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écorce

écorce [ ekɔrs ] n. f.
• 1176; lat. scortea « manteau de peau », de scortum « peau, cuir »
1Enveloppe d'un tronc d'arbre et de ses branches, qu'on peut détacher du bois. Bot. Enveloppe des végétaux ligneux constituée des tissus extérieurs au liber. Écorce lisse, rugueuse, gercée. L'écorce épaissit avec le temps et recouvre l'aubier. « L'écorce argentée des peupliers » (Maupassant). Écorce laissée sur le bois coupé. grume. Utilisation de certaines écorces. cannelle, liège, quercitron, quinquina, tan, teille. Loc. prov. Il ne faut pas juger de l'arbre par l'écorce : il ne faut pas juger sur les apparences (cf. L'habit ne fait pas le moine). Entre l'arbre et l'écorce, il ne faut pas mettre le doigt.
2Enveloppe coriace de certains fruits; fragment de cette enveloppe. Écorce de melon, de mangue, de citron, d'orange, de châtaigne. peau, pelure. PROV. On presse l'orange et on jette l'écorce.
Par anal. Géol. Écorce terrestre : partie superficielle du globe, extérieure au manteau. ⇒ croûte; sial, sima.
Anat. Vieilli Écorce cérébrale. cortex.
3Fig. et littér. Enveloppe extérieure, apparence. « Une nature de paysan, d'écorce assez rude » (Barrès).

écorce nom féminin (bas latin scortea, manteau de peau, de scortum, peau) Ensemble de couches cellulaires de l'axe des végétaux vasculaires, entourant le cylindre central, séparé de celui-ci par un endoderme et recouvert extérieurement par un épiderme. Enveloppe de certains fruits (par exemple écorce d'orange). Aspect visible de quelque chose, aspect extérieur, apparence de quelqu'un : Sous une écorce assez rude, c'est un homme généreux. Synonyme de cortex. ● écorce (expressions) nom féminin (bas latin scortea, manteau de peau, de scortum, peau) Écorce terrestre, synonyme de croûte terrestre. Vieille écorce, réserve forestière ayant cinq à six fois l'âge de la révolution du taillis. ● écorce (synonymes) nom féminin (bas latin scortea, manteau de peau, de scortum, peau) Enveloppe de certains fruits (par exemple écorce d'orange).
Synonymes :
- peau
- pelure
Aspect visible de quelque chose, aspect extérieur, apparence de quelqu'un
Synonymes :
- apparence
- dehors
- enveloppe
- extérieur
- façade
Écorce terrestre
Synonymes :
- croûte terrestre
Synonymes :
- cortex

écorce
n. f.
d1./d épaisse enveloppe des troncs et des branches des arbres.
(Afr. subsah.) Tissu d'écorce: V. tapa.
|| Loc. prov. Entre l'arbre et l'écorce il ne faut pas mettre le doigt: il ne faut pas intervenir dans des querelles entre proches.
d2./d Par anal. Peau épaisse de divers fruits. écorce d'orange.
d3./d GEOL écorce terrestre: croûte terrestre.
d4./d Fig. Aspect extérieur, apparence. L'écorce est rude mais le coeur est bon.

⇒ÉCORCE, subst. fém.
A.— Enveloppe d'un végétal.
1. Enveloppe protectrice du tronc d'un arbre et de ses branches que l'on peut détacher du bois. Écorce argentée du bouleau, du peuplier; décoller, enlever, inciser, gratter, flamber l'écorce d'un arbre; graver un nom, une date, des initiales sur l'écorce d'un arbre. Les écorces des pins luisaient comme des écailles (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 54). Nous apercevions comme au fond nous étions, sous l'écorce, pareils de nature et de sentiments (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 86) :
1. [Il] riait tout haut, taillait dans le bois vert un quinet pour ses garçons, dans l'écorce un sifflet, riait encore, tirait droit son sillon et s'émerveillait qu'il fît aussi bon vivre.
AYMÉ, La Jument verte, 1933, p. 65.
