devers [ dəvɛr ] prép.
1 ♦ Vx Du côté de. ⇒ 1. vers.
2 ♦ Loc. prép. Dr. PAR-DEVERS [ pardəvɛr ] :par-devant. Se pourvoir par-devers le juge. — (1606) Littér. En la possession de. Avoir, garder des documents par-devers soi.
● dévers nom masculin (latin deversus, de devertere, détourner) Angle formé par le plan de symétrie d'un véhicule et le plan perpendiculaire à la chaussée ou à la voie ferrée. (Il facilite le passage du véhicule en courbe, et l'empêche d'être poussé vers l'extérieur sous l'effet de la force centrifuge.) Synonyme de déversement ; valeur, mesurée, d'un déversement. Forme évasée de la coque à l'avant du navire, depuis la flottaison jusqu'au pont supérieur. Relèvement du bord extérieur d'une route dans les virages pour éviter le dérapage. ● dévers (synonymes) nom masculin (latin deversus, de devertere, détourner) Forme évasée de la coque à l'avant du navire, depuis...
Synonymes :
- renvoi
devers
Prép. Par-devers: en la possession de. Garder des documents par-devers soi.
⇒DEVERS, prép.
Vieux.
A.— Emploi autonome
1. [Dans l'espace] Vers, du côté de. Voilà deux jolies dames qui viennent devers nous (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p. 91). J'ai vu cette année, devers Saclay, ce que je n'avais jamais vu de ma vie (PÉGUY, V.-M., Comte Hugo, 1910, p. 685).
— Emploi subst. L'autre côté. Sur le devers de la pente, du côté de Reine-Porque, (GIONO, Regain, 1930, p. 144).
♦ Au fig. Quarante ans est le commencement du devers, le commencement de l'autre versant (PÉGUY, V.-M., Comte Hugo, 1910 p. 825).
2. Rare. [Dans le temps] Aux environs de. Devers la journée où votre fils naquit dans la paille et le son (PÉGUY, Tapisserie N.-D., 1913, p. 685).
B.— Par devers + subst. déterminé. En présence de. Le président se retirerait par devers le roi (STAËL, Lettres jeun., 1789, p. 337) :
• Quelque sensible qu'elle fût au faste dont je l'environnais, elle y paraissait attacher moins de prix qu'à la manière affectueuse et honnête dont j'usais à son égard par devers le monde.
MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, p. 115.
— DR. Se pourvoir par devers le juge. Par devant le juge.
— P. ext.
1. En la possession de quelqu'un. Vous gardez votre bourse par devers vous (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 306).
2. Au fig. Par devers soi. De son côté, quant à soi. Je suis, par devers moi, tout triste, en songeant que je vais passer encore un bon mois et demi sans la voir (FLAUB., Corresp., 1868, p. 416).
Prononc. et Orth. :[]. Pour LITTRÉ l's final ne se lie pas bien qu'on entende, parfois, la liaison. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. La loc. par(-)devers s'écrit sans trait d'union ds Ac. 1694-1878 ainsi que ds BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Lar. 19e-20e, QUILLET 1965 et ds la docum. Elle s'écrit avec un trait d'union ds Ac. 1932, ainsi que ds ROB., DUB., Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 devers « de la région de (provenance) » (Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 728) limité à l'a. fr. et au m. fr.; 2. ca 1100 devers « vers, en direction de » (ibid., 3128) condamné par VAUGELAS, Remarques sur la lang. fr., éd. J. Streicher, p. 172 : ,,ce mot a vieilli``; ca 1175 par devers, « id. » (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au lion, 6039 ds T.-L.) — 1549 (RABELAIS, Sciomachie, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 402); 3. ca 1100 devers « dans la région de (sans mouvement) » (Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 3030), ,,a vieilli``, Ac. 1798; début du XIIIe s. par devers « id. » (Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, IV, 21) — 1301, RUNK., p. 151; 4. a) ca 1100 devers « chez, du côté de (quelqu'un) » (Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 1592); ca 1280 par devers « en possession de (quelqu'un) » (Escanor, 1993 ds T.-L.); b) ca 1175 devers « auprès de (quelqu'un) » (CHR. DE TROYES, Chevalier au lion, 4444; ds T.-L.) ca 1230 par devers « id. » (Merlin, éd. G. Paris et J. Ulrich, II, 102); 1283 spéc. dr. (PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 1, § 121, p. 69 : par devers la justice); 5. ca 1334 prép. temp. (Girart de Roussillon, éd. Mignard, 2262). Dér. de la prép. vers; préf. de-. D'apr. Th. SÄVBORG, Ét. sur le rôle de la prép. de ds les expr. de lieu relatives, Uppsala, 1941, p. 156, serait issu de l'a. fr. avers, « en comparaison de, à côté de » par substitution de préf. (FEW t. 14, p. 314b, s.v. versus). Fréq. abs. littér. :87. Bbg. REYELT (R.). Über den Gebrauch und die begriffliche Entwicklung der fr. Präpositionen vers, envers, devers... Göttingen, 1912.
devers [dəvɛʀ] prép.
ÉTYM. 1080; de de-, et vers.
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1 Vx. Du côté de. ⇒ Vers. || Il est devers Toulouse.
1 Tourne un peu ton visage devers moi.
Molière, George Dandin, II, 1.
2 ☑ Loc. prép. Dr. Par devers : par-devant. || Se pourvoir par devers le juge. — Littér. En la possession de. || Avoir, garder des documents par devers soi.
1.1 (…) le garde de première classe (…) a gardé par devers lui la nourriture qu'il eût dû distribuer aux prestataires et aux porteurs.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 811.
♦ ☑ Par devers soi : de son côté, dans son for intérieur.
1.2 Je suis, par devers moi, tout triste, en songeant que je vais passer encore un bon mois et demi sans la voir.
Flaubert, Correspondance, in T. L. F.
♦ Vx. Devant (soi).
2 Suivez le précepte d'Horace : Ayez toujours une année de blé par devers vous (…)
Voltaire, Dict. philosophique, Blé.
REM. L'Académie (1932) écrit par-devers, avec un trait d'union.
Encyclopédie Universelle. 2012.