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contredire

contredire [ kɔ̃trədir ] v. tr. <conjug. : 37, sauf vous contredisez>
XIIe; « refuser » Xe; lat. contradicere
1S'opposer à (qqn) en disant le contraire de ce qu'il dit. démentir, réfuter; contradiction. Contredire qqn. Contredire un témoin. Prendre plaisir à contredire tout le monde (cf. Avoir l'esprit de contradiction). Absolt Aimer à contredire. critiquer.
Contredire le témoignage de qqn. Contredire une assertion, une déclaration. nier.
2SE CONTREDIREv. pron. (réfl.). Dire des choses contradictoires successivement. Il n'arrête pas de se contredire depuis le début de son récit. se couper. (Récipr.) Se contredire l'un l'autre. Ils se contredisent sans cesse. se disputer, s'opposer.
3(Choses) Aller à l'encontre de. démentir. Ce témoignage contredit sa déclaration. Les événements ont contredit ses prédictions, ses espérances.
⊗ CONTR. Approuver. Accorder (s'), entendre (s'). Confirmer.

contredire verbe transitif (latin contradicere) Dire le contraire de ce que dit quelqu'un, énoncer quelque chose qui est en contradiction avec ses propos ou, en parlant des paroles elles-mêmes, s'opposer, être en contradiction avec ce qui a été dit : Son témoignage contredit le vôtre. Être en opposition avec quelque chose, aller à l'encontre d'une évolution, d'une tendance, etc. : Faits qui contredisent une hypothèse. Combattre les conclusions et les moyens de la partie adverse à un procès. ● contredire (citations) verbe transitif (latin contradicere) Blaise Pascal Clermont, aujourd'hui Clermont-Ferrand, 1623-Paris 1662 S'il se vante, je l'abaisse ; s'il s'abaisse, je le vante ; et le contredis toujours, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il est un monstre incompréhensible. Pensées, 420 Commentaire Chaque citation des Pensées porte en référence un numéro. Celui-ci est le numéro que porte dans l'édition Brunschvicg — laquelle demeure aujourd'hui la plus généralement répandue — le fragment d'où la citation est tirée. ● contredire (difficultés) verbe transitif (latin contradicere) Conjugaison Attention à la deuxième personne du pluriel à l'indicatif présent : vous contredisez, comme vous médisez et vous prédisez. ● contredire (synonymes) verbe transitif (latin contradicere) Dire le contraire de ce que dit quelqu'un, énoncer quelque chose...
Synonymes :
- contester
- démentir
- désavouer
- réfuter
Contraires :
- approuver
- appuyer
- confirmer
- soutenir
Être en opposition avec quelque chose, aller à l'encontre d'une évolution...
Synonymes :
- démentir
- désavouer
- réfuter
Contraires :
- appuyer
- confirmer

contredire
v.
rI./r v. tr.
d1./d Dire le contraire de ce que (qqn) a avancé. Il ne supporte pas qu'on le contredise.
|| Vous contredisez ses propos.
d2./d être en contradiction avec (ce qui a été dit, établi), démentir. Cette nouvelle contredit vos prévisions.
rII./r v. Pron.
d1./d (Réfl.) Tenir des propos contradictoires.
d2./d (Récipr.) S'opposer, se démentir. Faits qui se contredisent.

