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défoncer

défoncer [ defɔ̃se ] v. tr. <conjug. : 3>
XIV e; de dé- et foncer
I
1Techn. Enlever le fond de (une caisse, un tonneau). Défoncer une caisse à coups de marteau.
2Cour. Briser, abîmer par enfoncement. Défoncer une porte. enfoncer. Défoncer un siège, un sommier. éventrer. Défoncer la carrosserie d'une voiture. emboutir.
3Labourer profondément. Creuser. Un terrain vague « est défoncé par les excavateurs » (Romains).
4Mécan. Façonner à la défonceuse (une pièce de bois).
5(v. 1969 arg. de la drogue) Fam. Provoquer chez (qqn) l'état hallucinatoire recherché (en parlant d'un hallucinogène).
(Abstrait) Époustoufler. décoiffer. « La réalité, quand vous la mettez sous le nez des gens, ça les défonce » (Le Nouvel Observateur, 1985).
II ♦ SE DÉFONCER v. pron.
1Atteindre en se droguant un état d'ivresse hallucinatoire ou un état comparable, par d'autres moyens. « De jeunes toxicomanes qui se défoncent avec n'importe quoi » (Le Nouvel Observateur, 1973).
Par ext. S'amuser. s'éclater.
2(1965) Fam. Se donner du mal, ne pas ménager ses forces. se démener. Il s'est vraiment défoncé pour ce travail.

défoncer verbe transitif Enlever le fond d'une caisse, d'un tonneau, etc. Briser quelque chose en enfonçant, en éventrant : Le choc lui a défoncé trois côtes. Populaire. En parlant d'une drogue, mettre quelqu'un dans un état hallucinatoire. Pratiquer le défonçage d'un sol, d'un cuir. ● défoncer (difficultés) verbe transitif Conjugaison Comme foncer. Le c devient ç devant o et a : je défonce, nous défonçons ; il défonça.

défoncer
v.
rI./r v. tr.
d1./d ôter le fond de. Défoncer un tonneau.
d2./d Briser, crever en enfonçant. Défoncer un mur. Défoncer un canapé.
d3./d Défoncer un terrain, le labourer en profondeur.
TRAV PUBL Ameublir ou creuser.
rII./r v. Pron.
d1./d Arg. Se droguer. Il se défonce au hasch.
d2./d Fam. Donner le meilleur de soi-même dans un travail, une activité quelconque.

⇒DÉFONCER, verbe trans.
A.— Enlever le fond de quelque chose. Défoncer une caisse, un tonneau. Ses matelots (...) défoncèrent un baril d'eau-de-vie (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 42).
Emploi pronom. passif. [L'âne] portait deux paniers (...) lorsque (...) patatras! un des paniers se défonce! (LABICHE, Noces Bouchencœur, 1857, I, 3, p. 143).
1. P. ext. Briser en enfonçant, en éventrant.
a) [Le compl. désigne une chose] Défoncer un matelas, une clôture. Il [le Bassaragba] brise, écrase, éventre et défonce tout sur son passage (MARAN, Batouala, 1921, p. 155).
Emploi pronom. passif. Se briser sous l'action d'un agent extérieur. Le treillage peint de la voûte s'était défoncé en maint endroit (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 460).
b) [Le compl. désigne une pers.] Ce qui est plus navrant que les crânes fendus par le sabre, que les poitrines défoncées par les boulets (HUGO, Nap. le Pt, 1852, p. 217).
Constr. pronom. indir. réfl. [Le compl. d'obj. désigne une partie du corps] Aux courses de Chantilly, il s'était cassé la jambe, défoncé quelques côtes (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 16).
c) MAR. [Le suj. désigne un vent violent] Défoncer la voile d'un navire. La crever.
d) Au fig., ART MILIT. Défoncer une armée, une troupe. La culbuter. Par millions tombaient les corps glorieux. Enfin, notre aile droite défonça l'aile gauche de l'ennemi (A. FRANCE, Révolte anges, 1914, p. 195).
2. Au fig.
a) [Le suj. désigne un hallucinogène] ,,Provoquer l'hallucination recherchée`` (GILB. 1971).
b) Emploi pronom. [Le suj. désigne une pers.] ,,Atteindre l'état provoqué par l'absorption de certains hallucinogènes`` (GILB. 1971).
B.— Spécialement
1. AGRIC. Labourer, retourner profondément une terre inculte sur 40 à 60 centimètres afin de la préparer à la culture :
La passion de mon père (...) pour l'agriculture devenait extrême. Il faisait faire de grandes réparations, amendements, (...) défoncer [le terrain] à deux pieds et demi de profondeur...
STENDHAL, Vie de Henry Brulard, t. 1, 1836, p. 207.
2. P. anal. [Le suj. désigne un agent extérieur] Défoncer une route, un chemin. L'éventrer, y creuser des ornières. Elle aimait les courses en carriole dans les chemins forestiers que défoncent les charrois (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p. 192).
Emploi pronom. passif. À la moindre averse, la route se défonce de nouveau (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 245).
Prononc. et Orth. :[], (je) défonce []. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. Prend une cédille devant a et o, pour conserver à c le son [s] : je défonçai, nous défonçons. Étymol. et Hist. 1. 1393 deffoncier « ouvrir en enfonçant » (Ménagier, II, 240 ds T.-L.); 2. 1754 agric. « labourer profondément » (Encyclop. t. 4). Dér. de foncer; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :119.

