coincer [ kwɛ̃se ] v. tr. <conjug. : 3>
• 1773; de coin
1 ♦ Assujettir, fixer avec des coins. Coincer des rails. — Par ext. ⇒ bloquer, immobiliser, serrer. Coincer une bouteille entre deux paquets. Être coincé sous les décombres. Pronom. Ce mécanisme se coince, s'est coincé. ⇒ gripper. La fermeture éclair s'est coincée.
2 ♦ Fig. et fam. Mettre dans l'impossibilité d'agir. ⇒ acculer. On a coincé le voleur. ⇒ pincer. — Mettre en difficulté intellectuelle. Il l'a coincé sur cette question. ⇒ coller. Absolt Elle coince sur les maths. ⇒ sécher.
⊗ CONTR. Décoincer.
● coincer verbe transitif (de coin) Immobiliser quelque chose, quelqu'un, le serrer, le bloquer dans un espace étroit, entre d'autres objets ou d'autres personnes, et l'empêcher de bouger, de se mouvoir : L'éboulement avait coincé de nombreuses victimes sous les décombres. Obstruer un passage, une ouverture en empêchant de passer : Les gens coinçaient la sortie, on a dû attendre. Immobiliser quelque chose, le bloquer : Il y a quelque chose qui coince le tiroir. Retenir quelqu'un en un lieu, contre sa volonté : Elle m'a coincée dans le couloir pour me raconter ses vacances. Mettre quelqu'un dans l'embarras pour agir, répondre, se déterminer : La journaliste l'a coincé sur sa position politique. Familier. Pincer quelqu'un qui a commis une faute, un délit : Se faire coincer à la douane. ● coincer (difficultés) verbe transitif (de coin) Conjugaison Le c devient ç devant o et a : je coince, nous coinçons ; il coinça. ● coincer (synonymes) verbe transitif (de coin) Immobiliser quelque chose, quelqu'un, le serrer, le bloquer dans un espace...
Synonymes :
- bloquer
- caler
Mettre quelqu'un dans l'embarras pour agir, répondre, se déterminer
Synonymes :
- acculer
Familier. Pincer quelqu'un qui a commis une faute, un délit
Synonymes :
- pincer (familier)
● familier, coincer
verbe intransitif
se coincer
verbe pronominal
être coincé
verbe passif
Être bloqué, immobilisé : Le tiroir coince, ne force pas.
Familier. Se bloquer, rencontrer un obstacle : Les négociations coincent sur ce point.
coincer
v. tr.
d1./d Fixer avec des coins; serrer, empêcher de bouger. Coincer une porte pour l'empêcher de battre.
|| v. Pron. (En parlant des pièces d'un mécanisme). Se bloquer. La serrure s'est coincée.
|| (En parlant d'une partie du corps). Il s'est coincé le doigt dans une porte.
d2./d Fig., Fam. Acculer, immobiliser. Il m'a coincé contre un mur.
I.
⇒COINCER1, verbe trans.
Fixer, assujettir avec des coins. Coincer des rails (Ac. 1932).
Prononc. et Orth. Cf. coincer2.
DÉR. Coinçage, subst. masc. Action de coincer. [Dans le boisage pour la construction des souterrains] presque toutes les pièces tiennent par le coinçage (Ch. BRICKA, Cours de ch. de fer, t. 1, 1894, p. 198). Spéc., ch. de fer. Action de serrer les rails avec des coins. — 1re attest. 1863 (LITTRÉ); du rad. de coincer, suff. -age.
II.
⇒COINCER2, verbe trans.
A.— [Le compl. d'obj. désigne une chose]
1. Introduire un corps étranger dans le mécanisme d'un objet de manière à bloquer son fonctionnement. Coincer le mécanisme de l'horloge en introduisant un silex entre les dents du gros engrenage (H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 184).
— Emploi pronom. Se bloquer sous l'action d'un agent extérieur. Magnin vit l'Orion tourner de 180 degrés. Le compas se coinça, les appareils qui indiquaient l'horizontale étaient démolis (MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 844).
2. Agir sur un objet de manière à l'immobiliser complètement. Je me voyais (...) le [d'Artagnan] rattraper, coincer sa machine contre le trottoir (CAMUS, La Chute, 1956, p. 1501).
— Emploi pronom. Se bloquer, s'immobiliser. La Notre-Dame (...) se coinça entre les barques voisines, têtues sur leurs câbles raides (HAMP, Marée fraîche, 1908, p. 11).
— Emploi intrans. Même sens. Mets de la graisse dans la rainure [du pistolet], il dit, c'est toujours là que ça coince (GIONO, Le Grand troupeau, 1931, p. 194). On lutte (...) contre des palonniers qui gèlent, des manettes qui coincent, des boulons qui foire (SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, p. 315).
— Coincer la bulle. Cf. bulle1.
B.— [Le compl. d'obj. désigne une pers.]
1. Immobiliser complètement une personne par la pression d'agents extérieurs. Coincer quelqu'un entre des valises; il est coincé sous les débris.
