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défaillant

défaillant, ante [ defajɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1130; de défaillir
1Vx ou dr. Qui fait défaut, qui manque. Ligne défaillante, qui s'éteint faute d'héritiers. — Qui manque à comparaître en justice. Témoin, accusé défaillant ( contumax) .
2(Des forces physiques ou morales) Qui s'affaiblit, décline, vient à manquer. chancelant, faible, vacillant. Mémoire, raison défaillante.
(Personnes) Qui défaille. Il « soutint jusqu'à la portière son amie pâle et encore défaillante » (Maupassant).
⊗ CONTR. Comparant. 1. Ferme, 1. fort.

défaillant, défaillante adjectif Qui fait défaut, qui manque, qui est absent : Témoin défaillant au tribunal. Qui ne remplit pas avec l'efficacité voulue sa fonction, son rôle ; chancelant : Pouvoir défaillant. Qui manque de force, qui s'affaiblit : Voix défaillante. Qui est près de défaillir, qui s'évanouit : On l'a sortie défaillante de la voiture accidentée.défaillant, défaillante (synonymes) adjectif Qui ne remplit pas avec l'efficacité voulue sa fonction, son...
Synonymes :
- affaibli
- débile
- déficient
Qui manque de force, qui s'affaiblit
Synonymes :
- chancelant
- faible
- tremblant

défaillant, ante
adj. (et n.)
d1./d Qui s'affaiblit, qui devient faible. Des forces défaillantes. Murmurer d'une voix défaillante.
d2./d Sur le point de s'évanouir (personnes).
d3./d DR Qui fait défaut. Témoin défaillant.
d4./d (Afr. subsah.) Qui n'assume pas ses engagements, qui fait défection.
d5./d (Maghreb) Se dit d'une personne inapte sur le plan professionnel ou scolaire.
|| Subst. Un(e) défaillant(e).

⇒DÉFAILLANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de défaillir.
II.— Emploi adj.
A.— [Avec une idée de perte quantitative, de manque matériel]
1. [En parlant des manifestations physiques d'un phénomène naturel gén. cyclique] Qui décline jusqu'à disparaître complètement. Nous rentrions de nuit à Londres, aux rayons défaillants des étoiles, submergées l'une après l'autre dans le brouillard de la ville (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 486).
2. [En parlant d'une pers.] Qui fait défaut, qui est absent, qui ne répond pas à l'attente de quelqu'un. L'un des jurés manque à l'appel. On n'a reçu de lui aucune lettre d'excuses; rien ne motive son absence. (...) quand s'amène tout suant le juré défaillant (GIDE, Souv. Cour d'ass., 1913, p. 620) :
1. ... si celui-ci [le prévôt de Saint-Denis] manque au rendez-vous, ils pousseront jusqu'à Saint-Denis même, pour y trouver l'abbé, ou à défaut le prieur, ou à défaut le portier. Prévôt, abbé, prieur ou portier auront charge de faire procéder à la répartition des emplacements. S'ils sont défaillants, les bourgeois y pourvoiront d'eux-mêmes.
FARAL, La Vie quotidienne au temps de St Louis, 1942, p. 67.
B.— [Avec une idée de perte qualitative]
1. [En parlant de la nature physique d'une pers., d'un organe, d'une activité physiologique] Qui remplit avec moins d'efficacité ou ne remplit plus du tout ses fonctions, généralement sous l'effet d'une forte émotion. Main, voix défaillante; forces défaillantes. Pendant ces longues neiges, ma santé défaillante éteignant l'imagination (MICHELET, Oiseau, 1856, p. XXXI). Moite, les membres défaillants, elle avait l'impression de vivre un cauchemar (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 184).
Spéc., MÉD.
a) [En parlant d'une pers.] Qui perd connaissance, par suite du ralentissement du rythme cardiaque et de la diminution de la respiration sous l'effet d'un choc physique ou émotionnel. Mariette étendue défaillante sur le lit (CHAMPFL., Avent. Mlle Mariette, 1853, p. 264). Le duc (...) défaillant, sans voix, tomba sur un canapé (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 21) :
2. Mais, soit qu'il apportât trop d'ardeur à l'ouvrage, soit qu'il eût négligé de prendre ce matin-là le repas substantiel qu'exige un pareil déploiement de force physique, il parut bientôt las et défaillant.
VERNE, Les 500 millions de la Bégum, 1879, p. 75.
P. ext. et affaiblissement de sens. Qui éprouve une forte émotion au point de se sentir ou de sembler prêt à perdre connaissance. Ce silence effrayant de la campagne la bouleversait. (...) Elle sonna de nouveau, défaillante, prête à perdre connaissance (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Serre, 1883, p. 677).
P. anal. Les dernières fleurs d'automne, quelques défaillantes roses du Bengale, demi-effeuillées (MICHELET, Insecte, 1857, p. 308).
b) [En parlant du cœur] Qui ralentit son rythme sous l'effet d'une forte émotion. Cette faiblesse dans les jambes, cette tête pleine de coton, ce cœur défaillant et, surtout, surtout, une impérieuse envie de pleurer, de gémir (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 203). Et lui, son visage altéré, son cœur défaillant, tout son être détruit par cette beauté éblouissante (BARRÈS, Jard. Oronte, 1922, p. 214).
2. [En parlant de la vie morale, affective et intellectuelle d'une pers.]
a) [En parlant d'une notion morale, d'un sentiment, d'une faculté intellectuelle] Qui s'affaiblit ou disparaît. Courage défaillant; attention, raison, volonté défaillante. Cette pudeur patriotique (...) dut réveiller en son cœur sa dignité défaillante (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 135). L'imagination défaillante ne sait plus suggérer que ce qu'elle a déjà conçu (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 77).
b) [En parlant d'une pers.] Qui perd (en tout ou en partie) ses forces morales, qui présente une attitude d'apathie, de défaitisme et de renoncement. Avec les hésitations (...) du désespéré qui se suicide, défaillant (PROUST, Swann, 1913, p. 158). Il se sentait déprimé et défaillant (BRÉMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 448).
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi subst. de défaillant au sens de : celui qui commet une erreur, une faute sous l'effet d'un relâchement ou d'un abandon des forces morales. Brandissant la loi, il frappait sans pitié les faibles, les défaillants (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Veillée, 1882, p. 795).
3. [En parlant des productions de l'activité humaine : une machine, un instrument, une institution, un système social, une œuvre littéraire ou artistique] Qui perd son efficacité, son intensité d'expression. Gilliatt avait sa cambuse vide, son outillage ébréché ou défaillant (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 297). N'est-ce donc rien que de faire durer un régime défaillant quelque vingt années de plus? (SAINTE-BEUVE, Cahiers, 1869, p. 101). Passé deux heures avec J.-É. Blanche à rapetasser son manuscrit terriblement défaillant par endroits (GIDE, Journal, 1916, p. 534).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694, s.v. deffaillant; ds Ac. 1718-1932 sous la forme moderne. Fréq. abs. littér. :409. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 408, b) 611; XXe s. : a) 968, b) 480.