⇒CONTREDIRE, verbe trans.
Opposer à une affirmation une opinion contraire.
A.— Emploi trans. dir.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne un inanimé abstr.] :
1. Un journal de l'État-Major ne disait-il pas récemment que non seulement il était indifférent que l'enquête de la Cour de Cassation aboutît à confirmer ou à contredire l'arrêt du conseil de guerre, mais que cet arrêt lui-même, (...) devait préjuger l'œuvre de la Cour de Cassation, et rendre la révision désormais impossible?
CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, p. 522.
P. ext. (S') opposer à, aller à l'encontre de. Cette parole te venait de ma part, mais tu l'as ensuite « oubliée », parce qu'elle contredisait en toi le goût du plaisir (GREEN, Journal, 1942, p. 216). Pour contredire l'évolution technique, ils s'employèrent à la contester (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 14) :
2. Ceux qui ne voient pas Dieu ne m'ont jamais paru des hommes. Ce sont à mes yeux des êtres d'une espèce à part, nés pour contredire la création, pour dire non là où la nature entière dit oui...
LAMARTINE, Le Tailleur de pierre de Saint-Point, 1851, p. 426.
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] :
3. Un après-midi, dans la cour de la Sorbonne, je contredis vivement, sur je ne sais quel sujet, un jeune homme au long visage ténébreux : il me considéra avec surprise et déclara qu'il ne trouvait rien à me répondre.
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 242.
Emploi abs. J'aime à parler, pourvu que je contredise (RENARD, Journal, 1908, p. 1160). Nous n'aimons point contredire quand nous aimons, ni approuver quand nous haïssons (ALAIN, Propos, 1929, p. 823) :
4. Je m'irritais enfin de ces paroles, qui précédaient trop ma pensée; j'eusse voulu tirer arrière, l'arrêter; mais je cherchais en vain à contredire; et d'ailleurs m'irritais contre moi-même plus encore que contre Ménalque.
GIDE, L'Immoraliste, 1902, p. 436.
Emploi pronom.
a) Sens réfl. Soutenir successivement des opinions opposées. Une Isabelle qui rit, qui court dans l'herbe, qui se contredit trois fois par minute (MARTIN DU G., Taciturne, 1932, II, 7, p. 1291) :
5. Bien que Jean-Louis sût depuis longtemps que sa mère n'éprouvait aucune gêne à se contredire et qu'elle ne se piquait pas de logique, il fut stupéfait de la voir opposer à Dussol des arguments dont lui-même s'était servi contre elle, la veille au soir : ...
MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, p. 161.
b) Sens réciproque :
6. Non seulement les différentes feuilles musicales se contredisaient l'une l'autre à cœur joie; mais chacune d'elles se contredisait elle-même, d'un article à l'autre. Il y aurait eu de quoi perdre la tête, si l'on avait tout lu.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la place, 1908, p. 683.
B.— Emploi trans. indir. Contredire à qqc., à une parole. Je ne contredirai jamais à cette formule (BRETON, Nadja, 1928, p. 152). « Vous êtes une mauvaise nature! » s'écrie parfois Madame. Elle [Mouchette] n'y contredit pas (BERNANOS, Mouchette, 1937, p. 1281).
Prononc. et Orth. :[], (je) contredis []. Ds Ac. 1694-1932. Cf. contre-. Contredire, dédire, interdire, médire, prédire présentent les formes contrediser, dédiser, interdiser, médiser, prédiser. Étymol. et Hist. 1. Ca 880 « refuser, s'opposer à, empêcher » (Eulalie, 23 ds HENRY Chrestomathie5, p. 3) — XVIe s. ds HUG.; 2. 1165-70 « dire le contraire » (CHR. DE TROYES, Erec, 61 ds T.-L.); ca 1170 senz cuntredit (Rois, éd. E.-R. Curtius, p. 157); ca 1450 subst. contredisans (Mystère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 7190); XVe s. se contredire (VILLON, Ballade des proverbes, 9, éd. Longnon et Foulet, p. 79). Empr. au lat. class. contradicere « parler contre (quelqu'un, quelque chose), s'opposer à ». Fréq. abs. littér. :724. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 717, b) 563; XXe s. : a) 1 229, b) 1 425.

contredire [kɔ̃tʀədiʀ] v. tr. [CONJUG. dire, sauf (vous) contredisez.]
ÉTYM. XIIe; « refuser », Xe; lat. contradicere, de contra, et dicere. → Dire.
1 S'opposer à (qqn) en disant le contraire de ce qu'il dit. Démentir, réfuter; contradiction (→ Pourvoyeur, cit. 2). || Contredire qqn. || Contredire un témoin.Absolt. || Aimer à contredire. Critiquer, fronder. || Porté à contredire.
1 Au lieu de les contredire ou de les interrompre (ceux qui parlent), comme on fait souvent, on doit, au contraire, entrer dans leur esprit et dans leur goût, montrer qu'on les entend, leur parler de ce qui les touche, etc. Il faut éviter de contester (…)
La Rochefoucauld, Réflexions diverses, p. 4 (→ Contester, cit. 4).
2 (…) il prit plaisir à contredire son frère — mais sur un ton conciliant (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 181.
Contredire le témoignage de qqn. || Contredire une assertion, une déclaration. Nier.
Trans. ind. Vx ou littér. || Contredire à qqch. || Je n'y contredis pas : je ne contredis pas ce que vous dites.
3 Accablez-moi de noms encor plus détestés :
Je n'y contredis point, je les ai mérités.
Molière, Tartuffe, III, 6.
4 Il est des naturels farouches, intraitables,
Qui tirent vanité de contredire tout.
Corneille, l'Imitation de J.-C., VIII.
2 Aller à l'encontre de. Démentir. || Les événements ont contredit ses prédictions, ses espérances… || Contredire un dessein, un projet. Contrarier; opposer (s'opposer à).
5 Nos plus importantes pensées sont celles qui contredisent nos sentiments.
Valéry, Rhumbs, p. 242.
Dr. Opposer des pièces à celles de la partie adverse. || Contredire un moyen.Absolt. || Prendre communication et contredire.
——————
se contredire v. pron.
Être en contradiction avec soi-même. || Il se contredit sans cesse depuis le début de son récit. Couper (se).
6 Comme Aristote se contredit souvent et qu'on peut appuyer presque toutes sortes de sentiments par quelques passages tirés de lui (…)
Malebranche, De la recherche de la vérité, I, IV.
Récipr. || Se contredire l'un l'autre : être en contradiction (avec qqn, qqch.). || Ils se contredisent sans cesse. Opposer (s').
7 (Ils) se contredisaient assez souvent l'un l'autre.
Racine, Hist. de Port-Royal.
8 (…) tous les récits que j'entends se contredisent; ce qui m'amène à me méfier de tous et de chacun.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 694.
CONTR. Approuver, appuyer, confirmer. — Accorder (s'), entendre (s').
DÉR. Contredisant, contredit.

Encyclopédie Universelle. 2012.