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écuelle

écuelle [ ekɥɛl ] n. f.
escüelle 1119; lat. pop. °scutella
1Sorte d'assiette large et creuse sans rebord; son contenu. Écuelle en bois, en métal. Les orillons de l'écuelle. « Portant, sur un plateau, une écuelle de porridge » (Martin du Gard). L'écuelle d'un chien, d'un chat. gamelle.
2Par anal. Bot. Écuelle d'eau. hydrocotyle.

écuelle nom féminin (latin populaire scutella, de scuta, plat) Assiette creuse et ronde, sans aile ; son contenu.

écuelle
n. f. Assiette épaisse et creuse, sans rebord; son contenu.

⇒ÉCUELLE, subst. fém.
A.— Petit récipient rond, creux et très évasé, dans lequel on met et mange de la nourriture, notamment des aliments liquides. Écuelle de bois, de terre; écuelle à oreilles. Une sage lumière tirait de l'ombre les plats du vaisselier, une écuelle d'étain, les flancs polis ou les panneaux des meubles (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 211). L'on me donnait une écuelle d'eau saumâtre et du grain qu'on jetait devant moi comme on donne aux poules (CAMUS, Exil et Roy., 1957, p. 1583).
P. méton. Contenu de ce récipient. Écuelle de bouillon, de lait, de soupe; partager son écuelle. Le lendemain Florent et Marguerite la dentellière mangèrent une écuelle de tripes, dont ils avaient grande envie (FRANCE, Mir. pie, 1912, p. 50). Les mômes ils reluquaient mon écuelle, ils me filaient des regards criminels (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 268).
Rem. Désignant un récipient utilisé par une personne, le terme est vieilli ou affecté d'une nuance pop., rustique ou péj. Il est usuel quand il désigne un récipient utilisé pour donner à manger aux animaux domestiques (chat, chien). Ils [Chèbe et Delobelle] se regardèrent en dessous, d'un œil mauvais, comme deux chiens qui se rencontrent au bord de la même écuelle (A. DAUDET, Fromont jeune, 1874, p. 112). Le pékinois s'était dressé sur ses pattes et flairait l'écuelle (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 226).
Expr., loc. et proverbes
Expr., vx. Archer de l'écuelle. ,,Archer chargé d'arrêter les mendiants et de les mener à l'hôpital`` (Ac. 1835, 1878).
Loc. fig.
Il a bien plu dans son écuelle (vx). ,,Se dit d'une personne à qui il est arrivé beaucoup de bien`` (Ac. 1835, 1878).
Il n'y a dans cette maison, ni pot au feu ni écuelles lavées (vx). ,,Se dit d'une maison en désordre où tout manque pour la cuisine, où il n'y a rien à manger`` (Ac. 1835, 1878).
Mettre tout par écuelles (vx). Préparer un bon repas à quelqu'un, lui faire bon accueil. Synon. Mettre les petits plats dans les grands. Un charmant avoué qui met tout par écuelles pour nous recevoir (SAND, Corresp., t. 4, 1812-76, p. 234). Barberousse, qu'on hébergea un hiver entier en Provence, mettant tout par les écuelles pour le mieux recevoir (LA VARENDE, Tourville, 1943, p. 101). Rogner l'écuelle à qqn (vx). ,,Lui retrancher de sa subsistance, de son revenu`` (Ac. 1835-1878). Manger à la même écuelle. ,,Avoir des profits communs`` (Ac. 1932).
Proverbes, vx
Ils se raccommoderont à l'écuelle, comme les gueux. ,,Ils se réconcilieront en buvant ensemble`` (Ac. 1835, 1878). Qui s'attend à l'écuelle d'autrui a souvent mal dîné. ,,Quand on compte sur autrui, on est souvent trompé dans ses espérances`` (Ac. 1835, 1878).
B.— [P. anal. de forme]
1. ARCHIT. ,,Calotte formée par le parement interne d'un voussoir de voûte sphérique`` (BARB.-CAD. 1971).
Rem. Attesté notamment ds DG, ROB., Lar. Lang. fr.
2. BOT. Écuelle d'eau. L'Écuelle d'eau (Hydrocotyle vulgaris) est une plante amphibie, tantôt aquatique, flottant les feuilles émergées, tantôt développée au bord des eaux, sur le sol humide (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 409).
Rem. Attesté notamment ds LITTRÉ, DG, ROB. et Lar. Lang. fr.
3. MAR. Écuelle de cabestan. ,,Plaque de fer concave, dans laquelle est fixé le dé sur lequel tourne le pivot d'un cabestan`` (GRUSS 1952). Synon. saucier.
Rem. Attesté notamment ds LITTRÉ, DG, ROB. et Lar. Lang. fr.
Prononc. et Orth. :[]. LITTRÉ ainsi que Ac. 1932 insistent sur le fait qu'on ne prononce qu'une seule syll. pour -cuelle. Enq. ://. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1119 escüele (PHILIPPE DE THAON, Comput, 2651 ds T.-L.). Du lat. vulg. , altération, sous l'influence de « écu », du lat. class. « petite coupe ». Fréq. abs. littér. :224. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 169, b) 539; XXe s. : a) 233, b) 378.
DÉR. Écuellée, subst. fém. Le contenu d'une écuelle. Une grande écuellée; une écuellée d'eau, de soupe; offrir, donner une écuellée (de qqc.); boire une écuellée (de qqc.). [Elle] s'empressa d'aller puiser dans un grand chaudron une écuellée de lait de chèvre, épais comme du fromage et doux comme du miel (ABOUT, Grèce, 1854, p. 452). Après avoir avalé une pleine écuellée de soupe (RENARD, Journal, 1904, p. 879). [] ou p. harmonis. vocalique [] (cf. Pt ROB.). Ds Ac. 1694-1932. Ac. 1694 admet également la var. esculée. 1re attest. XIIIe s. une escüelee de feves (Sermens poitevins, 75 ds T.-L.); de écuelle, suff. -ée. Fréq. abs. littér. : 17.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 80, 228; pp. 231-232. — VINCENT (A.). Les N. d'objets creux comme n. de lieux. In : [Mél. Dauzat (A.)]. Paris, 1951, pp. 391-392.

