contaminer [ kɔ̃tamine ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1213; lat. contaminare
1 ♦ Relig. Souiller par un contact impur.
2 ♦ Transmettre une maladie à (qqn). Il a contaminé ses camarades. — P. p. adj. Sang contaminé (par le virus du sida).
♢ Polluer. ⇒ infecter. Les nitrates ont contaminé la rivière. P. p. adj. Envahi par des micro-organismes et, de ce fait, capable de transmettre une infection. Eau contaminée. — Rendre radioactif. P. p. adj. Zone contaminée.
3 ♦ Fig. Avoir une mauvaise influence sur (qqn). En prison, les coupables contaminent les innocents.
♢ Il s'est laissé contaminer par la mauvaise humeur générale. ⇒ envahir, gagner.
⊗ CONTR. Assainir, décontaminer, désinfecter, guérir, purifier, stériliser.
● contaminer verbe transitif (latin contaminare) Infecter quelqu'un, un milieu, de germes pathogènes, leur transmettre une affection contagieuse : Il faut isoler le malade pour qu'il ne contamine pas toute la famille. Provoquer la contamination radioactive. En parlant d'un mal ou de quelqu'un, de quelque chose atteint par un mal, gagner quelqu'un, quelque chose d'autre : Quelques mauvais esprits ont contaminé toute la classe. Influencer quelque chose et le transformer : Courant de pensée qui en a contaminé un autre. ● contaminer (synonymes) verbe transitif (latin contaminare) Infecter quelqu'un, un milieu, de germes pathogènes, leur transmettre une...
Synonymes :
- infecter
En parlant d'un mal ou de quelqu'un, de quelque chose atteint...
Synonymes :
- entacher
- flétrir
- salir
- souiller
contaminer
v. tr.
d1./d MED Introduire des germes pathogènes et, par ext., des substances radioactives dans un objet ou un être vivant. Contaminer de l'eau.
d2./d Fig. Souiller.
⇒CONTAMINER, verbe trans.
A.— Littér. Changer la nature de quelque chose.
1. [Sans idée d'altération péj.] Rare. Dénaturer. Un sentiment de sécurité, antagoniste de ma peur, la contamine (J. VUILLEMIN, Essai sur la signif. de la mort, 1949, p. 131).
— Emploi pronom. réciproque. [Suj. au plur.] Interférer en réagissant l'un sur l'autre. Le règne de la subjectivité et de l'objectivité se contaminent mutuellement (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 193) :
• 1. Leurs œuvres, dans l'esprit des lecteurs où elles coexistaient, se sont réciproquement contaminées.
SARTRE, L'Imaginaire, 1940, p. 113.
2. [Avec idée d'altération] Altérer la qualité, la pureté de (un objet, un aspect d'une personne) par la modification ou la perte de cette qualité. Synon. souiller, entacher, flétrir :
• 2. La révolte, oublieuse de ses généreuses origines, se laisse contaminer par le ressentiment.
CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 376.
B.— Usuel. [Avec idée de propagation d'un mal]
1. [Le suj. désigne un principe physique nuisible] Altérer l'état physique de, rendre malade ou propre à propager la maladie. La maladie a contaminé tout le troupeau; les produits polluants ont contaminé l'eau de la rivière.
— En emploi réfl. avec valeur passive. C'est en broutant l'herbe ainsi infectée que le mouton se contamine (H. COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 436).
— Au fig.
a) [Le suj. désigne une chose ou une valeur considérée comme nuisible : état moral, idéologie] Ce nihilisme, après avoir influencé le socialisme individualiste, va contaminer le socialisme dit scientifique (CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 217). Synon. gagner :
• 3. Cet état de nonchalance morbide qui nous contaminait tous.
A. ARNOUX, Visite à Mathusalem, 1961, p. 193.
♦ En emploi abs. L'argent contamine si l'on s'en approche trop (J. DE LA VARENDE, Cœur pensif, 1957, p. 79).
Rem. Employé comme suj. du verbe contaminer, un terme devient péj., même s'il n'est pas habituellement perçu comme tel. L'atmosphère de vénération (...) le contaminait malgré lui (A. ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, p. 62).
b) [Le suj. désigne une pers. porteuse d'un principe considéré comme nuisible] Peu à peu, Aupick l'a [son épouse] contaminée. Sa sévérité a déteint sur elle (SARTRE, Baudelaire, 1947, p. 70).
