1. décocher [ dekɔʃe ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Lancer avec un arc, une arme de trait. Décocher une flèche. — Par ext. Lancer par une brusque détente. Décocher un coup à qqn.
2 ♦ Fig. Envoyer comme une flèche. Décocher une méchanceté à qqn. La Soubrette « lui avait décoché une œillade incendiaire » (Gautier). — N. m. DÉCOCHEMENT , 1550 .
décocher 2. décocher [ dekɔʃe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1929; de dé- et 1. coche; cf. descocheter « ôter le sabot de la coche »
♦ Techn. Opérer le décochage de.
● décocher verbe transitif (de coche 3) Lancer un projectile avec un arc ou un engin analogue : Décocher une flèche. Donner un coup avec force et d'une manière soudaine : Il lui décocha un coup de pied. Adresser vivement et de façon inattendue un regard, un sourire, etc., à quelqu'un. Réaliser le décochage ou le décochement.
décocher
v. tr.
d1./d Lancer avec un arc, une arbalète. Décocher une flèche.
— Par ext. Lancer, envoyer très brusquement. Décocher un coup de poing à qqn.
⇒DÉCOCHER, verbe trans.
I. A.— Emploi trans.
1. Lancer avec l'arc. Décocher une flèche :
• 1. Sur le char, à côté de chaque prince, se tenaient le cocher (...) et l'écuyer occupé à parer avec le bouclier les coups dirigés vers le combattant, pendant que lui-même décochait les flèches ou dardait les javelines puisées aux carquois latéraux.
GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, p. 223.
— P. métaph. et pop. Il nous faudra peut être [pour retrouver votre évadé] lui décocher une femme, une femme jeune et jolie (L'HÉRITIER, Suppl. Mém. Vidocq, t. 1, 1830, p. 182).
2. P. ext. [L'obj. désigne un coup, un geste, une chose concr. quelconque] Lancer avec force et d'une façon soudaine. Ces bravaches, toujours prêts à décocher le coup de pied de l'âne au lion (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 85). Tout à coup ses mains partaient, décochaient un geste vif, ramenaient une bête captive (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 29) :
• 2. — Voici une écuelle pour boire! reprenait un homme en lui décochant dans la poitrine une cruche cassée.
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 271.
3. Fig. [L'obj. désigne une chose faite, conçue, exprimée à l'adresse de qqn]
a) [L'obj. désigne un regard, un sourire, un sentiment] Lancer, jeter vivement ou de façon inattendue. Il décocha à la dérobée à Marius un regard furieux, tout de suite éteint (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 712). Il me décochait des sourires enjôleurs (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 231).
b) [L'obj. désigne un propos gén. spirituel et mordant] Lancer, dire, avec vivacité et d'une manière railleuse ou méchante :
• 3. Charles n'était point de complexion facétieuse, il n'avait pas brillé pendant la noce. Il répondit médiocrement aux pointes, calembours, mots à double entente, compliments et gaillardises que l'on se fit un devoir de lui décocher dès le potage.
FLAUBERT, Madame Bovary, t. 1, 1857, p. 32.
B.— Emploi pronom.
1. Emploi réfl. [Le suj. est un animé] Se lancer, se propulser :
• 4. Brusquement, comme si ses muscles fussent emplis de toute leur énergie batailleuse et résistante, d'un élan violent de ses reins et de ses jarrets, Fuseline sembla se décocher de sa branche comme une flèche de haine et fonça sur le rapace.
PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, p. 114.
2. Sens passif [Le suj. est un inanimé] Être lancé. Brusquement, notre phrase, tout à l'heure pudique jusqu'à la puérilité, se décoche en un trait presque grivois (FEUILLET, Scènes et com., 1854, p. 38).
II.— Emplois spéc.
A.— FOND. Procéder au démoulage d'une pièce de fonderie.
B.— TEXT. Décaler les points de liage d'une duite à une autre, ou d'un fil de chaîne à un autre (cf. ARAUD, THOMAS, Fabric. drap, 1921, p. 85).
Prononc. et Orth. :[], (je) décoche []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1175 intrans. fig. « [d'un combattant dans un tournoi] se lancer » (CHRÉTIEN DE TROYES, Charrette, éd. M. Roques, 5945); ca 1200 descochant (Ogier de Danemarche, éd. J. Barrois, 8082); 1648 [un discours] (SCARRON, Virgile travesti ds RICHARDSON). Dér. de coche; préf. dé-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :131.
DÉR. 1. Décochage, subst. masc., fond. Synon. de démoulage. Attesté ds Lar. 20e-Lar. Lang. fr. — []. — 1re attest. 1929 (Lar. 20e); du rad. de décocher, suff. -age. 2. Décochement, subst. masc., text. Décalage des points de liage. Les points de liage forment un sillon suivant les lignes du plus petit décochement en trame si le satin est à effet de trame, en chaîne, s'il est à effet de chaîne (THIÉBAUT, Fabric. tissus, 1961, p. 65). — []. Ds Ac. dep. 1762. — 1re attest. 1556 (A. NOGUIER, Histoire tolosaine, p. 389 ds GDF. Compl.); de décocher, suff. -ment1.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 314, 439.
1. décocher [dekɔʃe] v. tr.
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1 Lancer, avec un arc, une arme de trait. || Décocher une flèche.
1 (…) un arc bandé dont toute la disposition tend à décocher le trait.
Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu…, III, 11.
2 Il fendit l'air comme une flèche décochée avec violence.
A. R. Lesage, le Diable boiteux, III, p. 34.
♦ Par ext. Lancer par une brusque détente. || Décocher un trait, un javelot. || Décocher un coup à qqn.
♦ Envoyer brusquement.
2.1 Pierre sort un peu de la ligne d'attaque, décoche un coup d'arrêt en plein nez, si parfait, si juste, qu'il néglige de poursuivre son avantage et se retire comme pour en jouir.
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 73.
2 (Abstrait). Envoyer, lancer avec brusquerie à l'adresse de qqn. || Décocher un trait de satire, une épigramme, un mot d'esprit. || On lui décocha force critiques. || Décocher un regard, une œillade, un sourire. || Décocher un compliment.
3 (…) la Soubrette (…) voyant un beau seigneur si bien nippé, lui avait décoché une œillade incendiaire et un sourire vainqueur.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. I, III, p. 91.
4 Conversations littéraires, conversations où il arrive que, en riant, on décoche quelques fléchettes qui amusent sans faire grand mal.
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 257.
5 Jean-Paul baissa le front, sans répondre. Il décocha vers Antoine un coup d'œil en dessous, suivit d'un regard hésitant Daniel qui s'en allait (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. IX, p. 82.
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DÉR. Décochement, 1. décocheur.
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2. décocher [dekɔʃe] v. tr.
ÉTYM. 1929; de 1. dé-, et 1. coche.
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♦ Techn. Démouler en détruisant le moule (⇒ Décochage).
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DÉR. Décochage, 2. décocheur.
Encyclopédie Universelle. 2012.