chypre [ ʃipr ] n. m.
• 1771; du nom de l'île de Chypre
♦ Parfum à base de bergamote et de santal — Adj. CHYPRÉ, ÉE .
Chypre
(en grec Kipriakê Dêmokratia; en turc Kibris Cumhuriyeti) état insulaire de la Médit. orientale dont le Nord a fait sécession ("Rép. turque de Chypre du Nord"); 9 251 km²; 700 000 hab.; cap. Nicosie. Langues off.: grec et turc. Monnaie: livre chypriote. Population: Grecs (en majorité), Turcs. Relig: christianisme orthodoxe (égl. auton. chypriote), islam. Géogr. phys. et hum. - Le massif du Troodhos au S. et la chaîne du Karpas au N. encadrent la dépression centrale de la Mésorée qui, avec les plaines littorales, groupe l'essentiel du peuplement. Les Turcs (20 % de la pop. sur 40 % du territoire) vivent dans la partie N. de l'île, les Grecs dans la partie S. (80 % de la pop. sur 60 % du territoire). écon. - Agricole (vigne, agrumes, orge, moutons) et exportatrice d'amiante, l'île a connu de profonds bouleversements depuis la partition de 1974. La zone d'occupation turque, au nord (5 % du P.N.B. en 1996), demeure sous-développée. La zone sud, grecque, a connu un essor extraordinaire pour de nombr. raisons: aide de la Grèce et de la C.é.E. (statut d'association en mars 1973), afflux de capitaux libanais, report d'une partie des activités de Beyrouth, tourisme, législation attirant les investissements étrangers. Hist. - L'île fut connue comme productrice de cuivre dès le début du IIIe millénaire av. J.-C. à la fin du IIe millénaire, les marins mycéniens y installèrent des ports, puis les Phéniciens des comptoirs (IXe-VIIIe s.). Vassale de l'Assyrie (v. 707-640), soumise à l'égypte (585-538), elle fut convoitée par Grecs et Perses, annexée à l'empire d'Alexandre (333) et disputée par Lagides et Séleucides, intégrée à l'Empire romain (58 av. J.-C.), puis à l'Empire byzantin (395 apr. J.-C.), qui dut la défendre contre les raids arabes (632-964). En 1192, l'île forma un royaume latin, et cet import. centre du comm. avec l'islam fut acheté par Venise en 1489. Chypre fut prise par les Turcs en 1570. La G.-B. obtint de l'administrer (1878) et en fit une colonie en 1925. De violents conflits opposèrent les Grecs, partisans de l'union à la Grèce (Enosis), à l'Angleterre (1955-1959), et, après l'indépendance (1960), à la communauté turque, minoritaire. Un coup d'état, encouragé par le régime des colonels, à Athènes, renversa Mgr Makarios, président de l'île, le 15 juil. 1974. Le 20 juil., craignant l' Enosis, l'armée turque pénétra à Chypre et en occupa la moitié nord; en 1983, les Turcs chypriotes ont proclamé la Rép. turque de Chypre du Nord. En 1988, Georges Vassiliou a succédé à Spyros Kyprianou, président de la rép. depuis la mort de Mgr Makarios (1977). En 1990, Chypre a demandé son adhésion à la C.é.E. En 1993, Glafcos Cléridès (droite) a été élu prés. de la Rép. En 1998, il a été réelu, vainquant de justesse le candidat de l'ex-Parti communiste.
⇒CHYPRE, subst. masc.
A.— Vin renommé de l'île de Chypre. Une bouteille de chypre; boire du chypre. Le chypre qu'on boit sur le littoral de l'Adriatique (G. SAND, Un Hiver à Majorque, 1842, p. 151).
— P. méton. Raisin avec lequel est fabriqué ce vin. Les chypres et les muscats de Rivesaltes (MORÉAS, Les Syrtes, Ode, 1884, p. 26).
Rem. Attesté ds Lar. 19e, Lar. Lang. fr., GUÉRIN 1892, ROB.
B.— Parfum composé d'essences aromatiques diverses (bergamote, santal). Un parfumeur que son chypre a rendu célèbre (MORAND, Londres, 1933, p. 179). Le parfum de maman (...) du chypre, de l'œillet blanc et du foin coupé, je crois (H. BATAILLE, Maman Colibri, 1904, p. 5).
Rem. Attesté ds Lar. 20e, ROB., QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[]. Pour l'initiale par [] cf. chimère. FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 1 1787 rappellent qu'on a dit autrefois cypre (cf. l'adj. cypriote). Étymol. et Hist. 1. 1771 « parfum » (Trév.); 2. 1842 « vin » (G. SAND, loc. cit.). Du nom de l'île de Chypre (cf. pouldre de chippre « parfum », 1588, Inventaire du prince de Condé ds HAVARD).
chypre [ʃipʀ] n. m.
ÉTYM. Déb. XIVe; du nom de l'île de Chypre.
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1 (1798; chipré, 1795). Anciennt (le chypre n'est plus guère connu en France depuis environ 1850). Vin que l'on récolte à Chypre. || Une bouteille de chypre.
0 (…) cette fougère et ce chypre dont Renée avait parfumé pour toujours, par lotions et par pâtes, leur union (…)
Giraudoux, les Aventures de Jérôme Bardini, p. 9.
♦ On emploie aussi l'adj. chypré, ée, « qui a une note de chypre » (d'un parfum).
Encyclopédie Universelle. 2012.