2. P. méton. [Le suj. désigne un être malade] Transmettre une maladie à quelqu'un. En emploi réciproque. Enfants se contaminant entre eux.
— Spéc. Transmettre une maladie vénérienne à (quelqu'un). Elle avait contaminé les Muselier, et particulièrement Arsène qui était pourri perdu (AYMÉ, La Vouivre, 1943, p. 101).
♦ En emploi réfl. Amants trop pressés de se contaminer près des femmes (J. et J. THARAUD, La Fête arabe, 1912, p. 206).
Rem. 1. Dans ces emplois, la chose transmise peut être exprimée sous forme d'un compl. prép. en de. Les mauvais lieux du quartier Saint Sulpice contaminent de leurs produits scélérés tous les autels (HUYSMANS, Les Foules de Lourdes, 1906, p. 212). Pop. en avec. La vieille Henrouille l'avait tout de suite contaminé avec sa rage d'économies (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 485). 2. On rencontre ds la docum. le subst. masc. contaminateur. Qui transmet une maladie, notamment vénérienne (cf. Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XXe s., 1946, p. 111).
Prononc. et Orth. :[], (je) contamine []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1215 « souiller par un contact impur » (Faits des Romains ds Romania, t. 65, p. 486), ,,vieux`` dep. FUR. 1690; 1863 méd. localités contaminées (LITTRÉ). Empr. au lat. class. contaminare « souiller par contact », fig. « dépraver, corrompre ». Fréq. abs. littér. :44.
DÉR. Contaminable, adj. Qui peut être contaminé. Impressions très fortes, nullement contaminables de moralité (BRETON, Nadja, 1928, p. 47). — []. — 1re attest. 1504 (LEMAIRE DE BELGES, Le Temple d'Honneur et de Vertus, IV, 187 ds HUG.) attest. isolée, à nouveau dep. 1863 (LITTRÉ); de contaminer, suff. -able. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — DUB. Dér. 1962, p. 53 (s.v. contaminable). — GOHIN 1903, p. 312. — MAT. Louis-Philippe. 1951, p. 280.
contaminer [kɔ̃tamine] v. tr.
ÉTYM. 1213; lat. contaminare, de con- (cum), et taminare « souiller ».
❖
1 Relig. Souiller par un contact impur. || Ceux qui mangeaient des animaux déclarés immondes par la loi de Moïse étaient contaminés.
2 (1863). Méd. et cour. Polluer (le sujet désigne des micro-organismes, en général pathogènes). ⇒ Infecter. Au p. p. Envahi par des micro-organismes et, de ce fait, capable de transmettre une infection. || Eau contaminée. || Linges contaminés. — Malades contaminés. — Nom :
0.1 Les maladies vénériennes ne sont-elles pas des maux particuliers, qui distinguent et décorent le contaminé de quelque symptôme aussi discret que le ruban rouge à la boutonnière de Gédéon Pons ?
A. Pieyre de Mandiargues, la Marge, p. 219.
♦ Par anal. Rendre radioactif. — Au p. p. || Zone contaminée.
♦ Par métaphore :
1 Le tribunal de l'Inquisition, en livrant l'hérétique au bras séculier, retranchait de l'Église un membre malade, de peur que le corps entier n'en fût contaminé.
France, le Mannequin d'osier, Œ., t. XI, p. 352.
2 Ainsi le mensonge parlementaire, contaminant le langage même (…) tourne, rôde et bourdonne en un cercle d'outrances.
Ch. Péguy, la République…, p. 81.
3 Didact. ou littér. (Sans idée négative). Faire se transformer sous son influence. ⇒ Influencer. || « Un sentiment de sécurité (…) la contamine (la peur) » (Vuillemin, in T. L. F.).
❖
CONTR. Aseptiser, assainir, guérir, immuniser, laver, nettoyer, préserver, purifier, stériliser. — (Du p. p.) Propre, pur, sain.
DÉR. Contaminable, contaminateur.
Encyclopédie Universelle. 2012.