écroulement [ ekrulmɑ̃ ] n. m.
• 1597; de écrouler
1 ♦ Fait de s'écrouler; chute soudaine. ⇒ affaissement, éboulement, effondrement. L'écroulement d'un mur, d'une maison. « Il leur fallut reculer, sous l'écroulement final du cuvelage » (Zola). « ce fut l'écroulement général et de la table, et de la chaise, et de Bourdon » (Courteline).
2 ♦ (av. 1742) Fig. Destruction soudaine et complète. ⇒ anéantissement, chute, désagrégation, ruine. L'écroulement d'un empire, d'une fortune. « écroulement de la monarchie militaire qui [...] a entraîné tous les royaumes » (Hugo). « l'écroulement final de cette intelligence sombrée » (Courteline).
3 ♦ Fait de s'écrouler physiquement, de s'effondrer. Cette « sueur froide qui précédait l'écroulement physique de Lucas » (Mac Orlan).
⊗ CONTR. Construction. Établissement, renforcement.
● écroulement nom masculin Fait de s'écrouler, de s'effondrer : L'écroulement d'une muraille. Fait d'être anéanti, détruit, ruiné complètement et soudainement. ● écroulement (synonymes) nom masculin Fait de s' écrouler , de s'effondrer
Synonymes :
- démolition
- éboulement
Fait d'être anéanti, détruit, ruiné complètement et soudainement.
Synonymes :
- chute
- débâcle
- déroute
- ruine
écroulement
n. m. Fait de s'écrouler.
d1./d Chute, éboulement. écroulement d'un mur. Syn. effondrement.
d2./d Fig. Ruine complète, soudaine. L'écroulement d'une monarchie.
d3./d Défaillance physique. Il lutta un moment puis ce fut l'écroulement.
⇒ÉCROULEMENT, subst. masc.
A.— 1. [Le compl. prép. désigne une constr., un élément de constr.] Action de s'écrouler. L'écroulement d'un immeuble, d'une charpente, d'un mur; fracas d'écroulement. Le vieux baron avait été gravement blessé par l'écroulement d'une tour, en assiégeant une forteresse turque (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 139) :
• 1. À Royaumont (...) un frénétique imbécile (...) a fait scier les piliers et y a ensuite attelé des bœufs pour obtenir l'écroulement des voûtes.
GREEN, Journal, 1947, p. 102.
— P. ext. Chute bruyante. Kiki-la-Doucette (...) se suspend au tapis de la table. Chute lente du tapis, écroulement de la lampe et des bibelots (COLETTE, Dialog. bêtes, 1905, p. 74).
— Domaine de la géol. Affaissement et éboulement d'un sol minéral, ou dans une tourbière (d'apr. PLAIS.-CAILL. 1958).
2. P. méton. Amas de ce qui s'est écroulé. Le palais était encore en partie obstrué par l'écroulement d'une galerie sous les bombes (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 460) :
• 2. Ce matin, je me promène! Maisons éventrées, effondrements informes, écroulements...
GIDE, Journal, 1943, p. 210.
— P. ext. Entassement confus d'objets ou de matériaux. Une masse noire, peut-être une troisième personne, peut-être un écroulement de bagages, pesait de tout son poids sur les jambes convulsives de l'assassiné (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 47).
B.— P. métaph. ou au fig.
1. [Le compl. désigne une chose] Destruction brutale et complète. Synon. effondrement, chute.
a) [Le compl. prép. désigne un système pol., soc., etc.] L'écroulement d'un pays, d'une civilisation. Dans l'écroulement de l'empire, les nationalités se reconstituaient (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935 p. 392). L'écroulement de la France avait plongé le monde dans la stupeur (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 73).
— Domaine financier. Chute brutale. L'écroulement des fonds russes (MARTIN DU G., Vieille Fr., 1933, p. 1089).
b) [Le compl. prép. désigne une constr. de l'esprit] L'écroulement d'un rêve, d'une espérance, d'une illusion, d'un projet. J'ai aidé à la chute des préjugés et des erreurs. Les écroulements des erreurs et des préjugés font de la lumière (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 53).
