1. dessus [ d(ə)sy ] prép. et adv. ♦ Indique une position supérieure, dans l'espace ou métaphoriquement (opposé à dessous). I ♦ Prép. de lieu (Vx, employé seul) ⇒ 1. sur. — Mod. DE DESSUS. Ôtez-moi cela de dessus la table. — PAR-DESSUS [ pardəsy ]. Sauter par-dessus un obstacle. Lire par-dessus l'épaule de qqn. Jeter qqch., sauter par-dessus bord. Fig. Par-dessus tout : spécialement, principalement. ⇒ 1. surtout. Je vous recommande par-dessus tout d'être prudent. — Loc. fam. En avoir par-dessus la tête de (qqch.) :ne plus pouvoir supporter, avoir assez de. J'en ai par-dessus la tête de toutes ces comédies. — Par-dessus le marché. — Par-dessus la jambe. II ♦ Adv. de lieu À la face supérieure (opposé à dessous), à la face extérieure (opposé à dedans). Prenez l'enveloppe, l'adresse est marquée dessus. Ce siège est solide, vous pouvez vous asseoir dessus. — Bras dessus bras dessous. — Sens dessus dessous.
♢ Exprimant l'idée de contact. Relevez votre robe, pour ne pas marcher dessus. Sauter, taper, tirer, tomber dessus. « Paraît que la division de cavalerie a ordre de se faire bousiller pour les empêcher de nous tomber dessus ! » (Martin du Gard). — Fig. Tout contre. Vous cherchez votre stylo et vous avez le nez dessus. Mettre le doigt dessus : deviner. Vous avez mis le doigt dessus. Mettre la main dessus. ⇒ saisir; trouver. Impossible de mettre la main dessus. — PAR-DESSUS. Sauter par-dessus. — EN DESSUS :sur le dessus. Tissu écossais en dessus et uni en dessous. — CI-DESSUS [ sid(ə)sy ] : au-dessus de ce qu'on vient d'écrire, plus haut. L'exemple ci-dessus. Reportez-vous ci-dessus. ⇒ supra. — LÀ-DESSUS [ lad(ə)sy ] : sur cela. Écrivez là-dessus. — Fig. À ce sujet. « j'ai fait là-dessus quelques vers » (Molière). Rien à redire là-dessus. Comptez, compte là-dessus ! — Alors, sur ce. Là-dessus, il nous quitta brusquement.
⊗ CONTR. Sous; 1. dessous; 1. bas (en bas).
dessus 2. dessus [ d(ə)sy ] n. m.
• XVIe; de 1. dessus
1 ♦ Face, partie supérieure (de qqch.); ce qui est plus haut que qqch. Le dessus de la main, d'une table, d'une armoire. Le dessus d'un tissu. ⇒ endroit. L'étage du dessus; les voisins du dessus. ⇒ haut (d'en haut).Fig. Le dessus du panier : ce qu'il y a de meilleur (cf. La crème, la [fine] fleur, le gratin). « Quels échantillons du Tout-Paris, peu nombreux mais quels ! le dessus du panier » (Colette).
2 ♦ DESSUS DE... Nom de certains objets qui se placent sur qqch. (pour protéger, garnir). ⇒ dessus-de-lit, dessus-de-plat. Dessus de plateau, de buffet, de cheminée en tissu. « J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques » (Rimbaud).
3 ♦ Par ext. Dessus d'un théâtre : étages au-dessus de la scène et dans lesquels peuvent remonter les décors.
♢ Mus. anc. Registre vocal le plus haut (⇒ haute-contre, soprano, ténor); instrument le plus aigu d'une famille. Dessus de viole. — Partie aiguë du clavier de l'orgue.
4 ♦ Fig. Avoir, prendre, reprendre le dessus. ⇒ avantage, prééminence, supériorité. Avoir le dessus dans un combat, dans une discussion. ⇒ gagner, triompher, vaincre. « Votre frère l'emporte et Phèdre a le dessus » (Racine). — Spécialt Prendre, reprendre le dessus (sur une douleur physique ou morale). ⇒ se relever, se remettre. « elle passait pour une veuve qui était en train de reprendre le dessus » (Aymé).
5 ♦ Loc. adv. AU-DESSUS[ od(ə)sy ] :en haut. Les chambres sont au-dessus. — Spécialt Pour indiquer une supériorité nombrable. ⇒ plus. La température atteint 40° et au-dessus (cf. Au-delà). Donnez-moi la taille au-dessus. — Fig. ⇒ meilleur, mieux. Il n'y a rien au-dessus.
♢ Loc. prép. AU-DESSUS DE : plus haut que, en haut de. ⇒ super-, sur-, sus-. L'avion est au-dessus de la Méditerranée. Jupe au-dessus du genou. Accrocher un tableau au-dessus du lit. Les enfants au-dessus de quinze ans ne sont pas admis. ⇒ plus (de plus de...). Dix degrés au-dessus de zéro. Vendre au-dessus du cours. — Spécialt Plus au nord ou en amont. L'Ain se jette dans le Rhône au-dessus de Lyon. — Fig. ⇒ supérieur (à). « vous savez bien ce que vous êtes au-dessus des autres; vous avez de la tête, du jugement » (Mme de Sévigné). Être au-dessus de (qqch.) :dominer une situation, être supérieur à; mépriser. Ces critiques ne le gênent pas, il est au-dessus de tout cela, cela ne l'atteint pas, ne l'effleure pas.
