Akademik

avril

avril [ avril ] n. m.
• 1119; avrill 1080; lat. aprilis
Le quatrième mois de l'année (correspondait à germinal, floréal). Le mois d'avril a 30 jours. En avril, au mois d'avril. Début, fin avril. La lunaison d'avril ou lune rousse. « Avril jonche la terre en fleur d'un frais tapis » (Heredia). Rare « La splendeur de l'avril battait son plein » (Loti). Des avrils pluvieux. Loc. prov. En avril ne te découvre pas d'un fil; en mai, fais ce qu'il te plaît. — POISSON D'AVRIL : plaisanterie, mystification traditionnelle du 1er avril. Poisson d'avril ! Faire un poisson d'avril à qqn.

avril nom masculin (latin aprilis) Quatrième mois de l'année. ● avril (citations) nom masculin (latin aprilis) William Shakespeare Stratford on Avon, Warwickshire, 1564-Stratford on Avon, Warwickshire, 1616 Les hommes sont avril quand ils font la cour et décembre une fois mariés. Les filles sont mai tant qu'elles sont vierges, mais le ciel change dès qu'elles sont femmes. Men are April when they woo, December when they wed ; maids are May when they are maids, but the sky changes when they are wives. Comme il vous plaira, IV, 1, Rosalinde avril (expressions) nom masculin (latin aprilis) Poisson d'avril, attrape, plaisanterie traditionnelle du 1er avril.

avril
n. m. Quatrième mois de l'année, comprenant trente jours.
|| Poisson d'avril: plaisanterie, farce faite traditionnellement le 1er avril. Faire un poisson d'avril à quelqu'un.
(Québec) Courir le poisson d'avril: être l'objet d'une telle farce.

