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congru

congru, ue [ kɔ̃gry ] adj.
• fin XIIIe; lat. congruus « convenable »
1Vx Qui convient exactement à une situation donnée. adéquat, convenable, pertinent. « Après une attente congrue dans les salons » (France).
2(1615) PORTION CONGRUE : vx pension que le bénéficiaire d'une paroisse donnait au curé. — Mod. Revenu, traitement à peine suffisant pour subsister. Réduire qqn à la portion congrue.
3Math. Nombres congrus, par rapport à un troisième, dont la différence est divisible par ce dernier (module). ⇒ congruence.
⊗ CONTR. Inadéquat, incongru.

congru, congrue adjectif (latin congruus, convenable) Littéraire. Qui est bien approprié à l'usage qu'on en fait, aux circonstances. Se dit de chacun des deux entiers relatifs unis par une relation de congruence. ● congru, congrue (expressions) adjectif (latin congruus, convenable) Portion congrue, quantité de nourriture à peine suffisante ; ressources insuffisantes ; sous l'Ancien Régime, revenu nécessaire à la subsistance et à l'entretien de celui qui remplissait une charge ecclésiastique ; pension annuelle que payait le bénéficiaire au prêtre qui desservait son bénéfice.

congru, ue
adj.
d1./d Portion congrue: appointements mesquins, revenus insuffisants. être réduit à la portion congrue.
d2./d MATH Nombres congrus, qui donnent le même reste lorsqu'on les divise par un même diviseur appelé modulo. 14 est congru à 8 modulo 6 (car 14: 6 = 2, reste 2, et 8: 6 = 1, reste 2).

⇒CONGRU, UE, adj.
A.— Vx et usité presque uniquement dans des syntagmes figés. Qui convient exactement. Phrase, réponse congrue :
1. En tout cas, je veux amener la chose à un diapason de style le plus congru possible. J'ai bien à faire. Mais franchement, c'était piètrement écrit.
FLAUBERT, Correspondance, 1856, p. 203.
Spécialement
1. MATH. Triangles congrus. Qui peuvent coïncider. Nombres congrus. Dont la différence est divisible par un troisième. Synon. nombres congruents.
2. THÉOL. Grâce congrue. Grâce proportionnée à l'effet qu'elle doit produire et à la disposition de celui qui la reçoit.
B.— En partic. (sous l'Ancien Régime). Portion congrue. Pension annuelle modeste, calculée au plus juste, payée par le titulaire d'un bénéfice au prêtre qui remplissait sa charge.
P. ext. Quantité d'aliments, ressources à peine suffisantes pour subsister :
2. Aussi, dès le premier jour, la servante rationna-t-elle Pascal et Clotilde..., réduisant les plats à la portion congrue.
ZOLA, Le Docteur Pascal, 1893, p. 228.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1282 [ms. 1444] « qui convient » (H. DE GAUCHI, Gouvernement des Princes de Gilles Colonne, Ars. 5062, f° 104 r° ds GDF. Compl. : lieu congru); 1314 (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. BOS, § 1437); spéc. a) av. 1615 portion congrue (PASQUIER, Recherches, 365 ds IGLF); b) 1704 géom. (Trév.); c) av. 1715 théol. grâce congrue (FÉNELON, III, 190 ds LITTRÉ); d) 1863 math. nombres congrus (LITTRÉ). Empr. au lat. class. congruus « conforme, convenable »; c grâce congrue d'apr. SAINT AUGUSTIN, De divers. quaest. ad. Simpl., 1. I, q. II, n. 13 ds Théol. cath., s.v. congruisme, col. 1120 : « cujus autem miseretur [Deus], sic eum vocat, quomodo scit ei congruere ut vocantem non respuat »; a lat. médiév. portio congrua (ou congruens) 1215 ds DU CANGE, s.v. congrua; d math. lat. sc. congruus 1801, K. F. Gauss, mathématicien all. ds NED, s.v. congruous. Fréq. abs. littér. :23.
DÉR. 1. Congruer, verbe intrans., vx. Convenir. Ne pouvant les inviter à sa noce à cause de leur condition qui ne congruait plus à la sienne, elle [Isabelle] leur avait fait à tous des cadeaux offerts avec une grâce si charmante qu'elle en doublait la valeur (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 488). 1res attest. XVe s. ms. (Chron. et hist. saintes et profanes, Ars 3515, f° 128 r° ds GDF.) — 1542, P. de Changy ds HUG.; à nouv. en 1857 (FLAUBERT, Madame Bovary, p. 155 [ici adj. verbal]); de congru, plutôt qu'empr. au lat. class. congruere « se rencontrer, être en accord ». Fréq. abs. littér. : 4. 2. Congruité, subst. fém., vx. ,,Convenance. Il se dit particulièrement, en Théologie, de l'efficacité de la grâce de Dieu qui agit sans détruire la liberté de l'homme`` (Ac. 1835-78). []. Ds Ac. 1798-1878. 1res attest. a) 1330-32 « qualité de ce qui convient » (G. DE DIGULLEVILLE, Pèlerinage de vie humaine, 532 ds T.-L.) 1656, Th. Corneille ds LITTRÉ; b) 1688 théol. (BOSSUET, Hist. des variations des Églises protestantes, 8, ibid.); de congru, suff. -ité. Cf. congruitas, gramm. « proposition où il y a accord complet » en b. lat. et « conformité, concordance » en lat. médiév. 3. Congrûment, adv., vx. De façon congrue. Parler congrûment, écrire congrûment sur une question. Synon. convenablement, correctement, justement. Pour y répondre congrûment il faudrait se recueillir mieux que dans « le silence du cabinet » (FLAUBERT, Correspondance, 1872, p. 15). []. Écrit sans accent circonflexe ds FÉR. 1768. Pour LITTRÉ cet accent est la trace d'un e disparu. E. Le Gal et J. Hanse d'apr. DUPRÉ 1972, p. 505 souhaitent la disparition de cet accent. Ds Ac. 1694-1740 sous l'anc. forme congruement; ds Ac. 1762-1932 sous la forme moderne. 1re attest. ca 1370 (N. ORESME, Ethiques, I, 15 ds GDF. Compl.); de congru, suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 23.
BBG. — BASTIN (J.). Adv. de manière. In : Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 29 (s.v. congrûment). — MAT. Louis-Philippe. 1951, p. 284, 297 (s.v. congrûment).

