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consentir

consentir [ kɔ̃sɑ̃tir ] v. tr. <conjug. : 16>
X e; lat. consentire
I
1 V. tr. ind. CONSENTIR À : accepter qu'une chose se fasse, ne pas l'empêcher. accéder, acquiescer, approuver, se prêter, souscrire. Les parents ont consenti au mariage. autoriser, permettre. Consentir avec réticence. céder, se résigner. J'y consens avec plaisir, de bon cœur. Elle « l'aimait trop pour consentir à lui causer des peines » (Sand). Je consens à ce qu'il y aille. Absolt; PROV. Qui ne dit mot consent : qui n'exprime pas son opinion est supposé être d'accord.
2 Intrans. Mar. Céder, se courber (mât, pièce de bois), s'allonger (cordages). « Cette vergue a fortement consenti » (Littré ).
II V. tr. dir.
1Accepter (qqch.). Vx « L'amitié le consent » (P. Corneille) : le permet. Mod. Consentir que (et subj.). admettre, permettre.
2Mod. Consentir (qqch.) à qqn : accorder (un avantage) à qqn. ⇒ concéder. Les « permissions qui m'avaient été consenties par ma mère, et ma grand'mère » (Proust). Dr. Consentir un prêt, un délai. accorder, octroyer.
⊗ CONTR. Empêcher, interdire, opposer (s'), refuser.

consentir verbe transitif indirect (latin consentire, être d'accord) Accepter que quelque chose se fasse ; tomber d'accord sur quelque chose ; acquiescer : La direction consent à l'augmentation des salaires.consentir (difficultés) verbe transitif indirect (latin consentire, être d'accord) Conjugaison Comme sentir. Construction 1. Consentir qqch à qqn = accorder, autoriser. Nous pouvons vous consentir un prêt à un taux avantageux. 2. Consentir à (+ nom ou infinitif) = accepter. Consentir à un sacrifice. Je consens à revenir. 3. Consentir à ce que / que (+ subjonctif) = accepter que. Les deux constructions sont correctes. Consentir à ce que est employé dans le registre courant : il consent à ce que je parte. Consentir que appartient au registre soutenu : il consent que je parte. Remarque Consentir de (+ infinitif) est vieilli ou très littéraire : je consens de revenir. 4. Consentir que (+ indicatif) = admettre, reconnaître. Je consens qu'il est plus compétent que moi dans beaucoup de domaines. Registre soutenu. ● consentir (synonymes) verbe transitif indirect (latin consentire, être d'accord) Accepter que quelque chose se fasse ; tomber d'accord sur quelque chose ; acquiescer
Synonymes :
- accéder à
- acquiescer à
- octroyer
- souscrire à
Contraires :
- interdire
- refuser
- s'opposer à
consentir verbe transitif Accorder un avantage à quelqu'un : Consentir un délai à un débiteur.consentir (difficultés) verbe transitif Conjugaison Comme sentir. Construction 1. Consentir qqch à qqn = accorder, autoriser. Nous pouvons vous consentir un prêt à un taux avantageux. 2. Consentir à (+ nom ou infinitif) = accepter. Consentir à un sacrifice. Je consens à revenir. 3. Consentir à ce que / que (+ subjonctif) = accepter que. Les deux constructions sont correctes. Consentir à ce que est employé dans le registre courant : il consent à ce que je parte. Consentir que appartient au registre soutenu : il consent que je parte. Remarque Consentir de (+ infinitif) est vieilli ou très littéraire : je consens de revenir. 4. Consentir que (+ indicatif) = admettre, reconnaître. Je consens qu'il est plus compétent que moi dans beaucoup de domaines. Registre soutenu. ● consentir (synonymes) verbe transitif Accorder un avantage à quelqu'un
Synonymes :
- concéder

consentir
v. tr. indir.
d1./d Donner son consentement à. Consentir à un mariage. Je consens (à ce) qu'il vienne.
|| (Prov.) Qui ne dit mot consent: se taire équivaut à consentir.
d2./d Octroyer. Le vendeur lui a consenti un rabais.

