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concourir

concourir [ kɔ̃kurir ] v. <conjug. : 11>
• fin XVe; lat. concurrere, d'apr. courir
1 V. tr. ind. Concourir à : tendre à un but commun; contribuer avec d'autres à un même résultat. ⇒ collaborer, coopérer. Ces efforts concourent au même but, au même résultat. « Tout concourt à faire de moi un paysan » (Péguy) . Il a concouru à mon succès. participer.
2Géom. Converger (vers un même point). Deux droites non parallèles concourent vers un même point. concourant.
3 V. intr. Entrer, être en compétition pour obtenir un prix, un emploi promis aux meilleurs ( concours, concurrent). Les candidats qui vont concourir, admis à concourir. « Il voulait concourir plus tard pour une chaire de professeur » (Flaubert).
4Didact. Avoir les mêmes droits. « Tous les officiers de l'armée concourent pour l'avancement » (Littré). Dr. Créanciers qui concourent, dont l'hypothèque est de même date.
⊗ CONTR. Contrecarrer, opposer (s'). Diverger.

concourir verbe transitif indirect (latin concurrere, avec l'influence de courir) Tendre conjointement avec d'autres éléments ou personnes vers un certain résultat, participer conjointement avec d'autres éléments ou personnes à la réalisation de quelque chose : Tous ces éléments ont concouru à la réussite de l'entreprise.concourir (difficultés) verbe transitif indirect (latin concurrere, avec l'influence de courir) Conjugaison Comme courir. Orthographe Avec un seul r, comme courir. → courirconcourir verbe intransitif Participer à un concours, à un championnat, à un festival, etc., pour obtenir un prix, une place : Films admis à concourir au festival. Avoir, à plusieurs créanciers, une hypothèque ou une créance, sur les biens d'un même débiteur. Avoir un point d'intersection en commun, en parlant de droites.

concourir
v.
rI./r v. tr. indir.
d1./d Contribuer à produire un effet. Tout concourt à notre succès.
d2./d GEOM Se rencontrer. Deux droites qui concourent en un même point.
rII./r v. intr. être en concurrence (pour obtenir un prix, un emploi, etc.); subir les épreuves d'un concours.

⇒CONCOURIR, verbe trans. indir. et intrans.
A.— [Concourir implique la notion de rencontre] Concourir avec
1. Se rassembler en un même lieu. Le tiers doit s'assembler à part : il ne concourra point avec la noblesse et le clergé, il ne restera avec eux ni par ordre ni par têtes (SIEYÈS, Qu'est-ce que le Tiers état? 1789, p. 79).
2. Coïncider avec; se produire dans le même moment :
1. Le comte Vitzthum a insisté avec raison sur l'importance du maréchal de Saxe à la Cour de France, à l'heure où ses victoires concouraient ainsi avec le mariage royal de sa nièce...
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 11, 1863-69, p. 77.
Spéc., MATH. Concourir en. Converger en un même point. Deux droites concourent en un même point.
Rem. L'idée de convergence est soulignée par l'adj. indéf. même (cf. également ex. 3 dans c 1).
B.— [À la notion de rencontre s'ajoute celle de compétition] Constr. intrans.
[En parlant de pers.] Participer à un concours (agricole, athlétique, universitaire, artistique, etc.) :
2. Un jour qu'elle concourait en finale dans un championnat de saut en hauteur, la barre étant à 1. m 32, par deux fois elle avait failli.
MONTHERLANT, Le Songe, 1922, p. 180.
P. ext. [Les œuvres des personnes sont admises à concourir] Tableaux admis à concourir.
C.— [Concourir implique les notions de participation et de contribution à un acte ou à une action] Concourir à
1. Concourir à + subst. ou + inf. Concourir à la réussite d'une entreprise; concourir à rendre la vie plus facile. Tendre, chercher à atteindre un résultat précis :
3. Chez l'un et chez l'autre [Euripide et Voltaire], les divers éléments de l'œuvre ne concourent plus à un même effet.
TAINE, Philos. de l'art., t. 2, 1865, p. 328.
4. Tout concourt à tracer de lui un portrait en pied, non seulement de l'homme qu'il est (...) mais de l'homme qu'il croit être, et qu'il s'efforce d'être, et qu'il voudrait qu'on pense qu'il a été.
R. MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, p. 1413.
2. Concourir à + subst. uniquement. Les alliés ont concouru à la victoire. Apporter son concours; participer, contribuer à. Le propre de l'héroïsme est de se détourner des pensées qui ne concourent pas aussitôt à l'action (ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, p. 129) :
5. Au moment même où, en Tunisie, en Algérie, au Maroc, se dissipaient les dernières équivoques, les Antilles françaises se ralliaient, d'un grand élan. Elles le faisaient d'elle-mêmes sans que les alliés y eussent directement concouru.
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, p. 128.
3. DR. Concourir avec + subst. Faire valoir ses droits à égalité de chances avec autrui :
6. Elle est admise dans tous les cas, soit que les enfans du défunt concourent avec les descendans d'un enfant prédécédé, soit que tous les enfans du défunt étant morts avant lui, les descendans desdits enfans se trouvent entre eux en degrés égaux ou inégaux.
Code civil, 1804, art. 740, p. 135.
Prononc. et Orth. :[], (je) concours []. Ds Ac. 1694-1932. Comme courir, n'a qu'un r sauf au fut. et au cond. : je courrai(s), nous courrons. Étymol. et Hist. 1. 1530 « se présenter en même temps au même endroit » (SEYSSEL, trad. de DIODORE, II, 41 — 72 r° — ds HUG.); d'où dans la lang. class. 1681 « coïncider dans le temps » (BOSS. Hist. I, 10 ds DG); exemple répertorié dans la lexicogr. du XIXe s.; 2. a) 1558 « avoir des droits égaux qui permettent de prétendre à quelque chose » (Coutumes de Courtray, rubrique 16, art. 23 ds Nouv. coutumier général, éd. Ch. A. Bourdot de Richebourg, 1724, t. 1, p. 1044); 1690 (FUR.); b) 1751 (VOLT. Louis XIV ds LITTRÉ); 3. 1636 « tendre à un même effet; contribuer à un résultat commun » (MONET); 1753 part. prés. adjectivé (Encyclop. t. 3); 4. 1753 geom. (ibid.). Empr. au lat. class. concurrere « courir pour se rassembler en un point », « se joindre », « coïncider », en lat. impérial comme terme de dr. « briguer, revendiquer la même chose » puis en lat. chrét. « être d'accord, du même avis », avec influence de courir. Le m. fr. a connu les formes successives concurre « se rencontrer » (1335 ds GDF.), puis concurrer « s'accorder » (XVIe s. ds HUG.), v. FEW t. 2, p. 1015. Fréq. abs. littér. : 787. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 166, b) 856; XXe s. : a) 586, b) 684. Bbg. GIR. t. 2 Nouv. rem. 1834, p. 22.

