1. cocher [ kɔʃe ] n. m.
• 1560; de 3. coche
♦ Celui qui conduit une voiture à cheval. ⇒ conducteur; postillon. Cocher de fiacre. Fouette, cocher ! fig. allons, en route !
cocher 2. cocher [ kɔʃe ] v. tr. <conjug. : 1>
♦ Marquer d'un trait, d'un signe. Cocher un nom sur une liste. Cochez d'une croix la bonne réponse.
● cocher nom masculin (de coche) Conducteur d'une voiture à cheval : Cocher de fiacre. ● cocher (expressions) nom masculin (de coche) Vieux. Fouette cocher !, hardi donc !, en avant !, que rien ne nous arrête. ● cocher (homonymes) nom masculin (de coche) cocher verbe côcher verbe ● cocher verbe transitif (de coche) Marquer d'un trait, d'un repère : Cocher un nom sur une liste. ● cocher (homonymes) verbe transitif (de coche) cocher nom masculin côcher verbe
cocher
n. m. Celui qui conduit l'attelage d'une voiture.
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cocher
v. tr. Marquer d'une coche ou d'un signe. Cochez d'une croix les cases correspondantes.
I.
⇒COCHER1, subst. masc.
Conducteur d'un véhicule tiré par un ou plusieurs chevaux.
A.— ANTIQ. Conducteur de char. Sur le char, à côté de chaque prince, se tenaient le cocher chargé de conduire le char pendant la bataille... (T. GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, p. 223).
— P. métaph. [P. réf. à l'expr. le char de l'État] Celui qui conduit les affaires de l'État. Que le Roi soit la tête et le cocher de l'État (VIGNY, Le Journal d'un poète, 1830, p. 917). Il [don Carlos] était en tout d'une organisation instable, défectueuse. Le char aux roues inégales était mal attelé et manquait de cocher (SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 6, 1863-69, p. 294).
— MYTH. [Désigne le conducteur du char du soleil et p. méton. le soleil] Le cocher céleste. On voit, au couchant, Phaëton ou le cocher, dont le nom est aussi une des épithètes du soleil (DUPUIS, Abr. de l'orig. de tous les cultes, 1796, p. 162). Le divin cocher Apollon (GOBINEAU, Nouvelles asiatiques, La vie de voyage, 1876, p. 294).
— Spéc., ASTRON. Constellation de l'hémisphère boréal :
• 1. ... les constellations elles-mêmes, furent représentées dans les temples, et leurs images consacrées parmi les monumens du culte et sur les médailles des villes. La belle étoile de la chèvre, placée aux cieux dans la constellation du cocher, avait sa statue en bronze doré dans la place publique des Phliassiens. Le cocher lui-même avait ses temples, ses statues, ses tombeaux, ses mystères en Grece...
DUPUIS, Abr. de l'orig. de tous les cultes, 1796, p. 40.
B.— Conducteur d'une voiture de maître ou d'une voiture publique. Un cocher de fiacre; dire (crier, ordonner) qqc. au cocher; donner une adresse au cocher. La face rouge d'un de nos cochers de remise soulards (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1896, p. 1008). Spéc. Cocher de corbillard. Bernard à un corbillard : Cocher, êtes-vous libre? (RENARD, Journal, 1893, p. 184) :
• 2. ... fermant la portière, il [son valet de chambre] s'assit près du cocher. Le cocher se pencha devant la calèche pour demander l'ordre.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 463.
• 3. Un cocher, en petite livrée du matin, mais cependant poudré comme tout cocher anglais de bonne maison, se tenait droit et raide sur son siège élevé, le fouet dans la main droite, verticalement appuyé sur la cuisse.
PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 3, Le Club des Valets de cœur, 1859, p. 394.
— HIST. Cocher du corps. Cocher qui conduisait le carrosse du roi, de la reine, du dauphin. Le Cocher du corps était donc un personnage; il prêtait serment entre les mains du grand écuyer (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, Append., 1848, p. 591).
— Loc. fig., fam. et vieillie. Fouette cocher! Partons! En avant! Nous devions partir à Noël; ma santé nous a retenus; me voici rétablie, fouette cocher! (É. AUGIER, Un Beau mariage, 1859, pp. 215-216) :
• 4. C'est dans cette salle que je cloue la bière. Les croque-morts viennent la prendre, et fouette cocher! c'est comme cela qu'on s'en va au ciel.
HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 632.
C.— Conducteur de traîneau. « Hey! crie-t-il, hey! », mais les cochers dans leurs traîneaux ne l'entendent pas, les oreilles bandées de châles entortillés autour de la tête (E. TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 282).
D.— P. ext. et p. plaisant. Pilote-aviateur. Les deux taxis victorieux rentrent à l'écurie, en se livrant à des cabrioles qui marquent le contentement de leurs cochers (Mousqu., 87 ds ESN. Poilu 1919, p. 513).
Rem. On rencontre ds la docum. cochère, subst. fém. Femme qui conduit une voiture à cheval. Et cocotte trottait d'un trot bien peu normal, ma cochère, d'ailleurs, conduisant assez mal (PONCHON, La Muse au cabaret, Collignonne, 1920, p. 182). Emploi apposé avec valeur adj. Des femmes cochères (cf. ÉLUARD, Donner à voir, 1939, p. 166).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1560 (R. Belleau ds Les Amours de Ronsard, II, 40b d'apr. BARB. Misc. 7, n° 6). Dér. de coche « chariot couvert »; suff. -ier réduit à -er apr. -ch-. Fréq. abs. littér. :1 799. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 818, b) 4 794; XXe s. : a) 3 929, b) 1 165. Bbg. GOUG. Mots t. 1 1962, p. 206.