SYNT. Cylindres, morceaux, lambeaux, débris d'écorce; écorce de platane, de pin, de chêne, de saule; crevasses, craquelures, fentes de l'écorce; écorce lisse, rugueuse, couverte de mousse, frisée, couturée, craquante, sèche, jaunie, morte, enroulée.
Rem. Certaines écorces sont utilisées dans différents domaines (industr., artisanat, chim., méd.). Écorce du chêne-liège, du prunier, du quinquina, du quercitron, du grenadier, du cannellier, etc.; tanin des écorces. Aux pieds il a [le paysan] des sandales d'écorce (STRAVINSKY, Chron. vie, 1931, p. 10). Bien des produits fort utiles à la santé : ainsi la dyacaparis, où entre l'écorce du câprier, si bon pour éclaircir la voix (FARAL, Vie temps St Louis, 1942, p. 74).
Spéc., BOT. Enveloppe de la tige et des racines formée de grandes cellules aux parois épaissies et fortifiées par l'âge. L'écorce [d'un arbre est] composée d'une partie externe morte et d'une partie interne vivante appelée « liber » (GUILLEMIN, Constr., calcul et essai avions, 1929, p. 4).
Loc. proverbiales, au fig. ,,Il ne faut pas juger de l'arbre par l'écorce. Il ne faut pas juger sur les apparences`` (Ac. 1878-1932). Entre l'arbre et l'écorce, il ne faut pas mettre le doigt. Dutocq, vous avez mis le doigt entre l'écorce et l'arbre, répondit sèchement le Secrétaire-général (BALZAC, Employés, 1837, p. 149).
P. méton., le plus souvent au plur. Fragment, morceau d'écorce. Jeter des écorces dans le feu; feu d'écorces; tas de fagots et d'écorces; tapis d'écorces. Il y avait par terre des écorces de bambou (du moins je les nomme telles), blanches, lisses, polies (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1240).
2. Enveloppe plus ou moins dure ou coriace de certains fruits et grains. Écorce d'oranges, de citron, de grenade, de melon, de pastèque, du blé, du maïs; dépouiller un fruit de son écorce. (Quasi-)synon. peau, pelure, écale. Ainsi s'envole du blé que l'on bat! (SAINT-EXUPÉRY, Pilote guerre, 1942, p. 343). Avec son teint vermeil, ses yeux dorés, ses cheveux brillants comme l'écorce d'un marron d'Inde, c'était un très joli petit garçon (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 62) :
2. Si les soleils par vous subis,
Ô grenades entrebaillées,
Vous ont fait d'orgueil travaillées
Craquer les cloisons de rubis,
Et que si l'or sec de l'écorce
À la demande d'une force
Crève en gommes rouges de jus
(...).
VALÉRY, Charmes, 1922, p. 146.
Loc. fig.
Le fruit vaut mieux que l'écorce. L'apparence est moins favorable que la réalité.
Proverbe, fam. Quand on a pressé l'orange on jette l'écorce. ,,On dédaigne souvent l'homme de qui on a tiré tous les services qu'il pouvait rendre`` (Ac. 1878).
P. méton., le plus souvent au plur. Morceau(x) de cette écorce. Parquet jonché d'écorces de châtaigne, d'orange. Synon. pelure. Sur le pavé chaud où fermentent des écorces de banane (COLETTE, La Vagabonde, 1910, p. 273).
B.— P. anal.
1. GÉOL. Écorce terrestre. Partie superficielle du globe. Nous voyons maintenant que, observée sur une grande profondeur de durée, l'écorce terrestre va se modifiant sans cesse sous nos pieds... (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 51). Milliards d'années écoulées depuis la formation de l'écorce terrestre (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 16).
2. MAR. Écorce de glace. Croûte (mince) de glace formée sur une surface de mer tranquille. L'écorce de glace produit un certain bruit cristallin au passage d'un navire (VILLEN. 1974).