⇒AVRIL, subst. masc.
A.— CALENDRIER
1. Quatrième mois de l'année grégorienne. Début avril, dans le courant d'avril :
1. Cet adoucissement subit de température a fait donner à ce mois le nom d'avril, du mot latin aperire, ouvrir, et le surnom de doux, à cause de sa chaleur qui le rend singulièrement remarquable au sortir de l'hiver. Il la doit à ce nombre infini de feuilles réverbérantes qui sortent toutes à la fois de leurs bourgeons, et qui réfléchissent les rayons du soleil par leurs plans.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 78.
2. Avril. C'est le mois de Pâques, le mois des arbres en fleurs, le mois des renoncules et des pâmoisons de l'adolescence.
BLOY, Journal, 1900, p. 19.
Loc. proverbiales. Ne crois pas de l'hiver avoir atteint la fin / Que la lune d'Avril ait accompli son plein. Si tu as un mauvais tison / Garde-le pour le mois d'Avril. De tout Avril / Ne quitte pas un fil. Il n'est si gentil mois d'Avril / Qui n'ait son grain de grésil (ou son manteau de grésil). Avril froid (ou frais) et Mai chaud / Remplissent le grenier jusqu'en haut. Avril froid, Mai chaud / Mettent du bien dans la maison. Mars gris, Avril pluvieux / Tout l'an fertile et plantureux. Mars venteux / Avril pluvieux / Font mai joyeux. S'il pleut en Avril / Prépare tes silos. Pluie d'Avril / Remplit le fenil. Quand on perd son avril en octobre on s'en plaint. Avril pleut aux hommes, mai pleut aux bêtes. Quand il tonne en Avril / Le laboureur se réjouit. Tonnerre en Avril, / Abondance de blés et de fruits. Tonnerre d'Avril / Prépare ton baril. S'il tonne en Avril, Bonhomme, rogne ton dousi (fausset). En avril s'il tonne / C'est la nouvelle bonne. Tonnerre d'Avril / Est signe de gel :
3. Avril pleut aux hommes;
Mai pleut aux bêtes;
C'est-à-dire, que la pluie d'avril promet des grains; celle de mai des fourrages, et ce qui nourrit les animaux.
J.-F. ROLLAND, Dict. du mauvais langage, 1813, p. 15.
4. ... En France même, nos paysans disent en proverbe : « quand il tonne en avril, le laboureur se réjouit. »
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 163.
2. P. méton., poét. Le printemps :
5. Un ruban est une embûche,
Une guimpe est un péril;
Et, dans l'éden, où trébuche
La nature à son avril,
Satan — que le diable enlève! —
N'eût pas risqué son pied bot
Si Dieu sur les cheveux d'Ève
Eût mis un chapeau d'Herbaut.
HUGO, Les Chansons des rues et des bois, Pour d'autres, 1865, p. 106.
Au fig. :
6. Là dans les caves de Lille dort le désespoir sur son haillon sordide;
Là, l'avril de la vie, ailleurs tiède et splendide,
Ressemble au sombre hiver
...
HUGO, Les Châtiments, 1853, p. 163.
7. ...
Les voilà disparus dans le bois, guillerets
Et tout à leur chimère ...
Elle disait des riens, d'un parler puéril,
Comme un enfant qui jase.
Et lui, silencieux, sur ses lèvres d'avril,
Achevait chaque phrase.
PONCHON, La Muse au cabaret, 1920, p. 297.
B.— FOLKLORE. Poisson d'avril. Attrape faite traditionnellement le 1er avril et qui consiste soit à accrocher un poisson en carton dans le dos de quelqu'un, soit à faire tomber quelqu'un dans un piège amusant. Donner, faire un poisson d'avril à qqn; faire manger un poisson d'avril à qqn. Faire faire à quelqu'un, le 1er avril, en manière de plaisanterie une démarche dont le caractère fantaisiste ne lui apparaît qu'une fois qu'elle est faite.
Pop., vx. Maquereau, entremetteur parce que le maquereau (poisson) abonde en avril (d'apr. Nouv. Lar. ill.).
C.— VÉN., vx. Petit avril. ,,Époque où les cerfs commencent à entrer en rut`` (BAUDR. Chasses 1834).
PRONONC. :[]. BARBEAU-RODHE 1930 indique également, avec la mention ,,vieillis`` : [avri:j, avri]. ROUSS.-LACL. 1927 et BUBEN 1935 admettent de même qu'il y a ,,hésitation``. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 471, remarque que devant les noms de mois avril, août, octobre, les numéraux deux, trois, vingt, vingt et un, trente et un [...] ne se lient pas, avec une exception éventuelle pour (vingt-)trois avril; cependant, ,,la liaison devient de plus en plus fréquente``. LAB. 1881 défend catégoriquement la prononc. « mouillée » du l final, avec les arguments suiv. : 1. ,,en vertu de l'usage général`` (?); 2. ,,l'l finale a, dans les mots primitifs, le même son que dans leurs dérivés. [Or,] les deux l [sont] mouillées dans les mots dérivés avrillé, avrillet``. Mais, LAND. 1834 avait déjà protesté : ,,a-vrile, et non pas a-vri-ie comme le [veut] l'Académie``. De même FÉL. 1851 n'admettait déjà plus que la prononc. non mouillée. Quant à la prononc. sans consonne finale, LITTRÉ et DG la placent ,,au XVIIe siècle``; LITTRÉ avec la précision : ,,chez Chifflet`` (v. de même MART. Comment prononce 1913, p. 261).
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1100 avrill « quatrième mois de l'année grégorienne » (Roland, 3503 ds GDF. Compl. : Blanche ad la barbe cume flur en avrill); 1119 avril (PH. DE THAON, Comput, éd. Mall, 723 ds T.-L. : Avrils c'est äuvrir; Kar dunc veit l'em eissir De cez arbres les flurs); 1552 poét. « le printemps de la vie » (RONSARD, Amours de 1552, éd. Laumonier, t. 4, p. 52, Paris, 1925 : Ainsi jalloy sans espoyr de dommage, Le jour qu'un œil sur l'avril de mon age Tira d'un coup mille traitz dans mon flanc); 1762 expr. proverbiale donner un poisson d'avril à qqn (Ac. : ... On dit proverbialement, Donner un poisson d'Avril, pour dire, Engager quelqu'un à faire quelque démarche inutile, pour avoir lieu de se moquer de lui [...] Cette mauvaise plaisanterie ne se fait que le premier jour d'Avril).
Du lat. aprilis « avril » (VARRON, Ling., 6, 33 ds TLL s.v., 318, 80); la forme avrill, ainsi que celle du dér. avrillier (avrillé, avriller) comportant une l mouillée, supposent une forme vulg. aprilius attestée au VIIIe s. (727, Comput Cod. Bern., 3 ds Mittellat. W., s.v., 823, 71); le rapprochement fait avec aperire (cf. ex. 1 et Ph. de Thaon, supra) est de pure fantaisie.
STAT. — Fréq. abs. littér. :5 160. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 6 448, b) 9 462; XXe s. : a) 9 350, b) 5 747.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BAUDR. Chasses 1834. — BOUILLET 1859. — CHASS. 1970. — COHEN 1946, p. 50. — EHRHARD (P.). Die Horstartige Ausbreitung von Wörtern und Formen. Mit Beispielkarten aus dem Atlas ling. et ethnographique de la Champagne et de la Brie. Vox rom. 1970, t. 29, n° 2, p. 215. — FÉN. 1970. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 10, 114. — GUYOT 1953. — Lar. mén. 1926. — Métrol. 1969. — POPE 1961 [1952], § 372. — PRIVAT-FOC. 1870.

