chyle [ ʃil ] n. m. ♦ Physiol. Liquide d'aspect laiteux résultant de la transformation dans l'intestin des aliments mélangés aux sucs digestifs, qui est absorbé par les vaisseaux lymphatiques (⇒ chylifère).
● chyle nom masculin (latin médiéval chylus) Liquide riche en lipides provenant de la digestion, circulant dans des canaux lymphatiques (chylifères) de l'intestin grêle au canal thoracique.
chyle
n. m. PHYSIOL Contenu liquide de l'intestin, formé par les aliments digérés et prêts à être absorbés.
⇒CHYLE, subst. masc.
PHYSIOL. Produit de la digestion d'apparence laiteuse qui est absorbé par la paroi de l'intestin grêle pour être conduit dans la circulation sanguine :
• Quoi qu'il en soit, l'extraction du chyle paraît être le véritable but de la digestion, et aussitôt qu'il est mêlé à la circulation, l'individu en est averti par une augmentation de force vitale et par une conviction intime que ses pertes sont réparées.
BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 191.
— Souvent pop. Faire du chyle, se refaire le chyle. Manger, faire un bon repas. Votre femme (...) aura une grâce infinie à ne pas déshonorer son estomac délicat et sa bouche divine, en faisant du chyle (BALZAC, Physiologie du mariage, 1826, p. 124).
Rem. On rencontre ds la docum. et les dict. plusieurs mots appartenant à la même famille a) Chylification, subst. fém. Ensemble des opérations par lesquelles le chyle est élaboré ou absorbé dans l'intestin grêle [synon. vx chylose (emprunt au gr. )], chylopoèse (cf. chylo-). Attesté ds Ac. 1932, ROB., Lar. encyclop., QUILLET 1965. b) Chylifier, verbe intrans. ,,Se transformer en chyle`` (QUILLET 1965 et ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e-20e). c) Chylifiant, ante, part. prés. et adj. ,,Qui a la propriété de chylifier`` (BESCH. Suppl. 1845). Influence chylifiante (ibid.). d) Chylurie, subst. fém. ,,Présence de chyle dans l'urine`` (Méd. Biol. t. 1 1970). La confusion a pu être faite avec la chylurie symptomatique de parasites des voies urinaires et du sang (Le Gendre ds Nouv. Traité Méd., fasc. 7, 1920-24, p. 310).
Prononc. et Orth. :[]; [] mi-long ds PASSY 1914. Pour l'initiale [] cf. chimère. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1370 (GUY DE CHAULIAC, La Grande chirurgie ds SIGURS, p. 55). Empr. au lat. médiév. méd. chylus « suc nourrissant le corps » (1256-60 Albert le Grand ds Mittellat. W. s.v.) (cf. 1306 H. de Mondeville, texte lat. de la Chirurgie ds l'éd. fr. de Ch. Bos, I, p. 101, 363 qui traduit chili succositate, par la succosité du chilus) empr. au gr. méd. , Galien ds LIDDELL-SCOTT; dès le IVe s., lat. chylos « suc des plantes », Pelagonius ds TLL s.v. Fréq. abs. littér. :75.
chyle [ʃil] n. m.
ÉTYM. V. 1360, chile; du lat. méd. chylus, grec khulos « suc ».
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♦ Physiol. Liquide laiteux résultant de la transformation dans l'intestin des aliments mélangés aux sucs digestifs et absorbé par les vaisseaux lymphatiques. ⇒ Chylifère; fibrine. || Le chyle passe, par les villosités intestinales, dans les vaisseaux chylifères (veines lactées) qui le portent dans le sang. || Le canal thoracique porte le chyle dans la veine sous-clavière.
1 Quand elles (les nourrices) ont des nourrissons bourgeois, on leur donne des pots-au-feu, persuadé que le potage et le bouillon de viande leur font un meilleur chyle et fournissent plus de lait.
Rousseau, Émile, I.
2 Sous le nom de chyle, elles (les substances nutritives) forment un liquide blanchâtre absorbé par la paroi intestinale, où plongent les veinules qui les amènent au foie par la veine porte. L'eau et les sels solubles qui figurent parmi les substances rapidement absorbées suivent la voie veineuse, avec les hydrates de carbone et les albuminoïdes, tandis que la plus grande partie des graisses passe par les chylifères intestinaux.
P. Vallery-Radot, Notre corps, VII, p. 94.
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DÉR. Chyleux, chylifère, chylification.
COMP. (Du même rad.) Achylie.
Encyclopédie Universelle. 2012.