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colon

1. colon [ kɔlɔ̃ ] n. m.
• 1355; lat. colonus, de colere « cultiver »
1Dr. Cultivateur d'une terre dont le loyer est payé en nature. fermier, métayer. Colon partiaire. « il l'exploitait comme colon à mi-fruit » (É. Guillaumin). Hist. Personne libre attachée au sol qu'elle exploitait. « des “colons”, c'est-à-dire des travailleurs réputés libres » (Duby).
2(1665) Cour. Personne qui est allée peupler, exploiter une colonie. Les premiers colons d'Amérique. pionnier. Habitant d'une colonie ressortissant de la métropole (opposé à indigène et à métropolitain). Les colons français d'Algérie.
3Membre d'un groupe de personnes de même origine, fixées dans un autre lieu.
(1911) Membre d'une colonie (de vacances; pénitentiaire).
⊗ HOM. poss. Côlon. colon 2. colon [ kɔlɔ̃ ] n. m.
• 1890; abrév. de colonel
Fam. Colonel. Par ext. Eh bien, mon colon ! (exclam. iron.).

colon nom masculin (latin colonus) Personne qui a quitté son pays pour aller exploiter une terre, faire du commerce, etc., dans une colonie ; descendant de ces immigrés, installé à demeure dans ce pays et cohabitant avec les autochtones. Enfant d'une colonie de vacances. Membre d'une colonie pénitentiaire. Sous l'Empire romain, personne de condition libre, mais attachée héréditairement au sol qu'elle cultive. ● colon (expressions) nom masculin (latin colonus) Colon partiaire, synonyme de métayer. ● colon (homonymes) nom masculin (latin colonus) collons forme conjuguée du verbe coller colon nom masculin côlon nom masculin colonne nom féminincolon (synonymes) nom masculin (latin colonus) Personne qui a quitté son pays pour aller exploiter une...
Synonymes :
- pionnier
- planteur
Colon partiaire
Synonymes :
- métayer
colon nom masculin (de colonel) Argot militaire. Colonel. ● colon (expressions) nom masculin (de colonel) Populaire. Ben, mon colon !, ah, mon colon !, exclamation traduisant la surprise, l'admiration, etc. ● colon (homonymes) nom masculin (de colonel) collons forme conjuguée du verbe coller colon nom masculin côlon nom masculin colonne nom féminin

colon
n. m.
d1./d HIST Dans le Bas-Empire romain, homme libre attaché à la terre qu'il travaillait.
d2./d DR Celui qui cultive la terre pour son compte en payant une redevance en nature au propriétaire.
Colon partiaire: métayer.
d3./d (Afr. subsah.) Paysan membre d'un colonat.
d4./d Cour. Celui qui est allé habiter, peupler une colonie. Les premiers colons d'Amérique.
d5./d Celui qui habite, exploite une colonie (sens 2). Aux modestes colons succédèrent les grands planteurs qui installèrent l'économie sucrière aux Antilles.
d6./d Enfant qui fait partie d'une colonie de vacances.

⇒COLON, subst. masc.
A.— [Bas-Empire, Moy. Âge] Cultivateur, à l'origine ancien soldat, de condition libre mais assujetti à la terre qu'il travaille pour le compte d'un propriétaire :
1. L'église chrétienne était tout autrement organisée. Depuis la misérable habitation du colon, du serf, au pied du château féodal, jusqu'auprès du roi.
GUIZOT, Hist. gén. de la civilisation en Europe, 1828, leçon 6, p. 9.
2. ... il [le mot serf] devint le nom générique d'une condition mêlée de servitude et de liberté, dans laquelle se confondirent l'état de colon et l'état de lite...
A. THIERRY, Essai sur l'hist. de la formation et des progrès du Tiers-état, 1853, p. 19.
DR. Exploitant d'une terre qui lui a été concédée par le propriétaire avec qui il doit partager les fruits de l'exploitation :
3. [Le père Caillaud]. — Mon propre bien, qui est du côté d'Arton, va au plus mal, à cause que depuis environ un an, mon colon est malade et ne peut se remettre.
G. SAND, La Petite Fadette, 1849, p. 267.
B.— Celui qui a quitté son pays pour aller occuper, défricher, cultiver une terre de colonisation :
4. La Russie plus tard puisa à son tour dans l'Europe centrale des contingents de colons pour reconstituer son Ukraine, sa frontière des steppes.
VIDAL DE LA BLACHE, Princ. de géogr. hum., 1921, p. 99.
5. Elle a préféré partir pour le Maroc avec Villier et ils ont mené là, au début, une vie de colons, une vie dure.
MAUROIS, Climats, 1928, p. 210.
Fam. [En apostrophe] ,,Camarade`` (ESN. 1966). Ben! mon vieux colon! (ESN. 1966).
Toute personne habitant les colonies. Un riche colon. J'ai été envoyé de bonne heure à Saint-Domingue, chez un de mes oncles, colon très riche (HUGO, Bug-Jargal, 1826, p. 20).
C.— Membre d'une colonie pénitentiaire.
D.— Enfant envoyé dans une colonie de vacances.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Ca. 1310 dr. médiév. « tenancier, occupant, habitant d'une terre » li colone de celle terre (Ystoire de li Normant, trad. de Aimé de Mont Cassin, éd. V. de Bartholomaeis, livre II, XXIII, p. 84, 5); 2. 1689 dr. fr. « fermier » (J. DOMAT, Lois civiles [dans leur ordre naturel] ds Trév. Suppl. 1752); 3. av. 1735 dr. rom. (Le P. J. Longueval, ibid.); 4. 1748 dr. en gén. colon partiaire (MONTESQUIEU, L'Esprit des lois, éd. J. Brethe de la Gressaye, XIII, 3, p. 151). B. 1. Mil. XIVe s. hist. anc. coulon « qui fait partie d'une colonie, habitant d'une ville nouvelle » (BERSUIRE, Tit. Liv., B.N. 20 312 ter, f° 33 v° ds GDF. Compl.; cf. aussi ds GUÉRIN); 2. 1663 « occupant, nouvel habitant d'une colonie moderne » (DE CRECY, Le Guidon de la navigation, p. [XVII]). Empr. au latin. class. colonus « cultivateur, métayer, fermier » et « habitant d'une colonie »; colonus partiarius en b. lat. jur. (Gaius) très usité en lat. médiév. (NIERM.) pour désigner le tenancier d'une terre. Fréq. abs. littér. :1 169. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 521, b) 4 096; XXe s. : a) 339, b) 421.
DÉR. Colonage, subst. masc. Mise en valeur d'une exploitation agricole par un colon, preneur d'un domaine pour un temps déterminé sous condition d'en assurer l'entretien, et d'en partager les bénéfices. Bail à colonage. []. Ds Ac. Écrit colonnage ds LAND. 1834. 1re attest. 1800 (BOISTE); de colon « fermier », suff. -age.
BBG. — ARV. 1963, pp. 191-192.