3. MÉD. Écorce cérébrale (vieilli). Synon. cortex cérébral, écorce grise. Une coordination qui ne peut se comprendre que par l'intervention de l'écorce cérébrale (JANET, Obsess. et psychasth., 1903, p. 158). Écorce cérébelleuse. Substance périphérique du cervelet. Synon. cortex cérébelleux, cortex cerebelli (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971). Si l'on veut parler un langage physiologique, il n'y a pas de raison que les liaisons de l'écorce aux centres sous-corticaux, cérébelleux et bulbaires soient à sens unique (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 223).
C.— Au fig. Aspect visible (de quelque chose). Synon. apparence, surface, enveloppe, extérieur. Anton. cœur. L'écorce périssable du phénomène (MARCEL, Journal, 1933, p. 294). Et je me disais :« Ce que je vois là n'est qu'une écorce. Le plus important est invisible... » (SAINT-EXUPÉRY, Pt Prince, 1943, p. 480) :
3. [La peinture] permet de remettre à sa place l'homme éminent peu estimé du sot public passager, qui ne s'attaque qu'au clinquant et à l'écorce du vrai.
DELACROIX, Journal, 1847, p. 173.
En partic. [En parlant de pers.] Aspect visible du comportement (de quelqu'un). Synon. façade, dehors, apparence; anton. fond(s). De ses yeux vifs [de Lange] sortait enfin en clairs sourires l'infinie bonté, cachée sous la rude écorce (ZOLA, Travail, t. 2, 1901, p. 273). On est conduit par là à se demander si l'intimité ne consiste pas toujours à briser l'écorce personnelle, si elle n'est pas une participation (MARCEL, Journal, 1933, p. 294).
Loc. S'arrêter, s'en tenir à l'écorce, à la première, la seconde écorce. Dans le Jansénisme il ne faut s'arrêter ni à la première ni à la seconde écorce; il y a presque toujours des doubles et triples fonds (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 174).
4. Charlet n'a pas vu de discussions s'élever sur ses naïfs chefs-d'œuvre. Le public qui s'arrêtait à l'écorce, comme toujours, lui accorda son estime comme à beaucoup de caricaturistes qui le divertissent...
DELACROIX, Journal, 1857, p. 140.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1176 « partie protectrice qui recouvre la tige et les branches des arbres » (CHR. DE TROYES, Cligés, éd. A. Micha, 2748); 2. XIIIe s. « enveloppe de certains fruits [ici d'une graine] » (Ysopet Lyon, éd. J. Bastin, XXXVIII, 153); p. anal. écorce de la terre (Buffon ds Lar. 19e); 3. 1265 « enveloppe, extérieur de quelque chose » [oppos. à la moële] (J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 11828). Du lat. impérial « manteau de peau », fém. subst. de scorteus « de cuir, de peau ». Fréq. abs. littér. :1 102. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 828, b) 1 524; XXe s. : a) 1 484, b) 1 416. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, pp. 164-165; p. 248. — ROG. 1965, p. 54.

écorce [ekɔʀs] n. f.
ÉTYM. 1176; du lat. impérial scǒrtea, d'abord « manteau de peau », de scortum « peau, cuir ».
1 (1176). Enveloppe d'un tronc (d'arbre) et des branches, qu'on peut détacher du bois; enveloppe de la tige et des racines composées de grandes cellules, dont les parois s'épaississent avec l'âge. || L'épiderme, l'écorce et le cylindre central. || L'écorce recouvre immédiatement l'aubier. || Écorce lisse, rugueuse, cannelée, présentant de petites fentes ( Gerçure), des taches brunes ( Lenticelle), couverte de lichen, de mousse ( Bryon). || Écorce argentée (cit. 5) du bouleau, du peuplier. || Écorce de platane. || Écorce du prunier, du cerisier laissant exsuder de la gomme ( Bran). || Écorce du grenadier, riche en pelletiérine, du quillaja (→ Bois de Panama), du cannelier ( Cannelle), du chêne-liège ( Liège), du chanvre ( Teille). || Écorce tinctoriale du quercitron. || Écorce du chêne ( Regros), utilisée pour le corroyage ( Tan). || Tanin des écorces (corticine).Plantes dont l'écorce est employée en médecine. Angustura, nauclée, quinquina… || Écorce laissée sur le bois coupé. Grume. || Enlever ( Écorcer), inciser ( Baguer, gemmer), gratter ( Décortiquer), flamber ou « couliner » l'écorce d'un arbre. || Graver une date, des initiales sur l'écorce d'un arbre. || Enlever un anneau d'écorce et de cambium pour interrompre la circulation de la sève ( Annélation).
