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clou

clou [ klu ] n. m.
• 1080; lat. clavus
I
1Petite tige de métal à pointe, souvent à tête, qui sert à fixer, assembler, suspendre. Petits clous de tapissier. semence. Clou à tête ( broquette, pointe; bossette, cabochon) , sans tête ( clavette, cheville) , à crochet. Clou en U, à deux pointes. ⇒ cavalier, crampillon. Clous à souliers. caboche. Clous et punaises; clous et vis. Boîte à clous. cloutière. Enfoncer, fixer un clou avec un marteau. Planter des clous. clouer. Rabattre, river un clou. Arracher les clous avec un pied-de-biche, des tenailles, un tire-clou. déclouer. Objet accroché, suspendu à un clou. Pneu à clous.
Loc. Maigre comme un clou, comme un cent de clous : très maigre. Enfoncer le clou. River son clou à qqn. Ça ne vaut pas un clou : cela ne vaut rien. Des clous ! (cf. Des clopes ! Des clopinettes !). Loc. prov. Un clou chasse l'autre.
2Tête de clou; ornement. cloutage, tête-de-clou. Spécialt Les clous : passage pour piétons (autrefois matérialisé par de grandes têtes de clous) (cf. Passage clouté). Traverser dans les clous, en dehors des clous.
IIPar anal.
1(1170 ) Fam. Furoncle.
2Clou de girofle.
IIIFig.
1Loc. fam. (1823) Mettre sa montre au clou, au mont-de-piété, en gage (cf. Chez ma tante).
2(1878) Le clou du spectacle : ce qui accroche le plus l'attention.
3(1898) Mauvais véhicule (bicyclette, automobile). bagnole, guimbarde. Un vieux clou.

clou nom masculin (latin clavus) Morceau de métal, à pointe et à tête, qui sert à fixer ou à suspendre quelque chose. Familier. Furoncle. Familier et vieux. Mont-de-piété : Mettre sa montre au clou. Familier et vieux. Prison. Familier. Vieil appareil ou bicyclette en mauvais état. Scène à effet, attraction qui assure le succès d'une pièce, d'un spectacle ; moment le plus réussi de quelque chose : Le clou de la soirée. Chirurgie Sorte de broche en acier inoxydable utilisée en chirurgie osseuse pour fixer ou consolider un os fracturé ou une articulation. Médecine vétérinaire Toute blessure qui perfore la surface plantaire du sabot du cheval. ● clou (expressions) nom masculin (latin clavus) Familier. Ça ne vaut pas un clou, cela ne vaut rien. Clou de girofle, bouton à fleur du giroflier, employé comme épice. Familier. Des clous !, pas du tout ; absolument rien ; vous pouvez toujours attendre, chercher, etc. Familier. Enfoncer le clou, revenir avec insistance sur un point embarrassant. Populaire. Pour des clous, pour rien : On s'est dérangé pour des clous. Un clou chasse l'autre, quelqu'un, quelque chose en supplante un autre. Clou plaquettaire, agglomération de plaquettes sur une brèche vasculaire, constituant l'ébauche du caillot. Clou d'ameublement, clou à grosse tête estampée, le plus souvent en forme de calotte unie. Clou de tapissier, semence.

clou
n. m.
rI./r
d1./d Petite tige de métal, pointue, et ordinairement dotée d'une tête, servant à fixer, attacher ou pendre qqch. Enfoncer un clou avec un marteau. Accrocher, suspendre un vêtement à un clou.
d2./d Loc. fig., Fam. être maigre comme un clou: être très maigre.
|| (Belgique) Ne pas être pendu à un clou: ne pas être à la disposition constante de qqn.
|| (Québec) Cogner des clous: somnoler en position assise, la tête ayant tendance à tomber vers l'avant par saccades.
rII./r Fig.
d1./d Fam. Un vieux clou: une automobile, une motocyclette ou une bicyclette en mauvais état.
d2./d Le clou de la fête, du programme, la principale attraction.
rIII/r Par anal. de forme. Clou de girofle.

⇒CLOU, subst. masc.
