cyclone [ siklon ] n. m.
• 1860; mot angl., du gr. kuklos « cercle »
1 ♦ Bourrasque en tourbillon; vent très violent. — Météorol. Tempête caractérisée par le mouvement giratoire convergent et ascendant du vent autour d'une zone de basse pression où il a été attiré violemment d'une zone de haute pression. ⇒ hurricane, ouragan, tornade, tourbillon, typhon. Un violent cyclone a dévasté la côte Pacifique. Cyclone tropical, qui se forme sur les mers tropicales. — L'œil du cyclone : zone de calme au centre du tourbillon. Loc. fig. Être dans l'œil du cyclone, au centre des difficultés. « Depuis dix jours, les banques sont dans l'œil du cyclone » (Le Nouvel Observateur, 1988).
2 ♦ La zone de basse pression elle-même (opposé à anticyclone).⇒ dépression. Différence de pression entre le cyclone et l'anticyclone. ⇒ gradient.
3 ♦ Fig. Cette personne est un cyclone, elle bouleverse tout. Arriver comme un cyclone, en cyclone (cf. En coup de vent, en trombe). « Cyclone de hurlements et de gestes ! » (Troyat).
4 ♦ Techn. Appareil qui entraîne violemment dans un fluide des déchets, des particules, etc. Spécialt Appareil de lavage des fines de charbon.
⊗ CONTR. 1. Calme; anticyclone.
● cyclone nom masculin (anglais cyclone, du grec kukloma, de kuklos, cercle, mouvement circulaire) Masse atmosphérique animée d'un mouvement de rotation en sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère N. (rotation inverse dans l'hémisphère S.), accompagnée de vents forts, d'une baisse barométrique et de précipitations. Dans la zone tropicale, vent dévastateur accompagné de pluies, provoqué par une dépression très marquée. Bourrasque violente ; tourbillon de vent. Appareil destiné à effectuer une récupération ou une classification de particules d'un produit entraîné dans un fluide. ● cyclone (difficultés) nom masculin (anglais cyclone, du grec kukloma, de kuklos, cercle, mouvement circulaire) Orthographe Sans accent circonflexe sur le o, à la différence de pylône, et en dépit d'une prononciation comparable, avec o fermé. ● cyclone (expressions) nom masculin (anglais cyclone, du grec kukloma, de kuklos, cercle, mouvement circulaire) Foyer cyclone, foyer constitué par une capacité cylindrique ou tronconique, à l'intérieur de laquelle les grains de combustible sont entraînés dans un mouvement giratoire très rapide avec l'air de combustion et brûlent à la surface du lit de scories en fusion qui tapissent la paroi. ● cyclone (synonymes) nom masculin (anglais cyclone, du grec kukloma, de kuklos, cercle, mouvement circulaire) Masse atmosphérique animée d'un mouvement de rotation en sens inverse...
Synonymes :
- dépression mobile
Dans la zone tropicale, vent dévastateur accompagné de pluies, provoqué...
Synonymes :
- ouragan
- typhon
Bourrasque violente ; tourbillon de vent.
Synonymes :
- tornade
cyclone
n. m.
d1./d Mouvement giratoire rapide de l'air autour d'une dépression de faible étendue. (La partie centrale est appelée oeil du cyclone.) Région dévastée par un cyclone.
d2./d TECH Appareil servant à séparer un gaz de ses poussières, sous l'effet de la force centrifuge.