⊗ CONTR. 2. Dessous. Désavantage, infériorité.
● dessus adverbe (latin desursum, de de et sursum, en haut) À la surface de quelque chose ou dans une position supérieure, par opposition à dessous : Prends une chaise et assieds-toi dessus. S'emploie à la place d'un complément introduit par la préposition sur : On m'a promis cet argent, et je compte dessus. ● dessus (difficultés) adverbe (latin desursum, de de et sursum, en haut) Orthographe et emploi 1. Les règles applicables à dessous sont également valables pour dessus. → dessous. 2. Mots composés avec dessus. Les composés dessus-de-lit et dessus-de-porte sont invariables. -Plur. : des dessus-de-lit, des dessus-de-porte. 3. Sens dessus dessous → sens ● dessus (expressions) adverbe (latin desursum, de de et sursum, en haut) En dessus, au-dessus, dans la partie supérieure de. ● dessus préposition Populaire ou littéraire. Sur : Enlever la poussière de dessus la cheminée. ● dessus nom masculin Face ou partie supérieure de quelque chose : Essuyer le dessus du meuble. Appartement de l'étage supérieur : Les voisins du dessus. Ancien nom donné à la voix la plus aiguë d'une composition vocale, ou à l'instrument le plus aigu d'une famille. ● dessus (difficultés) préposition Orthographe et emploi 1. Les règles applicables à dessous sont également valables pour dessus. → dessous. 2. Mots composés avec dessus. Les composés dessus-de-lit et dessus-de-porte sont invariables. -Plur. : des dessus-de-lit, des dessus-de-porte. 3. Sens dessus dessous → sens ● dessus (expressions) nom masculin Avoir, prendre le dessus, être vainqueur, prendre l'avantage dans un combat, une discussion. Le dessus du panier, ce qu'il y a de mieux, de plus raffiné dans un groupe. Prendre, reprendre le dessus, surmonter une difficulté, une défaillance, un moment de découragement ; se remettre.
dessus
Prép. et adv.
d1./d (Prép. marquant la position d'une chose sur une autre.) Loc. Prép. Par-dessus: sur, au-delà, par-delà. Sauter par-dessus une barrière.
— Par-dessus le marché: en plus.
|| Au-dessus de: plus haut que. Le tableau qui est au-dessus du canapé.
— (Marquant une supériorité quelconque.) Les enfants au-dessus de dix ans.
— Un travail au-dessus de tout éloge.
d2./d adv. de lieu. Plus haut, à un niveau supérieur, dans la partie supérieure.
— Sens dessus dessous: en plaçant dessous ce qui devrait normalement être dessus. Il a tout mis sens dessus dessous: il a tout bouleversé.
|| Loc. adv. Au-dessus: plus haut. Le sel est sur l'étagère du bas, la farine est au-dessus.
— Fig. L'auteur n'a rien produit qui soit au-dessus, qui soit supérieur.
|| Ci-dessus: plus haut, avant dans le texte. Voyez ci-dessus, page...
|| En dessus: du côté supérieur. Ce pain est brûlé en dessus.
|| Là-dessus: sur cela. Mettez le paquet là-dessus.
— Fig. Sur ce sujet, sur cette affaire. Passons là-dessus.
— Aussitôt après. Là-dessus, il m'a quitté.
|| Par-dessus: sur cela. Mettez votre manteau par-dessus.
————————
dessus
n. m.
d1./d Ce qui est au-dessus, l'endroit, le côté supérieur. Le dessus d'une table, d'une étoffe.
|| Avoir le dessus: avoir l'avantage dans une lutte.
d2./d Un dessus-de...: un objet que l'on place sur (un autre) pour le protéger, le décorer. Un dessus-de-lit.
d3./d Le dessus du panier: V. panier.
I.
⇒DESSUS1, prép. et adv.
I.— Prép., littér. ou pop.
A.— Emploi autonome. À la face supérieure de, sur. J'ai conservé sa peau : mets-la dessus la tienne (FLORIAN, Fables, 1792, p. 127). C'est un gros morceau de jambon avec un papier fou collé dessus le vif de la tranche (GIONO, Regain, 1930, p. 77) :
• 1. ... l'expression du visage de Rebecci a changé lorsqu'il a parlé de Hong.
— Toi, si jé té connaissais pas comme jé té connais, tu aurais déjà ma main, dessus la gueule...
MALRAUX, Les Conquérants, 1928, p. 28.
Rem. L'emploi prép. de dessus est plus cour. après une prép.
