1. desservir [ desɛrvir ] v. tr. <conjug. : 14>
1 ♦ Assurer le service religieux de (une cure, une chapelle, une paroisse).
2 ♦ (1859) Faire le service de (un lieu, une localité) en parlant d'une voie de communication, d'un moyen de transport. Aucun train ne dessert ce village. ⇒ passer (par). Un omnibus dessert toutes les gares de la ligne. ⇒ s'arrêter (à). — P. p. adj. Ville bien desservie, reliée aux autres par de nombreux moyens de transports. Quartier mal desservi.
3 ♦ Par ext. (1890) Donner dans, faire communiquer. Couloir, entrée, hall qui dessert plusieurs pièces. « À droite de l'entrée, une petite porte desservait la cuisine et ses dépendances » (Romains).
⊗ HOM. Dessers :desserre (desserrer).
desservir 2. desservir [ desɛrvir ] v. tr. <conjug. : 14>
1 ♦ Débarrasser (une table) des plats, des couverts après un repas. Desservir la table. Absolt Vous pouvez desservir.
2 ♦ (fin XVe) Rendre un mauvais service à (qqn). ⇒ nuire. Desservir qqn auprès de ses amis. — Par ext. Faire obstacle à l'exécution de (qqch.). Cela desservirait mes projets, mes intérêts. ⇒ contrecarrer, gêner. — (Comportement) Faire mal juger. Une « promptitude de jugement qui lui fait honneur, mais qui la dessert » (Balzac). Pronom. Il s'est desservi par sa franchise.
⊗ CONTR. Servir. Appuyer, seconder.
● desservir verbe transitif (latin deservire, servir avec zèle) Assurer le service d'une paroisse vacante, d'une chapelle. Assurer le service d'un groupe, d'une région, les fournir, les approvisionner en quelque chose : Ces conduites de gaz desservent tout le quartier. Assurer un service de communication, de transport (chemin de fer, autocar, métro, etc.) : Autobus qui dessert plusieurs communes de banlieue. Donner accès à une pièce, un local, ouvrir sur : Couloir qui dessert plusieurs pièces. ● desservir (homonymes) verbe transitif (latin deservire, servir avec zèle) ● desservir verbe transitif Retirer les plats qui ont été servis ; débarrasser la table à la fin du repas. Nuire à quelqu'un en lui rendant un mauvais service : Les propos qu'il a tenus l'ont desservi auprès de ses amis. Nuire à une entreprise, une cause, l'empêcher de se développer ou d'aboutir : Propagande qui dessert notre cause. ● desservir (difficultés) verbe transitif Conjugaison Comme servir. ● desservir (homonymes) verbe transitif ● desservir (synonymes) verbe transitif Retirer les plats qui ont été servis ; débarrasser la table...
Synonymes :
- débarrasser
Contraires :
- servir
Nuire à quelqu'un en lui rendant un mauvais service
Synonymes :
- entraver
- léser
- préjudicier
Contraires :
- aider
- appuyer
- assister
- obliger
- secourir
- soutenir
Nuire à une entreprise, une cause, l'empêcher de se développer...
Contraires :
desservir
v. tr.
d1./d Assurer les communications avec (une localité, un lieu). Le train qui dessert le bourg.
|| Par ext. Ce couloir dessert plusieurs pièces.
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desservir
v. tr.
d1./d Enlever les plats, les couverts de (la table) après le repas.
d2./d Rendre un mauvais service à (qqn), lui nuire en produisant une impression fâcheuse. Son attitude arrogante le dessert.
I.
⇒DESSERVIR1, verbe trans.
A.— [Le suj. désigne une pers.]
1. Vieilli. Assurer un service en un lieu fixe. Les saintes filles qui desservoient cet hospice (NODIER, J. Sbogar, 1818, p. 217). La plupart des cuisiniers furent massacrés dans les palais qu'ils desservaient (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 272).
2. En partic., usuel. Assurer le service religieux d'un lieu. Neuf vierges qui desservoient votre sanctuaire! (CHATEAUBR., Martyrs, 1810, p. 74). La paroisse de Fairières était desservie par trois prêtres (BILLY, Introïbo, 1939, p. 22) :
• J'étais prêtre à Rome, sous le principat de l'empereur Gordien. Sans me recommander comme vous par des mérites singuliers, j'exerçais le sacerdoce avec piété. J'ai desservi pendant quarante ans l'église de Sainte-Modeste-hors-les-Murs.
FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, p. 45.
B.— [Le suj. désigne une voie de communication, un dégagement, un moyen de transport] Assurer un service de communication, servir de dégagement. La route desservait uniquement les carrières de Bécourt (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 35). Trois ascenseurs desservent les étages (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 232). Le petit couloir qui desservait la salle de douches, les toilettes et la cuisine (CAMUS, Exil et Roy., 1957, p. 1648). La ligne de chemin de fer qui desservait Uzerche (BEAUVOIR, Mém. jeune fille, 1958, p. 130).
— P. ext. [Le suj. désigne un inanimé concr. ou une pers.] Assurer un service de distribution. Ce bureau de poste dessert plusieurs communes (Ac. 1932). Le puits commun (...) desservant quatre ménages (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1217). Le facteur Eusèbe qui ne desservait plus notre endroit (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 589).
— Au part. passé avec valeur d'adj. Accessible par des moyens de communication; équipé en moyens de communication. Ce quartier [le Jardin des Plantes] mal desservi, souvent désert (ARLAND, Ordre, 1929, p. 316).
Prononc. et Orth. :[], (je) dessers []. Var. [-] ds LAND. 1834 et LITTRÉ (cf. dé-). Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Conjug. cf. servir. Homon. : formes du verbe desserrer; dessert (subst. masc.). Étymol. et Hist. 1. [XIIe s. ms. Ashburnham « mériter » (Alexis, 35b ds FOERSTER-KOSCHWITZ)]; 2. a) 1155 « servir, accomplir un service » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 6212); b) 1250 « assurer le service de (une église, une chapelle) » (Donation ds TAILLIAR, Recueil d'actes des XIIe et XIIIe s. en langue romane et wallonne, n° 113, p. 177); d'où 1752 subst. desservant (Trév.); 3. 1832 « faire accéder à (ici en parlant d'un escalier) » (BALZAC, Curé Tours, p. 173); 1839 « assurer le service de communication de » (ID., Béatrix, p. 7). Du lat. deservire « servir avec zèle, se consacrer à », dér. de servire (v. servir). Bbg. PAMART (P.). Attention! route glissante. Vie Lang. 1968, p. 291. — THOMAS (A.) Nouv. Essais 1904, p. 227.
II.
⇒DESSERVIR2, verbe trans.
Débarrasser une table des restes du repas et de la vaisselle. La table que les boys ont oublié de desservir (MALRAUX, Conquér., 1928, p. 118).
— Emploi abs. Deux ou trois garçons se levèrent de table à ce moment et il [Joseph] avança pour desservir. Sans trop de maladresse, il empila les assiettes sales sur un plateau, rassembla les verres, les couteaux et les fourchettes (GREEN, Moïra, 1950, p. 200).
— Au part. passé avec valeur d'adj. Sur la table desservie, un vieux tapis rouge (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 820).
Prononc. et Orth. Cf. desservir1. Étymol. et Hist. Ca 1393 (Ménagier, II, 117 ds T.-L.). Dér. de servir; préf. dé- (lat. dis-).
III.
⇒DESSERVIR3, verbe trans.
Rendre un mauvais service à quelqu'un; nuire à quelqu'un en le calomniant. Anton. aider, soutenir :
• 1. — Hé! Bien, vous avez été desservi dès votre début par Monsieur de Rastignac. Le jeune dandy, questionné sur vous, a purement et simplement dit que vous vous nommiez Monsieur Chardon et non Monsieur de Rubempré; que votre mère gardait les femmes en couches, que votre père était en son vivant apothicaire à l'Houmeau, faubourg d'Angoulême;...
BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, p. 198.
— P. ext. Nuire à une cause, à un projet. Anton. favoriser. Desservir la cause de la paix (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 217) :
• 2. Le pèlerinage de la Salette est desservi par des pratiques missionnaires qui ne s'égarent pas dans les sentiers du sublime, je vous en réponds.
BLOY, La Femme pauvre, 1897, p. 80.