1. colon [kɔlɔ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1310; du lat. colonus, de colere « cultiver ».
1 Dr. Cultivateur d'une terre dont le loyer est payé en nature. Fermier, métayer.(1748). || Colon partiaire : cultivateur, agriculteur qui partage avec le propriétaire le produit de la récolte. Colonage. || Le marayon qui exploite un marais salant est un colon partiaire.
Hist. Personne libre attachée au sol qu'elle exploitait. || La condition des colons du moyen âge était supérieure à celle des serfs. Colonat.
0.1 Cette même mobilité a d'autre part rompu la coïncidence entre le statut du manse et celui des agriculteurs qui l'exploitent : des manses libres sont tenus par des esclaves, des manses serviles par des « colons », c'est-à-dire des travailleurs réputés libres.
Georges Duby, Guerriers et Paysans, p. 99.
2 Vx. Cultivateur.
1 Les inondations du Nil durent, pendant des siècles, écarter tous les colons d'une terre submergée quatre mois de l'année.
Voltaire, Essai sur les mœurs, Introd.
2 Plusieurs colons laissent leurs héritages en friche.
Voltaire, in Pierre Larousse.
3 (1663). Mod. Personne qui est allée peupler, exploiter une colonie. || Les colons grecs de Sicile. || Les premiers colons d'Amérique. Pionnier. || Les colons anglais d'Australie. || Les colons français d'Algérie, d'Afrique noire. || La vie rude des colons du bled. || Concession accordée à un colon. || Une femme colon.
3 (…) cette bonne femme d'Alsace jetée sur un sol de feu où il ne pousse pas un chou. Comme elle devait souvent penser au pays perdu (…)
En me quittant, elle ajouta : « Savez-vous si on donnera des terres en Tunisie ? On dit que c'est bon par là. Ça vaudra toujours mieux qu'ici (…) »
Tous nos colons installés au delà du Tell en pourraient dire à peu près autant.
Maupassant, Au soleil, p. 44.
4 Il considère les buveurs, ses clients, de l'œil dont un colon du bled considère les indigènes.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, III, p. 18.
Habitant d'une colonie; ressortissant de la métropole qui ne vit pas sur le territoire de celle-ci (opposé à indigène, et à métropolitain).
4 Membre d'un groupe d'individus de même origine, fixés dans un autre lieu ( Colonie, 5.).
5 Un mois est passé depuis mon départ de Paris, et il n'en reste plus qu'un bien court jusqu'à ce que je revoie les colons de la rue Blanche.
Sainte-Beuve, Correspondance, t. I, 10, 14 sept. 1822.
6 Nous aimons, colons éparpillés sur la côte, les dîners impromptus, parce qu'ils nous réunissent pour une heure ou deux.
Colette, la Naissance du jour, p. 195.
Enfant d'une colonie (de vacances; pénitentiaire).
7 Mon séjour à Mettray (une colonie pénitentiaire) ne paraît avoir été qu'une longue noce coupée de drames sanglants où j'ai vu des colons se cogner, faire d'eux des tas de chair saignante (…)
J. Genet, Miracle de la rose, p. 108.
CONTR. Autochtone, indigène.
DÉR. Colonage, colonat. V. Colonie, coloniser.
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2. colon [kɔlɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1890; abrév. de colonel.
Fam. Colonel. || Le colon passera le régiment en revue.
Par ext. || Mon colon ! || Ben, mon colon ! [bɛ̃mɔ̃kɔlɔ̃], exclamation ironique ou admirative.

Encyclopédie Universelle. 2012.