A.— Petite pièce métallique pointue, généralement pourvue d'une tête et utilisée dans les métiers du bâtiment pour fixer ou décorer :
1. Des clous larges comme des soucoupes, et quelques-uns avec une tête de la grosseur d'un œuf, décorent magnifiquement les panneaux massifs des portes.
BARRÈS, Greco, 1911, p. 80.
SYNT. a) Clou d'airain, de bronze, de cuivre, de fer, d'argent, d'or; clou à tête plate, ronde; clou sans tête, à crochet; clou à soulier, de fer à cheval; clou de tapissier. b) La tête, la pointe d'un clou; un cent de clous. c) Des souliers à clous; une porte bardée de clous. d) Forger, enfoncer, planter, river, arracher un clou; accrocher, pendre qqc. à un clou; orner, garnir de clous.
P. compar. Maigre comme un clou :
2. Cet homme grand, sec et maigre, pouvait avoir quarante ans; il ressemblait à un long clou à grosse tête; sa tête, en effet, était large et forte.
VERNE, Les Enfants du Capitaine Grant, t. 1, 1868, p. 49.
P. ext., MÉD. Tige de métal, pointue à une extrémité, utilisée pour maintenir les fragments osseux dans certaines fractures (cf. Méd. Biol. t. 1, 1970).
P. méton. Les clous. Synon. fam. de passage clouté. Traverser dans les clous.
B.— Emplois métaph. et fig.
1. Expr. proverbiales.
Compter les clous de la porte. Attendre longtemps :
3. « Tu ne viendras pas chez moi faire tes manigances. » Il la prend par la main, la ramène jusque sur les marches. Maintenant, compte les clous de la porte, tu sauras combien il y en a.
POURRAT, Gaspard des montagnes, Le Pavillon des Amourettes, 1930, p. 133.
Il n'y manque pas un clou [en parlant d'une maison, d'un bâtiment]. Elle/il est en parfait état :
4. Du capitole, il ne restait absolument rien. Pourtant il est là, devant nous et l'on m'assure que pas un clou n'y manque à présent.
GREEN, Journal, 1933, p. 179.
Ne tenir ni à fer ni à clou. Être peu solide.
Un clou chasse l'autre (cf. chasser).
2. [P. réf. à clou en tant qu'objet que l'on enfonce] Région. (Canada)
Au fig. [À propos d'une pers.] Cogner des clous (v. cogner I A).
P. compar. [À propos de la pluie] Tomber comme des clous. Pleuvoir à verse par grosses gouttes bruyantes au moment où elles frappent le sol. Tiens, la pluie augmente encore. Ça tombe comme des clous (J.-J. RICHARD, Pièges, Ottawa, 1973, p. 131).
3. [P. réf. à clou en tant qu'objet servant à accrocher] C'est (...) Dumas qui disait :,,Qu'est-ce-que l'histoire? C'est un clou auquel j'accroche mes tableaux`` (SAINTE-BEUVE, Pensées et maximes, 1869, p. 79) :
5. Je pense qu'il existait, à la Sûreté générale, un dossier concernant la situation de famille de Syveton, les bizarreries de son milieu, tous les clous sales, en un mot, auxquels on pouvait accrocher un meurtre, un scandale.
L. DAUDET, Au temps de Judas, 1920, p. 277.
Au fig. (cf. clouer au pilori « accrocher l'attention »). Le clou d'une pièce, d'un spectacle, d'une fête, etc. Ce qui retient l'attention. Si nous mettions votre tambourinaire dans la pièce? Il manque un clou ça pourrait peut-être servir à accrocher le succès (A. DAUDET, Trente ans de Paris, 1888, p. 119). Il y a ici une exposition de peinture assez intéressante dont le clou est un portrait de Madame Manet (CLAUDEL, Correspondance [avec Gide], 1899-1926, p. 203).
4. [P. réf. à clou en tant qu'objet servant à immobiliser]
Fam. River le clou (à qqn). Avancer un argument qui ne permet pas à l'interlocuteur de répliquer :
6. Au fort des discussions, elle lançait une phrase, elle concluait d'un mot, elle « rivait le clou » à Charvet lui-même.
ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, p. 748.
