Akademik

délation

délation [ delasjɔ̃ ] n. f.
• 1549; lat. delatio; cf. délateur
Dénonciation inspirée par des motifs méprisables. calomnie, dénonciation, médisance. Faire une délation. dénoncer, trahir, vendre. Développer « comme font toutes les dictatures, un ignoble esprit de délation et de discorde » (Duhamel).

délation nom féminin (latin delatio, -onis) Dénonciation intéressée, méprisable, inspirée par la vengeance, la jalousie ou la cupidité. ● délation nom féminin (latin delatum, livré) Délation de serment, demande, en cours de procédure, adressée à une partie afin qu'elle jure de la réalité ou de la véracité d'un fait. ● délation (expressions) nom féminin (latin delatum, livré) Délation de serment, demande, en cours de procédure, adressée à une partie afin qu'elle jure de la réalité ou de la véracité d'un fait.

délation
n. f. Dénonciation par vengeance, par intérêt ou par vilenie. Encourager la délation.

I.
⇒DÉLATION1, subst. fém.
Dénonciation, généralement secrète, dictée par des motifs vils et méprisables. Surprendre des confidences, c'est se rendre coupable d'espionnage; les publier, c'est se rendre coupable de délation (JOUY, Hermite, t. 5, 1814, p. 294) :
Quelques-uns s'étaient fait prendre par imprudence; mais la plupart furent les victimes de cette manie de délation qui régnait sur l'Allemagne à un degré impossible à décrire. Voisins jaloux, rivales éconduites, parents même venaient-ils à connaître quelque intrigue, vite une lettre partait pour la Gestapo.
AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, p. 204.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1549 (EST.). Empr. au lat. class. delatio « dénonciation ». Fréq. abs. littér. :83.
II.
⇒DÉLATION2, subst. fém.
Action de déférer. Délation du serment. Fait d'imposer le serment à l'une des parties, de la part soit de l'autre partie, soit du tribunal (cf. CAP. 1936).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1863 (LITTRÉ). Dér. de delatum, rad. du supin de deferre (v. déférer); suff. -ion.

délation [delɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1549; lat. delatio, de delatus, p. p. de deferre. → Délateur.
Dénonciation inspirée par des motifs méprisables. Calomnie, dénonciation, médisance; rapportage (scol.) || Faire une délation. Dénoncer, donner (argot, puis fam.), trahir, vendre. || Se faire l'auteur d'une délation pour une somme d'argent.
1 Celui-ci, après avoir été libelliste ordurier, est devenu espion gagé, aussi infâme dans ses délations qu'il était méprisable avant ce joli métier.
Chamfort, Lettre de Mirabeau à Chamfort, IX, p. 338.
2 Deux courtisanes, séduites par de l'argent et des promesses se chargent de la délation (…)
Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron, I, 25.
3 Ce que vous appelez, avec raison peut-être, notre dictature hygiéniste et moralisatrice a développé, chez nous, comme font toutes les dictatures, un ignoble esprit de délation et de discorde.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, V, p. 83.
REM. Comme délateur, le mot, sans être du registre littéraire, appartient plutôt au style écrit et soutenu.

Encyclopédie Universelle. 2012.