♦ Rare, pronom. Se mettre dans l'impossibilité de bouger :
• 1. Il [Sulphart] fit un mouvement violent pour se dégager, mais son bras était pris sous le buste de l'autre, leurs deux corps se coinçaient et il ne put bouger.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 289.
— Fam. Pousser et retenir quelqu'un dans un endroit retiré et à l'abri des regards. Voici Paul Fargue, qui me coince dans une embrasure (R. MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, p. 1360).
2. Fig. et fam. Acculer quelqu'un à une situation telle qu'il ne puisse échapper à ce qu'on veut obtenir de lui :
• 2. La dernière gaffe à faire c'est de vouloir coincer tout de suite un témoin, de le forcer à se contredire trop tôt.
BERNANOS, Un Crime, 1935, p. 821.
— [En parlant d'une force de l'ordre] Prendre, arrêter quelqu'un qui a fini par ne plus pouvoir s'échapper. Cf. pincer. Tu sais, confia la grosse Thérèse, ils [les flics] ont coincé Gilberte (F. CARCO, L'Homme traqué, 1922, p. 90).
Prononc. et Orth. :[], (je/me) coince []. Ds Ac. 1932. Prend une cédille devant a et o; ex. : je coinçai(s), nous coinçâmes, nous coinçons, etc., Lar. 19e, GUÉRIN 1892 et Nouv. Lar. ill. admettent coincer ou coinser. Étymol. et Hist. 1. 1773 coinser « fixer, caler avec des coins » (BOURDÉ, Man., I, 127 ds Fr. mod., t. 25, p. 308 : Coinser les Mâts); 2. a) av. 1857 « mettre dans l'impossibilité de bouger » coincé part. passé adjectivé (E. Sue ds Lar. 19e); b) 1922 fig. pop. (F. CARCO, loc. cit.). Dér. de coin; dés. -er. Fréq. abs. littér. :154.
DÉR. Coincement, subst. masc. Blocage dans le fonctionnement d'une pièce mécanique. Le battage, à l'endroit où un coincement s'est produit, dégage la colonne et permet son relèvement (J.-J. CHARTROU, Pétroles naturel et artificiels, 1931, p. 56). — []. Ds Ac. 1932. — 1re attest. 1888-90 (L. SER, Traité de Physique industrielle, t. 2, p. 1); cf. Lar. Suppl. 1890; du rad. de coincer, suff. -(e)ment1.
BBG. — ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1965, t. 29, p. 376.
coincer [kwɛ̃se] v. [CONJUG. placer.]
ÉTYM. 1773, coinser; de coin.
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I V. tr.
1 Assujettir, fixer avec des coins (I., 1.). || Coincer des rails. — Par ext. ⇒ Bloquer, immobiliser, serrer. || Coincer un mécanisme, un organe mécanique avec une clavette, une cheville. — Immobiliser (un dispositif mobile) par accident. || Elle a coincé sa fermeture éclair.
♦ Pron. || Se coincer : se bloquer sous l'action d'un agent extérieur, cesser de fonctionner. || Ce mécanisme se coince, s'est coincé.
2 a Immobiliser, serrer dans un espace étroit. || Les motards ont coincé la voiture du chauffard contre le trottoir. || Il nous a coincés dans une encoignure pour nous raconter ses malheurs.
b Fam. Rendre impraticable. || La foule coinçait le passage, la sortie. ⇒ Bloquer. — La glace coince les tuyaux.
3 Fig. et fam. (Compl. n. de personne). Mettre dans l'impossibilité de se mouvoir, retenir. || Se faire coincer : se faire prendre. || On a coincé le voleur. ⇒ Pincer.
1 Hier, si je l'avais coincé, je l'étranglais comme une gerboise.
P. Mac Orlan, la Bandera, VII, p. 86.
♦ Réduire à l'impuissance. || Il l'a coincé sur cette question.
1.1 « Ni avec vous ni sans vous… » Plus qu'aucun intellectuel communiste, Sartre aura été coincé entre ces deux impossibilités.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes, 1958-1960, p. 360.
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II V. intr. (syn. de se coincer).
1 Être coincé, bloqué. || Dispositif qui coince.
2 Fam. (Personnes). Être bloqué, incapable d'avancer, de fonctionner. || Il coince sur les maths.
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coincé, ée p. p. adj.
2 J'ai mis longtemps à ouvrir la porte, parce qu'une pièce du loquet était rouillée et coincée.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XIX, p. 270.
♦ Retenu par des agents extérieurs.
3 Coincée, heurtée, précipitée, c'est merveille si la caisse arrive entière.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 688.
2 Fam. Pris, réduit à l'impuissance. || Être coincé comme un rat.
4 Il s'était retrouvé avec une dizaine de fournisseurs aux trousses qui le tenaient pour responsable, et lui avaient coupé tout crédit. Il était absolument coincé.
Roger Naïm, l'Ère des truands, p. 18.
3 Fam. Inhibé, incapable de s'exprimer. || Elle est timide et coincée. || Il est complètement coincé. — Un petit sourire coincé.
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DÉR. Coinçage, coincement, coinceur. V. Coincher.
COMP. Décoincer, recoincer.
Encyclopédie Universelle. 2012.