concourir [kɔ̃kuʀiʀ] v. [CONJUG. courir.]
ÉTYM. 1636; concurre « se rencontrer », 1355; concurrer, fin XVe; du lat. concurrere, modifié d'après courir, de con- (cum), et currere. → Courir.
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I
1 V. intr. (1753). Sujet n. de chose. Géom. Converger (vers un même point). || Deux droites non parallèles concourent vers un même point, en un même point. Concourant.
2 V. tr. ind. (1636). Sujet n. de personne ou de chose. || Concourir à : tendre à un but commun; contribuer avec d'autres à un même résultat. Collaborer, coopérer, unir (s'). || Ces efforts concourent au même but, au même résultat. Participer. || Il a concouru à mon succès.Concourir au bien public. || Tout concourt à son bonheur. || Les expériences concourent à prouver que… || Concourir à ce que (et subj.).Sans compl. en à (→ ci-dessous, cit. 1 et 2).
1 (…) une action complète, où plusieurs personnes concourent (…)
Racine, Britannicus, 1re préf.
2 (…) il est rare de les voir réunies (ces vertus) dans un même sujet, il faut que trop de choses concourent à la fois (…)
La Bruyère, les Caractères, X, 35.
3 La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation.
Déclaration des droits de l'homme, Constitution 3 sept. 1791, art. 6.
4 (…) toutes les forces employées à bien faire concourent au même but, et s'additionnent.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 197.
5 En moi, autour de moi, dessus moi, sans me demander mon avis tout conspire au-dessus de moi, tout concourt à faire de moi un paysan (…)
Ch. Péguy, la République…, p. 264.
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II V. intr.
1 a (Sujet n. de personne). Entrer, être en compétition pour obtenir un prix, un emploi promis aux meilleurs ( Concours, concurrent). || Concourir pour le prix de Rome; pour un poste. || Concourir dans un championnat, participer aux concours. || Être admis à concourir.
6 Mais comme il voulait concourir plus tard pour une chaire de professeur à l'École (…)
Flaubert, l'Éducation sentimentale, I, II.
b (Sujet n. de chose). || Ses tableaux ne concourront pas pour le prix de peinture.
2 (1558). Didact. Avoir les mêmes droits. || « Tous les officiers de l'armée concourent pour l'avancement » (Littré).
Dr. || Créanciers qui concourent, dont l'hypothèque est de même date.
CONTR. Contrecarrer, opposer (s'). — Diverger.
DÉR. Concourant.

Encyclopédie Universelle. 2012.