Encycl. Les cyclones tropicaux - Les cyclones tropicaux, dits aussi typhons et hurricanes, ont pour origine une forte dépression atmosphérique. Ce sont des phénomènes météorologiques particulièrement importants dans les régions du Pacifique (N.-O., N.-E., S.-O.), de l'océan Indien (S.-O., N.-O), du nord et du nord-ouest de l'Australie, et de l'Atlantique Nord. Le terme de cyclone a été utilisé pour la première fois en 1848 par H. Piddington pour désigner les vents circulaires liés aux tempêtes ou ouragans, le terme dérivant du grec kuklos et pouvant signifier l'enroulement du serpent. Les cyclones tropicaux se forment dans les basses latitudes, entre 50 et 350; ainsi, 80 % d'entre eux sévissent dans le sud-ouest de l'océan Indien durant les mois d'été austral (décembre à mars). La structure du cyclone tropical au stade de maturité comprend: des bandes extérieures en spirales composées de cirrus, d'altostratus et de cumulus; un anneau intérieur composé d'un ensemble de cumulo-nimbus (anneau de pluie ou d'ouragan), partie la plus active du cyclone avec des vitesses dépassant souvent 200 km/h et les précipitations les plus abondantes; l'oeil du cyclone, de diamètre variable (20 à 50 km), est une zone presque sans nébulosité. Un cyclone peut être considéré comme une machine thermique puisant son énergie dans la chaleur latente de condensation fournie par l'évaporation de l'eau de mer selon quatre flux: vertical ascendant au centre, horizontal convergent en surface, horizontal divergent en altitude et vertical descendant à la périphérie. Les observateurs des années 1930-40 décrivaient les mouvements des cyclones comme des paraboles bien régulières, faits reconnus comme tout à fait exceptionnels par la suite. C'est ainsi que, à Maurice et à Madagascar, les renseignements plus récents fournis par les satellites montrent deux directions dominantes: zonale, orientée est-ouest, et transversale, orientée nord-sud. Les vitesses de déplacement restent variables et les cyclones demeurent un danger pour les terres, notam. par la conjonction des actions de la mer, de la pluie et du vent et en raison des dégâts catastrophiques et des nombreuses victimes qu'ils entraînent.
⇒CYCLONE, subst. masc.
A.— MÉTÉOR. Perturbation atmosphérique mobile organisée autour d'un centre de basse pression, caractérisée par de larges mouvements des vents, qui convergent des bords vers le centre, puis sont rejetés en altitude; cour., tempête consistant en des vents très violents qui se déplacent très rapidement en tournoyant sur eux-mêmes. Les cyclones tropicaux. Ne sais-tu pas que le centre passe? (...) C'est ce qu'on appelle l'œil du cyclone (CLAUDEL, Chr. Colomb, 1929, p. 1181). C'était le fort du cyclone, et même à l'abri du bosquet de pins, on devait des fois se tenir par le bras, pour faire tête au vent (BERNANOS, Mouchette, 1937, p. 1286).
— P. métaph. ou au fig. [En parlant de phénomènes hist., écon., pol., de phénomènes ou de manifestations en rapport avec la pers. hum., voire en parlant d'une pers.] Ce qui emporte et/ou détruit tout avec violence sur son passage. Les cyclones économiques (MAUROIS, Mes songes, 1933, p. 191). Des cyclones instinctuels (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 353). Un tourbillon d'injures, un cyclone prend Millevoye sur la tribune, le porte hors de la Chambre (BARRÈS, Leurs fig., 1901, p. 271). Le cyclone des pompiers passa (COCTEAU, Enf. terr., 1929, p. 24) :
• L'empire assyrien paraît n'avoir fait que du mal (...) il ne passa que pour détruire (...) Le contrecoup de ces cyclones dans le monde à demi patriarcal de Syrie et d'Arabie fut effroyable.
RENAN, Hist. du peuple d'Israël, t. 2, 1889, p. 456.
— [Comme symbole de violence] Comment opposer la prière à des tentations furieuses qui balayaient tout avec une violence de cyclone? (GREEN, Chaque homme, 1960, p. 76).
B.— P. anal., TECHNOL. Appareil dans lequel on injecte un mélange, pour opérer soit une séparation, soit une classification, par captage sous l'influence de la force centrifuge, de certains produits [fragments de matériau, poussières, fumées, etc.] (cf. GASNIER, Dépôts métall., 1927, p. 266 et Minéral. 1972).