B.— Dans des loc. prépositives
1. De dessus + subst. De la face supérieure, extérieure de quelque chose. On n'a pas encore ôté votre carte de dessus la porte de votre chambre (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 393).
— P. ext. [Avec une idée de relation, de contact] Les jeunes amoureux, auxquels il fait pitié, détournent les yeux de dessus lui (KOCK, Compagn. Truffe, 1861, p. 259).
2. Par-dessus + subst.
a) [Avec un mouvement] Par le haut, par le dessus de quelque chose :
• 2. L'averse roule, avec un bruit de grêle. Courageusement, Mouchette relève sa pauvre jupe par-dessus sa tête, et commence à courir le plus vite qu'elle peut.
BERNANOS, Nouvelle Histoire de Mouchette, 1937, p. 1269.
— En partic. [Dans un bateau] Jeter qqc. par-dessus bord. Il y a des hommes de chez nous qui sautent par-dessus bord pour aller chercher une étoile dans l'eau (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 28).
— Au fig. Ne regrette pas non plus de passer par-dessus les conventions qui règlent tes heures ordinaires (ESTAUNIÉ, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 94).
b) [Sans mouvement] Au-dessus de, sur. Elle avait par-dessus sa robe de popeline noire, très simple, un large tablier blanc (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 205).
c) Syntagmes
♦ Par-dessus tout. Avant toute chose, principalement. J'aime par-dessus tout la musique sacrée (MUSSET, Confess. enf., 1836, p. 221).
♦ Par-dessus le marché (au fig. et fam.). En plus, Et de rêver aux éléphants blancs par-dessus le marché (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 229).
♦ Par-dessus la tête. En excès. Un employé se mettrait à lui faire des enfants par-dessus la tête (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 129). En avoir par-dessus la tête. Être excédé, dégoûté de quelque chose. Fiche-moi la paix! j'en ai par-dessus la tête, de votre roman! (ZOLA, Pot-Bouille, 1882 p. 154).
♦ Jeter son bonnet, sa chemise par dessus les moulins, les maisons. Outrepasser les convenances, les bienséances. Une fille qui a jeté son bonnet par-dessus les moulins! (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 15).
II.— Adverbe
A.— [Exprime l'idée d'une superposition]
1. Sur la face supérieure. Anton. dessous :
• 3. Or, ce jour-là, comme Buteau rentrait à l'improviste, il aperçut Fouan par terre, étendu tout de son long sur le ventre, et le nez sous la commode, en train d'étudier s'il n'y avait pas là une cachette. Cela le jeta hors de lui, car le père brûlait : ce qu'il cherchait dessous était dessus, caché et comme scellé par le gros poids du marbre.
ZOLA, La Terre, 1887, p. 416.
2. Sur la face extérieure. Anton. dedans :
• 4. Dans l'intérieur, on chantait, et dessus, près de nous, trois matelots gris dansaient, bonnet sur l'oreille, des fleurs aux boutonnières (...) trois jeunes hommes à la tournure délurée, à la tête intelligente, qui couraient leur bordée de départ au moment de s'en aller en Chine.
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 286.
B.— P. ext. [En constr. avec divers verbes de mouvement] Exprime l'idée d'une relation, d'un contact. Sauter, tomber, se jeter dessus; mettre le doigt, le nez, la main dessus. Un feu qu'on allume en soufflant dessus pour l'éteindre (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 370). Paula, on me tire dessus! (SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 337) :
• 5. Père, en me rendant visite, un jour, au laboratoire, a vu la trompe à eau. Il a tout de suite louché dessus.
DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 97.
— Au fig. Être sur une affaire, être dessus. Je ne compte pas dessus (FLAUB., Corresp., 1879, p. 183). Il jetait sur une feuille de papier quelques notes et improvisait dessus une causerie plutôt qu'un discours (GONCOURT, Journal, 1890, p. 1186) :
• 6. Pour le compte d'un épicier qui se marie, l'homme d'affaires achète le Roqueplan, et bénéficie dessus de quinze cents francs.
GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, p. 45.
Rem. Dans ces emplois, l'adv. dessus fonctionne sur le modèle de la prép. sur; l'idée de superposition, si elle n'est pas complètement absente, est toujours figurée.
C.— Locutions
1. Bras dessus bras dessous. Cf. bras et dessous.
2. De dessus. De la face extérieure ou supérieure. De dessus [l'omnibus], on lui jette sa petite malle et sa grosse boîte de couleurs (GONCOURT, Journal, 1880, p. 65).
3. En dessus. Dans, sur la partie supérieure. Les quatre doigts sous l'aisselle, le pouce en dessus (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 338).
— Fam., emploi adj. Les voisins d'en dessus (DAVAU-COHEN 1972).
4. Ci-dessus. Cf. ci.
5. Là-dessus
a) Sur cela. Monte là-dessus. Je m'étendais là-dessus à peu près dans le costume d'Assan (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Marroca, 1882, p. 787).
— En partic. Sur ce sujet, à ce propos. Quel étrange besoin vous avez de revenir là-dessus (MAURIAC, Asmodée, 1938, I, 4, p. 33).
