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destruction

destruction [ dɛstryksjɔ̃ ] n. f.
• déb. XIIe; lat. destructio
Action de détruire; son résultat.
1Action de jeter bas, de faire disparaître (une construction). Destruction d'une ville par un incendie, par les bombardements. Moyens, engins de destruction : les armes.
Par ext. Résultat de cette action. Le pays a subi de terribles destructions. dégât, dévastation, dommage, ravage.
2Action d'altérer profondément (une substance). Destruction des tissus organiques. décomposition, gangrène; lyse.
3Action d'ôter la vie (à des êtres vivants). Destruction d'une armée. anéantissement. Destruction d'un peuple. extermination, génocide , holocauste, massacre.
Destruction des insectes, des rats. désinsectisation, dératisation. Destruction d'une espèce.
4Action de faire disparaître (en démolissant, en mettant au rebut, etc.). démolition. Destruction de titres, de papiers compromettants.
5Le fait de se dégrader jusqu'à disparaître. Être voué à la destruction. Destruction d'un empire, d'une civilisation. écroulement, effondrement. « La fin même des choses, la ruine et la destruction par le temps » (Fromentin). 1. dégradation.
⊗ CONTR. Construction, création, édification.

destruction nom féminin (bas latin destructio, -onis) Action de détruire quelque chose ou quelqu'un, de jeter à bas : Force de destruction d'une arme atomique. Chose détruite, construction détruite ; dégât, dommage : Quel est l'ampleur des destructions ? Action d'anéantir, de faire disparaître quelque chose : La destruction de l'État. Action d'ôter la vie, d'anéantir quelqu'un, un groupe ; extermination : La destruction de tout un peuple.destruction (citations) nom féminin (bas latin destructio, -onis) Marcel Arland Varennes-sur-Amance 1899-Saint-Sauveur-sur-École, Seine-et-Marne, 1986 Académie française, 1968 Chacun de mes actes est une destruction. Terres étrangères Gallimard Pablo Ruiz Picasso Málaga 1881-Mougins 1973 Auparavant […] un tableau était une somme d'additions. Chez moi, un tableau est une somme de destructions. Conversations avec Christian Zervos, 1935 in Cahiers d'art Jean-Paul Sartre Paris 1905-Paris 1980 Toute destruction brouillonne affaiblit les faibles, enrichit les riches, accroît la puissance des puissants. Le Diable et le Bon Dieu Gallimarddestruction (expressions) nom féminin (bas latin destructio, -onis) Destruction d'un itinéraire, dans un poste d'aiguillage, suppression des enclenchements immobilisant les aiguilles de cet itinéraire ainsi que les aiguilles et signaux qui en assurent la protection. Pulsion de destruction, pulsion de mort en tant que celle-ci est tournée vers l'extérieur. ● destruction (synonymes) nom féminin (bas latin destructio, -onis) Action de détruire quelque chose ou quelqu'un, de jeter à bas
Synonymes :
- anéantissement
- démolition
- dévastation
- extermination
- massacre
- ruine
Contraires :
- conservation
- construction
- édification
- érection
- fabrication
- production
- réfection
- restauration
Action d'anéantir, de faire disparaître quelque chose
Synonymes :
- abolition
- écroulement
- effondrement
- renversement
Contraires :
- création
- établissement
- fondation

destruction
n. f. Action de détruire; fait d'être détruit. La destruction d'une ville. Ant. construction.