congru, ue [kɔ̃gʀy] adj.
ÉTYM. 1282; lat. congruus « convenable », de congruere « concorder ».
1 Vx ou littér. Qui convient exactement à une situation donnée. Approprié, convenable, pertinent. || Phrase, réponse congrue, exacte et précise. || Régime médical congru.
1 (…) mon dit père (…) par mots exquis et sentences congrues, diminuait le bon tour qu'il leur avait fait (aux Canarriens)…
Rabelais, Gargantua, 50.
2 Après une attente congrue dans les salons consécutifs, j'ai été admis à lui baiser la main.
France, le Lys rouge, X, p. 100.
3 (Ils) s'étonneront du manque de maintes citations congrues, alors qu'il se compile des manuels où tout jeune homme lit ce qui est nécessaire pour suivre lesdits usages.
A. Jarry, les Minutes de sable mémorial, Pl., p. 171.
4 Tout romancier doit savoir que s'il lâche dans son livre le personnage d'un grand homosexuel flamboyant, il devra renoncer à le contenir dans les limites congrues.
M. Tournier, le Vent Paraclet, p. 251.
Théol. || Grâce congrue, qui convient aux circonstances et aux dispositions de celui qui la reçoit ( Congruiste).
2 Portion congrue. a (1615). Anciennt. Pension que le bénéficiaire d'une paroisse donnait au curé pour compléter le casuel.
5 Un vertueux Prêtre, messire Pandevant (…) avait accumulé les revenus de son patrimoine depuis longtemps, pour doter ses deux Nièces, et s'était astreint à vivre de sa modique portion congrue, qui n'allait qu'à cent écus.
Restif de La Bretonne, la Vie de mon père, p. 184.
b Mod. Revenu, traitement, chose distribuée à peine suffisant(e) pour subsister. || Réduire qqn à la portion congrue.
6 Top, dont la portion avait été fort congrue, saurait bien trouver quelque nouveau gibier sous le couvert des taillis.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 147.
3 (1863). Math. || Nombres congrus, par rapport à un troisième, dont la différence est divisible par ce dernier (module). Congruence; modulo. || 8 est congru à 12 modulo 2.
CONTR. Discordant, disproportionné, inadéquat, incongru, inconvenant.
DÉR. Congruence, congruiste, congrûment.

Encyclopédie Universelle. 2012.