— Fam. et p. plaisant. Oui, compte là-dessus, et bois de l'eau! (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 546).
b) [Dans le temps] Immédiatement après, sur ces entrefaites. Là-dessus, je t'embrasse ainsi que Judith (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1869, p. 148). Et elle m'a quittée là-dessus (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Homme-fille, 1883, p. 613).
6. Par-dessus
a) [Avec un mouvement] Par le haut, par un endroit supérieur. Les derniers venus passent du plain-pied par-dessus (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 327).
b) [Sans mouvement] Dessus, sur la face supérieure ou extérieure. Le linge dans les fontes et le manteau roulé par-dessus (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 318).
7. Sens dessus dessous (cf. dessous et sens).
Prononc. et Orth. :[()sy]. Cf. dessous1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Adv. 1. 1119 la desus « sur ce sujet » (PH. DE THAON, Comput, éd. E. Mall, 733); 2. a) 1155 « dans une position plus élevée » [bras] desus e desuz « bras dessus, bras dessous » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 1118); b) ca 1170 « par dessus » (CHR. DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 405); c) ca 1176 par desus (ID., Perceval, éd. F. Lecoy, 7431); d) ca 1195 en dessus (AMBROISE, Guerre sainte, 9604 ds T.-L.), attest. isolée; 1660 (OUDIN Fr.-Esp.); e) ca 1220 là dessus indiquant le lieu (G. DE CAMBRAI, Barlaam et Josaphat, 10018 ds T.-L.). B. Prép. 1. ca 1150 employé seul desus « sur » (Voyage de Charlemagne, éd. P. Aebischer, 294) pour cet emploi FUR. 1701 note que ,,sur est plus en usage que dessus``; 2. en composition dans des loc. prép. a) ca 1150 par desus (Charroi de Nîmes, éd. D. Mac Millan, 285); b) ca 1165 dedessus « sur » (B. DE STE-MAURE, Roman de Troie, éd. L. Constans, 29877); 2e moitié XIIIe s. de desus « de la partie supérieure de » (Ronceveaux, ms. Chateauroux, éd. W. Foerster, CCCLXXX, 8). Du lat. desursum composé de de et sursum « en haut, vers le haut », littéralement « du haut », en usage dans la lang. vulgaire à l'époque impériale où il est signalé par Quintilien (TLL s.v., 791, 75) comme barbarisme; attesté dans la lang. littér. comme prép. et adv. à l'époque chrét. (BLAISE) la plupart du temps écrit desusum. Formé sans doute sur le modèle de la loc. plus anc. de super, desursum a concurrencé celle-ci, d'où en a. fr. les formes parallèles desus et desor, desur (de desuper); desus, puis dessus l'ayant par la suite emporté. Bbg. DELBOUILLE (M.). Note pour l'hist. des couples fr. soz-desoz... In :[Mél. Rheinfelder (H.)]. Munich, 1963, pp. 78-86. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, p. 158, 406. — ROG. 1965, p. 127. — TOURNEMILLE (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1955, pp. 482-484. — WAGNER (R.-L.). B. Soc. Ling. 1964, t. 59, n° 2, pp. 103-104.
II.
⇒DESSUS2, subst. masc.
A.— Partie, face supérieure de quelque chose. Sa main dont elle ne voulut jamais me donner que le dessus et jamais la paume (BALZAC, Lys, 1836, p. 110) :
• 1. Toutes les grandes fenêtres du premier étage étaient fermées jusqu'à la moitié par des contrevents de bois plein. Le dessus seul s'ouvrait, comme si on eût voulu empêcher les gens enfermés en ce vaste coffre de pierre de regarder dans la rue.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Berthe, 1884, p. 987.
— Au fig. Avoir, prendre le dessus. Vaincre, prendre l'avantage. Ses nerfs avaient pris le dessus (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 237). C'était toute la philosophie du métier qui reprenait enfin le dessus (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., 10, p. 210).
— En partic.
1. ARCHIT. Étage supérieur. Cours chez le médecin du dessus (COCTEAU, Par. terr., 1938, III, 6, p. 294).
♦ [Dans un théâtre] ,,Étages placés au-dessus de la scène d'un théâtre et servant à agencer la partie supérieure des décors. On dit aussi cintre`` (ADELINE, Lex. termes art, 1884, p. 149).
2. Vx, MUS. Partie vocale ou instrumentale la plus aiguë dans un ensemble polyphonique. Premier, second dessus. Où diable est ma guitare? il faut que je fasse un second dessus à Giomo (MUSSET, Lorenzaccio, 1834, II, 6, p. 161).
♦ P. anal. Instrument le plus aigu d'un groupe d'instruments. Deux dessus de violon pour jouer les ritournelles (GRILLET, Ancêtres violon, t. 1, 1901, p. 175). Le dessus de viole (...) de la grandeur du rebec (BRENET, Dict. prat. et hist. mus., 1926, p. 475).