⇒DESTRUCTION, subst. fém.
Action de détruire; résultat de cette action. Destruction rapide, totale. Anton. construction.
SYNT. Destruction aveugle, massive, progressive, systématique; ferment de destruction; culte de la destruction; désir, fureur, instinct, rage, soit de destruction; avoir le goût de la destruction.
A.— 1. Action de mettre à bas un édifice ou un ensemble architectural réalisé selon un plan déterminé (cf. démolition, dévastation, ruine). Destruction d'un bâtiment, d'un monument, d'une ville; armes, moyens de destruction. À la veille de la destruction de Jérusalem (BLOY, Journal, 1900, p. 30) :
1. Nous en avons vu assez, aujourd'hui, pour savoir que ni la destruction des palais, ni celle des cathédrales n'ont amené le bonheur du peuple, moins de corruption et plus de joie dans le monde.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 7, 1908-09, p. 151.
P. méton. Résultat de cette action (cf. ruines). Destructions de guerre; ampleur, étendue des destructions :
2. Dans Bazeilles (...), d'un bout à l'autre, c'était la destruction, tout ce que la guerre peut faire d'abominables ruines, quand elle passe, dévastatrice, en furieux ouragan.
ZOLA, La Débâcle, 1892, p. 415.
2. Altération profonde qui mène à la ruine (cf. dégradation). Destruction de la santé. L'anéantissement de la jeunesse, la destruction d'une personne pleine de forces et de légèreté est déjà un premier néant (PROUST, Temps retr., 1922, p. 940) :
3. Ce je ne sais quoi dont la nostalgie la tourmente et dont elle se procure le simulacre à travers les énervements de son organisme et la destruction de sa chair, c'est tout uniment l'émotion pieuse...
BOURGET, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 72.
3. Action de faire disparaître complètement et résultat de cette action.
a) [En parlant d'une chose] Cf. anéantissement, démolition, suppression. Destruction d'un objet, d'un papier. Destruction des vêtements hors d'usage (BLOY, Journal, 1907, p. 359). La survie ou la destruction des empires (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 992) :
4. ...nous savions qu'ils chercheraient par une offensive sans merci à atteindre leur but de guerre, c'est-à-dire la destruction de nos forces.
JOFFRE, Mémoires, t. 1, 1931, p. 113.
b) [En parlant d'une pers. ou d'un animal, en leur ôtant la vie] Cf. anéantissement, extermination, massacre, mort. Destruction du gibier, des insectes; destruction de l'homme :
5. Ainsi un animal qui ne peut digérer que de la chair, doit, sous peine de destruction de son espèce, avoir la faculté d'apercevoir son gibier, de le poursuivre, de le saisir, de le vaincre, de le dépecer.
CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 1, 1805, p. 55.
6. La chimie (...) est réquisitionnée par les nations armées comme un art de les tuer en telles masses que la destruction complète d'un peuple par l'empoisonnement de son atmosphère, (...) devient une possibilité vraisemblable.
THIBAUDET, Réflexions sur la litt., 1936, p. 208.
B.— Au fig.
1. Désorganisation d'un ensemble cohérent et organisé selon une structure déterminée (cf. renversement). Destruction de la famille, de la société; destruction d'un parti, d'un régime, d'un système :
7. Ennemie décidée des forces sociales, elle tendoit ouvertement à la destruction de toutes les institutions établies.
NODIER, Jean Sbogar, 1818, p. 100.
2. P. ext. Action de faire disparaître totalement et résultat de cette action (cf. abolition, anéantissement, suppression). Être voué à la destruction; destruction des routines, des usages; destruction d'une théorie; destruction de la science. Consacrer l'art d'écrire à la destruction de la pensée (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 425) :
8. Et Monelle dit encore : Je te parlerai de la destruction. Voici la parole : Détruis, détruis, détruis. Détruis en toi-même, détruis autour de toi. Fais de la place pour ton âme et pour les autres âmes. Détruis tout bien et tout mal. Les décombres sont semblables. Détruis les anciennes habitations d'hommes et les anciennes habitations d'âmes; les choses mortes sont des miroirs qui déforment. Détruis, car toute création vient de la destruction.
SCHWOB, Le Livre de Monelle, 1894, p. 16.
3. Altération morale d'une personne (cf. corruption, déchéance, dégradation, perte, ruine). Destruction de l'âme, de l'esprit. Le sujet des milieux d'artistes et de la destruction d'un artiste par une femme, par une mauvaise liaison, avait été créé par les Goncourt dans « Manette Salomon » (THIBAUDET, Hist. litt. fr., 1936, p. 369) :
9. L'attaque incessante de l'esprit, l'objection, la transmission de bouche en bouche, l'altération phonétique, l'impossibilité de vérification, etc., sont les causes de destruction, de corruption, de ces réserves de l'esprit.
VALÉRY, Suite, 1934, p. 99.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1121 destructiun (PHILIPPE DE THAÜN, Le Bestiaire, éd. E. Walberg, 447). Empr. au lat. impérial destructio « destruction, ruine ». Fréq. abs. littér. :1 642. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 790, b) 1 786; XXe s. : a) 1 752, b) 2 590.