⇒CONSENTIR, verbe.
Se prononcer en faveur de l'accomplissement d'un projet, d'un acte, etc.
I.— Emploi intrans.
A.— Vieilli. Concourir à l'accomplissement d'un acte.
Rem. Attesté ds Lar. 19e-20e et LITTRÉ.
B.— MAR. [Le suj. désigne une pièce de bois, un mât] Céder sous l'effort.
II.— Emploi trans.
A.— Emploi trans. dir. Consentir qqc. Autoriser, permettre.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. qui le donnent pour ,,vieilli``. ROB. note pourtant : ,,Signalée comme vieillie par Hatzfeld et Acad. 8e éd., cette tournure est employée par de nombreux auteurs modernes (cf. Grevisse n° 599, 7 qui cite A. France, Maurois, Gide, Duhamel... etc.)``.
En partic., domaine jur., fin., pol., etc. Consentir qqc. à qqn. Donner son assentiment à un don, à une faveur (à accorder ou à accepter). Consentir l'impôt, un prêt. Aucun homme n'a assez de vertu pour qu'on puisse lui consentir le pouvoir absolu (CAMUS, L'État de siège, 1948, p. 291) :
1. ... il est défendu à tous juges de prononcer la contrainte par corps, à tous notaires et greffiers de recevoir des actes dans lesquels elle serait stipulée, et à tous Français de consentir pareils actes, encore qu'ils eussent été passés en pays étranger; ...
Code civil, 1804, art. 2063, p. 371.
B.— (Plus) usuel, emploi trans. dir. Consentir que (+ verbe à l'ind. ou au subj.), ou indir. consentir à ce que (+ verbe au subj.), consentir à (+ subst. déverbal ou verbe à l'inf.) [Le suj. désigne un être humain, ou une entité, une collectivité humaine] Vouloir bien, accepter, que quelque chose se fasse, ait lieu, existe.
1. [Avec l'idée d'un accord immédiat, sans réflexion] Il consentit par un mouvement de tête à la demande du cocher (BALZAC, Le Père Goriot, 1835, p. 77) :
2. Pierre consentit du geste, sans mot dire, car il portait le plus gros de la charge.
MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 33.
PARAD. (Quasi-) synon. acquiescer, opiner; (quasi-) anton. s'opposer, refuser.
2. [Avec l'idée d'un accord pleinement réfléchi] Reconnaître comme vrai ou exact. Synon. admettre. Je consens que vous ne soyez pas bête (GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, p. 728) :
3. ... il faut remarquer que notre raison consent à cette vérité : qu'un être par le moyen ou ministère de qui deux êtres s'unissent, doit être nécessairement d'une nature commune à l'un et à l'autre, ...
BONALD, Législ. primitive, t. 1, 1802, p. 300.
3. [Avec l'idée d'une obligation morale à laquelle on se soumet, d'un engagement inévitable] :
4. ... « tout mobilisé, qui répond à l'appel, donne son adhésion à la politique nationaliste, et consent, de ce fait, à la guerre. Selon moi, la question reste donc la même pour tous : suffit-il, pour accepter de prendre un rôle dans cette tuerie, qu'un gouvernement vous en intime l'ordre?... »
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 528.
Absol., loc. proverbiale. Qui ne dit mot consent.
PARAD. (Quasi-) synon. adhérer, approuver, s'engager, se rendre à (une) idée; (quasi-) anton. empêcher.
4. [Avec l'idée d'un certain pouvoir, ou d'une certaine résistance intérieure surmontée d'une supériorité condescendante] La charité toute divine qui consent à pardonner mes erreurs (Mme COTTIN, Mathilde, t. 1, 1805, p. 336) :
5. En attendant, treize mille six cent quatre-vingt-sept personnes déclarent, je vous le répète, l'avoir vu. LA BRIGE. — Trop poli pour les démentir, je consens à ce qu'elles l'aient vu, mais je nie formellement le leur avoir montré.
COURTELINE, L'Article 330, 1900, p. 264.
PARAD. (Quasi-) synon. céder, condescendre à, daigner.
5. [Avec une idée de soumission, de résignation] Et cette nation consent à mourir comme elle, de langueur (SARDOU, Patrie! 1869, I, tabl. 1, 2, p. 14).
SYNT. [Relatifs à I B] a) Consentir + adv. consentir volontiers. b) Consentir + verbe consentir à accompagner, devenir, donner, épouser, faire, jouer, laisser, livrer, mettre, payer, prendre, quitter, recevoir, reconnaître, rendre, servir, venir, vivre, voir. c) Verbe + consentir falloir/pouvoir consentir, demander de consentir, finir par consentir. PARAD. (Quasi-) synon. se résigner, se soumettre; (quasi-) anton. résister.
Rem. 1. Certains auteurs recommandent d'utiliser la constr. consentir que de préférence à la constr. consentir à ce que. On rencontre qqf. la constr. vieillie, littér. consentir de + inf. Les muscles réveillés consentent d'être forts (ROMAINS, La Vie unanime, 1908, p. 56). 2. On rencontre ds la docum. l'emploi subst. masc. inv. le consentir, en philos. Faculté d'accepter ou d'accorder. Structure du consentir. Quel est donc cet acte de consentir qui achève le vouloir? (RICOEUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 321).
Prononc. et Orth. :[], (je) consens []. Ds Ac. 1594-1932. Conjug. cf. mentir. Étymol. et Hist. 1. Mil. Xe s. trans. « être en accord avec, s'accorder, se conformer à » (St Léger, éd. S. Linskill, 71); 2. fin Xe s. trans. « accorder, permettre, donner son accord à quelque chose » (La Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 222); spéc. 1690 dr. (FUR. : L'heritier a consenti l'execution de ce testament); 3. 1155 cunsentir que (WACE, Brut, 14042 ds KELLER, p. 96b); ca 1160-74 emploi absolu « accepter qu'une chose se fasse » [ici « être complice »] (WACE, Rou, II, 1201 ds T.-L.); XIIIe s. [fin XIIIe-début XIVe s. ms. B.N. fr. 23111] consentir a (De la sougretaine, éd. Méon, II, 161). Empr. au lat. consentire « être d'accord avec ». Fréq. abs. littér. :3 663. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 5 850, b) 4 786; XXe s. : a) 4 777, b) 5 147. Bbg. WEY (F.). Consentir de. In : W. (F.). Rem. sur la lang. fr. 1845, t. 1, p. 441.