Rem. 1. Noter l'emploi suiv., dans le domaine de la mus. Dans toutes les cavités excitées par les lames d'air, en particulier dans les tuyaux à bouche, existent des circulations générales (cyclones) qu'il faut se garder de confondre avec les enroulements producteurs du son (BOUASSE, Instrum. à vent, 1930, p. 219). 2. On rencontre ds la docum. cyclogenèse, subst. fém., météor. Processus qui donne naissance à un cyclone (cf. MAURAIN, Météor., 1950, p. 67). Attesté aussi ds Lar. encyclop., ROB. Suppl. 1970 et QUILLET Suppl. 1971. 3. On rencontre ds LITTRÉ et GUÉRIN 1892 les dér. : a) Cyclonomie, subst. fém. Théorie des cyclones. Attesté aussi ds QUILLET 1965. b) Cyclonomique, adj. Relatif aux cyclones et aux théories dont ils sont l'objet. c) Cyclonomiste, subst. masc. Partisan des théories cyclonomiques (cf. FAYE, Acad. des sc. Cptes rend. t. 81, p. 65 et Ann. du Bur. des longit. pour 1877, p. 601 ds LITTRÉ).
Prononc. et Orth. :[siklo:n]. Dans ce mot comme pour icone et zone les dict. à l'unanimité transcrivent [o:] fermé long. À comparer avec des mots comme anémone, madone, matrone dans lesquels on prononce [] ouvert et avec des mots comme aphone, atone, autochtone, carbone, ozone, polygone, polyphone pour lesquels il y a hésitation entre [o] et []. À ce sujet cf. BUBEN 1935, § 27. Le mot est admis ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1860, 1er juin (LANGEL, Progrès réc. météorol. ds Revue des Deux Mondes, p. 51 ds QUEM.). Terme générique introduit par H. Piddington pour désigner indistinctivement des perturbations atmosphériques dans lesquelles le vent a un mouvement circulaire (cf. son ouvrage Sailor's Horn-bk, 8 Winds de 1848 ds NED), dér. du gr. « cercle, mouvement circulaire ». Fréq. abs. littér. :121.
DÉR. Cyclonique, adj. Qui a rapport aux cyclones; qui les produit ou les accompagne. Des phénomènes, des situations, des dépressions, des perturbations cycloniques (cf. MAURAIN, Météor., 1950, p. 64, 89, 96, 112). Les pluies cycloniques qu'amène généralement la dernière moitié de septembre (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 42). — []. — 1re attest. 1875 (FAYE, Les Désastres de l'ouragan de 1860, près de la Réunion sont-ils imputables aux lois cycloniques? ds Comptes rendus Ac. Sc. t. 81, p. 64); de cyclone, suff. -ique.
BBG. — GOUG. Mots. t. 1 1962, p. 50.
cyclone [siklon] n. m.
ÉTYM. 1860; mot angl., du grec kuklos « cercle ».
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1 Météor. et cour. Tempête caractérisée par le mouvement giratoire convergent et ascendant du vent autour d'une zone de basse pression où il a été attiré violemment d'une zone de haute pression. ⇒ Tempête; ouragan, tornade; → Perturbation, cit. 1. || Cyclone à très court rayon. ⇒ Trombe. || Déchirure du ciel bleu, dite « œil de la tempête », au centre du cyclone. || La marche du cyclone. → 2. Marche, cit. 24. || Cyclone tropical : cyclone très violent, qui se forme sur les mers tropicales. ⇒ Hurricane, typhon.
0.1 Or, les tremblements de terre (…) de ces jours-ci — et les cyclones qui s'ensuivirent — ayant aggravé — vu sa nature sensitive — l'affaissement nerveux dont il souffrait, il dut s'aliter, le 2 du courant, se jugeant au plus mal.