destruction [dɛstʀyksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1119; lat. destructio, du supin de destruere. → Détruire.
Action de détruire; son résultat.
1 Action de jeter bas, de faire disparaître (une construction). || La destruction d'une ville par un incendie, par les bombardements, par l'armée ennemie. || Destruction par le fer, par le feu. || Destruction par le feu d'un objet que l'on condamne (→ Autodafé). || Les hommes ont perfectionné les moyens de destruction, les engins de destruction. || Destruction complète. Annihilation.
1 (…) la prise d'une ville emportait son entière destruction (…)
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXIX, XIV.
Résultat, effet de cette action. (Une, des destructions). || Le pays a subi de terribles destructions. Dégât, désolation, désorganisation, dévastation. || Les destructions de la guerre. Dommage, ruine.
2 Action d'altérer profondément (une substance). || La destruction des tissus organiques. Décomposition, gangrène, pourriture, putréfaction. || La destruction du métal par un acide, par la rouille. Attaque. || Destruction de la matière. Désintégration.
3 Action de faire mourir (des êtres vivants). || La destruction d'une armée, d'un groupe d'hommes. Anéantissement. || La tentative de destruction des Juifs par les nazis. Extermination, génocide, massacre, tuerie.
1.1 À l'égard du crime de la destruction de son semblable, sois-en certaine, chère fille, il est purement chimérique; le pouvoir de détruire n'est pas accordé à l'homme; il a tout au plus celui de varier les formes.
Sade, Justine…, t. I, 84.
Spécialt. Action de faire mourir (des animaux, des plantes nuisibles). || La destruction des cafards, des rats.
4 Action de faire disparaître (en démolissant, en mettant au rebut, en déchirant, etc.).Destruction de papiers compromettants. Suppression.Destruction d'un contrat. Résolution, rupture.Destruction des préjugés, des routines. || Destruction de la liberté. Étouffement. || Destruction lente d'une organisation. Sape (fig.).
5 Le fait de causer la disparition. || La destruction d'une civilisation, d'un empire. Écroulement, effondrement. || Une destruction lente, progressive. Cessation, dégradation (cit. 6), désagrégation, disparition. || Destruction brusque, violente. Brisement, rupture. || La destruction de la vie par la mort. Fin.
2 Ainsi s'accomplit (…) la grande loi de la destruction des êtres vivants.
J. de Maistre (→ Consommation, cit. 3).
3 (…) la stabilité des habitudes n'a pour limite que la fin même des choses, la ruine et la destruction par le temps.
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 45.
Absolt. || Instinct de destruction.
4 Dostoïevski connaît son peuple par soi-même. Toute révolte de la race déchaîne son instinct d'aveugle destruction et d'anéantissement.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », VI, p. 264.
5 Les crimes hitlériens, et parmi eux le massacre des Juifs, sont sans équivalent dans l'histoire parce que l'histoire ne rapporte aucun exemple qu'une doctrine de destruction aussi totale ait jamais pu s'emparer des leviers de commande d'une nation civilisée.
Camus, l'Homme révolté, III, p. 229.
6 Altération morale (d'une personne, de l'esprit). || La destruction de l'esprit. Corruption, déchéance.
CONTR. Construction, création, édification, fondation, production.
COMP. Autodestruction.

Encyclopédie Universelle. 2012.