1 Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force,
Des Nymphes qui vivaient dessous la rude écorce ?
Ronsard, Contre les bûcherons de la forêt de Gastine.
2 (…) le parfum (…) des écorces soulevées sur la peau neuve des arbres (…)
René Bazin, les Oberlé, I, p. 1.
Prov. Entre l'arbre et l'écorce, il ne faut pas mettre le doigt. Arbre.
Loc. fig. Il ne faut pas juger l'arbre par l'écorce : il ne faut pas juger d'après les apparences.
Morceau d'écorce. || Jeter les écorces. || Jeter des écorces dans le feu.
3 (Il suffit) De jeter à la cendre où couve l'étincelle,
Une à une, dans l'âtre, en offrande au Sylvain,
Des écorces de hêtre et des pommes de pin.
H. de Régnier, Médailles d'argile, « Le feu ».
2 (XIIIe). Sens aberrant en botanique. Enveloppe coriace (de fruits). || Écorce de châtaigne, de noix ( Écale), de melon, de pastèque (→ Diaprer, cit. 1). || Écorce de citron (cit. 1), d'orange. Peau, pelure, zeste. || Sirop d'écorce d'oranges amères.
4 On nous racontera sans fin qu'il (Hugo) mangeait le homard avec sa carapace et l'orange avec son écorce (…)
Émile Henriot, les Romantiques, p. 76.
Par métonymie. || Parquet jonché d'écorces d'orange, de morceaux d'écorce. Pelure.
Prov. On presse l'orange et on jette l'écorce : on tire tout le profit possible de qqn puis on l'abandonne.
5 (…) il (La Mettrie) m'a juré qu'en parlant au roi (Frédéric), ces jours passés, de ma prétendue faveur et de la petite jalousie qu'elle excite, le roi lui avait répondu : « J'aurai besoin de lui encore un an, tout au plus; on presse l'orange, et on jette l'écorce. »
Voltaire, Lettre à Madame Denis, 2 sept. 1751.
3 Par anal. || L'écorce terrestre : partie superficielle du globe. Croûte.
6 L'expression d'écorce terrestre dérive de cette conception (l'hypothèse périmée du feu central) et est tellement passée dans la langue pour désigner les couches superficielles du globe terrestre, qu'il est difficile de s'en défaire.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. I, p. 93.
Anat. Vx. || Écorce cérébrale. Cortex, cortical; → Réflexe, cit. 2.
4 (1265). Fig. Vx ou littér. Enveloppe extérieure, apparence. Apparence, aspect, dehors, enveloppe, extérieur. || Paysan d'écorce assez rude (→ Aiguiser, cit. 10). || Une écorce superficielle, trompeuse. Superficie, vernis.
7 Le peuple qui voit tout seulement par l'écorce (…)
Corneille, Horace, V, 2.
8 Nous ne connaissons que la surface et l'écorce de la plupart des choses (…)
Pierre Nicole, Essais de morale, 1er traité, 8.
9 (…) ici (chez les grands) se cache une sève maligne et corrompue sous l'écorce de la politesse.
La Bruyère, les Caractères, IX, 25.
10 Je regardais, à la lumière de la lune, ce front pâle, ces yeux clos, ces mèches de cheveux qui tremblaient au vent, et je me disais : ce que je vois là n'est qu'une écorce. Le plus important est invisible.
Saint-Exupéry, le Petit Prince, p. 78.
CONTR. Cœur, fond.
DÉR. Écorcer.

Encyclopédie Universelle. 2012.