Villiers de l'Isle-Adam, Tribulat Bonhomet, p. 181 (1887).
1 La force du vent est d'autant plus grande que le « gradient » ou différence des deux pressions (la haute et la basse) est plus élevé. Si le « gradient » est très fort, le mouvement tourbillonnaire du vent autour de la basse pression qui l'attire peut être d'une grande violence : c'est alors un « cyclone », dans le sens vulgaire du mot. Ainsi s'expliquent les « tornades » d'Afrique, les « hurricanes » de l'Amérique Centrale et des Antilles, les « typhons » de l'Extrême-Orient, les « bourrasques » de l'Atlantique et de l'Europe Occidentale.
Quelquefois la dépression atteint un chiffre si bas qu'elle fait ventouse, jouant le rôle d'un véritable aspirateur, soulevant en spirales l'eau de la mer, le sable des continents, tandis que le vent de l'anticyclone (haute pression) qu'elle a attiré tourne autour d'elle avec une telle violence qu'il enlève le toit des maisons et fauche les arbres… Un cyclone, en 1927, a saccagé Tamatave à Madagascar, coulant les bateaux dans la rade.
Baron, Géogr. générale, chap. XII, p. 177.
♦ Par métonymie. La zone de basse pression elle-même. Syn. : aire cyclonale (⇒ Cyclonal) ou minimum (opposé à : zone de haute pression, anticyclone, aire anticyclonale ou maximum). || Différence de pression entre le cyclone et l'anticyclone. ⇒ Gradient (→ ci-dessus, cit. 1).
2 On connaissait dans la zone tropicale des tourbillons atmosphériques très violents, appelés cyclones dans le nord de l'Océan Indien, et dont le passage est marqué par une forte baisse du baromètre. Par analogie, on a donné le nom d'aires cyclonales (on dit aussi cyclones) aux régions de basses pressions enveloppées par des isobares concentriques. On a forgé l'expression d'aire anticyclonale ou anticyclone, pour désigner les régions de hautes pressions enveloppées également par des isobares fermées.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. I, III, p. 158.
3 Suivant le mot heureux de Teisserenc de Bort, le temps est réglé par la position des « centres d'action de l'atmosphère », c'est-à-dire des minima barométriques, ou cyclones, et des maxima, ou anticyclones. Leurs déplacements constants dans la zone tempérée sont la cause des changements que nous constatons journellement dans l'état du ciel.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. I, V, p. 206.
2 Cour. Bourrasque en tourbillon, vent très violent. ⇒ Tornade, tourbillon. || Être pris par un cyclone à l'entrée de la rue.
♦ Par compar. ou par métaphore. || Cette personne est un cyclone, elle bouleverse tout, étourdit tout le monde. || Arriver comme un cyclone, en cyclone. ⇒ Tourbillon (en), trombe (en), vent (en coup de vent).
4 Elle allait à grandes phrases lui reprocher son inconséquence. Et que serait-ce quand elle apprendrait qu'il désirait partir !… Il préférait ne pas imaginer la scène. Cyclone de hurlements et de gestes !… Que cette agitation, ce bruit lui répugnaient !
H. Troyat, le Vivier, p. 216.
♦ Vie bouleversée par un cyclone, par une catastrophe soudaine et terrible.
3 Techn. Appareil à pièces mobiles (souvent de forme cylindroconique) qui entraîne violemment dans un fluide des déchets, des particules (grains), etc.; spécialt, appareil de lavage des fines de charbon. || Séparateur à cyclones. — Appos. || Foyer cyclone, où les particules combustibles sont entraînées dans un mouvement giratoire rapide. — REM. Dans ce sens, on emploie en techn. un dérivé cycloner (v. tr.).
➪ tableau Noms d'appareils.
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DÉR. Cyclonage, cyclonal, cyclonique.
COMP. Anticyclone, cyclonomie.
Encyclopédie Universelle. 2012.