B.— P. ext. L'endroit. Anton. envers, revers, dessous. Le dessus d'un tapis (Lar. Lang. fr.). Le dessus et l'envers d'une étoffe dont s'habille l'homme parfait (D'ESPARBÈS, Chevauchée Gd S., 1937, p. 13).
C.— [Souvent suivi d'un compl. déterm.] Objet placé sur un autre (pour le protéger, l'orner, etc.). Ces dessus de pendules en stéarine (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 250). Un dessus de lit imité de la nappe royale des Carolingiens (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 10) :
• 2. J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires;...
RIMBAUD, Une saison en enfer, 1873, p. 228.
— Au fig. Dessus de panier. [P. all. aux marchandises les plus belles que les maraîchers mettent au-dessus de leur panier, de leur étal, pour attirer le chaland] Le plus beau, le meilleur. Quelques échantillons du Tout-Paris, peu nombreux, mais quels! le dessus du panier (COLETTE, Cl. s'en va, 1903, pp. 280-281).
D.— Locutions
1. Loc. adv. Au(-)dessus. Plus haut. Au-dessus, le pic dressait son grand cône baigné de soleil (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 176).
— En partic. [P. rapport à une norme, une limite] Le vent du sud-ouest (...) élève le thermomètre à 40 et au-dessus (BARRÈS, Cahiers, t. 11, 1914-18, p. 4).
— Au fig. À un niveau supérieur :
• 3. On peut dire d'abord qu'ils n'aiment cet art que par un détour et un retour, parce qu'ils en connaissent un autre plus complexe et plus vivant et dont il leur plaît de faire bon marché, soit par satiété et lassitude, ou pour montrer qu'ils peuvent s'en détacher et qu'ils sont encore au dessus.
LEMAITRE, Les Contemporains, 1885, p. 143.
2. Loc. prépositive.Au-dessus de. Plus haut que. Les jupes maintenues par un élastique au-dessus des genoux aigus de l'adolescente (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 389).
— En partic.
a) Au nord, en amont de. Un cabaret sur la Seine, au-dessus de Corbeil (GONCOURT, Journal, 1885, p. 478). Son train était tombé, un peu au-dessus de Nevers (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 21).
b) [P. rapport à un degré, une limite] À un degré, à un niveau supérieur. Les jeunes filles au-dessus de neuf ans (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 270). Il s'agit du do au-dessus du la du diapason (440) (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p. 52) :
• 4. Au-dessus, vous savez que nous ne pouvons pas tenir. Ça ne servirait à rien (...)? En effet, il avait été constaté, au cours des essais, qu'au-dessus de vingt-huit nœuds de fortes trépidations secouaient le navire; ...
PEISSON, Parti de Liverpool, 1932, pp. 77-78.
♦ Au fig. Supérieur à. Au-dessus de tout préjugé (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Fenêtre, 1883, p. 883). Il sentait bien qu'elle était au-dessus de lui (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 491).
3. Loc. adj. De dessus. Qui est dessus, au-dessus. Elles ont dépouillé leurs vêtements de dessus (GIDE, Journal, 1895-96, p. 84).
Rem. Le processus de substantivation reste aisément perceptible entre la prép., l'adv. et le subst. Le dégroupement en deux entrées a été fait pour la clarté de la présentation.
Prononc. et Orth. Cf. dessus1. Étymol. et Hist. 1. a) 1155 « avantage, prééminence, victoire » avoir le desus (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 6128); b) 1155 au dessus loc. adv. venir el dessus « prendre l'avantage, le dessus » (ID., ibid., 552); 2. a) XIIIe s. loc. adv. au dessus indiquant le lieu (Isopet de Lyon, 67 ds T.-L.); b) ca 1375 loc. prép. au dessus de indiquant le lieu (Livres du Roy Modus et de la Royne Ratio, éd. G. Tilander, 53, 108); c) 1568 loc. prép. au dessus de indiquant un ordre de grandeur au-dessus de X ans (Les Sources du droit Canon de Genève, 3, 192 d'apr. FEW t. 2, p. 464b); 3. a) 1342 subst. dessus « partie supérieure de quelque chose » ds l'expr. ce dessus dessoubs (cf. dessous1 étymol. C) (J. BRUYANT, Pauvreté et Richesse, 30b ds T.-L.); ca 1393 subst. employé seul (Ménagier, éd. Sté Bibliophiles fr., t. 2, p. 209); b) 1653 « objet destiné à être placé sur ou au-dessus d'un autre » dessus de porte (Inventaire du Cardinal de Mazarin ds HAVARD); c) 1694 « l'étage supérieur » (Ac.); 4. a) 1458 mus. « la partie la plus haute » (A. GREBAN, Passion, éd. O. Jodogne, 3820); b) 1561 « celui qui chante la partie la plus haute, ténor » (A. PARÉ, De l'Anatomie, éd. J. F. Malgaigne, Œuvres, t. 1, livre IV, chap. XV). Substantivation de dessus1. Fréq. abs. littér. :4 236. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 5 606, b) 6 739; XXe s. : a) 7 258, b) 5 254. Bbg. BOURDAT (P.). Arch. et néol. dans le vocab. et la synt. de Marcel Jouhandeau. Vie Lang. 1973, p. 43. — GOTTSCH. Redens. 1930, passim.
