déparer [ depare ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Nuire à la beauté, au bon effet de. ⇒ enlaidir. Cette construction dépare le paysage. « toute parure lui nuit, tout ce qui la cache la dépare » (Laclos). — Fig. Gâter (surtout au négatif). Cette pièce ne déparerait pas sa collection. ⊗ CONTR. Agrémenter, décorer, embellir. Cadrer, convenir.
● déparer verbe transitif Altérer le bel aspect de quelque chose ; enlaidir : Cette fenêtre dépare la façade. Rompre l'harmonie d'un ensemble en s'y intégrant mal ou en étant différent des autres éléments de l'ensemble : Plat banal qui dépare un service luxueux. ● déparer (expressions) verbe transitif Ne pas déparer, s'intégrer quelque part de façon convenable : Ce meuble ne dépare pas dans le coin de la pièce. ● déparer (homonymes) verbe transitif ● déparer (synonymes) verbe transitif Altérer le bel aspect de quelque chose ; enlaidir
Synonymes :
- enlaidir
Rompre l'harmonie d'un ensemble en s'y intégrant mal ou en...
Synonymes :
- gâcher
- gâter
- ternir
Contraires :
- agrémenter
- embellir
déparer
v. tr. Nuire à la beauté, à l'effet de (un ensemble). Ce fauteuil dépare le reste du mobilier.
— (S. compl.) Ce meuble ne dépare pas.
⇒DÉPARER, verbe trans.
A.— Vx. Dégarnir de ce qui pare, ôter une parure. Anton. parer, décorer.
— Loc. Déparer la marchandise. ,,Choisir le dessus d'un panier de fruits ou d'autres denrées, prendre ce qu'il y a de plus beau`` (Ac. 1835-1932).
— Emploi pronom. à sens passif. Tout pâlit; l'autel se dépare (SAINTE-BEUVE, Livre d'am., 1843, p. 153).
Rem. On rencontre ds la docum. déparé, ée en emploi adj. La mariée (...) avec sa tête déparée et sa nuque nue (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 206).
B.— Rendre moins agréable, altérer l'effet esthétique, l'harmonie d'un petit ensemble. Synon. enlaidir, gâter; anton. agrémenter, avantager. Rien ne peut déparer une tête de quinze ans (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 355).
— Emploi fig. (surtout à la forme négative). Une de ces femmes qui ne dépareraient pas une compagnie de grenadiers (JOUY, Hermite, t. 5, 1814, p. 123) :
• ... les autres [âmes], inclinées à se regarder elles-mêmes, cherchent surtout à connaître les défauts et les vices qui les déparent, et les vertus dont elles se doivent orner.
BREMOND, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 198.
Prononc. et Orth. :[], (je) dépare []. Ds Ac. 1694-1932. Homon. dépare et départ. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 desperet 3e pers. sing. ind. prés. « ôter ce qui pare; dépouiller » (Alexis, éd. Chr. Storey, 137; v. éd. G. Paris et L. Pannier, p. 182, 28 b); 1172-74 desparer (G. DE PONT STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 1591 ds T.-L.); en partic. 1690 déparer une Eglise (RICH.); 2. av. 1678 « rendre moins agréable » (RETZ, Mémoires, éd. A. Feuillet, t. 1, p. 197). Dér. de parer; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :93.
déparer [depaʀe] v. tr.
ÉTYM. V. 1173, desparer; de 1. dé-, et parer.
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2 (Av. 1678). Sujet n. de chose. Mod. Rendre moins agréable; nuire à la beauté, au bon effet de. ⇒ Enlaidir. || Cette construction dépare le quartier. || Ces restaurations ont déparé la façade. ⇒ Déshonorer. — Cette robe la dépare.
1 Vous lui reprochez de se mettre mal; je le crois bien : toute parure lui nuit, tout ce qui la cache la dépare. C'est dans l'abandon du négligé qu'elle est vraiment ravissante.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre VI.
♦ Fig. Rendre imparfait, mauvais. ⇒ Gâter. — (Surtout en emploi négatif). || Ses imperfections déparent son œuvre. || Cette pièce ne déparerait pas sa collection. || Défaut qui ne dépare pas un caractère.
2 Hé bien ! ce neveu-là est bon à montrer; il ne dépare point la famille.
Marivaux, les Fausses Confidences, I, 4.
3 (…) d'enfantines boutades qui ne déparent point ce bel ouvrage (…)
Gide, Journal, 19 juin 1910.
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CONTR. Agrémenter, avantager, décorer, embellir, orner, parer. — Cadrer, convenir.
Encyclopédie Universelle. 2012.