déboutonner [ debutɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Ouvrir (un vêtement) en dégageant les boutons de leur boutonnière. ⇒ défaire; aussi dégrafer, 1. détacher. Déboutonner son pardessus. Son gilet est déboutonné. — Loc. fig. Rire à ventre déboutonné, sans retenue (cf. À gorge déployée).
2 ♦ Escr. Déboutonner un fleuret, en ôter le bouton, en vue de s'en servir comme d'une arme.
3 ♦ V. pron. SE DÉBOUTONNER : défaire les boutons de ses vêtements. — Fig. Parler librement, sans réserve; dire tout ce que l'on pense. ⇒ s'abandonner, s'ouvrir. « Il suffisait de les écouter parler, d'attendre qu'ils se déboutonnent et s'oublient » (M. Desplechin). « le duc se déboutonna sur tous ceux qui avaient part aux affaires » (Saint-Simon).
⊗ CONTR. Boutonner.
● déboutonner verbe transitif Faire sortir de sa boutonnière un bouton. Défaire un vêtement en faisant sortir les boutons de leur boutonnière.
déboutonner
v.
d1./d v. tr. Dégager de leurs boutonnières les boutons de. Déboutonner son manteau.
d2./d v. Pron. Déboutonner ses vêtements.
|| Fig., Fam. Dire tout ce qu'on pense, tout ce qu'on sait. Complice qui s'est déboutonné.
⇒DÉBOUTONNER, verbe trans.
A.— Emploi trans.
1. En gén. Dégager un bouton de sa boutonnière; ouvrir un vêtement ou une partie de vêtement en en défaisant les boutons. Déboutonner son col, sa chemise. Déboutonne le second bouton de ton gilet (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 102) :
• 1. Sans hâte, elle ôta son chapeau et sa pelisse; puis, simplement, elle continua du même geste calme, dégrafa le corsage, le retira ainsi que le corset, abattit les jupons, déboutonna les épaulettes de la chemise, qui glissa sur les hanches.
ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 121.
— Absol. Il déboutonnait, dénouait, dégrafait, délaçait sans repos (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Le Mal d'André, 1883, p. 383).
2. Spéc., ESCR. Déboutonner le fleuret. En enlever le bouton pour s'en servir comme d'une épée. C'était user et abuser de son avantage; c'était, dans un assaut de salle d'armes, déboutonner le fleuret (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 1, 1863-69, p. 258).
B.— Emploi pronom.
1. Emploi à sens passif. [Le suj. désigne un bouton ou un vêtement] Se défaire. Telle rangée de petits boutons de satin qui ne boutonnaient rien et ne pouvaient pas se déboutonner (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 620).
2. P. méton., emploi réfl. [Le suj. désigne une pers.]
a) Sens physique. Défaire ses boutons. Poupelin se déboutonna, déboucla la vieille bretelle qui retenait le portefeuille (VALLÈS, Réfract., 1865, p. 76).
b) Au fig. Se déboutonner. Parler, s'exprimer librement, en toute franchise ou avec un manque total de réserve. Yves Morel s'étale, se déboutonne (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 799) :
• 2. D'abord (...) Mohamed Ali était fort réservé avec moi; vous savez que tous les Turcs sont très méfiants (...). Mais au bout de quelques visites, il a reconnu que j'étais un voyageur sans préjugés (...) alors il s'est déboutonné et m'a parlé à cœur ouvert.
MÉRIMÉE, Mosaïque, 1833, p. 159.
Rem. Dans une accept. voisine, déboutonner se rencontre except. à la forme trans. Un ami qui déboutonne ses paradoxes (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 219). Particulièrement habile à déboutonner les gens (H. BAZIN, Qui j'ose aimer, 1956, p. 65).
Prononc. et Orth. :[], (je me) déboutonne []. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. desboutonner; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. « défaire les boutons » (FROISSART, éd. S. Luce, IX, 77); 1532 (RABELAIS, Pantagruel, XX, éd. Marty-Laveaux, I, 320 : Ilz beurent à ventre deboutonné [car en ce temps là on fermoit les ventres à boutons, comme les colletz de present]); 1690 rire à ventre deboutonné (FUR.); 2. pronom., fig. av. 1641 (SULLY, Œcon. roy., ch. CLXXXIV ds GDF. Compl.); 3. 1835 escrime fleuret déboutonné (Ac.). Dér. de boutonner; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :104.
déboutonner [debutɔne] v. tr.
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1 Ouvrir (un vêtement) en dégageant les boutons de la boutonnière. ⇒ Défaire, et aussi dégrafer. || Déboutonner son pardessus, ses vêtements, pour se déshabiller. || Son gilet est déboutonné.
1 Avec une adresse de femme de chambre, et une vivacité d'homme pressé, il déboutonnait, dénouait, dégrafait, délaçait sans repos.
Maupassant, les Sœurs Rondoli, p. 145.
2 Il déboucla son ceinturon, déboutonna sa vareuse.
P. Mac Orlan, la Bandera, VI, p. 76.
2 Escr. || Déboutonner un fleuret, en ôter le bouton, en vue de s'en servir comme d'une arme dans un assaut réel, un duel, etc.
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se déboutonner v. pron.
1 (Réfl.). Défaire les boutons de ses vêtements.
3 Ce beau seigneur, tantôt qu'on a dîné,
A mangé comme un diable et s'est déboutonné.
Scarron, Jodelet, III, 2.
♦ Par métaphore, jouant sur le sens 2 :
3.1 Barrès se retient trop. Il (…) mourra d'une conviction rentrée, étouffera de civilisation comme d'autres d'un manque d'air (…) Barrès, mon ami, déboutonnez-vous; vous sentez le concentré. On étouffe chez vous. Aérez !
J. Renard, Journal, 4 nov. 1889.
♦ (Sens passif). En parlant d'un vêtement. || Mon gilet s'est déboutonné.
2 (Av. 1611). Réfl. et fig. Parler librement, sans réserve; dire tout ce que l'on pense (de qqn ou de qqch.). ⇒ Abandonner (s'), ouvrir (s'). || Déboutonnez-vous ! : laissez-vous aller, parlez librement.
4 Suivit un autre tête-à-tête où le duc se déboutonna sur tous ceux qui avaient part aux affaires.
Saint-Simon, Mémoires, 305, 224.
4.1 Montaigne se déboutonne sans cesse et il fait cette chose qui nous le fait aimer qui est de se contredire avec une grâce et une insouciance irrésistibles.
J. Green, Journal, 18 déc. 1976, La terre est si belle, p. 87.
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déboutonné, ée p. p. adj.
1 Dont on a dégagé les boutons de la boutonnière. || Vêtement déboutonné.
5 Le roi, tout déboutonné, se leva de son prie-Dieu (…)
Saint-Simon, Mémoires, 91, 195.
♦ ☑ Loc. fig. Manger à ventre déboutonné, avec excès, à satiété. ☑ Rire à ventre déboutonné, sans retenue.
6 (…) l'heure des vanteries qui arrive si vite dans les dîners d'hommes, d'abord décente, — puis indécente bientôt, — puis déboutonnée, — enfin chemise levée et sans vergogne, amena les anecdotes, et chacun raconta la sienne (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées ».
3 Escr. || Fleuret déboutonné, dont on a enlevé le bouton.
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CONTR. Boutonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.