Prononc. et Orth. Cf. desservir1. Étymol. et Hist. Ca 1450 (Mystère du Vieil Testament, éd. J. de Rothschild, II, 91, 10871). Dér. de servir; préf. dé- (lat. dis-). Fréq. abs. littér. :213. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 159, b) 341; XXe s. : a) 417, b) 336.
1. desservir [desɛʀviʀ] v. tr. [CONJUG. servir. → Partir.]
ÉTYM. XIe; lat. deservire « servir avec zèle », de de- intensif, et servire. → Servir.
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1 Faire le service de (une cure, une chapelle, un sanctuaire…), de l'église, du sanctuaire de (un lieu). || Desservir une, plusieurs paroisses. || Desservir une église de campagne. || C'est le vicaire qui dessert les hameaux les plus éloignés. || Le pasteur dessert cette paroisse depuis longtemps.
2 (1859). Le sujet désigne une voie de communication, un moyen de transport. Faire le service de (un lieu, une localité). || Le chemin de fer ne dessert pas encore ce village. ⇒ Passer (par). || Un omnibus dessert toutes les gares de la ligne. ⇒ Arrêter (s'arrêter à). || Cet autobus dessert la Porte d'Italie. ⇒ Aboutir (à), aller (à). || Une ligne aérienne dessert ces deux pays. ⇒ Relier, réunir, unir. || Ce cargo dessert les petits ports de la côte. ⇒ Mouiller (à); escale (faire escale). || Un chemin, une route ont été tracés pour desservir le chantier. || Couloir qui dessert plusieurs pièces. ⇒ Commander.
♦ Par ext. Assurer un service de distribution dans (un lieu). || Ce bureau de poste dessert plusieurs agglomérations. — Au p. p. || Région desservie par une compagnie d'électricité, de distribution d'eau.
1 La petite vallée du Sausseron, modeste affluent de l'Oise, était, depuis de longues années, desservie par une voie ferrée.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, IV, p. 136.
3 (1890). Par ext. Donner dans, faire communiquer.
2 Une petite rue privée, desservant des villas, s'enfonçait à droite, séparée de la rue Nansouty par une grille.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, p. 170.
3 À droite de l'entrée, une petite porte desservait la cuisine et ses dépendances.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, VI, p. 63.
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DÉR. 1. Desserte, desservant.
HOM. Formes du v. desserrer; 2. desservir.
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2. desservir [desɛʀviʀ] v. tr.
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1 Débarrasser (une table) des plats, des couverts, qui ont été servis. ⇒ Débarrasser; enlever (les plats, les couverts); 2. desserte. || Desservir la table. — Absolt. || Desservir à la fin du repas. || Vous pouvez desservir.
1 Aussitôt qu'on eut desservi, les dames se retirèrent dans leurs chambres (…)
Scarron, le Roman comique, II, VIII.
2 Et le crépuscule de printemps limpide et rose, éclairait leur table familiale, que servait et desservait, depuis des années, la même bonne appelée Miette.
Loti, Matelot, II, p. 7.
2 (Fin XVe). Rendre un mauvais service, un mauvais office à (qqn). ⇒ Désobliger, nuire; → Travailler contre les intérêts de qqn; jouer un sale tour à qqn. || Desservir qqn auprès de ses amis. || Il l'a desservi par son indiscrétion, par ses bavardages. — Pron. || Il s'est desservi par sa mauvaise tenue. || Ils se sont desservis les uns les autres. — (Sujet n. de chose). Faire obstacle à l'exécution de (qqch.). || Cela desservirait mes intérêts, mes projets. ⇒ Contrecarrer, gêner.
3 C'est ainsi que le zèle indiscret du peuple a, dans les temps, desservi le mérite et perdu l'innocence (…)
4 (…) Lépine a cru que je le desservais auprès de vous (…)
Marivaux, le Legs, 23.
5 Mon ami, la jeunesse est toujours encline à je ne sais quelle promptitude de jugement qui lui fait honneur, mais qui la dessert (…)
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 892.
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DÉR. Dessert, 2. desserte.
HOM. Formes du v. desserrer; 1. desservir.
Encyclopédie Universelle. 2012.