charmant, ante [ ʃarmɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1550 « qui exerce un charme, ensorcelle »; de charmer
1 ♦ (XVIIe) Qui a un grand charme. ⇒ séduisant; charmeur. Loc. Le prince charmant des contes de fées.
2 ♦ Cour. Qui est très agréable à regarder, à fréquenter. ⇒ délicieux, ravissant; gracieux, joli. Un petit coin charmant. C'est charmant chez vous ! — (Personnes) C'est un homme charmant. Une femme, une fille charmante. Des gens charmants. Charmant avec ses invités. ⇒ amène. Être en charmante compagnie. — Un livre, un récit charmant. ⇒ enchanteur, intéressant, 1. piquant. Une soirée charmante. Iron. (devant le nom) Désagréable. Charmante soirée ! Advt Plus d'avions ? charmant !
⊗ CONTR. Déplaisant, désagréable, ennuyeux, laid, maussade, rebutant, repoussant.
● charmant, charmante adjectif Qui plaît extrêmement ; plein de grâce, d'agrément : Une charmante attention. Ironique. Désagréable : Charmant voyage ! ● charmant, charmante (citations) adjectif Charles Baudelaire Paris 1821-Paris 1867 Sois charmante et tais-toi ! Les Fleurs du Mal, Sonnet d'automne Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée. Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers […] Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche, Charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi, Tel qu'on dépeint nos Dieux, ou tel que je vous voi. Phèdre, II, 5, Phèdre ● charmant, charmante (synonymes) adjectif Qui plaît extrêmement ; plein de grâce, d'agrément
Synonymes :
- affable
- aimable
- avenant
- délicieux
- exquis
- gracieux
- plaisant
- séduisant
Contraires :
- affreux
- déplaisant
- désagréable
- détestable
- ennuyeux
- importun
- odieux
- pénible
charmant, ante
adj.
d1./d Qui charme, séduit comme par ensorcellement. Le prince charmant: dans les contes de fées, jeune prince d'une grande beauté, protecteur des jeunes filles innocentes et persécutées.
d2./d Plein de charme, d'agrément. Un site charmant. Une histoire charmante.
|| Par antiphrase. Déplaisant, désagréable.
⇒CHARMANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de charmer.
II.— Adjectif
A.— Qui a du charme, qui plaît extrêmement, qui exerce un attrait puissant sur les sens, l'affectivité ou l'esprit.
— Cour. Le Prince Charmant des contes de fées. Le jeune homme, paré de toutes les qualités dont rêve une jeune fille. Je ramènerai de ma course le prince charmant de tes rêves (ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, p. 159).
B.— Aimable, agréable. Rien n'est plus agréable et charmant que ce jeune homme! On l'aime tout de suite (FLAUBERT, Correspondance, 1879, p. 303). Elle était charmante de douceur, de mots tristes et délicieux quand on plaignait devant elle la pauvreté d'Albertine (PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 923) :
• 1. C'est un magnifique et charmant spectacle que Paris, et le Paris d'alors surtout, vu du haut des tours Notre-Dame aux fraîches lueurs d'une aube d'été.
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 560.
• 2. « Il a l'air charmant, dis-je. — Exquis, délicieux, pas pion pour un sou, fantaisiste, léger, ma femme l'adore, moi aussi! »
PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 902.
PARAD. et SYNT. a) Adorable, affable, amical, délicat, doux, gentil, gracieux, ravissant. b) Charmant accueil, ami, bouquet, caractère, conteur, causeur, danseur, garçon, livre, pays, paysage, poète; une charmante fontaine, idylle, image, lettre, promenade; aisance, amabilité, cordialité, délicatesse, douceur, hospitalité, humeur, maladresse, modestie, naïveté, plaisanterie, rêverie, simplicité charmante; amie, compagnie, créature, femme, figure, société charmante; arbre, bijou, caprice, corps, couple, effet, esprit, geste, mot, rêve, rire, sourire, souvenir charmant; une causerie charmante; une charmante petite place; heures, illusions, nuits, paroles, soirées charmantes; charmantes aquarelles, fantaisies, poésies, statuettes; être charmant de jeunesse, de verve; être charmant(e) pour qqn; se montrer charmant(e) avec qqn; avoir des mots charmants; plus charmante que jamais; le, la plus charmant(e) des hommes, des femmes.