1. dessus [d(ə)sy] prép. et adv.
ÉTYM. XIe, desur, desuz; comp. de de, prép., et sur ou sus.
❖
♦ Mot indiquant la position d'une chose sur une autre (opposé à dessous).
———
I Prép. de lieu.
1 Vx (employé seul). ⇒ Sur.
1 Chaque jour, chaque instant entasse pour ma gloire
Laurier dessus laurier, victoire sur victoire.
Corneille, le Cid, I, 3, variante.
2 ☑ Loc. prép. Mod. De dessus : de la face supérieure (de qqch.). || Ôtez-moi cela de dessus la table. || Retirez-vous de dessus ce lit. || Il ne lève pas les yeux de dessus son ouvrage.
2 On en a vu (des maux) qui ont sapé par les fondements de grands empires, et qui les ont fait évanouir de dessus la terre (…)
La Bruyère, les Caractères, X, 7.
3 La nuit vint. Il observa, avec une joie qui lui ôta un poids immense de dessus la poitrine, qu'elle serait fort obscure.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, IX.
♦ ☑ Par-dessus : par le dessus, par le haut de qqch. || Porter un manteau par-dessus son costume. ⇒ Pardessus. || Placer des objets les uns par-dessus les autres. ⇒ Superposer. || Regarder par-dessus une clôture. || Lire par-dessus l'épaule de qqn. || Sauter par-dessus un obstacle. || Passer par-dessus le mur. ☑ Tomber cul par-dessus tête, en avant, en culbutant. ☑ Jeter qqn par-dessus bord, du navire dans la mer.
4 Tout en déchirant le pointillé de sa feuille de timbres, le patron jetait des regards du côté de Quinette par-dessus l'épaule du client.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, p. 168.
5 Mais il y a entre eux un cri spécial; un certain « o-hau » connu d'eux seuls, qu'ils savent entendre par-dessus les pâtés de maisons. Ils se rejoignent quand ils veulent.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, p. 144.
♦ ☑ Fig. Par-dessus tout : spécialement, principalement. ⇒ Surtout. || Je vous recommande par-dessus tout d'être prudent.
♦ Fig. || Il faut passer par-dessus ces inconvénients, ne pas s'y arrêter.
♦ ☑ Fam. Avoir par-dessus la tête de qqch., en avoir assez, trop, en être excédé. || J'en ai par-dessus la tête de toutes ces comédies. — ☑ En avoir par-dessus les yeux (même sens).
5.1 Il ne faudrait pas qu'elle m'embête, après tout (…) J'en ai assez (…) j'en ai par-dessus la tête, de Madame (…)
O. Mirbeau, le Journal d'une femme de chambre, p. 89.
♦ ☑ Par-dessus le marché : en plus. — Emphatiquement. || Il est stupide, et par-dessus le marché il l'ignore.
———
II Adv. de lieu. À la face supérieure (contr. : dessous), à la face extérieure (contr. : dedans). || Prenez l'enveloppe, l'adresse est marquée dessus. || Ce siège est solide, vous pouvez vous asseoir dessus. || Couvrez la casserole, placez un couvercle dessus. — Mar. || Tout dessus : toutes voiles dehors.
REM. Dessus a une acception plus large et plus vague que dessous. Ainsi, dans relevez votre robe pour ne pas marcher dessus, il y a simple idée de contact, d'écrasement.
6 Lui-même écrit une longue lettre, met de la poudre dessus (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 7.
7 Il l'aida à fermer une valise trop pleine et dut s'agenouiller dessus de tout son poids, tandis qu'elle s'accroupissait sur le tapis pour tourner la clef.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 99.
8 Les belles pommes rouges que les nègres astiquent en crachant dessus et en frottant ferme avec une loque de laine (…)
G. Duhamel, Scènes de la vie future, VI, p. 88.
♦ Fam. || Il m'a marché dessus (sur les pieds). || Sauter, taper, tirer, tomber dessus (sur qqn).
9 Ce tour est très commun aujourd'hui : il m'a sauté dessus; — Et alors, quand nous essayons, avec quatre hommes et un caporal, de désarmer cent cinquante partisans (…) ceux-ci nous refusent leurs fusils et nous tirent dessus.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, XI, II, p. 412.
10 (…) paraît que la division de cavalerie a ordre de se faire bousiller derrière nous pour les empêcher de nous tomber dessus !
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 166.
♦ ☑ Fig. Avoir le nez dessus, mettre le nez dessus, tout près, tout contre. || Vous cherchez votre stylo et vous avez le nez dessus. || Il ne s'aperçoit jamais de rien si on ne lui met le nez dessus. — ☑ Mettre le doigt dessus : deviner. ☑ Mettre la main dessus : saisir (⇒ Attraper, empoigner, prendre), et, par ext., trouver. || Impossible de mettre la main dessus, il est introuvable !