défaillant, ante [defajɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1130; p. prés. de défaillir.
1 Vx ou dr. Qui fait défaut, qui manque. || Ligne défaillante : ligne qui s'éteint faute d'héritiers. || Candidat défaillant, qui ne se présente pas à l'appel.
Qui manque à comparaître en justice personnellement ou par représentant. || Témoin défaillant. || Partie défaillante.N. || Le défaillant a été condamné. Défaut.
1 Si, de deux ou plusieurs parties assignées, toutes ne constituent pas avoué, les parties défaillantes seront, à l'expiration des délais d'aujourd'hui, réassignées (…)
À l'expiration des nouveaux délais d'ajournement, il sera statué par un seul jugement contradictoire entre toutes les parties, qu'elles soient ou non représentées par un avoué.
Code de procédure civile, art. 153.
2 (En parlant des forces physiques ou morales). Qui s'affaiblit, décline, vient à manquer. Affaibli, chancelant, faible. || Force défaillante. || Raison, mémoire défaillante.
2 Toi-même, rappelant ma force défaillante.
Racine, Phèdre, III, 1.
3 Les enfants n'aiment pas la vieillesse. L'aspect de la nature défaillante est hideux à leurs yeux.
Rousseau, Rêveries, 9e promenade.
(En parlant des personnes). Qui défaille. Languissant. || Être défaillant de fatigue, d'amour.
4 (…) elle renversa son cou blanc, qui se gonflait d'un soupir et, défaillante, tout en pleurs, avec un long frémissement et se cachant la figure, elle s'abandonna.
Flaubert, Mme Bovary, II, IX, p. 105.
5 Et Bertin, plein d'angoisses secrètes, soutint jusqu'à la portière son amie pâle et encore défaillante, dont il sentait battre le cœur sous le corsage.
Maupassant, Fort comme la mort, p. 245.
CONTR. Présent. — Comparant (dr.). — Ferme, florissant, fort.

Encyclopédie Universelle. 2012.