avril [avʀil] n. m.
ÉTYM. 1119; avrill, v. 1080; du lat. aprilis.
Le quatrième mois de l'année grégorienne. || Avril a été pluvieux. || Le septième mois du calendrier révolutionnaire se terminait le 19 avril. Germinal. || La lunaison d'avril est accompagnée de gelées. Lune (rousse). || En avril, au mois d'avril. || Début d'avril.
1 Avril, l'honneur et des bois
Et des mois (…)
Rémy Belleau, Bergeries, I.
2 S'il n'y avait pas le mois d'avril, on serait bien plus vertueux,
Les buissons en fleurs, tas de complices !
Hugo, l'Homme qui rit, II, IV, 1.
3 Avril jonche la terre en fleur d'un frais tapis.
J. M. de Heredia, les Trophées, « Hortorum Deus ».
Loc. prov. En avril ne te découvre pas d'un fil; en mai, fais ce qu'il te plaît.
3.1 Pendant le mois d'avril, personne ne se découvrit d'un fil, mais le mois de mai fut superbe.
R. Queneau, le Chiendent, p. 417.
(Précédé d'un déterminant). Rare. || La splendeur de l'avril battait (cit. 44) son plein. || L'avril n'est pas commencé (→ Cep, cit.).
3.2 L'hiver est mort tout enneigé
On a brûlé les ruches blanches
Dans les jardins et les vergers
Les oiseaux chantent sur les branches
Le printemps clair l'avril léger
Apollinaire, Alcools, « Chanson du mal-aimé », p. 29.
Fig., poét. Printemps.
4 Ô bois, ô prés, ô monts, qui me fûtes jadis
Dans l'avril de mes jours un heureux paradis (…)
Mathurin Régnier, Plainte.
5 Sans doute en mon avril, ne sachant rien à fond (…)
Hugo, les Voix intérieures, 30.
(1762). Poisson d'avril : plaisanterie, mystification traditionnelle du 1er avril. || Donner (vx), faire un poisson d'avril à qqn. || Poisson d'avril !Ellipt. || Faire un poisson (cit. 16) à qqn.
6 L'électeur parut en chaire, regarda la compagnie de tous côtés, puis tout à coup se prit à crier : Poisson d'avril ! Poisson d'avril !
Saint-Simon, Mémoires, 287, 149.
7 Je vais à l'autre bout de la ville, on se met à rire, et l'on me dit : Poisson d'avril !
P.-L. Courier, Lettres, II, 56.
DÉR. Avrillée.

Encyclopédie Universelle. 2012.