11 C'est mon coquin de fils qui aura mis la main dessus.
Dancourt, les Bourgeoises à la mode, III, 3.
♦ Fam. || Être dessus : suivre une affaire. || Vous ne réussirez pas à emporter ce marché, il est déjà dessus.
♦ ☑ Loc. adv. Bras dessus bras dessous. ⇒ Bras (cit. 49).
♦ ☑ Sens dessus dessous. ⇒ Sens.
♦ ☑ Par-dessus : par le haut. || La barrière n'est pas haute, vous pouvez sauter par-dessus. || Enfilez un manteau par-dessus.
♦ ☑ En dessus. a Sur le dessus. || Tissu écossais en dessus et uni en dessous. — Fam. || Les voisins d'en dessus, de l'étage supérieur. Syn. : du dessus (→ 2. Dessus).
b Plus grand, dans une évaluation nombrable et hiérarchique. || Est-ce que vous auriez ce modèle dans une ou deux tailles en dessus ? Syn. : au-dessus (→ 2. Dessus, 6.).
♦ ☑ Ci-dessus : au-dessus de ce qu'on vient d'écrire, plus haut. ⇒ Supra. || L'exemple ci-dessus prouve que… ⇒ Susdit. || Voyez ci-dessus ce qui a été dit sur le même sujet.
♦ ☑ Là-dessus : sur cela. || Écrivez là-dessus. || Montez là-dessus. — Fig. À ce sujet, sur ce sujet. || Il connaît beaucoup de choses là-dessus. || Rien à redire là-dessus. ☑ Comptez là-dessus !
12 (…) j'ai fait là-dessus quelques vers (…)
Molière, la Comtesse d'Escarbagnas, 1.
13 Les grimaces d'amour ressemblent fort à la vérité; et j'ai vu de grands comédiens là-dessus.
Molière, le Malade imaginaire, I, 4.
♦ Là-dessus, il nous quitta brusquement, alors, sur ce.
14 (…) et là-dessus vient un berger joyeux, avec un bécarre admirable, qui se moque de leur faiblesse.
Molière, le Sicilien, 2.
❖
————————
2. dessus [d(ə)sy] n. m.
ÉTYM. 1155; de 1. dessus.
❖
1 Face, partie supérieure (de qqch.). || Le dessus de la main, du pied, de la tête. || Le dessus d'une table, d'une armoire. || Ranger une valise sur le dessus d'un meuble. || Dessus d'un tissu. ⇒ Endroit. || L'étage du dessus.
♦ Spécialt. L'étage immédiatement supérieur. || Les voisins du dessus, de dessus. Syn. fam. : d'en dessus (→ 1. Dessus, II.), d'au-dessus (→ ci-dessous, 6.). ⇒ Haut (d'en haut).
15 Le dessus (de la viande) grillé à grand feu, et qui enveloppe la pulpe comme la croûte d'un gâteau.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, p. 44.
♦ ☑ Loc. Le dessus du panier : ce qu'il y a de meilleur et qui est placé en dessus pour faire valoir le reste (→ La crème, la fleur, le gratin, etc.). ⇒ Panier (cit. 6.1).
16 Je vous donne avec plaisir le dessus de tous les paniers, c'est-à-dire la fleur de mon esprit, de ma tête, de mes yeux, de ma plume, de mon écritoire; et puis le reste va comme il peut.
Mme de Sévigné, Lettres, 473, 1er déc. 1675.
2 Dessus de… Ce qui se place sur (qqch.) pour protéger, garnir. || Dessus de plateau, de buffet, de cheminée en tissu. ⇒ Napperon; et dessus-de-lit, dessus-de-plat.
3 Par ext. || Dessus d'un théâtre : étages au-dessus de la scène et dans lesquels peuvent remonter les décors.
4 Hist. de la mus. Le registre le plus haut (opposé à basse). ⇒ 2. Dessous (4.). Par métonymie. Personne qui chante le dessus. ⇒ Soprano, ténor. — nstrument le plus aigu dans un groupe d'instruments.
17 (…) les pinsons chantaient le dessus avec les bergères (…)
Voltaire, la Princesse de Babylone, 4.
5 ☑ Fig. Avoir le dessus dans un combat, dans une discussion, l'emporter. ⇒ Gagner, triompher, vaincre. || Prendre le dessus, l'avantage. ⇒ Prééminence, supériorité.
18 (…) la reine de Pologne vient à Bourbon; je crois qu'elle joindra fort agréablement au plaisir de chercher sa santé celui d'avoir le dessus sur la reine de France (…)
Mme de Sévigné, Lettres, 561, 24 juil. 1676.
19 Avec plus de raison nous aurions le dessus,
Si mes confrères savaient peindre.
La Fontaine, Fables, III, 10.
20 Votre frère l'emporte, et Phèdre a le dessus.
Racine, Phèdre, II, 6.