Pop. Mont-de-piété. Mettre au clou. Mettre en gage au mont-de-piété. Il chercha dans la pauvreté de ses nippes et le vide de ses meubles : rien, il ne restait plus rien dont le clou eût voulu (E. et J. DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, p. 119) :
7. Gervaise aurait bazardé la maison; elle était prise de la rage du clou, elle se serait tondu la tête, si on avait voulu lui prêter sur ses cheveux.
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 645.
Arg. Prison. Voilà mon pauvre Vallé au clou comme conspirateur et racoleur de conjurés (ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, p. 369).
5. [P. réf. à clou en tant qu'objet de peu de valeur]
a) Fam. Objet usagé, détérioré, en partic. vieille bicyclette, vieille automobile. Qu'est-ce-que tu veux parier que j'aurai ma voiture avant la fin du mois. Et pas un clou, je te le promets (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 42) :
8. Bah! on conservera son vieux clou rouillé, aux énormes pneumatiques hernieux, au cadre oblique et grêle, grotesquement hors de mode...
A. ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, p. 24.
b) Loc. fam. et pop.
Cela ne vaut pas un clou. Cela ne vaut rien. Dans ces moments là, mes qualités sommeillent, s'enfoncent, je ne vaux pas un clou (LÉAUTAUD, Journal littér., t. 1, 1893-1906, p. 326).
Faire qqc. pour des clous. Pour rien. Alors, quoi? On se sera dérangé pour des clous! (AYMÉ, La Tête des autres, 1952, p. 189).
Ne pas en ficher (en foudre) un clou. Ne rien faire. Ça [le travail de sa femme] permettait à notre homme de ne pas en fiche un clou, lui qui est né un peu fatigué, justement (TOULET, Les Tendres ménages, 1904, p. 131).
Exclam. Des clous! Pas du tout, certainement pas (sous entendu : vous n'aurez que des clous c'est-à-dire « rien »). Tirer sur le peuple, des clous! (MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 463).
C.— [P. anal.]
1. [de forme] Clou de girofle. Bouton floral du giroflier, employé comme condiment. Oignon piqué de clous de girofles. Un grand verre de calvados brûlant, épicé de clous de girofle et de citron (MILLE, Barnavaux et quelques femmes... 1908, p. 91). Son haleine (...) sentait la carie dentaire et le clou de girofle (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, p. 87).
2. [avec une tête de clou martelée et abîmée] TYPOGR. Caractères en têtes de clous. Usés, abîmés. Han d'Islande se contenta de gros papier gris imprimé en têtes de clous (Mme V. HUGO, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, 1863, p. 12).
3. [avec une tête de clou ronde]. Furoncle :
9. Je suis laid à faire peur. J'ai un énorme clou à la joue droite, qui m'enfle l'œil et me distend le haut de la figure.
FLAUBERT, Correspondance, 1847, p. 255.
4. [avec la douleur que provoquerait l'enfoncement d'un clou] :
10. Je dois dire que les douleurs de reins ne sont jamais revenues. Mais j'ai toujours parfois le clou, là, derrière la tête...
ZOLA, Fécondité, 1899, p. 448.
MÉD. Clou hystérique. Douleur vive ressentie par les hystériques en un point précis du corps (cf. Méd. Biol. t. 1 1970).
Rem. LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, QUILLET 1965 enregistrent le subst. fém. clouure. Endroit où un clou est enfoncé; emploi de clous. La ligne de clouure (cf. A. CRONEAU, Construction pratique des navires de guerre, t. 1, 1892, p. 346).
