déception [ desɛpsjɔ̃ ] n. f. ♦ Fait d'être déçu; sentiment pénible causé par un désappointement, une frustration. ⇒ déboire, déconvenue, désappointement, désenchantement, désillusion, mécompte. Causer, éprouver, ressentir une déception. « cette tristesse du retour qui ressemble à une grande déception » (Goncourt).
♢ Ce qui déçoit. Cet échec est une cruelle déception. ⇒fam. douche. « ce visiteur encore inconnu [...] qui serait peut-être une déception » (Romains).
⊗ CONTR. Contentement, satisfaction.
● déception nom féminin (latin deceptio, -onis, de decipere, tromper) État ou sentiment d'une personne déçue, trompée dans son attente ; désappointement, déconvenue : Son échec lui a causé une cruelle déception. Personne ou chose qui est la cause de ce sentiment : Georges a été la grande déception de ma vie. ● déception (citations) nom féminin (latin deceptio, -onis, de decipere, tromper) Raymond Queneau Le Havre 1903-Paris 1976 Toute action est déception, toute pensée implique erreur. Le Chiendent Gallimard Euripide Salamine 480-Pella, Macédoine, 406 avant J.-C. Dans la vie, des principes rigoureux donnent, dit-on, plus de déceptions que de joies. Hippolyte, 261-262 (traduction Méridier) ● déception (synonymes) nom féminin (latin deceptio, -onis, de decipere, tromper) État ou sentiment d'une personne déçue, trompée dans son attente ;...
Synonymes :
- déboire
- décompte
- déconvenue
- désappointement
- désenchantement
- désillusion
- douche (familier)
- mécompte
déception
n. f. Sentiment d'une personne trompée dans ses espérances. éprouver une vive déception.
⇒DÉCEPTION, subst. fém.
A.— Vieilli. Action de décevoir; tromperie, surprise. L'on a vu plus haut les déceptions de l'Autriche, sa duplicité, sa mauvaise foi, les nombreuses contradictions entre ses actes et ses paroles (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 30) :
• 1. ... l'hypothèse d'une déception universelle, qui envelopperait le genre humain dans un invincible aveuglement, serait un blasphème horrible à prononcer.
OZANAM, Essai sur la philos. de Dante, 1838, p. 138.
B.— Action d'être déçu; chagrin, tristesse, vexation que l'on éprouve quand on s'est laissé prendre au mirage de l'illusion, quand une espérance ne se réalise pas. Avoir, essuyer une déception :
• 2. On n'arrive pas à être heureux mais on fait des remarques sur les raisons qui empêchent de l'être et qui nous fussent restées invisibles sans ces brusques percées de la déception. Les rêves ne sont pas réalisables, nous le savons; nous n'en formerions peut-être pas sans le désir, et il est utile d'en former pour les voir échouer et que leur échec instruise.
PROUST, La Prisonnière, 1922, p. 183.
SYNT. Affreuse, amère, cuisante, horrible, grave, première déception; déception affective, amoureuse, complète, cruelle, fondamentale, politique, publique, secrète; les déceptions de l'âge mûr, de l'existence, de l'expérience; éprouver, ressentir, subir une petite, une grande déception; une série de déceptions; être au bout de ses déceptions.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160-74 « tromperie » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, II, 147); 2. av. 1863 « déconvenue, désillusion » (Vigny ds Lar. Lang. fr.); 1883 (MAUPASS., Une Vie, p. 15). Empr. au b. lat. deceptio « action de tromper, d'être trompé ». Fréq. abs. littér. :1 116. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 598, b) 1 111; XXe s. : a) 1 908, b) 2 493. Bbg. BERGUE (Commandant). Déception. Vie Lang. 1959, pp. 185-186. — LE BIDOIS, Délire, 1970, p. 273.
déception [desɛpsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1160, au sens 1; lat. deceptio, de decipere. → Décevoir.
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1 Vx (encore au déb. du XIXe : Las Cases, 1823, et Ozanam, 1838, in T. L. F.). Action de décevoir (1.), d'abuser, de tromper.
2 (XIXe, Vigny). Le fait d'être déçu (⇒ Décevoir, 2.). Sentiment pénible causé par un désappointement, une frustration. ⇒ Chagrin, déboire, décompte, déconvenue, désabusement, désappointement, désenchantement, désillusion, ennui, mécompte. || La déception de qqn, celle qu'il éprouve. || Une, des déceptions. || Éprouver une grande déception. || Une amère, une cruelle déception (→ Amer, cit. 13). || Ruminer sa déception. || Épargnez-lui cette déception.
1 Plus grande que jamais cette tristesse du retour qui ressemble à une grande déception (…)
Ed. et J. de Goncourt, Journal, p. 95.
2 Innocentes blessées, une déception précoce, un deuil secret du cœur, leur a gâté l'univers.
France, le Jardin d'Épicure, p. 121.
3 Et si je faisais la récapitulation des déceptions de ma vie (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XV, p. 20.
4 Un immense et universel écœurement suivait nécessairement tant de déceptions.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Ascens. de Bonaparte, XX, p. 285.
5 (…) ce visiteur encore inconnu (…) qui serait peut-être une déception, mais peut-être une agréable surprise (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, V, p. 34.
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CONTR. Contentement, enchantement, satisfaction, surprise (heureuse surprise).
Encyclopédie Universelle. 2012.