— Cour. Exprime l'admiration :
• 3. Quant à l'éloge, il se réduisait au redoublement du mot charmant!... « C'est charmant! » était le positif de son admiration... Mais : « Charmant! charmant! charmant! » il fallait retirer l'échelle, on atteignait au ciel de la perfection.
BALZAC, Les Paysans, 1844-50, p. 275.
— P. antiphrase, iron. Extravagant, désagréable. Depuis la fin de février, j'ai écrit cinquante-trois pages! Quel charmant métier! Quelle crème fouettée à battre, qui vaut des marbres à rouler! (FLAUBERT, Correspondance, 1853, p. 252). — Voilà tout le plaisir que vous cause mon retour! reprit Mme Rezeau. Eh bien! ça va être charmant (H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 34).
Rem. L'adj. charmant s'est affadi encore davantage que le subst. charme ou le verbe charmer. L'emploi iron. est devenu fréquent.
— Emploi subst. Ces nuances du Beau, le gracieux, le joli, le charmant (A.-E. CHAIGNET, Les Principes de la sc. du beau, 1860, pp. 232-233). Son esprit avait du singulier et du charmant (MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, p. 233) :
• 4. ... Elle avait un collier de perles fines et un châle qui était un cachemire rouge d'une beauté étrange. Les palmes, au lieu d'être en couleur, étaient brodées en or et en argent, et traînaient sur ses talons; de sorte qu'elle avait le charmant à son cou et l'éblouissant à ses pieds.
HUGO, Choses vues, 1885, p. 203.
— Cour., fam. Ma charmante. Expr. affectueuse voisine de ma belle, ma bonne, ma douce. Mais d'abord, en ce lieu, par ce temps, Que faites-vous ici, ma charmante? (A. DUMAS Père, L'Alchimiste, 1839, V, 1, p. 274).
— Arg. La gale. La charmante y fait gratter bien des mains (Vidal, 1833 ds LARCH. 1861, p. 77).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. charmantage. Manière charmante. Le charmantage de leur ronde (JAMMES, De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir, 1898, p. 237).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. :9 543. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 14 571, b) 24 942; XXe s. : a) 12 658, b) 7 172. Bbg. COHEN 1946, p. 41. — DUCH. Beauté 1960, p. 77, 107. — GOHIN 1903, p. 290. — QUEM. 2e s. t. 2 1971.
charmant, ante [ʃaʀmɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1550, « qui charme, ensorcelle »; p. prés. de charmer.
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1 (XVIIe). Qui exerce un charme (1.). || C'est un homme charmant. ⇒ Séduisant, charmeur, ensorcelant.
1 Charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi.
Racine, Phèdre, II, 5.
♦ ☑ (Vieilli ou iron.). Un prince charmant : un jeune homme ayant toutes les qualités dont rêve une jeune fille. || C'est le prince charmant de tes rêves.
2 Nous verrons après qu'il n'est point de milieu
Entre le charmant et l'utile.
Corneille, Agésilas, III, 4.
REM. Les emplois, dans la langue classique et jusqu'au XIXe s., sont très forts. → 2. Charme, rem.
2 Cour. (choses). Qui est très agréable (à regarder, à fréquenter). ⇒ Agréable, aimable, beau, captivant, intéressant, merveilleux, plaisant, ravissant, séduisant. || Paysage, site charmant. || Séjour charmant. || Comédie, scène charmante. || Conversation charmante. || Style charmant. || Un esprit charmant et vif. || Des reparties charmantes. ⇒ Piquant.
♦ (Personnes). Qui a du charme (cit. 17.2). ⇒ Agréable, aimable, gentil, séduisant. || Un enfant, une jeune fille charmante. || Un charmant garçon. || De petits êtres gentils (cit. 4), charmants. || Il a été tout à fait charmant avec ses invités. || Un caractère charmant.
♦ Un livre, un récit charmant. || Un accueil charmant. ⇒ Amène. || Une soirée charmante.
3 Charmant séjour au cap d'Antibes, près de Marc Allégret, des René Lefèvre, des Marcel Achard; puis à Vence, chez Hugues, d'un accueil exquis.
Gide, Journal, 20 août 1940.
3 Iron. Désagréable, ennuyeux. || Charmante soirée ! || Il a plu toute la journée : c'était charmant ! ⇒ Gai, joyeux (emplois ironiques).
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CONTR. Abominable, affreux, blessant, choquant, déplaisant, désagréable, effroyable, ennuyeux, hideux, laid, maussade, rebutant, repoussant.
Encyclopédie Universelle. 2012.