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décorum

décorum [ dekɔrɔm ] n. m. sing.
• 1587; lat. decorum, de decere « convenir »
Ensemble des règles qu'il convient d'observer pour tenir son rang dans une bonne société. bienséance, cérémonial, protocole. Observer le décorum. « Ici, pour le décorum, il faut se séparer de nos femmes » (Loti).
Apparat officiel. étiquette. « Ce maître voudra cependant [...] faire régner l'étiquette et le décorum, endosser la soie et l'hermine » (Madelin).

décorum nom masculin (latin decorum, convenance, de decorus, qui convient) Ensemble des règles de bienséance qui sont d'usage dans une société soucieuse de garder son rang : Observer le décorum. Étiquette officielle, protocole : Décorum royal. Aspect extérieur pompeux ; faste : Le décorum d'un hall d'entrée.décorum (difficultés) nom masculin (latin decorum, convenance, de decorus, qui convient) Prononciation [&ph88;&ph89;&ph95;ɔʀɔ&ph97;], la finale se prononce [ɔ&ph97;], comme dans album. Orthographe Avec un accent aigu sur le e. - Plur. : des décorums. Sens et emploi 1. Ensemble des règles de bienséance ; protocole, étiquette. Observer scrupuleusement le décorum. Le décorum impérial, républicain. 2. Emploi courant mais impropre : apparence brillante ; décor pompeux. Il y avait des plantes vertes, des tapis rouges, un buffet somptueux, tout un décorum. Recommandation N'utiliser le mot qu'au sens de « bienséance, étiquette ». ● décorum (synonymes) nom masculin (latin decorum, convenance, de decorus, qui convient) Ensemble des règles de bienséance qui sont d'usage dans une...
Synonymes :
- cérémonial
- rite
Étiquette officielle, protocole
Synonymes :
- protocole
Aspect extérieur pompeux ; faste
Synonymes :
- faste
Contraires :
- simplicité
- sobriété

décorum
n. m. Sing.
d1./d Pompe officielle. Le décorum de la Cour.
d2./d Respect des convenances, des usages de la société. Haïr le décorum.

⇒DÉCORUM, subst. masc.
A.— Ce qui orne, décore.
1. Rare. Beauté de l'aspect extérieur :
1. Dans tout bien moral, il y a de la beauté, et les Grecs ont raison; le beau, le « decorum », restera donc pour eux un caractère du bien : il est le resplendissement de la beauté intelligible, ...
GILSON, L'Esprit de la philos. médiév., 1932, p. 119.
2. Péj. Éclat pompeux des apparences, luxe ostentatoire. Nous avons une cuisinière et un domestique, il faut garder le décorum, papa est baron (BALZAC, Goriot, 1835, p. 120).
B.— Ce qui sied, convient.
1. Ensemble des règles de bienséance qu'il convient d'observer dans une bonne société ou dans certaines circonstances. Tout le monde se leva malgré le décorum (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 141). Combien d'abjection discrète et sournoise se dissimule souvent derrière l'hypocrite couverture du décorum de la décence bourgeoise? (GIDE, Journal, 1933, p. 1177).
2. Spéc. Étiquette, protocole, cérémonial, formalités auxquels sont astreints les personnages officiels. Lassalle ne se compromet jamais avec nous devant le front de ses troupes. Le décorum démocratique le lui défend (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 337). Tout ça c'est des chinoiseries! Que des formalités banales! C'est pour l'extérieur! Pour la forme! Faut pas vous frapper! Ils vont vous relâcher tout de suite! C'est un décorum! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 657) :
2. Il y a dans tout ce qui se fait ou se débite en France devant le public quelque chose de conventionnel d'emphatique et de faussement noble (...). On retrouve partout ces habitudes de faire tout avec apparat, ce besoin de jeter de la poudre aux yeux, que l'on déguise sous le nom de bienséance, de décence, de décorum.
DELÉCLUZE, Journal, 1827, p. 398.
Prononc. et Orth. :[]. Cf. album. BUBEN 1935. § 102, rappelle que, jusqu'au XVIIe s., on prononce les finales lat. -am, -em, -en, -im, -om comme des voyelles nasales. Depuis, on prononce une voyelle orale suivie d'une consonne nasale distinctement prononcée. Étymol. et Hist. 1. 1587 [éd. 1602] « ensemble des règles de bienséance » (P. CRESPET, Le Jardin de plaisir, II, 113 ds R. Philol. fr., t. 45, 1933, p. 139); 2. 1835 « aspect extérieur brillant, pompeux » (BALZAC, op. cit., p. 28); 3. 1889 « apparat officiel, protocole » (LOTI, Au Maroc, p. 178). Empr. au lat. class. decorum, neutre substantivé de l'adj. decorus « qui convient » et « orné, paré ». Fréq. abs. littér. Décorum : 61. Decorum : 4. Bbg. VAGANAY (H.). Notes sur la lang. du 16e s. R. de Philol. fr. 1933, t. 45, p. 139.

décorum [dekɔʀɔm] n. m.
ÉTYM. 1587; lat. decorum, de decere « convenir ». → Décor.
1 Ensemble des règles qu'il convient d'observer pour tenir son rang dans une bonne société. Bienséance, cérémonial, convenance, protocole. || Des décorums. || Garder, observer le décorum. || Être soucieux des lois, des règles du décorum. || Ignorer le décorum. || Blesser le décorum.
1 (…) elle dépouilla nécessairement ce décorum que toute femme, même la plus naturelle, garde en ses paroles, dans ses regards, dans son maintien quand elle est en présence du monde ou de sa famille, et qui n'est plus de mise en déshabillé.
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 932.
1.1 Je suis arrivé en retard étant donné les quartiers lointains où j'ai dormi. Ai été directement (il était 9 h 20) vous attendre devant l'Odéon. Espère que ce sera bien passé. N'étant pas repassé chez moi, étais d'ailleurs fort sale et ç'aurait manqué de décorum.
A. Jarry, Correspondance (à Lugné-Poe), Pl., p. 1058.
2 Ici, pour le décorum, il faut se séparer de nos femmes.
Loti, Mme Chrysanthème, XII, p. 84.
2 (1889). Apparat officiel. Étiquette. || Décorum royal.
3 (…) le maître, qui, au fond, détestant pour lui la contrainte des cérémonies, a le mépris des pompes et des parades, ce maître voudra cependant (…) faire régner l'étiquette et le décorum, endosser la soie et l'hermine, instituer autour de lui des officiers de cour et des « archi-dignitaires ».
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Avènement de l'Empire, VIII, p. 109.
3 (1835). Péj. Décor très soigné, pompeux. || Entretenir autour de soi un certain décorum.
4 Ils contournaient une succession de petites collines toutes plus gentilles les unes que les autres. Chaque détour les emmenait dans des perspectives où il n'était question que de pins espacés autour de bosquets rutilants en un décorum que le premier venu aurait trouvé royal.
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 265.
CONTR. Grossièreté, impertinence, insolence, laisser-aller, rusticité, sans-gêne.

Encyclopédie Universelle. 2012.