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chevelu

chevelu, ue [ ʃəv(ə)ly ] adj.
XIIe; de chevel cheveu
1Garni de cheveux. Le cuir chevelu. Par anal. Bot. Racine chevelue, portant de nombreuses radicelles. N. m. Le chevelu : partie filamenteuse de la racine.
2Qui a de longs cheveux touffus. Un vieillard chevelu. Par méton. La Gaule chevelue : partie de la Gaule où les habitants portaient de longs cheveux. — Poét. Monts chevelus, couverts d'arbres. « Les palmiers chevelus » (Hugo).
⊗ CONTR. Chauve, dénudé, tondu.

chevelu nom masculin Péjoratif. Homme, jeune homme qui a les cheveux trop longs. Ensemble des dernières divisions de la racine d'une plante. ● chevelu, chevelue adjectif Qui a des cheveux, et, en particulier, qui a des cheveux longs ou abondants. Se dit de végétaux dont les racines, les fils ressemblent à des cheveux : L'épi chevelu du maïs.chevelu, chevelue (expressions) adjectif Cuir chevelu, partie de la peau qui recouvre le crâne et dans laquelle sont implantés les cheveux. Gaule chevelue (Gallia comata), la Gaule demeurée indépendante jusqu'à la conquête de César. Greffe du cuir chevelu, intervention chirurgicale qui consiste à transplanter des fragments de cuir chevelu pileux dans les zones dégarnies du crâne. ● chevelu, chevelue (synonymes) adjectif Qui a des cheveux, et, en particulier, qui a des...
Contraires :
- chauve
- dégarni
- déplumé (familier)

chevelu, ue
adj. (et n.)
d1./d Dont les cheveux sont longs et fournis.
|| Subst. Regardez-moi tous ces chevelus!
d2./d ANAT Cuir chevelu: enveloppe cutanée du crâne où prennent racine les cheveux.
d3./d BOT Racines chevelues, qui portent un grand nombre de radicelles.
|| n. m. Le chevelu d'une racine: l'ensemble de ses radicelles.
d4./d Astre chevelu: comète dont le centre est entouré d'une lumière diffuse.

