courtaud, aude [ kurto, od ] adj.
• 1439; de 1. court
1 ♦ Techn. Chien courtaud, à qui l'on a coupé la queue et les oreilles. Cheval courtaud, à qui on a coupé la queue (⇒ courtauder) . N. m. Un courtaud.
2 ♦ Cour. De taille courte, épaisse. Des gens du peuple « patauds, courtauds et lourdauds » (Taine).
● courtaud, courtaude adjectif et nom Familier. Qui est de petite taille et assez gros. Se dit d'un animal (chien, cheval) à qui l'on a raccourci la queue et les oreilles. ● courtaud, courtaude (synonymes) adjectif et nom Familier. Qui est de petite taille et assez gros.
Synonymes :
- boulot (familier)
- trapu
Contraires :
- élancé
- svelte
courtaud, aude
n. et adj.
d1./d n. m. Cheval, chien auquel on a coupé les oreilles et la queue.
d2./d adj. Fam. De taille courte et ramassée. Un homme courtaud.
⇒COURTAUD, AUDE, adj. et subst.
I.— [En parlant d'un animal]
A.— Adj., rare. Qui a une queue courte. Lièvres courtauds. Valermes s'enorgueillit de ses melons (...), Valoire, de ses lièvres courtauds et de ses grives au genièvre (ARÈNE, Veine arg., 1896, p. 201).
B.— En partic.
1. Vx. Cheval courtaud, et p. ell., courtaud, subst. masc.
a) Cheval à qui on a coupé la queue. Une sorte de tintement musical, qui montait des petits sabots du courtaud (LA VARENDE, Heureux les humbles, La Cavalière, 1942, p. 172).
b) FÉOD. Cheval de selle, court et fort, qui servait de monture auxiliaire de voyage aux chevaliers. Il [M. de Beaupréau] était incapable de distinguer une bête de sang d'un courtaud (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 590).
2. Chien courtaud, et p. ell., courtaud, subst. masc. Chien à qui on a coupé la queue et les oreilles.
II.— [En parlant d'une pers.]
A.— Adj., fam. [En parlant d'une pers. ou d'une partie du corps hum.] Qui est de taille courte et un peu épaisse. [En Flandre, le corps humain] (...) est souvent courtaud ou surnourri; la chair blanche, molle, flasque, aisément rougie, à besoin d'être habillée (TAINE, Philos. art, t. 2, 1865, p. 30). Jambes épaisses et courtaudes (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p. 300). Une grosse main courtaude se posa sur l'épaule de Carassan (MAGNANE, Bête à concours, 1941, p. 429).
— Emploi subst. Un gros courtaud, une courtaude. Un personnage long et maigre et un courtaud d'embonpoint notable (ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, p. 148) :
• Un gros courtaud, de bonne mine, ayant l'épée au côté, la chair fleurie, le triple menton, la panse bien ronde et le collet brodé, les précédait [les valets]...
BALZAC, Œuvres diverses, t. 1, 1850, p. 559.
B.— Subst. masc., vx et littér. [P. réf. aux vêtements plus courts que ceux des nobles et des grands bourgeois] Courtaud de boutique et elliptiquement courtaud. Commis de magasin. Le parterre, où se tenaient debout les petits bourgeois, courtauds de boutique, clercs de procureur, apprentis, écoliers, laquais et autres canailles (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 232). Alain, également vêtu comme un jeune courtaud de boutique, conduit l'âne par la bride (COPPÉE, Guerre cent ans, 1878, p. 287).
— Péj. Terme d'injure lancé à une personne aux façons rustres. Les gens de goût et les critiques me tiendraient pour une bête, un lourdaud, un courtaud, et, ce qui est bien pire que tout, un réactionnaire rétrograde (AYMÉ, Confort, 1949, p. 192).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-to:d]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1439 « écourté » (Journal d'un bourgeois de Paris ds GDF. Compl. : Fut prins un loup, et n'avoit point de queue et pour ce fut nommé courtaud); 1467 courtaut « cheval auquel on a coupé les oreilles et la crinière » ou « cheval à jambes courtes » (OLIV. DE LA MARCHE, Mém., p. 528 ds GAY); b) 1656 « (d'un homme) de petite taille » (OUDIN, Curiositez françoises d'apr. FEW t. 2, p. 1586 a); 2. 1585 courtau de boutique (N. DU FAIL, Œuvres, éd. Assézat, t. 2, p. 14). Dér. de court1; suff. -aud; au sens 2 prob. p. allus. à l'habit court des gens du peuple alors que les gens de condition avaient des vêtements longs (cf. G. Coquillart, éd. M. J. Freeman, pp. 332, 270-272). Fréq. abs. littér. :41.
DÉR. Courtauder, verbe trans., rare. Rendre courtaud (un cheval ou un chien), couper la queue à. L'opération [de la marque] terminée, le chef tire son machete à manche d'argent et courtaude l'animal (MORAND, Air indien, 1932, p. 56). — [kurtode], (je) courtaude []. Ds Ac. 1718-1932. — 1re attest. 1718 (Ac.); de courtaud, dés. -er.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 72. — HASSELROT 1957, p. 176. — RIGAUD (A.). La Vraie Cour des Miracles. Vie Lang. 1969, p. 153, 268, 340. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 6, 89, 266. — SPITZER (L.). Literaturblatt für germanische und rom. Philol. 1921, t. 42, p. 22.
courtaud, aude [kuʀto, od] adj. et n.
ÉTYM. 1439; courtaut, 1467; de 1. court.
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1 Vx. Se dit d'un animal qui a la queue courte.
♦ Techn. || Chien courtaud, à qui on a coupé la queue (et les oreilles; ⇒ Essorillé.) — N. m. || Un courtaud.
♦ Cheval courtaud, à qui on a coupé la queue. — N. m. || Un courtaud.
♦ N. m. Vx. Gros cheval de selle servant de monture auxiliaire.
1 Je fis trois charges sur un excellent courtaud bai brun.
2 (Personnes). Dont la taille est courte et épaisse. || Il est courtaud, un peu courtaud. || Une fille un peu courtaude. ⇒ Court, gros, râblé. — Un corps assez courtaud. || Jambes, mains courtaudes.
2 Leurs personnages (des peintres flamands) sont ordinairement des bourgeois ou des gens du peuple; ils les ont pris, tels qu'ils les voyaient (…) patauds, courtauds et lourdauds d'échoppe et de ferme, d'atelier et de cabaret.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, V, III, V, p. 306.
3 N. m. (1585, par allus. aux vêtements plus courts et ajustés que ceux des bourgeois et des nobles). || Courtaud de boutique, ou courtaud : commis de magasin.
3 Nos filles vendent leur honneur
Au dernier courtaud de boutique
Louise Michel, la Misère, t. II, p. 420.
♦ N. Péj. Personne rustre.
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DÉR. Courtauder.
Encyclopédie Universelle. 2012.