— Absol., littér. C'est la vie, avec toutes ses hideurs, ses tristesses, avec ses luttes, ses meurtres et ses écroulements (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 190).
2. [Le compl. prép. désigne un être animé] Action de s'affaler lourdement. Les lourds écroulements sur les chaises de femmes obèses et d'hommes pachydermiques (GONCOURT, Journal, 1893, p. 414).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1561 « action d'ébranler » (Cl. DE BUTTET, Poés., I, 76, édit. Jouaust ds R. Hist. litt. Fr., t. 11, p. 494 : L'ecrollement et le tonnerre prompt); 2. 1587 « fait de s'écrouler » les ecroulemens de maison (Le Jardin de Plaisir, 1602, II, 175 ds R. Philol. fr., t. 45, p. 140); av. 1742 fig. « ruine soudaine et totale » (Mass[illon] ds Lar. 19e); 3. 1842 « amoncellement comparable à des ruines » (HUGO, Rhin, p. 318). Dér. du rad. de écrouler(s'); suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :377. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 139, b) 825; XXe s. : a) 940, b) 476.
écroulement [ekʀulmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1587; ecrollement « action d'ébranler », 1561; de écrouler.
❖
1 (1587). Fait de s'écrouler; chute soudaine. ⇒ Affaissement, chute, dégringolade (fam.), effondrement. || L'écroulement d'un mur, d'un édifice. || L'écroulement d'un rocher, d'une montagne. ⇒ Éboulement. || Écroulement d'un échafaudage.
1 L'eau s'infiltrait dans de certains terrains sous-jacents, particulièrement friables; le radier (…) n'ayant plus de point d'appui, pliait. Un pli dans un plancher de ce genre, c'est une fente, c'est l'écroulement.
Hugo, les Misérables, V, III, V.
2 Il se dressa sur sa chaise pour mieux voir et posa sa semelle sur le bord de la table pour soutenir son équilibre. Son équilibre !… Fatale idée ! La table y laissa immédiatement le sien, et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ce fut l'écroulement général et de la table, et de la chaise, et de Bourdon (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 6e tableau, III.
2 (Av. 1742). Fig. Destruction soudaine et complète. ⇒ Anéantissement, chute, culbute (fam.), désagrégation, destruction, disparition, renversement, ruine. || L'écroulement d'un empire, d'une puissance. ⇒ Chute (cit. 11), dissolution (→ Disloquer, cit. 3). || L'écroulement d'une fortune. — Écroulement d'un projet, d'une entreprise. || Ce fut l'écroulement de ses espérances. || L'écroulement d'un système. — L'écroulement de la santé, de la raison.
3 Que de fois, depuis qu'ils cheminent, la vieille monarchie est tombée à leurs pieds ! À peine échappés à ces écroulements successifs, ils sont obligés d'en traverser de nouveau les décombres et la poussière.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 412.
4 Journée fulgurante, en effet, écroulement de la monarchie militaire qui, à la grande stupeur des rois, a entraîné tous les royaumes, chute de la force, déroute de la guerre.
Hugo, les Misérables, II, I, XVI.
5 L'écroulement de ma vie sur elle-même me laissait un sentiment de vide comme celui qui suit un accès de fièvre ou un amour brisé.
Renan, Souvenirs d'enfance…, VI, II, p. 238.
6 Avec ça, un symptôme plus grave à lui seul que l'ensemble de tous les autres attestait l'écroulement final de cette intelligence sombrée; l'écriture du pauvre garçon allait s'altérant de jour en jour !
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 5e tableau, I.
3 (En parlant d'une personne). Fait de s'affaler, de s'écrouler physiquement, de s'effondrer.
7 Quand le bateau fut au milieu du détroit et qu'il commença à danser sérieusement, tout (…) disparut pour laisser place à cette abominable sueur froide qui précédait l'écroulement physique de Lucas, victime négligeable du mal de mer.
P. Mac Orlan, la Bandera, XIX, p. 233.
❖
CONTR. Construction, élévation, érection. — Création, établissement, renforcement…
Encyclopédie Universelle. 2012.