contrariété [ kɔ̃trarjete ] n. f.
• v. 1170 « choses contraires »; lat. contrarietas
1 ♦ Vx Opposition entre des choses contraires. ⇒ contradiction.
2 ♦ Mod. Déplaisir causé par une opposition, et par ext. par ce qui chagrine. ⇒ agacement, déception, déplaisir, irritation, mécontentement, 1. souci. Éprouver une vive contrariété. « il réprima un geste de contrariété » (Courteline). Toutes ces contrariétés lui ont coupé l'appétit.
⊗ CONTR. Insouciance, satisfaction.
● contrariété nom féminin (bas latin contrarietas) Littéraire. Opposition entre choses contraires : Contrariété d'humeur. Ennui, dépit causé par l'opposition que l'on rencontre ; ce qui contrarie quelqu'un ; mécontentement, irritation : Éprouver une vive contrariété. Caractère de ce qui est contraire à quelque chose d'autre. ● contrariété (expressions) nom féminin (bas latin contrarietas) Contrariété de jugements, opposition pouvant exister entre deux décisions rendues, sur le même objet et entre les mêmes parties, émanant d'un même tribunal ou de tribunaux différents. ● contrariété (synonymes) nom féminin (bas latin contrarietas) Ennui, dépit causé par l'opposition que l'on rencontre ; ce qui...
Synonymes :
- déception
- désagrément
- ennui
- humeur
- mécontentement
Contraires :
- agrément
- joie
- plaisir
contrariété
n. f. Sentiment de déplaisir créé par un obstacle, un événement imprévu. éprouver une grande contrariété.
⇒CONTRARIÉTÉ, subst. fém.
A.— Opposition radicale (entre des personnes ou entre des choses).
1. [En parlant de pers.] Esprit de contrariété. Tendance à prendre systématiquement le contre-pied des opinions ou des sentiments d'autrui. Cf. esprit de contradiction. Par caprice ou esprit de contrariété (JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi ou le presque-rien, 1957, p. 200).
2. Vx. [En parlant de choses] Opposition radicale entre des choses contraires. Synon. contradiction :
• 1. Antinomie, littéralement contre-loi, veut dire opposition dans le principe ou antagonisme dans le rapport, comme la contradiction ou antilogie indique opposition ou contrariété dans le discours.
PROUDHON, Système des contradictions, t. 1, 1846, p. 67.
— PEINT. Opposition, contraste entre des couleurs. Des contrariétés hurlantes (GONCOURT, Journal, III, 3 mai 1867 ds M. FUCHS, Lex. du Journal des Goncourt, 1912).
— DR. Contrariété de jugements. Situation résultant de l'opposition de deux décisions inconciliables rendues sur la même cause. S'il y a contrariété de jugemens en dernier ressort, entre les mêmes parties et sur les mêmes moyens, dans les mêmes cours ou tribunaux (Code de procédure civile, 1806, p. 409).
B.— Opposition entre une chose et le désir d'une personne.
1. Obstacle qui empêche la réalisation d'une action, qui entrave les projets de quelqu'un :
• 2. Notre projet de lundi éprouve une grande contrariété qui me peine.
LAMENNAIS, Lettres inédites... à la baronne Cottu, 1819, p. 68.
2. P. ext. Ennui, dépit qu'une personne ressent de n'être pas exaucée dans ses vœux, dans ses souhaits. Mouvement de contrariété; grosse, légère contrariété; sans la moindre contrariété. Une contrariété d'amour (A. DAUDET, L'Arlésienne, 1872, II, tabl. 3, 5, p. 408) :
• 3. ... et savez-vous une peur qui me vient? C'est que ce soit une petite fille. En effet, quelle contrariété si ce filleul attendu allait être une petite fille! Il n'y aurait plus moyen de l'appeler Pierre.
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 178.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1170 « choses contraires [ici le froid et le chaud] » (B. DE STE MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 185); b) av. 1280 « opposition entre 2 éléments contraires, contradiction » (B. DE CONDÉ, Dits, 187, 17 ds T.-L.), qualifié de ,,vx`` ds Lar. 20e; 1757 en partic. peint. (A.-J. PERNÉTY, Dict. portatif de peint., sculpt. et grav., p. 93 : (...) il y a de la contrariété et de l'antipathie entre ces deux couleurs); 2. fin XIIe s. « ennui, désagrément » (Moralités sur Job, 310, 15 ds T.-L.), seulement au Moy. Âge; 1624 « opposition, obstacle aux projets de quelqu'un » (HASCHKE, Richelieu, p. 149); 1793 « dépit, déplaisir » (Mme DE STAËL, Lettres inédites à Louis de Narbonne, 1793, p. 108). Empr. au b. lat. contrarietas « opposition, choses contraires, contraste » et « dommage ». Fréq. abs. littér. :447. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 797, b) 698; XXe s. : a) 749, b) 395.
contrariété [kɔ̃tʀaʀjete] n. f.
ÉTYM. V. 1170, « choses contraires »; lat. contrarietas, de contrarius. → Contraire.
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1 (Av. 1280). Vieilli ou littér. Opposition entre des choses contraires. ⇒ Contradiction. || La contrariété entre deux choses, de deux choses. || Contrariété de desseins, d'humeurs, d'intérêts, d'opinions, de sentiments. || Contrariété d'arrêts, de lois (⇒ Antinomie, cit. 1).
1 L'imagination ne saurait inventer tant de diverses contrariétés qu'il y en a naturellement dans le cœur de chaque personne.
La Rochefoucauld, Maximes, 478.
2 (…) l'ordre de l'événement et l'ordre de la justice ont en eux et entre eux une contrariété native, une incompatibilité, une inconciliabilité (…)
Ch. Péguy, la République…, p. 354.
♦ Vx. || Esprit de contrariété : esprit de contradiction.
2 (Fin XIIe). Vx. || Une, des contrariétés : ce qui contrarie le cours de qqch. ⇒ Contretemps, difficulté, obstacle; (vx) traverse. || Il a éprouvé de grandes contrariétés (Académie).
3 (1793). Mod. (Une, des contrariétés). Déplaisir causé par une oppposition, par ce qui chagrine. ⇒ Agacement, déception, déplaisir, irritation, mécontentement, souci. || Éprouver une contrariété de qqch., à cause de qqch. (→ Nerveux, cit. 6), une vive contrariété. || Contrariété passagère, légère. || Geste de contrariété.
3 Le jeune homme flaira une tuile. De son mieux il réprima un geste de contrariété (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 1er tableau, II, p. 31.
4 La contrariété lui tordait la bouche, d'un mauvais sourire; et la satisfaction du cœur y ramenait une gravité nourrie d'innocence.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », II, p. 211.
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CONTR. Accord, aide, appui, satisfaction.
Encyclopédie Universelle. 2012.