communicable [ kɔmynikabl ] adj. ♦ Qui peut être communiqué (I). Information, dossier communicable. Une idée, une impression qui n'est pas communicable. ⇒ transmissible. ⊗ CONTR. 1. Secret. Incommunicable, inexprimable, intransmissible.
● communicable adjectif Qui peut être communiqué, transmis : Une ardeur communicable.
communicable
adj. Qui peut être communiqué. Une émotion difficilement communicable.
⇒COMMUNICABLE, adj.
I.— Vx. Qui se communique.
A.— THÉOL., MOR. (scolast.). Il est de la nature du bien d'être communicable (Ac. 1798-1878). Il est de la nature de Dieu d'être communicable (Ac. 1932).
B.— [En parlant d'une pers. ou d'une manifestation, de son tempérament] Qui se communique facilement. Synon. peu usité de communicatif. On ignorait comment ce miracle d'hilarité communicable était obtenu (...) partout, dans les carrefours, dans les marchés (...) la foule se ruait vers Gwynplaine (HUGO, L'Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 82).
II.— DR. Cause, dossier, pièce communicable. Qui doit être communiqué au ministère public pour être examiné par lui.
Rem. Attesté ds les dict. gén. à partir de Lar. 19e.
III.— Lang. cour.
A.— Usuel. Qui peut être communiqué, que l'on peut communiquer.
1. [En parlant d'un obj. concr.] Il [Philippe] prit sa pipe, la bourra, et, se gardant de l'allumer par crainte du feu communicable [dans les copeaux], il pipa gravement (RENARD, La Lanterne sourde, 1893, p. 156) :
• 1. Les journaux reliés de grand format furent placés au pourtour de la salle ou dans ses dépendances, et des alvéoles aménagées où les revues sont conservées avant d'être envoyées à la reliure, afin d'être immédiatement communicables.
J. CAIN, Les Transformations de la Bibliothèque nationale de 1936 à 1959, 1959, p. 49.
2. [En parlant d'un obj. abstr.]
a) [D'une connaissance, d'un message, d'une qualité (souvent en assoc. parad. avec clair et commun)] Un langage, un sens communicable; une idée, une vérité communicable. Toute négation concernant la pensée commune est elle-même pensée commune, et communicable; ou bien ce n'est rien (ALAIN, Propos, 1923, p. 470). Un savoir économique scientifiquement contrôlé, communicable à tous et acceptable par tous (L'Univers écon. et soc., 1960, p. 606) :
• 2. ... s'il n'est de science que du général, si l'individu est ineffable, la seule connaissance communicable qui puisse être formulée sur l'individu est d'ordre générique.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 38.
— Emploi subst., sing. avec valeur de neutre. Le communicable. La religion de l'obscur s'énonce encore chez ses grands-prêtres par une guerre expresse déclarée au communicable (BENDA, La France byzantine, 1945, p. 108) :
• 3. Tout porte à croire qu'il existe un certain point de l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas cessent d'être perçus contradictoirement.
BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 2e Manifeste, 1930, p. 92.
b) [En parlant d'une émotion, d'un sentiment] Cette joie [d'écrire] passe, revient, mais elle existe, et elle est communicable, et vous devez la ressentir (RENARD, Journal, 1899, p. 540).
— En partic. [Souvent précédé d'une loc. restrictive ou négative] Une émotion, une impression (non/peu) communicable.
B.— Emplois spéc. Que l'on peut relier par un moyen de communication.
1. [Au moyen d'un canal] Ces deux rivières sont communicables (Ac. 1835-1932).
2. [Au moyen d'une porte] Ces deux appartements sont communicables (Ac. 1835, 1878).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1380 [ms. XVe s.] « sociable » (EVR. DE CONTY, Probl. d'Arist., B.N. 210, f° 156a ds GDF. Compl.) — 1752, Trév.; 2. XVIe s. « qui peut être communiqué » (LA BODERIE, Harmon., p. 32 ds GDF. Compl.); 1690 en partic. (FUR. : les maladies contagieuses sont aisément communicables); 3. 1690 (FUR. : rendre la Seine communicable avec la Meuse). Empr. au b. lat. communicabilis « qui communique, qui peut se communiquer ». Fréq. abs. littér. :43.
DÉR. Communicabilité, subst. fém. Qualité de ce qui peut être communiqué. Cette communicabilité [du concept] est tout à fait indépendante de son degré d'extension (É. DURKHEIM, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, Le Système totémique en Australie, 1912, p. 619). Ce contenu [des sentiments et des pensées] n'est d'ailleurs point — (toutes proportions gardées) — sensiblement différent de celui de toute une catégorie d'hommes d'un même temps. (Mais c'est aussi ce qui lui assure sa communicabilité avec les masses humaines, qui retrouvent dans l'œuvre de l'artiste une parenté spirituelle.) (R. ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1928, p. 28). La communicabilité d'une image singulière est un fait de grande signification ontologique (BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, p. 2). — Dernière transcr. ds LITTRÉ : ko-mu-ni-ka-bi-li-té. — 1res attest. 1. 1282 « libéralité » (H. DE GAUCHI, Gouv. des princ., Ars., f° 40 v° ds GDF. Compl.); 2. 1722 communicabilité de la peste (Journal des savants ds TRÉV. 1752); de communicable, suff. -ité. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — GOHIN 1903, p. 271 (s.v. communicabilité).
communicable [kɔmynikabl] adj.
ÉTYM. XVIe; « sociable », 1380; de communiquer ou empr. du bas lat. communicabilis « qui peut se communiquer, qui se communique » de communicare (→ Communiquer).
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1 Rare. Qu'on peut faire communiquer. || Rivières communicables, que l'on peut joindre par un canal.
2 Qui peut être communiqué (à…). || Feu communicable. — Cour. (en parlant de la communication par signes). || Sens, idée communicable. || Pensée communicable. || Connaissance, savoir communicable. — N. m. Rare. || Le communicable.
3 Qui se communique facilement. || Une joie communicable. ⇒ Communicatif.
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DÉR. Communicabilité.
CONTR. Incommunicable.
Encyclopédie Universelle. 2012.