copeau [ kɔpo ] n. m.
• 1680; coipel 1213; cospel 1170; lat. pop. °cuspellus, class. cuspis « pointe »
♦ Fragment, mince ruban détaché d'une pièce de bois par un instrument tranchant. Copeaux de hêtre, de sapin. Brûler de la sciure et des copeaux. Le « copeau terne et doux, légèrement coloré, sur le bord, et parfumé, qui sort d'un taille-crayon » (Bergounioux). — Par anal. Copeaux d'acier, de cuivre.
● copeau nom masculin (ancien français cospel, du latin cuspis, pointe) Fragment de bois, de métal, etc., détaché par un outil. ● copeau (expressions) nom masculin (ancien français cospel, du latin cuspis, pointe) Copeau tectonique, lambeau de terrains jalonnant un contact anormal tangentiel.
Copeau
n. m. Morceau, éclat enlevé par un instrument tranchant. Copeaux de bois, de métal.
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Copeau
(Jacques) (1879 - 1949) écrivain, acteur et directeur de théâtre français. En 1913, il créa le théâtre du Vieux-Colombier.
⇒COPEAU, subst. masc.
A.— Petite chute de bois très mince et très légère, de forme généralement arrondie, arrachée par un outil tranchant comme la hache, le rabot, la varlope, lors du travail du bois :
• Il voyait, il revoyait aussi l'établi et le rabot.
L'établi. Le billot pour appuyer le morceau de bois que l'on fend.
La scie et la varlope.
Les beaux vrillons, les beaux copeaux de bois.
PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, p. 85.
SYNT., EXPR. a) Vin de copeaux (vieilli). Vin nouveau que l'on fait passer sur des copeaux de bois pour l'éclaircir. Attesté ds Ac. 1798-1878, BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, ROB., QUILLET 1965. b) Arg. Faire des copeaux, etc. Fracturer une porte par effraction, laisser des copeaux derrière soi. Sapé à dix ans pour un coup de vague avec copeaux (Stamir, 1867 ds LARCH. 1872, p. 102; attesté aussi ds GUÉRIN 1892).
— P. méton. Menuisier, ouvrier qui fait des copeaux.
Rem. Attesté ds GUÉRIN 1892, et LARCH. 1880, FRANCE 1907.
B.— P. anal.
1. [De forme] La barbe frisottée en de petits copeaux (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 16). Copeaux d'acier (ALAIN, Propos, 1909, p. 55). Copeaux de savon (Lar. 20e, Lar. encyclop.).
— Arg. Avoir les copeaux. Avoir les jambes qui flageolent, avoir peur (attesté ds QUILLET 1965 et ds ESN. Poilu 1919, LE BRETON 1960, ESN. 1966). Les copeaux l'avaient saisi au dernier moment (CÉLINE, Mort à créd., 1936, p. 684).
— Absol. Langue (attesté ds DELVAU 1972, FRANCE 1907); p. méton. crachat (attesté ds GUÉRIN 1892 et LARCH. 1880, FRANCE 1907, ESN. Poilu 1919). Je sentais monter mon copeau (CÉLINE, Mort à créd., 1936 p. 223).
2. [De valeur] Péj. Ce qui se caractérise par sa petitesse ou sa finesse. Elle [mon âme] rejette les copeaux de la journée qui l'encombrent (BARRÈS, Cahiers, 1904, p. 256). Toute sonore de copeaux d'accordéon (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 134). Copeaux de prose (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 100).
— Arg. Petite course en taxi. Mais quels copeaux (...)! Il est presque impossible de dépasser la place Pigalle ou la porte Saint-Denis (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi!, 1935, p. 78). P. méton. Client qui demande une petite course. On ne se met pas en « stasse » pour charger un copeau (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi!, 1935 p. 26).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. depuis 1718. Au plur. des copeaux. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 coispel « garniture à l'extrémité de l'étui d'un couteau » (B. DE STE-MAURE, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 9905) — 1411 coispeaux ds GDF.; 2. a) 1170-80 « éclat de bois » cospel (Folie Tristan d'Oxford, éd. E. Hoepffner, 525); la forme sing. copeau ne semble pas attestée av. RICH. 1680; b) 1213 coipel « id. » (Fets des Romains, 407, 17 ds Romania t. 65, p. 486) — 1637 coipeau (CRESPIN, Thresor des trois langues ds FEW t. 2, p. 1594a), forme encore en usage dans le domaine norm. (MOISY); 1600 vin de coipeau (O. DE SERRES, Théâtre d'Agric., III, 10 ds HUG.). Cospel, coispel prob. dér. en -ellus, respectivement du lat. class. cuspis « extrémité d'un objet pointu (épieu, lance) » d'où « pointe », et de cuspia, peut-être forme collective de cuspis (THOMAS (A.) Mél. Étymol.2, p. 73; FEW loc. cit.). Fréq. abs. littér. :141. Bbg. GOSSEN (C. T.). Zur lexicalen Gliederung des pikardischen Dialektraumes. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 137. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 247. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 27. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 145. — ORR (J.). Linguistic geography as a corrective to etymology. In : Words and sounds. Oxford, 1953, pp. 244-252. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 217.
copeau [kɔpo] n. m.
ÉTYM. 1680; coipeau, 1637; coipel, 1213; cospel, 1170; du lat. pop. cuspellus, lat. class. cuspis « pointe ».
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1 Fragment, mince morceau détaché d'une pièce de bois par un instrument tranchant. || Gros copeaux. || Copeaux fins, frisés. || Copeaux de hêtre, de sapin. || Brûler des copeaux.
0 (…) des outils naïfs, avec un manche poli par la main et une grosse tête de fer, des rabots, des couteaux plus modernes à lame d'acier, et la doloire, orgueil du tonnelier, grand couperet dont la lourde lame détache de fins copeaux qui frisent.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, I, p. 12.
♦ Par ext. Morceau de bois débité à la scie pour faire un peigne.
♦ ☑ Loc. vieillie. (1600). Vin de copeaux : vin nouveau dans lequel on faisait tremper des copeaux pour l'éclaircir.
♦ (Par anal. de forme). || Copeaux d'acier, de cuivre, de savon.
2 (1923, Esnault). Argot fam. Vieilli. || Des copeaux : une chose insignifiante, méprisable. — Spécialt. Course insignifiante, pour un taxi.
3 ☑ Loc. pop. Avoir les copeaux : avoir peur. ⇒ Trouille.
Encyclopédie Universelle. 2012.