défoncer [defɔ̃se] v. tr. [CONJUG. placer.]
ÉTYM. XIVe; de 1. dé-, et foncer.
1 Techn. Enlever le fond de (une caisse, un tonneau). || Défoncer une caisse à coups de marteau.
1 Elle fit défoncer trois muids de vin.
Mme de Sévigné, Lettres, 291, in Littré.
2 Cour. Briser, abîmer par enfoncement. Briser, détériorer, éventrer. || Défoncer une chaise, un fauteuil, un sommier.Défoncer un chapeau d'un coup de poing.Défoncer une porte. Enfoncer.
2 Projetée à toute volée d'une extrémité à l'autre de la pièce, la lourde masse de fer en venait heurter la porte, qu'elle défonçait peu à peu (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, Ve tableau, I, p. 165.
3 Défoncer un terrain, le labourer profondément. Labourer.
Par anal. Creuser. || La pluie a défoncé la route.Passif. || La terre, le sol est défoncé. Défoncé.
3 (…) un terrain vague, devant la palissade duquel on était passé bien des fois, est défoncé par les excavateurs (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XVIII, p. 132.
Mar. Crever le fond de (une voile). || Le vent a défoncé la voile.
Milit. Culbuter (une troupe). Culbuter, enfoncer.
4 Ney accourut; il lança tout sur le flanc de cette colonne russe; Doumerc et sa cavalerie, qui la défoncèrent, lui prirent deux mille hommes (…)
Ph. P. Ségur, Hist. de Napoléon, XI, 8.
Pron. || Se défoncer, être défoncé. || Fauteuil qui commence à se défoncer. Effondrer (s').
4 Mécan. Façonner à la défonceuse (une pièce de bois).
5 (V. 1960, argot de la drogue). Fam. Provoquer chez (qqn) l'état hallucinatoire recherché (en parlant d'un hallucinogène). Défonce. || Le H ne me défonce pas.
——————
se défoncer v. pron. (du sens 5).
Familier.
1 Atteindre en se droguant un état d'ivresse hallucinatoire (ou un état comparable, par d'autres moyens). → Shooter (se). || « Plus graves sont l'arrivée de jeunes toxicomanes qui se défoncent avec n'importe quoi — détachants vendus dans le commerce, barbituriques, sirops, éther aussi — et l'apparition de la violence » (le Nouvel Obs., 22 oct. 1973).
5 Tu as la déprime, tu te défonces, après tu as encore plus la déprime.
Cecil Saint-Laurent, la Bourgeoise, p. 197.
2 Par ext. a Se donner avec intensité à une tâche, une entreprise physique, etc. (pour obtenir un résultat). || Il s'est défoncé pour finir le travail à temps. || Il se défonce comme une bête dans son travail. || Il s'est défoncé pour terminer la course.
6 Je dois me défoncer si je veux que le père Raymond me négocie ma première rencontre.
Joseph Joffo, Baby-foot, p. 122.
b S'amuser. Éclater (s'). || « On n'a pas du plaisir : on prend son pied. On ne rigole pas : on se défonce. » (J. Merlino, les Jargonautes, p. 63).
DÉR. Défonçage, défonce, défoncé, défoncement, défonceuse.

Encyclopédie Universelle. 2012.