une réunion... Émarger un état d'appointements (Ac.). Il [le facteur] tendit deux sacs à prendre, et un registre à émarger (BALZAC, Goriot, 1835, p. 113). Chaque député monte à la tribune et remet son bulletin à un secrétaire, qui le glisse dans une urne et émarge la liste des députés (LIDDERDALE, Parlement fr., 1945, p. 155) :
1. ... « les fonctionnaires et agents des services publics » — peuvent donner, en cas d'éloignement de leur résidence, par forme de lettre, un « pouvoir d'émarger » c'est-à-dire à un tiers l'autorisation de signer pour encaisser le montant d'un titre de paiement.
Encyclop. pratique de l'éduc. en France, 1960, p. 304.
2. P. méton. Recevoir d'un organisme le traitement affecté à un emploi. Dutocq connaissait assez les bureaux pour savoir que l'incapacité n'empêche point d'émarger (BALZAC, Employés, 1837, p. 84) :
2. ... Max venait d'obtenir une place dans les bureaux de l'instruction publique. Il était employé, ou, pour me servir d'un mot plus sonore, fonctionnaire public : il émargeait. C'était une position sociale.
REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 115.
Emploi trans. ind. Émarger au budget; émarger au ministère. Il sera peu facile de me soupçonner d'avoir émargé chez M. de Rothschild (BLOY, Journal, 1892, p. 43). On m'avait ôté l'espoir de vivre misérable : obscur ou fameux, j'émargerais au budget de l'enseignement, je n'aurais jamais faim (SARTRE, Mots, 1964, p. 155).
P. métaph. Des individus troubles et patibulaires (...) dont on ne sait jamais s'ils émargent à la police ou au crime (ARNOUX, Juif Errant, 1931, p. 26).
Rem. On rencontre ds la docum. la construction émarger une somme au budget : les sommes astronomiques émargées aux différents budgets, de l'état, du département, de la ville (...) n'ont pas toutes été dépensées en épures, bleus, graphiques... (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 304).
B.— Réduire ou enlever la marge d'une feuille écrite ou imprimée, d'un livre, etc. Le papier peint peut être posé à recouvrement (...) le lé n'est émargé que d'un seul côté et vient recouvrir de ce côté le lé précédemment collé (BONNEL-TASSAN 1966).
Rem. On rencontre ds la docum. un ex. du part. passé adj. émargé. Un double de l'état émargé des traitements des agents ou employés du théâtre (Théâtres nat. Fr., 1954, p. 28).
Prononc. et Orth. :[], (j')émarge []. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1611 part. passé « noté dans la marge » (COTGR.); 1721 « écrire, signer en marge d'un compte » (Trév.); 1837 « toucher les appointements affectés à un état » (BALZAC, Employés, p. 84); 2. 1805 « couper, diminuer la marge » (LUNIER, Dict. des sciences et des arts, Paris). Dér. de marge; préf. é-; dés. -ér. Fréq. abs. littér. :17 (émargé : 6).

émarger [emaʀʒe] v. tr. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. 1611, au p. p.; de é-, marge, et suff. verbal.
1 Rare ou admin. Annoter, et, spécialt, signer à la marge un compte, un état… || Émarger un état d'appointements, de traitement, cette signature servant de reçu.
Absolt, plus cour. Toucher le traitement affecté à un emploi. || Fonctionnaire qui émarge au budget.
1 Ah ! le jour où ils émargent est une belle journée pour les surnuméraires !
Balzac, les Employés, Pl., t. VI, p. 915.
2 Quoi ! ce n'est pas le professeur qui professe ? — Jamais. — Que fait-il ? — Il émarge. — Qu'entendez-vous par ces paroles ? — Il touche son traitement.
Alphonse Karr, les Guêpes, déc. 1843, in Littré.
2 (1805). Techn. Priver de sa marge ou d'une partie de sa marge (une feuille, un livre…). || Le relieur de l'époque a fâcheusement émargé le frontispice. Rogner.Au p. p. || Estampe émargée.
DÉR. Émargement.

Encyclopédie Universelle. 2012.