Prononc. et Orth. :[klu]. Ds Ac. 1694-1932. FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787 et GATTEL 1841 insistent sur le plur. qui s'écrit clous. P. anal. on pourrait rencontrer le plur. en x des mots bijou, caillou, etc. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 clou « petite tige de métal pointue garnie d'une tête, servant à fixer ou à orner quelque chose » (Roland, éd. J. Bédier, 3584); 2. 1170 « furoncle » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 217); 3. 1225-1230 clou de girofle (G. DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 1340); 4. 1823 « mont-de-piété » [parce que les objets mis en gage étaient accrochés à des clous] (lang. poissard d'apr. ESN.); 1833 (L. VIDAL, J. DELMART, La Caserne, p. 343); d'où p. anal. 1835 arg. « prison » ([RASPAIL], Réforme pénitentiaire, p. 2); 5. 1865 « objet usagé », (ouvriers métallurgistes d'apr. ESN.); 1877 (ZOLA, L'Assommoir p. 15); 1886 arg. loc. des clous « rien » (HOGIER-GRISON, Les Hommes de proie, Le Monde où l'on triche, p. 125); 6. 1878 « partie la plus réussie d'un spectacle » (Figaro du 6 juillet ds L. RIGAUD, Dict. de l'arg. mod., 1881, p. 101). Du lat. class. clavus « clou », aussi « furoncle » en lat. impérial. Fréq. abs. littér. :1 300. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 026, b) 2 826; XXe s. : a) 2 127, b) 1 869. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, passim. — ROCHE (P.). L'Arg. de l'Éc. de l'air. Vie Lang. 1961, p. 172. — ROG. 1965, p. 89. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 87; Lang. par. 1920, p. 133. — THOMAS (A.). Nouv. Essais 1904, p. 198.

clou [klu] n. m.
ÉTYM. 1080; du lat. clavus.
———
I
1 Petite tige de métal à pointe et le plus souvent à tête, qui sert à fixer, assembler, suspendre… || La tête, la pointe d'un clou. || Clou à tête. Broquette, pointe. || « La tête grimaçante d'un maître clou » (→ Anneau, cit. 0.2). || Clou à tête plate, ronde. || Clou à tête ouvragée servant d'ornement. Bossette, cabochon. || Clou sans tête. Clavette, cheville, chevillette. || Étêter un clou. || Clou à crochet. || Clou en U à deux pointes. Cavalier, crampillon. || Clou en cuivre, en bronze; clou doré. || Clou de tapissier. || Clous à ardoises. || Clous à souliers. Becquet, caboche, semence. || Clous à chevaux. || Blesser un cheval avec un clou de ferrure. Enclouer. || Clou à large tête qu'on enfonce à la main. Punaise.Clous et rivets, et vis.Boîte à clous. Cloutière. || Enfoncer, fixer un clou avec un marteau. || Planter des clous. Clouer; clouage, clouement, cloutage. || Percer un trou à l'aide d'une vrille avant d'enfoncer un clou ( Avant-clou). || Rabattre, river un clou. River. || Arracher les clous avec un pied-de-biche, des tenailles, un tire-clou. Déclouer, désenclouer. || Meuble monté à clous. || Fermer le couvercle d'une caisse avec des clous. || Objet accroché, suspendu à un clou (→ Cage, cit. 4). || Souliers à clous. || Une porte bardée de clous. || Fabrication des clous. Clouterie. || Instrument qui coupe à longueur les tringles de métal servant à la fabrication des clous. Bistoquet.
1 Il y porte une corde, et veut avec un clou
Au haut d'un certain mur attacher le licou.
La Fontaine, Fables, IX, 16.
2 Aussitôt de longs clous il prend une poignée :
Sur son épaule il charge une lourde coignée (…)
Boileau, le Lutrin, II.
3 (…) les objets auxquels je tenais un peu étaient restés suspendus ou fixés, comme les meubles, aux panneaux des murs par des clous et des cornières de fer.
Loti, Mon frère Yves, XXIX, p. 95.
4 Ferdinand se mit à planter des clous et Claire à défaire ses bagages.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, IV, XI.
Par métaphore :
5 Ah ! malheur à celui qui laisse la débauche
Planter le premier clou sous sa mamelle gauche !
A. de Musset, Premières poésies, « La coupe et les lèvres », IV, 1.
Loc. Être maigre comme un clou, très maigre. || Être comme un clou.
Chir. Tige métallique, pointue à une extrémité, servant à maintenir les fragments osseux dans certaines fractures.
tableau Lexique de la chirurgie.
2 Tête de clou : ornement figurant la tête d'un clou. Techn. || Caractères typographiques en têtes de clous.Garniture de clous. Cloutage.
