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CAVATINE
CAVATINE

CAVATINE

Terme musical, tiré de l’italien cavatina , diminutif de cavata qui désignait au XVIIIe siècle un petit arioso placé à la fin d’un récitatif (ainsi chez J.-S. Bach, par exemple dans ses Cantates nos 76, 80 et 117). Dans les opéras et les oratorios du XVIIIe et du XIXe siècle, surtout en Italie, la cavatine est un court passage confié à un soliste et qui ressemble à un air, mais dont la mélodie de caractère lyrique est plus simple et ne comporte pas de da capo . Elle est en un seul mouvement, en une ou deux parties. Elle évite la répétition du texte et les longues fioritures. On peut citer comme cavatines célèbres celles du Matrimonio segreto (Cimarosa), «Io ti lascio, amato oggetto» du Farnace (Traetta), «L’ho perduta, me meschina», «Se vuol ballare» et «Porgi amor, qualche» des Noces de Figaro (Mozart), «Ecco ridente in cielo», «Largo al factotum» et «Io sono docile» du Barbier de Séville (Rossini), du Freischütz (acte III) et d’Euryanthe (acte I) de Weber, «Tacea la notte placida» du Trouvère (Verdi), «Regnava nel silenzio» de Lucia di Lammermoor et «So anch’io la virtù magica» de Don Pasquale (Donizetti), «Salut, demeure chaste et pure», de Faust (Gounod). Dans la musique instrumentale, la cavatine est une pièce de caractère ou une partie d’une œuvre. Dans le Quatuor à cordes op. 130 en si bémol majeur (no 13), Beethoven a écrit une cavatine qui est sans nul doute l’un des sommets de l’art expressif beethovénien (cinquième mouvement, adagio molto espressivo ). Cette courte page (soixante-six mesures) comprend deux idées: l’une, chant d’espoir et de tendresse, est de caractère mélodique et Beethoven la confie d’abord au premier violon; l’autre possède d’âpres accents rythmiques (notes répétées en triolets, silences fréquents qui hachent le discours), qui confèrent à ce thème oppressé sa valeur poignante. Le mouvement se termine par la réexposition apaisante de la première mélodie.

cavatine [ kavatin ] n. f.
• 1767; it. cavatina, de cavata « action de tirer un son », de cavare « creuser »
Mus.
1Pièce vocale assez courte, plus brève que l'air, dans un opéra. La cavatine de Don Juan, de Mozart.
2Pièce instrumentale très mélodique, sans développement. La cavatine du 13e quatuor de Beethoven.

cavatine nom féminin (italien cavatina, de cavare, creuser) Air d'opéra en un seul mouvement, empreint de simplicité. (On en trouve des exemples chez Mozart, Bellini, Rossini, Gounod.) Pièce instrumentale dont le caractère évoque la cavatine de théâtre.

⇒CAVATINE, subst. fém.
Air d'opéra, généralement sans reprise ni seconde partie, d'inspiration lyrique et d'une grande douceur :
1. Dans tel et tel théâtre bouffe,
La musique vive et sans art
Des écus et des sous étouffe
Les cavatines de Mozart.
HUGO, Les Chansons des rues et des bois, 1865, p. 64.
Par brachylogie. Pose de cavatine. Pose qui convient au chant d'une cavatine. La marquise (...) la main sur le cœur, avait bien la pose en arrêt, saisie et romantique, d'une cavatine d'opéra (A. DAUDET, Les Rois en exil, 1879, p. 140).
P. anal. Œuvre d'inspiration douce :
2. ... ne laisserons-nous pas reculer, dans une vapeur lointaine, l'œuvre [La Dame aux camélias], son grand rôle de femme et ses mérites de cavatine?
COLETTE, La Jumelle noire, 1938, p. 202.
Prononc. et Orth. :[kavatin]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1768 (J.-J. ROUSSEAU, Dict. de mus.). Empr. à l'ital. cavatina XVIIIe s. ds BATT., dimin. de cavata (part. passé substantivé de cavare proprement « creuser », v. caver; d'où « enlever, arracher »), également terme de mus. « émission de voix », « fait de tirer avec art des sons d'un instrument » (BATT.). Fréq. abs. littér. :19. Bbg. HOPE 1971, p. 358.

cavatine [kavatin] n. f.
ÉTYM. 1767, J. J. Rousseau; ital. cavatina, de cavata « action de tirer un son d'un instrument », de cavare « creuser ».
Mus. Pièce vocale assez courte, plus brève que l'air, dans un opéra. || La cavatine de Don Juan, dans l'opéra de Mozart.
0 Lucie entama d'un air brave sa cavatine en sol majeur; elle se plaignait d'amour, elle demandait des ailes.
Flaubert, Mme Bovary, II, XV.

Encyclopédie Universelle. 2012.