cocardier, ière [ kɔkardje, jɛr ] adj.
• 1858; de cocarde (2o)
♦ Chauvin, militariste. ⇒ patriotard. Avoir l'esprit cocardier. Ce journal a publié un article cocardier.
● cocardier, cocardière adjectif et nom (de cocarde) Qui manifeste un patriotisme chauvin et étroit : Des supporters cocardiers. ● cocardier, cocardière (synonymes) adjectif et nom (de cocarde) Qui manifeste un patriotisme chauvin et étroit
Synonymes :
- chauvin
- patriotard (familier)
cocardier, ère
adj. Péjor. Qui aime l'armée; chauvin.
⇒COCARDIER, IÈRE, adj.
A.— [Appliqué à un animé]
1. TAUROM. [En parlant d'un taureau] Qui porte une cocarde. Taureaux cocardiers (MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, p. 520).
— Emploi subst. Taureau porteur d'une cocarde, sélectionné pour le combat. Il faut veiller à ce que les cocardiers aient suffisamment d'aliments afin qu'ils soient en bonne condition pour les premières courses du printemps (Vie Lang., 1972, n° 242, pp. 284-285).
2. Au fig.
a) [En parlant d'une pers.] Qui aime les uniformes, les décorations, la vie militaire. Je ne suis pourtant pas cocardier mais ça me fait plaisir de voir un officier prussien (RENARD, Journal, 1902, p. 748). Cocardier, le gamin qui suit le régiment. Il aimait l'armée (BARRÈS, Mes cahiers, t. 7, 1908-09, p. 39).
— Emploi subst. Faire le cocardier (GIONO, Le Hussard sur le toit, 1951, p. 102). Pour vous qui êtes un cocardier il y a une chose qui a dû être plus pénible que tout, c'est la dégradation (BARRÈS, Mes cahiers, t. 2, 1898-1902, p. 209).
b) Patriote exalté, chauvin. Quoiqu'il ne fût pas cocardier, Flavien pensait avec satisfaction, que c'était un cheval français (P. VIALAR, L'Éperon d'argent, 1952, p. 251).
B.— [Appliqué à un écrit, un acte, un mouvement, une politique dictés par l'amour de la cocarde, symbole d'une nation, d'un parti] Leur attitude politique (...) nationaliste et cocardière (J. JAURÈS, Europe incertaine, 1914, p. 143). La vieille France artisanale, frondeuse et cocardière, révolutionnaire et sentimentale (L. FEBVRE, Combats pour l'hist., 1932, p. 349). L'article cocardier qu'il avait lu dans l'Action Française (R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 336).
Prononc. :[], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1. 1858 « soldat qui aime le métier des armes » (LARCH., p. 458); d'où avec nuance péj. 1881 (L. RIGAUD, Dict. de l'arg. mod., p. 102 [Louis Noir, Souvenirs d'un zouave] : le commandant de bataillon était ce que les troupiers appellent un cocardier, c'est-à-dire qu'il mettait une importance extrême à ce que ses hommes brillassent par leur tenue soignée et sévère); 1896 emploi adj. cœur cocardier (COPPÉE, Contes en prose, t. 7, p. 191); 2. 1866 arg. des théâtres « comparse dont l'emploi est de porter le drapeau et la cocarde » (Lar. 19e). Dér. de cocarde; suff. -ier. Fréq. abs. littér. :20.
cocardier, ière [kɔkaʀdje, jɛʀ] adj.
ÉTYM. 1858; de cocarde.
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1 Qui porte la cocarde (4.), en parlant d'un taureau. || Taureau cocardier. — N. m. || Un cocardier : un taureau cocardier.
b (Personnes; choses). Mod. D'un patriotisme exalté, chauvin, militariste. ⇒ Chauvin, patriotard. || Il est un peu cocardier. ⇒ Nationaliste. || Un article cocardier; une déclaration cocardière.
1 Je ne sais pas ce que j'ai. Je ne suis pourtant pas cocardier, mais ça me fait plaisir de voir un officier Prussien.
J. Renard, Journal, 6 mai 1902.
2 (…) si tu as pensé au sabre, c'est simplement par goût de la fioriture et de la gloriole parce que tu sais t'en servir d'une façon merveilleuse (…) parce que tu ne pourras jamais te guérir de tes façons cocardières qui t'ont déjà rendu maintes fois ridicule.
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 140.
♦ N. || Être un cocardier intransigeant. ⇒ Chauvin.
3 Le choléra est une saloperie, mais le reste est une saloperie encore pire. Ne faites pas le cocardier.
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 102.
Encyclopédie Universelle. 2012.