II.
⇒COCHER2, verbe trans.
A.— Vx. Faire une coche, une entaille.
— Spéc. Cocher une personne (un serviteur). Noter les gages dus, en faisant une coche sur un morceau de bois :
• 1. ... tout domestique qui savait écrire à Tainchebraye tenait un cahier, un carnet où ses gages figuraient en tête. Les autres serviteurs étaient cochés; on entaillait une baguette fendue tout du long (...) puis, en témoignage, chacun gardait son côté de baguette.
J. DE LA VARENDE, Le Centaure de Dieu, 1938, p. 158.
B.— P. ext. Marquer d'un trait ou autre repère. Son nom était coché sur la liste sanglante (J. DE LA VARENDE, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, 1936, p. 26). Il rêva au jour où elle serait repartie, et le cocha sur son calendrier (MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 1316) :
• 2. Son ami, M. Saint-Martin, suivait par-dessus son épaule, et ils avaient un « Bon! » un « Mauvais! » sur chaque nom, et parfois, avec un crayon, les cochaient d'un point d'interrogation.
BARRÈS, L'Appel au soldat, 1897, p. 134.
Prononc. et Orth. :[], (je) coche []. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1305-10 (G. GUIART, Royaux Lignages, éd. J.-A. Buchon, II, 4203 : Arbalestiers leur quarriaus cochent). Dér. de coche « entaille »; dés. -er. Fréq. abs. littér. :12.
III.
⇒CÔCHER, COCHER3, verbe trans.
Vx et rare. [Le suj. désigne le coq et p. ext. un oiseau mâle] Couvrir la femelle. Un coq qui coche une poule (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 168). Un coq, un moineau, côchent vingt à trente fois leur femelle dans l'espace de quelques heures (Virey ds Lar. 19e).
— P. anal. [En parlant de l'homme] Quand je coche quelques gaillardes, un soir de bataille, je tourne le nez et m'endors tout soudain (...) sans me tarabuster comme toi (A. ARNOUX, Abisag, 1919, p. 182).
Rem. Emploi adj. œufs côchés. Œufs fécondés (attesté ds DG, QUILLET 1965).
Prononc. et Orth. :[]. GUÉRIN 1892, DG, Lar. 20e, Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr. signalent la graph. cocher sans accent sous l'infl. de coq. Cette graphie est celle de Ac. 1694-1762, alors que Ac. 1798-1932 écrit côcher. Étymol. et Hist. Ca 1202 chauchier « couvrir (une poule en parlant d'un coq) » (Renart, éd. M. Roques, 15969); ca 1256 caukier (ALDEBRAND DE SIENNE, Régime du corps, 178, 18 ds T.-L.); XVIe s. les coqs cochent (Moyen de parvenir ds GUÉRIN). Du lat. class. calcare « fouler, piétiner, presser » (d'où l'a. fr. chauchier « fouler ») attesté dès le 1er s. au sens de « couvrir » en parlant des oiseaux (Columelle ds TLL s.v., 134, 72). La forme mod. est due à l'infl. de la forme pic. ou à une dissimilation (cf. cauchemar), ou à l'infl. de coq à qui le mot doit aussi la graphie -o-.
1. cocher [kɔʃe] n. m.
ÉTYM. 1560; de 4. coche.
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♦ Personne qui conduit une voiture de maître ou une voiture publique hippomobile. ⇒ Conducteur; automédon (par plais.), postillon. || Cocher de grande maison. || Cocher de fiacre. ⇒ (vx) Colignon (cit.), voiturin. ☑ Loc. vx. Avoine (4.) des cochers.
1 Est-ce à votre cocher, Monsieur, ou bien à votre cuisinier, que vous voulez parler ? car je suis l'un et l'autre.
— C'est à tous les deux.
Molière, l'Avare, III, 1.
2 (…) un vieux cocher à carrick, qui conduisait une haridelle (…)
France, la Vie en fleur, XXIX, p. 337. (→ Canasson, cit. 1).
3 En cette fin de 1908, le cochers raillent encore les pannes d'automobiles : les arrêts inopinés en pleine côte (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XII, p. 164.
➪ tableau Noms de métiers.
♦ Vx et fam. || Fouette, cocher ! : ordre donné au cocher de fouetter ses chevaux pour partir. — ☑ Fig., mod., par plais. Fouette, cocher ! : Allons ! En avant !
♦ ☑ Mythol. Le cocher céleste, le cocher du soleil : le conducteur du char du soleil. ⇒ Phaéton (étym.). || La constellation du Cocher (Auriga).
REM. En parlant d'une femme, on dit (ou on disait) : elle est cocher; femme-cocher. La forme cochère, n. f., signalée in Larousse mensuel 1907, p. 22, semble rare.
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HOM. 2. Cocher.
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2. cocher [kɔʃe] v. tr.
ÉTYM. Déb. XIVe; de 1. coche.
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1 Vx. Faire une coche, une entaille à (qqch.).
2 Par ext. Marquer d'un trait, d'un repère. || Cocher des noms sur une liste. ⇒ Noter. — Au p. p. (par métaphore, littéraire) :
0 La pensée la plus inquiète avait son reflet parfait et paisible, et la route blanche, cochée jusqu'à l'infini de ses bornes, était la seule mesure humaine de tout ce repos.
Giraudoux, Simon le Pathétique, p. 146.
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HOM. 1. Cocher.
Encyclopédie Universelle. 2012.