5.1 (…) les chaussures, en changeant plusieurs fois de position, ont tassé la neige dans leurs alentours immédiats, laissant par endroit des taches plus jaunes, des morceaux durcis à demi soulevés, et les marques profondes des têtes de clous rangées en quinconces.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 18 (1959).
3 Spécialt (au plur.). Fam. || Les clous : passage pour piétons. Clouté (passage). || Traverser dans les clous, en dehors des clous. || Prenez les clous !
4 Loc. fig. Vx. Ne tenir ni à fer ni à clou, ou ni à clou ni à cheville : être peu solide. — ☑ Vx. Compter les clous de la porte : attendre très longtemps.
Vieilli. Ne pas donner un clou de qqch., considérer comme sans valeur.Mod. Ça ne vaut pas un clou : cela ne vaut rien.
6 (…) je ne donnerais pas un clou de tout l'esprit qu'on peut avoir.
Molière, les Précieuses ridicules, IX.
Fam. Faire qqch. pour des clous, pour rien. — ☑ Ne pas en faire (ficher, foutre) un clou : ne rien faire. — ☑ (1886). Des clous ! : réponse négative et ironique à une demande (tu n'auras que des clous, sous-entendu). → Des clopes !, des clopinettes !
7 Boris eut un rire bref : — Des clous ! dit-il simplement.
Sartre, l'Âge de raison, 11.
7.1 — Tu lui avais tout de même bien promis qu'elle hériterait de ton commerce.
— Des clous !
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 57.
River son clou à qqn. River.
Un clou chasse l'autre.Vx. Un clou repousse l'autre (même sens).
———
II Fig.
1 (1823). Fam. Mont-de-piété (où l'on accroche les objets gagés). || Il a porté sa montre au clou. Gage (mettre en).
8 — Tiens, porte ça au clou.
— Tu ne veux pas que je porte aussi les enfants ? demanda-t-elle. Hein ! si l'on prêtait sur les enfants, ce serait un fameux débarras !
Zola, l'Assommoir, t. I, p. 13.
9 Nous avons d'abord payé mes dettes, puis nous en sommes arrivés à mettre « au clou » les diamants de Mme Daudet. Elle tenait ses comptes en bonne ménagère, mais le mot de mont-de-piété lui faisait peur, elle inscrivait sur son livre : Là-bas.
J. Renard, Journal, 25 févr. 1891.
Argot, vx. Poste de police, prison. || Passer la nuit au clou.
2 (1878; du clou auquel on accroche qqch. pour attirer l'attention). Le clou du spectacle, de la soirée… : ce qui accroche le plus l'attention, la meilleure attraction.
9.1 (…) le clou de la soirée est sans conteste un long monologue, joué par Lady Ava elle-même, seule en scène depuis le début jusqu'à la fin de l'acte.
A. Robbe-Grillet, la Maison de rendez-vous, p. 100.
3 (1908). Mauvais véhicule (bicyclette, automobile). Bagnole, guimbarde. || Sa bicyclette est un vieux clou.
10 Quand le curé entra sur son clou dans la cour de Voiturier, celui-ci était encore en conversation avec les gendarmes de Sénecières qui tenaient leurs vélos à la main.
M. Aymé, la Vouivre, p. 190.
11 En attendant, nous serions bien heureux d'avoir des vélos pour ne pas user nos galoches d'Aurillac. On ne trouve plus un seul vélocipède à Paris. Je couve mon vieux clou comme une Rolls.
B. et F. Groult, Journal à quatre mains, p. 78.
———
III
1 (1170). Fam. Petit furoncle.Méd. || Clou hystérique, phtisique : douleur qui rappelle la piqûre d'un clou.Méd. vétér. || Clou de rue : blessure de la région plantaire due à un corps étranger pointu, et fréquente chez les bêtes de somme.
2 (XIIIe). || Clou de girofle [kludʒiʀɔfl]  : bouton du giroflier, utilisé comme épice. Girofle.
DÉR. Clouer, clouter, cloutière. V. Clouterie, cloutier.
COMP. Avant-clou, chasse-clou, pare-clous.

Encyclopédie Universelle. 2012.