cicérone [ siserɔn ] n. m.
• 1753; it. cicerone, du nom de Cicéron, par allus. à la verbosité des guides italiens
♦ Vieilli ou plaisant Guide appointé qui explique aux touristes les curiosités d'une ville, d'un musée, d'un monument. Des cicérones. — Par ext. Être le cicérone de qqn, faire le cicérone : servir de guide à une personne, dans certaines occasions.
● cicérone nom masculin (italien cicerone) Littéraire. Guide de touristes étrangers. ● cicérone (difficultés) nom masculin (italien cicerone) Orthographe Avec un accent aigu sur le premier e : un cicérone. - Plur. : des cicérones. La forme un cicerone, des ciceroni est rare. Remarque Mot italien, cicerone, « guide pour les étrangers » (par plaisanterie, à cause de la parole abondante et rapide des guides, qui évoque l'éloquence de Cicéron).
⇒CICERONE, subst. masc.
Guide appointé pour présenter les particularités touristiques d'un site. Fonctions, service de cicerone. Je suis guide... cicerone... attaché au Grand-Hôtel (MEILHAC, HALÉVY, La Vie parisienne, 1867, I, 7, p. 9). Je ne suis pas le cicerone professionnel qui ait charge de te promener (CLAUDEL, Un Poète regarde la Croix, 1938, p. 241).
♦ [En appos. à valeur d'adj.] :
• Il me semble que le propriétaire de la Brède pourrait y placer une servante cicerone, dont les gages seraient payés par les curieux.
STENDHAL, Mémoires d'un touriste, t. 3, 1838, p. 95.
— P. ext. Être le cicerone de quelqu'un, servir de cicerone, se faire le cicerone. Jouer le rôle de guide auprès de quelqu'un. Il se fit le guide et le cicerone de la petite troupe (VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 2, 1868, p. 148).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le composé cinéma-cicérone. Le cinéma-cicérone. — Ce guide infatigable, d'une érudition et d'une expérience inépuisables, nous permet d'accomplir le tour du monde dans un fauteuil (Arts et litt. dans la Société contemp., 1935, p. 7805). b) Le verbe trans. cicéroner (synon. cicéroniser). Fédor Balanovitch cicérona la chose en plusieurs idiomes (QUENEAU, Zazie dans le métro, 1959, p. 163). Des dames arrivaient, il [Garnotelle] pria Coriolis de l'attendre, cicérona les dames, revint à Coriolis (E. et J. DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, p. 204).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Plusieurs aut. admettent la prononc. « à l'italienne ». Parmi ceux-ci FÉR. 1768 et BESCH. 1845 envisagent d'écrire cicéroné. Sans aller jusque-là, Pt ROB. et Lar. Lang. fr. admettent cicérone. Voir aussi ds MORAND, New York, 1930, p. 42, un plur. ital. ciceroni. Étymol. et Hist. 1739, 26 nov. plur. ciceroni (DE BROSSES, Lettres familières sur l'Italie, éd. Y. Bezard, t. 1, p. 438 et 443); 1739 faire le Cicerone (ID., ibid., t. 2, p. 94). Ital. cicerone « guide des étrangers », XVIIIe s. ds DEI, du nom du grand orateur latin Marcus Tullius Cicero, en raison de la verbosité des guides romains. Fréq. abs. littér. Cicerone : 75. Cicérone : 8. Bbg. HOPE 1971, p. 358. — WIND 1928, p. 208.
cicérone [siseʀɔn] n. m.
ÉTYM. 1753; ital. cicerone, emploi figuré du nom de l'orateur romain Cicéron, par allus. à la verbosité des guides.
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♦ Vieilli ou plais. Guide appointé qui explique aux touristes les curiosités d'une ville, d'un musée, d'un monument. || Des cicerones (Académie) ou (plus cour.) des cicérones.
1 Le cicerone du lieu nous montra, dans une ravine noire, la copie d'un temple dont je devais admirer le modèle dans la brillante vallée du Céphise.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, I, IX.
1.1 La visite commence peu après. Je suis le guide, buvant ses moindres paroles. Après nous avoir fait traverser une immense salle du Moyen Âge, aux vastes cheminées, il nous montre un petit escalier. C'est celui que prenaient les accusés pour se rendre au Tribunal révolutionnaire (…)
Je m'engage dans l'étroit escalier qui a vu tant de choses. Mais déjà notre cicérone s'éloigne.
Claude Mauriac, le Temps immobile, p. 159.
♦ Le cicérone de qqn, personne qui, bénévolement, assume, dans une certaine occasion, les fonctions de cicérone. || La maîtresse de maison a été notre cicérone.
2 L'Attaché, avec un étonnement respectueux (à Metternich) : Quoi ! vous daignez être mon cicérone ?
Edmond Rostand, l'Aiglon, IV, 1.
Encyclopédie Universelle. 2012.