⇒CHEVELU, UE, adj. et subst.
A.— Adjectif
1. [En parlant d'une pers.] Qui porte des cheveux longs et abondants. Un prophète chevelu; chevelu comme Absalon. Long-chevelu (J. RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier], 1908, p. 344) :
1. Aux abords de quatre lycées, sur la frontière de la banlieue, le hall de la gare Saint-Lazare offre aux jeunes gens un abri contre le travail, la pluie, la discipline. Innombrables, la pipe à la bouche, un cahier sous le bras, pâles, chevelus, ils vont et viennent d'un pas tranquille par petits groupes...
CHARDONNE, Romanesques, 1937, p. 138.
Spécialement
a) ANAT. Cuir chevelu. Partie de la peau qui recouvre le crâne et où sont implantés les cheveux. Se frotter le cuir chevelu (SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 54).
b) ANTIQ. ROMAINE. La Gaule chevelue. Partie des Gaules dont les habitants portaient les cheveux longs. Le gaulois chevelu du nord (HUGO, Le Rhin, 1842, p. 114).
c) HIST. DU MOY. ÂGE. Les rois chevelus. Rois mérovingiens. Clodion le chevelu (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 634).
Littér. et p. iron. Les poètes chevelus, l'école chevelue. Les romantiques. Art chevelu, prosateur chevelu (REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 85).
2. P. anal.
a) BOT. Racine chevelue, graine chevelue. Qui se termine par de nombreuses radicelles. Le frai se conserve mieux et prospère parmi les paquets d'herbe et les racines chevelues des saules (MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 201).
b) P. métaph., poétiquement. [En parlant d'arbres aux multiples rameaux, de végétaux munis de filaments] Forêt chevelue, monts chevelus, palmiers chevelus, guis chevelus, cime chevelue du saule. Touffes chevelues de câpriers (ZOLA, Le Docteur Pascal, 1893, p. 33) :
2. ... des ruisseaux couraient dans le fossé sous des herbes chevelues. Parfois une branche morte tombait dans l'épaisseur des fourrés. On entendait la fuite d'une bête inquiète, glissant au fond des taillis, avec un bruissement doux sur les feuilles.
MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 116.
c) ASTRON. Comète chevelue, astre chevelu. Comète dont le noyau central est entouré d'une auréole de lumière diffuse. Quelquefois une comète chevelue (...) apparaît comme un signal de destruction ou de création pour un globe ancien ou nouveau (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 105).
B.— Substantif
1. Rare et p. méton. Personne qui possède des cheveux abondants. Un chevelu. Le chevelu répartit... (HUGO, Les Misérables, t. 6, 1862, p. 914).
2. Spéc., BOT. Ensemble des radicelles d'une plante. Le chevelu abondant. Un chevelu puissant (PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, p. 75) :
3. La radicule, en se divisant en chevelu, va pomper dans la terre les émanations de l'océan souterrain; et le germe, en se divisant en feuilles, va recueillir les vapeurs de l'océan aérien.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 179.
Rem. La docum. fournit le subst. masc. chevelis désignant p. métaph. les ondulations de l'herbe (à la manière de celles des cheveux). Le chevelis de l'herbe (GENEVOIX, La Dernière harde, 1938, p. 110).
Prononc. et Orth. :[]. Au sujet de l'e protonique, cf. BUBEN 1935, § 14 : ,,L'e protonique qui n'a aucun accent se prononce  : chevelu [], échevelé [], ensevelir [], devenir [], receleur [], recevoir, redevoir, redemander, etc.; pour rejeter, relever, le DG seul indique un è ouvert, les autres prononcent [], [].`` LITTRÉ : ,,Richelet met un accent [sur la 1re syll.] ce qui montre que de son temps on prononçait ché-ve-lu.`` Les dict. hist. notent que les 2 e sont muets. Cf. LITTRÉ : ,,Les deux e muets dans deux syllabes consécutives ne se peuvent prononcer.`` Cf. aussi GRAMMONT Prononc. 1958, p. 129 : ,,Dans ensevelir, échevelé, chevelure, Geneviève, c'est le premier e qui persiste; à vrai dire le deuxième est purement graphique : la syllabe accentuée qui le suit l'a fait tomber à date fort ancienne et le premier se maintient parce que les groupes consonantiques svl, chvl, gnv ne sont pas français``. Cf. encore KAMM. 1964, p. 147. Noter que WARN. 1968 est le seul dict. mod. à donner la possibilité de prononcer le 2e [] muet. Attesté ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1174-87 « garni de cheveux » (CHR. DE TROYES, Perceval, 6025 ds T.-L.); 1814 cuir chevelu (NYSTEN); p. anal. a) XVIe s. forêts chevelues (DU BELLAY, II, 13, recto ds LITTRÉ); 1690 (FUR. : Chevelue. On le dit aussi des plantes qui ont des feuilles fort deliées [...]. Les Jardiniers appellent les petites racines d'un arbre le chevelu); b) 1606 Estoile chevelue (NICOT); 1680 comette chevelue (RICH.). Dér. de cheveu; suff. -u. Fréq. abs. littér. :246. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 488, b) 492; XXe s. : a) 318, b) 174.

chevelu, ue [ʃəvly] adj. et n. m.
ÉTYM. XIIe; de chevel, cheveu.
1 Garni de cheveux. || Le cuir chevelu. Cuir.
Bot. || Racine chevelue, terminée par de nombreux filaments. Radicelle.N. m. (1690). || Le chevelu : partie filamenteuse de la racine.
2 Qui a de longs cheveux touffus. || Un vieillard chevelu. || Des hippies chevelus. Par métonymie. || La Gaule chevelue : partie de la Gaule où les habitants portaient de longs cheveux (ainsi nommée par les Romains).
1 D'abord ce sont des chapeaux et puis des turbans et puis des têtes chevelues et puis des têtes rasées.
Fontenelle, Entretien sur la pluralité des mondes, 1er soir.
Subst. (surtout masc.). || Clodion le chevelu. || Une bande de chevelus.
3 Poét. (Choses). || Astre chevelu. Comète. || Arbre chevelu, forêt chevelue. || Mont chevelu, couvert d'arbres.
2 J'ai vu la nymphe Écho porter ses doux concerts
Sur les monts chevelus, sur les rochers déserts.
J.-B. Rousseau, Églogue.
3 Les palmiers chevelus, pendant au front des tours,
Semblaient d'en bas des touffes d'herbes.
Hugo, les Orientales, I, VI.
CONTR. Chauve, dénudé, pelé, rasé, tondu.

Encyclopédie Universelle. 2012.