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irritation

irritation [ iritasjɔ̃ ] n. f.
• v. 1400; lat. irritatio
1État d'une personne irritée. agacement, colère, énervement, exaspération. Être au comble de l'irritation. Une colère sourde « couvait en lui, et une irritation incessante » (Maupassant).
2(1694) Inflammation légère. Irritation de la peau, des bronches.
⊗ CONTR. Apaisement, 1. calme.

irritation nom féminin (latin irritatio, -onis) État de quelqu'un qui est irrité, en colère : Son énervement devenait très vite de l'irritation. Inflammation légère de la peau, d'un organe. ● irritation (synonymes) nom féminin (latin irritatio, -onis) État de quelqu'un qui est irrité, en colère
Synonymes :
- agacement
- contrariété
- déplaisir
- énervement
- exaspération
Inflammation légère de la peau, d'un organe.
Synonymes :
- brûlure
- rubéfaction

irritation
n. f.
d1./d Colère sourde. être dans une grande irritation.
d2./d Légère inflammation. Irritation des gencives.

⇒IRRITATION, subt. fém.
A. — BIOL., PHYSIOL.
1. Action de provoquer une inflammation légère sur un tissu ou un organe; état plus ou moins douloureux qui en résulte. L'irritation continuelle exercée sur l'organe de la vue par la fumée qui remplit constamment leurs cabanes (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 85). — L'église est glacée, disait-il; vous toussez trop. Je ne veux pas que vous aggraviez votre mal. Elle assurait que ce n'était rien, une simple irritation de la gorge (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1075) :
1. Pour moi, la laine, la simple laine, a les propriétés d'un cilice. Le contact direct de la laine et de la peau me procure une irritation douloureuse.
DUHAMEL, Journal Salav., 1927, p. 60.
2. Action d'exciter l'activité (d'un organe ou d'un tissu). L'irritation de la moelle alongée après la décollation agite tous les muscles du visage, et celle de la partie cervicale de la moelle épinière met tout le corps en convulsion (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 96) :
2. Il faut joindre à ce groupe les mécanismes d'expulsion qui servent à la protection des organes de l'assimilation : la toux qui expulse les solides ou les liquides qui irritent la muqueuse trachéale et le vomissement qui répond à l'irritation de la luette par des corps trop gros ou particulièrement anguleux.
RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 220.
B. — Cour. État d'énervement ou de colère plus ou moins contenue. Une sourde irritation; état, accès d'irritation; être au comble de son irritation; cacher, dissimuler son irritation; dire qqc. avec irritation. — Ce n'est pas ce que je demande! s'écria l'auteur des Lettres de Rome avec une irritation contenue (BERNANOS, Imposture, 1927, p. 421). Jacques s'approcha du divan. Son irritation était tombée (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 144) :
3. Le président demanda avec irritation qui avait élevé la voix et ordonna l'expulsion immédiate de l'intrus; mais on réentendit la même voix claire qui criait : — C'est moi, monsieur le Président, c'est moi, Joseph Rouletabille!
G. LEROUX, Mystère ch. jaune, 1907, p. 127.
PSYCHOL. État de sensibilité exacerbée. Cependant il déclinait visiblement, et je ne savais plus quels remèdes employer pour combattre l'irritation croissante des nerfs (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 470). J'ai été physiquement malade le mois dernier, par suite d'une longue irritation nerveuse due à des inquiétudes et tracas domestiques (FLAUB., Corresp., 1859, p. 338).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début XIVe s. [ms.] « état d'une personne irritée » (Psaut., XCIV, 9, BN 1761, fol. 115 v° ds GDF. Compl.); 2. 1690 méd. « action d'aviver le mal » (FUR.); 1694 (Ac. : Irritation. Action de ce qui irrite (...) les membranes). Empr. au lat. irritatio « stimulant, excitation, irritation » dans la lang. class., d'emploi physiol. à basse époque. Fréq. abs. littér. : 874. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 136, b) 1 349; XXe s. : a) 1 053, b) 1 391.

irritation [iʀitɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1400; lat. irritatio, de irritatum, supin de irritare. → Irriter.
1 État d'une personne irritée. Agacement, colère, énervement, exaspération, impatience, nervosité. || L'irritation de qqn contre qqn, contre qqch. || Son irritation fut vive. || Être au comble de l'irritation (→ Bracelet, cit. 1). || Éprouver de l'irritation contre qqn, à l'égard de qqn. Humeur. || Rougir d'irritation (→ 1. Geste, cit. 15). || Irritation qui s'accroît (cit. 11), cède (cit. 27), diminue (→ Ébauche, cit. 9). || Calmer l'irritation des esprits (→ Filandreux, cit. 2). || Dans un état d'irritation (→ Épancher, cit. 20; incrédulité, cit. 4). || Irritation qui suit l'excitation (cit. 7). || Réagir, parler avec irritation.
1 Une colère sourde contre tout le monde couvait en lui, et une irritation incessante, qui se manifestait à tout propos, à tout moment, pour les causes les plus futiles.
Maupassant, Bel-Ami, I, V.
2 Il est curieux que sous le coup de l'irritation on sente ses reproches si justifiés; on distingue la faute éclatante, on peut indéfiniment l'expliquer : survient un léger changement dans l'humeur et on ne comprend plus ce qu'on a dit.
J. Chardonne, Éva, p. 46.
2 (1694). Inflammation légère. || Irritation de la peau, des gencives, de la gorge, des bronches. Brûlure, démangeaison, inflammation.
3 Il faut saisir le double sens du mot irritation, si expressif, si lumineux dès qu'on y pense. Selon les médecins ce mot désigne proprement un mal nouveau, qui résulte du mal lui-même par les convulsions petites ou grandes, toujours maladroites, que l'organisme essaie pour se délivrer. C'est ainsi qu'on s'irrite à tousser ou à se gratter.
Alain, Propos, 19 juil. 1921, Cruels et frivoles spectateurs.
3 (1834, Broussais). Biol. Vx. Action d'irriter (4.), au moyen d'un stimulus. || Effets produits par l'irritation de tel nerf.
3.1 Ce que Broussais nommait irritation se forme autour d'une lésion et s'étend de proche en proche et toutes nos actions nous irritent en ce sens-là, car toutes offensent certaines surfaces.
Alain, les Aventures du cœur, in les Passions et la Sagesse, Pl., p. 399.
(1830). Physiol. Cour. État des nerfs irrités. Exaltation, exaspération, excitation, surexcitation.
4 En proie à une irritation toute nouvelle, à une ivresse qui la livrait en quelque sorte à la nature, Augustine écouta la voix éloquente de son cœur.
Balzac, la Maison du chat-qui-pelote, Pl., t. I, p. 34.
CONTR. Adoucissement, apaisement, calme.

Encyclopédie Universelle. 2012.