écuelle [ekɥɛl] n. f.
ÉTYM. V. 1119, escüelle; du lat. pop. scutella (u long), « écuelle », dimin. (u bref) du lat. class. scuta, p.-ê. d'après scutum (u long). → Écu.
1 Assiette large et creuse, sans rebord, destinée à contenir une portion d'un aliment liquide. || Écuelle en bois, en terre, en métal. || Écuelle à couvercle, à oreilles. Orillon. || Manger sa soupe dans une écuelle.REM. Au moyen âge, on se servait de l'écuelle dans les plus grands dîners; dans l'usage actuel, le mot connote la campagne, la rusticité.
1 Les bourgeois de Loches lui envoyaient à dîner et à souper dans une petite écuelle qui faisait le tour de la ville.
Saint-Simon, Mémoires, I, 133, in Littré.
2 Mon cher maître, répondit Cacambo, Cunégonde lave les écuelles sur le bord de la Propontide, chez un prince qui a très peu d'écuelles (…)
Voltaire, Candide, XXVII.
Spécialt. || L'écuelle d'un chien, d'un chat.
tableau Noms de récipients.
Par ext. L'écuelle et son contenu; le contenu lui-même. Écuellée. || Manger une écuelle de soupe.
3 Elle s'avançait vers eux, portant, sur un plateau, une écuelle de porridge, des pruneaux cuits, une timbale de lait, qu'elle déposa sur la table de jardin.
Martin du Gard, les Thibault, t. IX, p. 30.
Loc. fig. Vx. Il a bien plu dans son écuelle : il a fait un gros héritage. — ☑ Vieilli. Manger à la même écuelle : avoir les mêmes sources de profits, les mêmes intérêts. — ☑ (XVIe-XIXe). Vx. Mettre (jeter) tout par écuelles : tout dépenser en mangeailles.
2 (Emplois techn., par anal.). Archit. Calotte formée par la face interne d'un voussoir de voûte sphérique.
Mar. || Écuelle de cabestan : plaque de fer concave, dans laquelle est fixé le dé sur lequel tourne le pivot d'un cabestan (Gruss).
3 Écuelle d'eau : plante amphibie, ombellifère, qui croît dans les marécages et dont les feuilles forment godet. Hydrocotyle.
DÉR. Écuellée, écuellier.

Encyclopédie Universelle. 2012.