♦ Spécialt. ☑ Prendre, reprendre le dessus (sur une douleur physique ou morale), surmonter sa défaillance. ⇒ Relever (se), remettre (se). || Ce malade reprend peu à peu le dessus. || Il a du mal à reprendre le dessus après une telle déception.
20.1 Quand elle faisait son marché, avec un port de tête qui éloignait les hommages familiers, elle passait pour une veuve qui était en train de reprendre le dessus.
M. Aymé, Maison basse, p. 149.
6 ☑ Loc. adv. Au-dessus : plus haut. || Les chambres sont au-dessus. Fam. || L'appartement d'au-dessus (→ 2. Dessous, cit. 18). Syn. : du dessus (→ ci-dessus, 1.).
♦ Pour indiquer une supériorité nombrable. ⇒ Plus. || La température atteint dans ces régions 50° et au-dessus. || Délit passible de 20 jours de prison et au-dessus. || Deux tailles au-dessus. — En valeur d'adj. || La taille, la dimension au-dessus. Syn. : en dessus (→ 1. Dessus, II.).
♦ Fig. ⇒ Meilleur, mieux. || Il n'y a rien au-dessus.
♦ ☑ Loc. prép. Au-dessus de : plus haut que, en haut de. ⇒ préf. Super-, sur-, sus-. || Il y a de gros nuages au-dessus de la ville. || L'avion est au-dessus de la mer. || Un dais est placé au-dessus du lit. ⇒ Surmonter. || Montagne qui s'élève au-dessus de la mer. ⇒ Dominer, surplomber. || Accrocher un tableau au-dessus de son lit. || Coucher au-dessus du salon. || Jupe qui remonte au-dessus du genou. || Cinq degrés au-dessus de zéro. — L'Ain se jette dans le Rhône au-dessus de Lyon. ⇒ Amont (en amont de). || Paris est au-dessus d'Orléans. ⇒ Nord (au nord de).
21 Il est vrai, nous sommes sur les hauts plateaux de Judée, à huit cents mètres environ au-dessus du niveau des mers, déjà dans la région des vents et des nuages.
Loti, Jérusalem, XII, p. 137.
♦ Au-delà de (un chiffre). ⇒ Plus (à plus de, de plus de, pour plus de). || Les enfants au-dessus de quinze ans sont admis. || N'achetez pas au-dessus de telle somme. || Vendre au-dessus du cours.
♦ Fig. ⇒ Supérieur (à). || Le colonel est au-dessus du capitaine (en grade). || Personne, chose qui est au-dessus de tout, de tous en autorité, en efficacité, en qualité. ⇒ Souverain, suprême; surpasser. || Faire un mariage au-dessus de sa condition. || Ce travail est au-dessus de notre compétence. || Mettre, placer une personne, une œuvre au-dessus d'une autre dans son estime, dans ses jugements.
22 (…) vous savez bien ce que vous êtes au-dessus des autres; vous avez de la tête, du jugement (…)
Mme de Sévigné, Lettres, 817, 9 juin 1680.
23 Il se met au-dessus de tous les autres gens;
Aux conversations même il trouve à reprendre :
Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre;
Et les deux bras croisés, du haut de son esprit
Il regarde en pitié tout ce que chacun dit.
Molière, le Misanthrope, II, 4.
♦ Fam. || Être au-dessus de ses affaires : avoir un actif supérieur à son passif, des recettes supérieures aux dépenses.
24 C'est pourtant fort simple, mon cher. Ma situation n'a rien d'inquiétant et je suis fort au-dessus de mes affaires, à la condition d'inventorier mes marchandises et mes valeurs au cours d'achat. D'ailleurs, voici mon bilan (…)
A. Maurois, Bernard Quesnay, XXIV, p. 156.
♦ Être au-dessus de (qqch.) : dominer une situation, être supérieur à; mépriser. || Cette personne est au-dessus de l'intérêt, au-dessus d'une telle mesquinerie. || Il est au-dessus de tout soupçon. || Nous sommes au-dessus des injures, au-dessus de ces considérations. || Ces critiques ne le gênent pas, il est de cent coudées au-dessus de tout cela. → Cela ne l'atteint pas, ne l'effleure pas.
25 Elle (la piété) nous moralise délicieusement et nous élève au-dessus des misérables soucis de l'utile; or là où finit l'utile commence le beau, Dieu, l'infini, et l'air pur qui vient de là est la vie.
Renan, Souvenirs d'enfance…, Appendice, p. 274.
26 Dostoïevski était né pour la douleur, et pour s'élever dans la douleur, au-dessus de tout l'égoïsme et de toute la misère morale, où la douleur enferme généralement les natures médiocres.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », V, p. 259.
27 Nos boys sont d'une obligeance, d'une prévenance, d'un zèle au-dessus de tout éloge (…)
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 763.
❖
CONTR. Dessous. — Moins, inférieur. — Désavantage, infériorité.
COMP. Dessus-de-lit, dessus-de-plat, dessus-de-porte.
Encyclopédie Universelle. 2012.