consentir [kɔ̃sɑ̃tiʀ] v. tr. [CONJUG. partir.]
ÉTYM. Xe; lat. consentire, de con- (cum), et sentire « avoir une opinion ». → Sentir.
———
I V. tr. ind. et intr.
1 Littér. ou style soutenu. || Consentir à : accepter qu'une chose se fasse, ne pas l'empêcher. Accéder (à), accepter (cit. 14), accorder, acquiescer (à), adhérer (à), admettre, adopter, approuver, assentir (à; vx) autoriser, opiner (à), permettre, prêter (se prêter à), soumettre (se soumettre à), souscrire (à), vouloir (bien). || Il y consent : il est d'accord, il marche (fam.). || Je n'y puis consentir. || Les parents ont consenti au mariage. || Consentir à qqch. avec réticence. Céder, résigner (se), soumettre (se). || J'y consens avec plaisir, avec joie, de bon cœur, de grand cœur…D'accord; va pour…; soit. || Il consent à tout ( Complaisant). || Elle a consenti à venir. || Je consens à ce qu'il y aille.Vx. || Consentir de (et l'inf.) → cit. 2.Littér. || Consentir que (et subj.) → cit. 1, 3 (dans un autre sens → ci-dessous, cit. 11).
1 Je fais ce que tu veux. Je consens qu'il me voie (…)
Racine, Andromaque, II, 1.
2 (…) une somme que ses amis consentent de lui prêter (…)
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, De la dissimulation.
3 Je consens qu'une femme ait des clartés de tout (…)
Molière, les Femmes savantes, I, 3.
4 (…) la petite Fadette (…) en fin de compte l'aimait trop pour consentir à lui causer des peines dans sa famille (…)
G. Sand, la Petite Fadette, XXVI, p. 175.
5 Quand elle me mènerait aux honneurs, je ne puis consentir à suivre une route toute tracée.
Gide, Si le grain ne meurt, p. 250.
Absolt. || Nous consentons. — ☑ Prov. Qui ne dit mot consent : qui n'exprime pas son opinion est supposé consentir.
2 Intrans. Mar. Se courber (espar, pièce de bois), s'allonger (cordages) sous l'effet d'une force, d'un poids, etc. || « Cette vergue a fortement consenti » (Littré). || Les cordages tressés consentent moins que les cordages commis.
———
II V. tr. dir.
1 Accepter (qqch.). Vx. || Consentir un projet.
6 L'amitié le consent, si l'amour l'appréhende.
Corneille, Rodogune, IV, 1.
2 Mod. || Consentir (qqch.) à qqn : accorder (un avantage) à qqn.
7 Mon père me refusait constamment des permissions qui m'avaient été consenties (…) par ma mère et ma grand'mère (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 54.
8 Ces salaires, que les uns voulaient obtenir, que les autres ne pouvaient consentir, il les accorda sans les accorder (…)
A. Maurois, Bernard Quesnay, XVIII, p. 117.
9 (…) ils échangeaient une sympathie (…) à laquelle ils n'avaient jamais encore consenti aussi ouvertement.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 253.
Dr. || Consentir une vente, un prêt, un délai, une hypothèque. Accorder, octroyer. || Transaction consentie par les deux parties. || Consentir un traité, une alliance.
10 Joseph et Ferdinand (…) nous ont demandé tous les deux de leur consentir, sur cet argent de la tante Mathilde, une avance assez considérable.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, p. 14.
3 Vieilli. Considérer comme vrai. Admettre, avouer.Passif et p. p. || Vérité consentie par tous (Académie).
Littér. || Consentir que… : admettre que…
11 Je consens parfois que le sens de cet engagement soit difficile à dégager.
Jacques Laurent, les Bêtises, p. 536.
——————
consenti, ie p. p. adj.
Accepté. || Impôt consenti. || Lien, accord consenti. || « Servitude consentie (…) servitude subie » (G. Bataille, in T. L. F.).
CONTR. Empêcher, interdire, opposer (s'), protester, refuser, regimber, résister, tête (tenir tête).
DÉR. Consentant, consentement.

Encyclopédie Universelle. 2012.